« Vomir la jeunesse pour son inculture n’est qu’une ultime preuve de la détestation de soi. »
Jean-Philippe Blondel

Les comptes-rendus-avis de lecture de la librairie Vaux Livres

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Nathalie Kuperman - Nous étions des êtres vivants

Nathalie KUPERMAN

Nous étions des êtres vivants
Gallimard

203 pages | 07-11-2010 | 17.15€

« Cela faisait maintenant une année entière que nous étions à vendre. Nous avions peur de n’intéresser personne, peur du plan social. On attendait le grand jour, le jour des pleurs, des adieux et peut-être éprouvions nous quelque plaisir à rendre poignantes, par avance, ces heures où nos vies basculeraient, où nous serions tous dans le même bateau, agrippés les uns aux autres avant de nous quitter pour toujours », pourtant le 16 mars, avec une tête d’enterrement, les 50 salariés de la Société Mercandier Presse écoutent leurs trois déléguées syndicales leur annoncer la vente de l’entreprise à un repreneur, Paul Cathéter, manager adepte des méthodes américaines… Nathalie Kuperman nous fait vivre parmi le choeur de la société, elle décortique non sans humour les sentiments et les réactions diffèrent, s’opposent, se rejoignent, l’union se fissure : démission, apathie, violence : « Avant, nous ne pensions qu’à travailler le mieux possible ensemble. S’aimer les uns les autres ne nous préoccupait pas, mais on vivait ! … aujourd’hui c’est au-dessus de nos forces, et nous nous regardons avec défiance ! ». L’évolution de l’intimité des principaux acteurs aux personnalités différentes nous est finement dépeinte par l’expression avec force, colère ou dépit de leurs voix intérieures afin de saisir parfaitement l’histoire d’une déchéance morale et humaine d’un groupe de salariés manœuvré, déréglé, par un manager sans scrupules, « un requin sans âme », une aventure qui se répète hélas mois après mois.

Fiche #847
Thème(s) : Littérature française


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