« La nature est un fantôme. Une chose que nous avons idéalisée, qui nous échappe et nous nargue, comme un rêve sans cesse recommencé et dont nous ne pouvons jamais reconstituer la trame exacte. »
Jérôme Lafargue

Les comptes-rendus-avis de lecture de la librairie Vaux Livres

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Richard Morgiève

Richard MORGIÈVE

Miracles et légendes de mon pays en guerre
Denoël

1 | 331 pages | 30-08-2007 | 20.3€

Fin de printemps 40 en France, l’exode bat son plein. Sur la route, un quintet inhabituel : un proxénète, trois putes et un enfant ! « Les Benz » sont partout. Le bébé meurt mais Saint-Jean, le proxo, en retrouve un abandonné au bord de la route et l’adopte. Et l’histoire d’amour entre ces adultes et cet enfant est lancée. L’exode les amènera dans un lieu magique, étrange, au bord de marais et d’un fleuve, où Saint-Jean annexera une maison abandonnée, la Riviera, pour créer un nouveau bordel. Tous les protagonistes de cette période en profiteront (« Les collabos avaient beau se faire du gras sur le dos de la population, ça les empêchait pas de vouloir de la pute et les résistants, plus maigres peut-être, en voulaient pareil. ») et nous feront vivre par un angle inhabituel les drames et exploits d’une France alors vaincue. Une écriture très singulière et personnelle, inventive, explosive et rythmée pour ce mélo joyeux.

« La guerre c’est l’exode pour les Made in France et pour Saint-Jean il y a deux sortes de Made in France : les exodés et les exodards. Les exodés c’est ceux qui l’ont toujours dans le baba. L’avaient avant que le Benz se pointe, l’auront après. Plus profond bien profond, ils sueront pour les nouveaux patrons, danke schön bite au cul ! Les exodards eux se débrouillent pour ne pas l’avoir. L’exodé se fait piquer et en crève vite ou moins vite. L’exodard, le dard, il le montre aux cons et leur met profond et à satiété disait Saint-Jean. »

« C’est comme ça que ça marche la génération, les parents font chier les gosses et les gosses s’en souviennent pas. Faut attendre quelques années pour que la haine vienne à l’enfant et le sauve. »

« Sans Dieu, l’homme pourrait vivre sa liberté dit le mac comprendre qu’il n’y a ni bien ni mal que de la vie et de la mort. »

Fiche #293
Thème(s) : Littérature française