« … l’homme est un animal comme les autres sinon qu’il est le seul à ne plus en avoir conscience. »
Violaine Bérot
La solitude du coureur de fond
Ce court texte faisant initialement partie d'un recueil de nouvelles prend la forme d'un long monologue. Smith alors adolescent, est interné pour braquage dans une maison de correction de l'Essex. Mais l'homme (comme l'auteur) reste révolté, ne plie pas, résiste face à la puissance de collectif, à la société bien-pensante et soi disant honnête. Il refuse toute compromission qui entraverait sa liberté et son libre arbitre. Le directeur le choisit pourtant pour représenter Sa maison. C'est un honneur, la réhabilitation est au bout de la piste, il doit en être conscient et tout faire pour remporter cette course et porter haut les couleurs de la prison. Il s'entraîne, durement, mais courir est propice à la réflexion et il n'est pas dupe sur les motivations de ceux qui l'ont emprisonné. Pourquoi leur obéirait-il et leur donnerait-il satisfaction ? La course lui laissera le temps de révéler à la société mais aussi à lui-même ses règles de vie. Smith n'a que faire des médailles et honneurs, l'essentiel n'est pas là, l'homme veut demeurer libre, fier et indépendant. Evidemment la course à pied peut être vécue comme une métaphore de la vie, et interpelle chaque lecteur sur la course dans laquelle il est personnellement engagé !
Ce texte a été adapté au cinéma et au théâtre.
Alan Sillitoe
Alan SILLITOE est né en 1928 à Nottingham, lieu extrêmement présent dans ses textes comme sa population. Il est décédé en 2010. Sillitoe a commencé de publier en 1960. Il met régulièrement en scène les divers milieux populaires professionnels qu'il a fréquenté au cours de son existence (il commença à travailler à 14 ans). Il a publié de nombreux romans, recueils de nouvelles et de la poésie.