« Je me demandais si c’était ça la vie. Empiler les mauvais coups, les désillusions et les ennuis jour après jour, mois après mois… »
Patrice Gain

Les comptes-rendus-avis de lecture de la librairie Vaux Livres

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Eric Faye - L'homme sans empreintes

Eric FAYE

L'homme sans empreintes
Stock

264 pages | 05-01-2008 | 19.3€

A la mort de Stig Warren publiant les livres de B. Osborn, écrivain mondialement connu, sa femme et sa dernière maîtresse se retrouvent. Cet écrivain a toujours eu l’obsession du secret et de la discrétion, discrétion face à son histoire personnelle et politique, mais également discrétion devant son œuvre : « L’époque n’est pas au secret n’est-ce pas ? On ne veut plus de secrets. Tout doit être élucidé. ». Sa femme le découvrira progressivement selon les informations que son mari voudra bien lui distiller mais de larges zones d’ombre subsisteront. Maître pour brouiller les pistes, ses identités furent multiples, identités motivées par son histoire politique en RDA et par son désir d’écrivain de s’effacer devant son œuvre et toujours attentif à ne pas brouiller son œuvre par son image. Il cherchera toujours à faire partager au plus grand nombre son œuvre tout en masquant au mieux son identité et son histoire. Les deux femmes entreprennent un voyage pour se rendre sur la tombe de Stig qui leur échappera également. Elles se dévoileront, se raconteront pour tenter de percer les secrets de cet homme qu’elles se sont partagé (« Stig ne s’était pas caché pour le plaisir de se cacher ») mais cette traque (aidée par Thomas Ahorn « spécialiste des écrivains qui effacent à grandes eaux les traces d’eux-mêmes ») ne leur permettra pas jamais de lever le mystère de cet homme et de son passé : « Il a fait le maximum de concessions à l’anonymat et n’a pas pu aller plus loin. Vouloir la gloire pour un moi nimbé de mystères, un moi sans nom, dont on ignorerait la genèse. Pourquoi ? Parce que l’auteur doit être fiction lui-même, fiction bâclée, mutilée par lui-même ? Ne pas donner prise au moindre biographe, le plonger dans le brouillard pour que l’œuvre domine, ensoleillée au-dessus des brumes, tel un dieu qui aurait obtenu le silence des ego, le sacrifice de l’homme… ». B. Osborn serait bien perdu dans le monde littéraire français contemporain…

« Un écrivain est un être immatériel, une pensée qui se déroule, et vous vous escrimez à localiser un être de chair en un point sur la terre. Ce que vous avez entrepris n’a pas de sens. »

Fiche #342
Thème(s) : Littérature française


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