« ...c'est la douleur du passé, et la douleur du passé, cher ami, ne nous pardonne rien, elle nous oblige à la dignité avec son fouet venu de si loin dans le temps. »
Carlos Castan
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Shizuku pourtant encore très jeune se sait condamnée. Elle décide de partir pour un dernier voyage vers la beauté, l’île aux citrons, dans la mer intérieure du Japon, de s’installer dans la maison du Lion, havre de paix (« On s’y sentait comme couvé du regard par un inconnu au visage souriant. ») pour terminer sa vie. Elle retrouve d’autres pensionnaires également en fin de vie et Madonna la directrice attentionnée. Délicate, tendre, elle est accompagnée par d’autres femmes également d’une grande douceur. Profiter sans retenue, sans peurs, sans regrets, des derniers instants, vivre les pépites de bonheur qui se présentent, les paysages, la mer, le soleil, les dernières rencontres, Rokka la chienne, sourire, rire, écouter les violoncelles pleurer ou chanter, tout est à prendre, comme le goûter du lion : tous les dimanches, un pensionnaire propose une recette liée à un souvenir, et même si elle est parfois accompagnée du vin à la morphine, parler de ses souvenirs, (re)découvrir de nouvelles saveurs, cuisiner, manger, partager, c'est la vie qui continue. Entre beauté et tristesse, « Je n’arrivais pas à verser des larmes et le violoncelle pleurait à ma place. Il pleurait mais le ciel était bleu, la lumière brillait à travers les nuages blancs. La mer s’étirait sous le ciel bleu... », toujours avec délicatesse, dans un lieu magique, Ito Ogawa trace le chemin de l’apaisement même devant l’issue fatale.
« Accepter la mort n’est pas si facile. »
Fiche #2874
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Déborah Pierret-Watanabe
Hatoko est devenue femme et mère en même temps. Elle a épousé Mitsurô et découvert le bonheur de devenir la mère de sa petite fille. Comme sa grand-mère l’a fait avec elle, elle va l’initier à la calligraphie et partager les gestes de tous les jours et ses petits secrets. Profiter de chaque instant, même dans les gestes anodins du quotidien. En parallèle, écrivain public, elle accueille aussi les secrets et demandes singulières de ses clients avec bienveillance et attention. Dans « La république du bonheur » suite de « La papeterie Tsubaki » (peut se lire indépendamment), on retrouve la même tendresse, la même douceur, la même humanité, la même délicatesse, la même attention à l’autre, la même capacité à trouver le bonheur dans les gestes du quotidien et dans notre environnement.
« … blesser quelqu’un involontairement est encore plus grave que de le faire de façon délibérée. »
« Si on peut quitter le partenaire qu’on a choisi de son plein gré, pourquoi les liens du sang nous interdisent-ils de quitter une famille qu’on n’a pas choisie. »
Fiche #2625
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction :
Myriam Dartois-Ako
Amemiya Hatoko a vingt-cinq ans, sa famille est « une lignée d’écrivains calligraphes qui remonte, parait-il, à l’époque Edo, au XVIIème siècle. » Un long apprentissage, fastidieux, est donc nécessaire pour maitriser cette pratique. Enfant et adolescente, Hatoko y est soumise sous les ordres et conseils de sa grand-mère, « l’Ainée » qui l’a élevée. Un jour, elle a l’impression de se faire voler sa jeunesse, alors elle se rebelle et part. Aujourd’hui, elle est de retour pour reprendre la papeterie Tsubaki de sa grand-mère et son métier d’écrivain public. Le récit mêle donc ses souvenirs avec sa grand-mère qu’elle va (re)découvrir et ses rencontres pour son travail. Chaque lettre est différente, chaque demande aussi, Hatoko reçoit un large panel de la population. Ecrire pour les autres est un art : choisir les mots, le papier, l’encre, la plume, la disposition, l’enveloppe, un travail précis, minutieux, rien n'est laissé au hasard. Demander l’écriture d’une lettre, c’est aussi susciter une rencontre, un aveu, une confession et Hatoko doit savoir écouter, analyser, comprendre. La culture japonaise fleure à chaque page, atmosphère douce et délicate avec l’influence constante de la nature et des saisons : on n’écrit pas la même lettre en automne (« ... une saison qui donne envie d’écrire. ») et en été comme on ne mange pas la même chose : « Manger amer au printemps, vinaigre l’été, piquant l’automne et gras l’hiver. » Une belle plongée vaporeuse, profonde et délicate dans la culture japonaise sous la forme d’un portrait féminin et d’un lieu de partage où chacun est reçu avec attention et humanité.
Ecouter la lecture de la première page de "La papeterie Tsubaki"Fiche #2195
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction :
Myriam Dartois-Ako
Izumi, jeune mère, et son fils Sôsuke sont à la gare quand ils vont faire une rencontre qui bouleversera à jamais leur vie. Sôsuke presque par inadvertance et sans vraiment le savoir évite le suicide d’une jeune lycéenne, Chiyoko. Izumi et Chiyoko se retrouveront, s’aimeront et ne se quitteront plus, restera à déterminer qui a sauvé qui... Elles partiront avec Sôsuke vers un village de montagne pour rénover une maison en ruine et la transformer en maison d’hôtes, l’Arc-en-Ciel. Lorsque Chiyoko accouche d’une petite fille, la famille Takashima est née, une famille heureuse mais que tout le monde n’accueille pas avec sourire et bienveillance… Et pourtant, malgré les évènements et comportements parfois pénibles face à leur homosexualité affichée, l’ambiance reste solaire, étoilée et douce. La Constitution de la famille en dit long sur leur philosophie de vie : « Ne jamais de se mentir à soi-même, Rire à gorge déployée une fois par jour, Fêter nos joies et pleurer nos chagrins ensemble, Ne surtout pas se forcer. Quand ça va mal, hisser le drapeau blanc sans hésiter. » Une approche qu’elles tentent de faire partager aux divers clients qui poussent la porte de l’Arc-en-Ciel. Un livre lumineux, tendre et doux où l’amour et l’attention à l’autre redeviennent essentiels et ça fait du bien !
Ecouter la lecture de la première page de "Le jardin Arc-en-Ciel"Fiche #1855
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction :
Myriam Dartois-Ako