« La mort ne commence rien, à part ce sentiment de perte qui habite nos insomnies. »
Lyonel Trouillot

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Luc Baba - Tout le monde me manque

Luc BABA

Tout le monde me manque
Luce Wilquin

159 pages | 22-08-2008 | 16€

John, le narrateur, vit seul dans une maison à l’entrée d’un village. Son père et sa mère sont séparés et passent le voir régulièrement. Dès les premières pages, le lecteur ressent que John est différent et ses relations avec ses parents en pâtissent (sa mère est « Madame Lime » et John ne peut prononcer ``maman’’ ou ``ma mère’’ ; son père n’est plus vraiment son père depuis qu’il a tué son chien). Il se sait différent (« Tout le monde me manque », solitude et manque) mais ne semble pas s’en préoccuper, et d’ailleurs personne ne se préoccupe vraiment de lui. Le village l’observe méfiant ou craintif. Sa seule activité se limite à l’élaboration d’un théâtre miniature où les acteurs sont ses proches et les villageois (« Je l’ai fabriqué. Pourquoi ? Pour mettre les gens dedans et qu’ils jouent. Ils jouent à quoi ? A sauver leur tête… »). Il y aura bien deux tentatives d’intégration, un travail aux espaces verts et une participation à une activité théâtrale encadrée mais elles ne sauront le réorienter vers un quotidien serein. On sent la noyade proche sans que personne ne sache lui tendre la main. Inéluctable, son unique pièce ne pouvait être qu’un drame ! Une terrible insertion dans le monde de la folie. Comme dans son précédent roman, Luc Baba excelle décidément dans la description des failles et folies humaines.

« Ca me rappelle que j’aimerais beaucoup avoir un enfant aveugle. Je pourrais lui mentir. J’aime bien écrire mes aventures parce que les gens qui lisent ne voient pas ce que j’ai vu, ils voient les phrases et réinventent ce que j’ai vu à partir de tout ce qui bouge dans leur tête à eux. »

« Il y a des choses qui ne peuvent pas être justes. Par exemple, les autres seront toujours plus nombreux que moi »

Fiche #440
Thème(s) : Littérature française


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