« C’est l’avantage avec les gens désespérés, ils sont prêts à croire n’importe quoi pourvu qu’on leur promette un monde meilleur. L’espoir fait vivre, mec. Ils vont élire un nouveau gouvernement tout beau tout neuf et on pourra repartir de plus belle pour cinq ans. »
Cyril Leclerc
Pia Petersen a choisi de vivre et écrire à Marseille. C’est là aussi qu’elle exerça le beau métier de... libraire... D'origine danoise et philosophe de formation, elle écrit ses livres en français.
Iouri est un brillant artiste plasticien reconnu par le milieu de l’art. Il partage sa vie avec Max la narratrice qui l’aime plus que tout, l’artiste, l’homme, l’œuvre. Pourtant Iouri devient franchement hostile aux mesures sécuritaires de plus en plus contraignantes qui gèrent et encadrent son quotidien. En réaction, il s’engage en solitaire dans une démarche artistique radicale, peut-être ultime. Max assiste impuissante, avec une certaine incompréhension, à son changement de comportement et se morfond d’être mise à l’écart de ce terrifiant projet (« Je lui en veux parce qu’il ne m’a pas impliquée mais m’a tenue à l’écart et il aurait pu faire de moi sa complice, mais il ne l’a pas fait et je lui en veux, à lui et à son art »). Iouri a un secret et elle croit ou craint de le deviner. Sans être définitivement certaine des conséquences de ce projet, elle oscille entre adhésion et terreur et nous livre ses observations et ses interrogations les plus intimes. Elle n’en aura la certitude qu’à la fin du roman et seulement à cet instant, elle pourra choisir et figer son jugement devant la dernière « œuvre » de Iouri… Un roman obsédant et lancinant, troublant et dérangeant sur les limites de l’art et de l’amour.
En attendant Nathan au musée Victor Hugo de Paris, Kara se remémore sa rencontre avec cet homme dont elle ne peut se détacher. Peu avant leur rencontre, elle reçut un courrier qui lui apprenait son licenciement, premier coup dur. Souhaitant des explications, son patron lui assura que ce licenciement était souhaité par l’ensemble de ses collègues, seconde nouvelle, terrible qui la plongea dans un profond désarroi. Les sentiments d’inutilité, de solitude, d’humiliation l’envahirent et dans cette mauvaise passe, sa vulnérabilité fut extrême. Un ancien camarade de classe lui proposa alors de rencontrer Nathan dont elle deviendra immédiatement dépendante. Le magnétisme de Nathan l’aveugle. Sous influence, elle intègre une petite communauté aux services de Nathan et ne pourra plus se passer de lui. La pression psychologique ira croissante. Pia Petersen décortique avec précision les méthodes appliquées par Nathan pour maintenir les membres de son groupe sous pression et sous dépendance et montre comment il réussit finalement à ce qu’ils nient eux-mêmes leur propre identité et leur existence. Kara épaulée par un ami prendra conscience de son enfermement psychologique mais pourra-t-elle aller jusqu’à rompre cet attachement ?
- Le jeu de la facilité (Autre temps - 2000, épuisé)
- Parfois il discutait avec Dieu (Actes sud - 2004) :
Un homme décide de s'installer dans la rue car il ne supporte pas l'obligation de bonheur vers laquelle la société pousse ses consommateurs. Il devient un clochard sans nom.
- Une fenêtre au hasard (Actes sud - 2005) : Une femme dont le quotidien se résume à inventer des histoires à partir de ce qu'elle observe de la fenêtre de chez elle, voit sa vie perturbée par l'emménagement d'un homme dans l'appartement en face de chez elle
- Passer le pont (Actes sud - 2007)
- Iouri (Actes sud - 2009)