« Nos vies sont enfermées dans de petites habitudes idiotes qui nous donnent une personnalité. Ces habitudes ridicules construisent une charpente sur laquelle s’appuient nos faibles raisons de vivre. »
Catherine Mavrikakis
En librairie
Nous vous proposons trois romans très différents, vous y trouverez nécessairement votre bonheur ! « Servir le peuple » ou une réflexion ironique et plaisante sur le pouvoir et la Révolution culturelle, « Le rêve du village des Ding » ou un roman témoignage du scandale du sang contaminé dans les villages chinois, et « Les jours, les mois, les années », un roman poétique sur le temps qui passe, hymne à la vie et la résistance.
Servir le peuple
Le slogan « Servir le peuple » clamé par la Révolution culturelle revient comme un leitmotiv dans ce livre ou plutôt dans la bouche du héros, Wu Dawang. Ce roman jubilatoire et ironique pousse à l'extrême la logique de ce slogan. Alors que Wu est au service d’un colonel, le respect du slogan le conduira à découvrir l’amour en compagnie de la femme du colonel et finalement aboutira à une conduite « contre-révolutionnaire » puisqu’ils détruiront des objets ayant trait au Grand Timonier afin d'agrémenter leurs ébats amoureux. Un livre interdit en Chine à sa publication.
Le rêve village des Ding
Yan Lianke est de retour, après l’excellent « Servir le peuple », il nous conte cette fois l’épreuve du sang contaminé subie par les villages chinois. L’ironie du premier livre a cette fois disparu devant l’ampleur de la catastrophe : plusieurs villages furent décimés par le virus après que les villageois, encouragés par les autorités et leurs représentants, ont vendu leur sang pour améliorer leur quotidien. Et naturellement, l’argent intervenant, la dérive de certains vers quelques comportements abjects est inéluctable : trafic de cercueils, organisation de mariages posthumes... La famille Ding est au centre de cette histoire : le grand-père instituteur intermittent était le sage de la famille respecté de tous, Liang contaminé déshonore la famille en trompant sa femme, et enfin Hui, le profiteur sans scrupules. Nous suivrons les déconvenues dans l’horreur croissante du grand-père en attendant l’issue fatale.
Les jours, les mois, les années
Une terrible sécheresse s’abat dans la région d’un petit village de montagne et la vie devient insupportable. La population décide de fuir sauf un vieil homme. Incapable de marcher des jours durant (et vers quoi ?), un vieil homme choisit de rester et de combattre le soleil et le temps en compagnie de son vieux chien aveugle et dévoué. Ils veilleront sur un unique pied de maïs, dernier espoir de vie et devant le temps qui passe, chaque jour, chaque heure, chaque minute est une lutte pour la vie, pour le futur. Les deux s’épauleront dans la difficulté et les larmes mais ne se quitteront pas. Yan Lianke change de thème et de ton par rapport à ses deux précédents romans et nous propose cet hymne flamboyant à la vie. Un texte très émouvant devant la volonté obstinée de ce vieil homme qui continue d’espérer en la vie.
Lianke Yan
Lianke Yan est né en 1958 dans la province du Henan dans le centre de la Chine. Il a appartenu à l’armée chinoise avant d’être limogé en 2004. Il a obtenu de nombreuses récompenses littéraires même si ses ouvrages n’ont pas toujours été accueillis avec bonheur par les hautes sphères du pouvoir chinois.
Bibliographie
2006 : Servir le peuple
2007 : Le rêve du village des Ding
2009 : Les jours, les mois, les années
2009 : Bons baisers de Lénine
2010 : Songeant à mon père