« Le malheur sait aussi bien diviser que rapprocher les humains. Il suffit d’un rien, d’un geste, d’un mot, du silence même, pour que l’on bascule d’un côté ou de l’autre. Dans l’horreur ou la générosité. »
Louis-Philippe Dalembert

Les comptes-rendus-avis de lecture de la librairie Vaux Livres

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Tanguy Viel

Tanguy VIEL

La fille qu'on appelle
Minuit

2 | 174 pages | 02-08-2021 | 16€

En quelques pages, les personnages sont campés : Max Le Corre un boxeur sur le retour, chauffeur du maire d’une petite ville bretonne, Quentin Le Bars, et Laura la fille de Max, superbe jeune femme de 20 ans de retour dans sa ville natale. Laura a donc besoin d’un logement voire d’un boulot, alors Max a la mauvaise idée de demander de l’aide à son patron... la machine est lancée, une demande qui oriente et fige les destins de chacun. Le père et la fille ont exhibé leurs corps : l’un pour l’annonce de ses combats, l’autre parce qu’elle a posé pour des photos publicitaires de sous-vêtements. Nous voilà au cœur du pouvoir, de la domination, de l’emprise, du consentement, des petites magouilles locales permettant d’asseoir son pouvoir, de l’argent... Roman noir, roman social, sociétal, tendu, rythmé, les images jaillissent, très cinématographique évidemment éclairé par le rythme très personnel et le style lumineux et précis de Tanguy Viel.

« Un monde normal... un monde où chacun reste à sa place. »

« ... rien ne les vexe plus que d’être rattrapé par la trivialité du monde dont un temps ils ont oublié qu’ils faisaient encore partie. »

Ecouter la lecture de la première page de "La fille qu'on appelle"

Fiche #2726
Thème(s) : Littérature française


Tanguy VIEL

La disparition de Jim Sullivan
Minuit

1 | 154 pages | 12-10-2013 | 14€

La disparition de Jim Sullivan est un défi, mais aussi deux textes qui s’emboîtent parfaitement l’un dans l’autre. En effet, dès la première page, le narrateur écrivain nous annonce tel un torero tentant la passe parfaite, qu’il a décidé d’écrire un roman américain. Il doit donc respecter l’idée qu’il se fait d’un roman américain. L’ambitieux malicieux et moqueur s’interroge, interpelle le lecteur, stoppe la progression de l’intrigue, tâtonne, applique et explicite ses recettes, cherche son chemin, ébauche puis affine ses personnages et enfin, se laisse happer (comme le lecteur) par l’histoire. Un fait divers réel avec un chanteur emblématique disparu mystérieusement, un mari prof de fac, évidemment, séduit par une étudiante puis quitté par sa femme mais qui ne lâche pas l’affaire et passe beaucoup de temps dans sa voiture en écoutant Jim Sullivan, un adultère avec un amant collègue du mari, Detroit la ville de l’automobile… Tout en donnant vie à ses personnages, l’auteur et/ou le narrateur mettent à jour leurs fiches. Tanguy Viel réussit brillamment l’examen en construisant une vraie fiction autour de personnages denses et réels tout en disséquant avec humour les ficelles de la création. Le lecteur, sourire aux lèvres, suit de pair les deux fils narratifs. Roman américain, roman français, roman d’aventure, méthode d’écriture, analyse littéraire, hommage à la fiction, scénario, mais où va-t-on classer ce livre singulier et si attachant !

Ecouter la lecture de la première page de "La disparition de Jim Sullivan"

Fiche #1366
Thème(s) : Littérature française