« ...c'est la douleur du passé, et la douleur du passé, cher ami, ne nous pardonne rien, elle nous oblige à la dignité avec son fouet venu de si loin dans le temps. »
Carlos Castan
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La jeune Yujeong traîne son mal de vivre depuis de nombreuses années, tentatives de suicide, provocations, elle ne trouve pas sa place. Pour cette fois, on lui laisse le choix entre un séjour d’un mois en hôpital ou de suivre sa tante Monica, religieuse à qui elle ressemble tant à ce qu’on lui dit, dans ses visites à la Maison d’arrêt de Séoul où elle rencontre très régulièrement un condamné à mort. A reculons, sans envie et plutôt avec dégoût, Yujeong part à la rencontre de cet homme. Pour symboliser ces rencontres, les voix dialoguent. Lui raconte son enfance sans sa mère avec son petit frère devenu aveugle par la violence de son père et son parcours chaotique et violent. Elle dévoile également le fil de sa vie et ira jusqu’à confier sa faille, cause de son mal de vivre. Initialement, elle ne voit en cet homme qu’un monstre sanguinaire, sans pitié, violent à l’extrême qui ne mérite ni attention ni pitié. Peu à peu, sans oublier ses actes, elle verra l’image du miroir devenir nette, puis apparaître les contours d’un homme qui a commis l’irréparable certes, mais d’un homme quand même, allant jusqu’à s’y attacher. Ce « couple » singulier dans cette situation exceptionnelle se découvre mutuellement avec sincérité, s’apprivoise et chacun d’eux ramène l’autre vers la vie. Un texte puissant et âpre qui nous parle de peine de mort, d’amour, de rédemption et de pardon.
Ecouter la lecture de la première page de "Nos jours heureux"Fiche #1510
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Choi Kyungran, Isabelle Boudon