« Nos seules vérités sont nos douleurs, Birdie. Si on les tait, on a beau parler, on ne dit rien. »
Nicolas Garma-Berman
Lily et Braine
Braine revient d'un hôpital militaire après plusieurs mois de convalescence. Gravement commotionné, il semble avoir repris le chemin de la vie lorsque trois vivants l'accueillent à la gare le 20 juillet : sa femme Lily, son fils Louis et la petite chienne Lucie. Pourtant la vie hésite encore, une anxiété et une menace pèsent, le trio vacille, tangue malgré tous les efforts de Lily pour maintenir le cap dans ce réapprentissage de la vie. L'arrivée de la pulpeuse Rose semble réveiller des tourments oubliés : elle rappelle à Braine qu'il a été un brillant musicien et qu'avec quelques compères il pourrait revenir sur les planches avec succès. Braine ne sait dire non et « c'était peut-être ça, sa véritable infirmité. L'invalidité qu'il avait rapportée de là-bas. Une incapacité à ne pas aimer… ». Le lecteur espère page après page que le couple Lily et Braine surmontera les obstacles qui se dressent jour après jour devant leur bonheur. Christian Gailly grâce à son écriture par petites touches et suggestive excelle vraiment à décrire aussi bien le monde des musiciens et des clubs de jazz que les sentiments humains. Une belle musique !
Christian Gailly
La petite musique de Christian Gailly s'est tue le 4 octobre 2013 dans la discrétion, à l'image de ce grand écrivain des éditions de Minuit (« ma présence dans le monde est discrète et modeste »). Christian Gailly est né à Paris en 1943. Il a exercé différents métiers dont celui de musicien de jazz, saxophoniste, avant de se consacrer tardivement à l'écriture et de publier son premier livre en 1987. La musique et le jazz sont omniprésents dans ces romans. Son écriture à l'image de sa maison d'édition est minimaliste, chaque mot est compté, et sa proximité avec le jazz crée des textes particulièrement rythmés, Christian Gailly possède et maîtrise son tempo. Cette petite musique éclaire ses textes souvent noirs puisque les thèmes récurrents sont la solitude, l'impossibilité de l'amour épanoui, la solitude, la maladie et la mort. Christian Gailly a notamment obtenu le prix France Culture en 2000 pour Nuage Rouge et le prix Inter en 2002 pour Un soir au club. Plusieurs de ses romans ont été adaptés au cinéma.
Autres livres proposés
Dernier amour : Imaginez. Il ne vous reste que deux jours à vivre. Qu'est-ce qui est préférable ? Finir tranquille dans l'ennui qu'aura été toute votre vie ? Ou bien, si vous êtes musicien, comprendre enfin pourquoi votre musique vient d'être huée et, dès le lendemain, rencontrer celle qui devrait être votre dernier amour ?
K.622 : Une nuit alors qu'il est au lit dans le noir et somnole la radio allumée, la musique de Mozart s'insinue dans la chambre et le réveille. L'émotion est si forte qu'il a peur de la perdre, de ne jamais pouvoir la revivre. Il se procure différents enregistrements de l'oeuvre, les écoute, mais chaque fois quelque chose manque, il ne retrouve pas le plaisir de cette nuit-là. Puis un jour il apprend que le concerto va être donné à Paris. Il décide de s'y rendre.
Les évadés : Le jeune Jérémie Tod ressemble trop à son père. On va le lui faire payer. En pleine rue, on le fait battre par un policier. Un homme, Théo Panol, intervient. Maladroit, il tue le policier. Il est arrêté, jugé et condamné : trente ans de réclusion. Ses amis décident de le faire évader. Les chances de réussite sont à peu près nulles. Ils vont quand même essayer.
Un soir au club : Sait-il, vraiment, Simon Nardis, qu'il rate son train pour ne pas laisser passer sa chance ? Une chance double, celle de retrouver la musique qu'il avait perdue et la femme qu'il n'espérait plus. Seulement voilà, qui dit train dit horaire, qui dit horaire dit morale, qui dit morale dit vie conjugale. Simon Nardis était déjà marié.
Be-bop : Début août, dans un site montagneux, près d'un lac, deux hommes, un jeune et un vieux, s'ignorent. L'un cherche du travail. L'autre a trouvé une maison pour les vacances, il emménage. Ils ne peuvent donc pas se rencontrer. Sauf si le jeune trouve du travail, c'est la première condition. La seconde, ce serait que le vieux ait besoin des services du jeune. En vacances, normalement, non. C'est pourtant ce qui va se passer. Comme si c'était écrit. Ca l'est, mais ce n'est pas aussi simple. Il y a des femmes dans cette histoire.