« ... une classe c’est la société à petite échelle : il y a les populaires, les différents, et le ventre mou, les sans colonne vertébrale, pas de principes, pas de convictions, ça flotte dans le sens du vent. »
Mathieu Palain
Vous appréciez nos comptes-rendus, vous souhaitez nous soutenir mais vous n'avez pas la chance d'habiter aux alentours de Vaux-le-Pénil, tout n'est pas perdu ! Vous pouvez commander l'ouvrage de votre choix sur le site LesLibraires et choisir Vaux Livres comme librairie indépendante. Nous nous ferons un plaisir de vous livrer au plus vite. Nous comptons sur vous. |
Deux jours pour un huis clos tragique. La petite bonne est au service de familles bourgeoises dont les Daniel, couple atypique depuis plus de vingt ans après la fin de la première guerre. Monsieur est une gueule cassée, lourdement handicapé, ancien musicien sur lequel le corps médical a choisi d’expérimenter. Il sait qu’il est devenu un poids pour la société, pour sa femme. Alexandrine lui est en effet totalement dévouée et nie sa vie à son service : deux mutilés de la vie (« Mutilé et inutile. »), sans réelle existence, seul subsiste leur amour de jeunesse, aujourd’hui lui (« Il se dégoûte. ») a honte de lui imposer cette existence et elle l’accepte en silence. Exceptionnellement, elle s’absente deux jours et confie Monsieur à la petite bonne. La petite bonne saura franchir deux obstacles, l’apparence du corps et la classe sociale de Monsieur. En effet, la petite bonne d’un autre milieu social ose le regarder, lui parler, le considérer en tant qu’homme, une relation se noue. La petite bonne a déjà vécu un drame intime terrible, qu’elle continue de porter dans sa chair, alors les corps, la douleur, la mort, elle connaît et tente de faire face. Monsieur est surpris et fait un pas vers elle. Des thèmes aux résonances très contemporaines (aidant-aidé, handicap, fin de vie…) pour un roman à la forme très singulière, chaque personnage a son style d’écriture (en vers libres pour la petite bonne), une fois rentré dans la danse, le récit se dévore jusqu’à une fin inattendue.
Ecouter la lecture de la première page de "La petite bonne"Fiche #3244
Thème(s) : Littérature française