« On dit que c’est le papillon qui choisit la fleur, alors qu’en fait ce sont les fleurs qui décident de s’offrir ou non à tel ou tel papillon. »
Hyun-wook Park

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Maïssa Bey - Hizya

Maïssa BEY

Hizya
L'Aube

346 pages | 31-07-2015 | 13€

Hizya est une jeune Algérienne. Diplômée, comme beaucoup, elle ne peut travailler dans son domaine et se retrouve employée dans un salon de coiffure. Cet échec représentatif de la jeunesse d'aujourd'hui révèle aussi une réussite : sa famille a accepté qu'elle sorte de la maison, qu'elle travaille, petite victoire vers une indépendance, premier pas vers la liberté. Car Hizya a des envies, des projets, ils lui sont personnels et elle n'a pas envie qu'on les lui impose. En outre, le salon de coiffure est propice aux conversations, les femmes racontent librement leurs espoirs, leurs envies, leurs rêves mais souvent rattrapées puissamment par la réalité, la famille et la tradition. Hizya puise aussi sa force dans un poème antique, dont l'héroïne possède le même prénom, qui demeure un véritable hymne à l'amour, à la beauté et à la femme. Cela l'épaulera dans son combat pour la liberté, un combat de tous les jours, qui se gagne petit à petit, par petit morceau. Maïssa Bey nous offre un superbe texte à l'écriture poétique, à la fois portrait d'une jeunesse algérienne prête à résister et pourtant oppressée par la tradition et le poids familial mais aussi véritable hymne à la liberté et cri puissant et émouvant d'une jeune femme qui veut pour elle et pour les autres autre chose que ce que lui destine sa famille et la société, être soi, réaliser ce qu'elle a choisi et s'émanciper.

«  C'est ainsi que, de génération en génération, pour maintenir la tradition, des mères exercent leur pouvoir – le seul qui leur soit permis – sur d'autres femmes, d'autres mères, dans l'espace domestique – le seul qui leur soit réservé.  »

«  C'est moi qui les autorise à sortir tête nue ! Tu entends ? L'essentiel est ce qu'elles ont dans la tête, et non sur la tête !  »

«  C'est de moi qu'ils ont peur. Ils ont peur de nous. Ou, et l'idée me vient brusquement, d'eux-mêmes. Je voudrais tellement savoir pourquoi. Savoir de quoi se nourrit cette peur venue du fond des âges et qui semble croître sans cesse pour déferler sur le monde.  »

«  Dans notre milieu règnent en maître deux devises : la loi du silence et le culte du caché. Pourtant je m'obstine à croire que je pourrais être de celles qui veulent forcer le destin.  »

Ecouter la lecture de la première page de "Hizya"

Fiche #1673
Thème(s) : Littérature étrangère


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