« Les rides ont l’avantage de l’histoire et de la beauté du vécu. »
Nathalie Decrette

Les comptes-rendus-avis de lecture de la librairie Vaux Livres

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Année 2011-2012



Pierrette DUBÉ

Geneviève GODBOUT

Où s'est caché le sommeil ?
Les 400 coups

179 | 30-06-2012 | 9€

Le sommeil est un vilain coquin, il se cache ! Et le petit ourson en profite pendant que la famille est déjà partie dans une longue hibernation !

Fiche #1147
Thème(s) : Jeunesse


Aki SHIMAZAKI

Tsukushi
Actes Sud

178 | 140 pages | 23-06-2012 | 14.5€

Aki Shimazaki continue son deuxième cycle romanesque avec ce quatrième volume. On retrouve Mitsuba et sa mère Yûko, narratrice de ce roman. Yûko est la femme de Takashi Sumida, fils unique d’une grande et riche famille. Il est et a toujours été un mari attentionné et attentif au bonheur de sa femme. Pourtant, lorsque sa femme découvre par hasard dans un tiroir de sa table de nuit une boîte d’allumettes joliment décorée d’une image de tsukushi qu’elle juge « artistique et érotique », cette image l’obsède immédiatement et l'incite à un retour dans son passé, vers son premier amour. Mais elle est également loin de se douter que ses relations maritales en seront bouleversées et qu'elle découvrira qu'un autre homme se cachait derrière son époux, des secrets profonds et intimes jusqu’alors ignorés qui remettront en question des règles de vie communes qu’elle croyait partagées. Aki Shimazaki continue avec succès, sensibilité et esthétisme d’explorer de front les secrets intimes, leur puissance et impact, et la culture, les moeurs et l’histoire japonaises.

Ecouter la lecture de la première page de "Tsukushi"

Fiche #1145
Thème(s) : Littérature étrangère

Les titres de Aki Shimazaki lus par Vaux Livres


Nicolas VERDAN

Le patient du docteur Hirschfeld
Bernard Campiche Editeur

177 | 296 pages | 21-06-2012 | 17€

Un docteur, une liste de patients, des mœurs sexuelles minoritaires et traquées. Le docteur Hirschfeld exerce à Berlin dans les années 30 en pleine ascension du nazisme. Sexologue, juif et homosexuel, il étudie pulsions, phobies, comportements et troubles sexuels, déviances diverses mais aussi complexes, troubles psychologiques qui en découlent ; il vient aussi en aide à certaines de ces personnes traquées, isolées. Le docteur est professionnel et tient scrupuleusement les dossiers de ces malades, une liste sensible, brûlante qui suscite l’intérêt de beaucoup, et notamment du côté des services étatiques allemands, israéliens... On retrouve des années plus tard à Tel Aviv, Karl, le narrateur, à qui le docteur avait fait remettre la liste et qui dut fuir Berlin sans jamais renouer avec une vie simple et paisible, à la vue de tous. Entre témoignage historique, roman policier ou d’espionnage, étude de mœurs, ce récit qui fait souvent froid dans le dos, montre aussi que l’intérêt des états pour l’intime est toujours source d’effets catastrophiques.

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Fiche #1144
Thème(s) : Littérature étrangère

Les titres de Nicolas Verdan lus par Vaux Livres


Anne RÉVAH

Pôles magnétiques
Arléa

176 | 196 pages | 17-06-2012 | 18€

Pour régler l’héritage d’une vieille et riche cousine éloignée dont a bénéficié son père, Clarisse part au fin fond du désert de l’Arizona quittant son fils et son mari. Comme à son habitude, elle égare son téléphone au moment du départ, mais cette fois, ce détail la plonge dans une angoisse paralysante, elle se sent seule, isolée, perdue. Pour tromper sa peur, elle s’adresse au passager assis à ses côtés. Le dialogue se noue, l’homme est attentif, calme. L’échange demeure pourtant léger, ils ne se regardent qu’à peine et pourtant, sans le savoir, une attirance irraisonnée est née, cette discussion les marque définitivement, moment fondateur d’une rencontre sans avenir. A l’arrivée, Léonard lui donne quelques feuillets qu’il a écrits et sa carte de visite. La peur s’estompe, mais les questions subsistent. Ce voyage et cette rencontre en ouvrant « les yeux sur sa propre vie » plongent Clarisse dans une analyse intime et profonde de sa vie partagée entre son petit et son mari complice, quelques fissures apparaissent. En outre, heure après heure, la présence de Léonard s’impose : « Bien sûr, il y avait des raisons, des morts, des fantômes, des erreurs, mais il ne fallait pas commencer par là. Ils avaient leurs corps, leurs souffles, leurs voix posées, sincères, par là où tout était vrai » mais « Ils avaient si peu de temps ». Ecoutant ses intuitions, Clarisse décide alors d’entreprendre un autre voyage vers Léonard, vers la vie, vers sa vie. Après "Manhattan", à travers cette rencontre bouleversant le destin de deux individus, Anne Révah propose à nouveau un récit intime avec une écriture fine et sensible et revient sur ses instants où, de manière inattendue, les vies installées basculent inexorablement.

Ecouter la lecture de la première page de "Pôles magnétiques"

Fiche #1142
Thème(s) : Littérature française

Les titres de Anne Révah lus par Vaux Livres


Hugues LEFORESTIER

Réseau d'état
Jigal

175 | 184 pages | 13-06-2012 | 16€

En période électorale, le pouvoir et son entourage lancent toutes leurs forces dans la traque d’un homme qu’elle désigne comme terroriste, tous les coups sont permis... La cible est un ancien gauchiste qui après avoir rêvé de Révolution a fréquenté les milieux troubles dans lesquels les pouvoirs politiques vont souvent puiser leurs hommes de main pour réaliser leurs basses oeuvres. Mais ces hommes de main détiennent ensuite quelques secrets qui peuvent gêner leurs ex-patrons et contrecarrer leurs ambitions… Une opération est déclenchée pour aller chercher le loup dans sa tanière, lieu tranquille, isolé, propice à une extraction. Mais l’homme a des ressources… La cible retrouve ses anciennes connaissances en revenant à Paris au plus près d’un pouvoir qui s’inquiète et s’affole jusqu’à sa tête alors qu’au même moment, une journaliste aussi belle que professionnelle s’intéresse à l’affaire. Les intrigues et rivalités se révèlent, les coups bas pleuvent... La trame est bien construite, le rythme est vif, les personnages crédibles et quelques ressemblances etc etc…

Premier roman

"...la politique ne changera jamais. Les altruistes voudront toujours réformer la société, les égocentriques ne voudront qu'une augmentation de leur pouvoir d'achat à la fin du mois, et les candidats aux élections leur promettront les deux."

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Fiche #1140
Thème(s) : Littérature française Polar/Thriller/Noir


Fernando TRIAS DE BES

Encre
Actes Sud

174 | 172 pages | 11-06-2012 | 18€

En 1900 à Mayence, capitale du monde des livres, Johann Walbach tient la librairie « L’Encre ». Sa femme rejoint tous les mardis son amant, soumise, elle ne peut résister à l’attraction que cet homme suscite : « La réponse résidait dans la peau de l’amant. Ses pores contenaient de minuscules et invisibles traces de ce liquide noir qui génère tant de passions. Ce mélange dense et obscur au pouvoir illimité. De l’encre. ». Johann aussi amoureux des livres et de leur encre meurt de jalousie. Décidé à éliminer l’amant, sa femme lui conseille plutôt de trouver la raison de cet écart et la libérer. Il décide de trouver la solution dans sa librairie : « Toutes les passions sont ici. Toutes les réponses, toutes les raisons. Peut-être même qu’ici se trouve la raison de notre infortune. ». Cinq années à lire, à chercher, à voyager entre les lignes. Il sera aidé par un mathématicien qui cherche une solution à l’injustice, par un imprimeur également en quête du Livre et par un correcteur. Dans chaque livre, ils espèrent trouver une phrase, un mot qui les éclairera sur leur infortune. Les regrouper, les ordonner pour constituer le Livre imprimé dans une encre singulière. Un texte étonnant, poétique, philosophique, superbe hommage à la lecture, aux mots, aux livres où chacun peut, en y accordant le temps nécessaire, trouver ce qu’il cherche au détour d’une phrase, d’un chapitre, d’un changement de page...

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Fiche #1135
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Delphine Valentin


Malika DORAY

Mon chagrin
Memo

173 | 11-06-2012 | 12.2€

Le crocodile a un énorme chagrin, tout l'attriste, il ne voit en tout que le mauvais côté des choses. Heureusement le petit lapin l'accompagne et saura lui venir en aide.

Fiche #1136
Thème(s) : Jeunesse


Michel CHAILLOU

1945
La Différence

172 | 256 pages | 11-06-2012 | 16.25€

Le narrateur avait entre neuf et quinze ans pendant la seconde guerre. Devenu adulte, au gré des souvenirs, sans véritable chronologie, il revient sur cette période sensible qui a engendré tant de douleurs et l'a enfermé dans une solitude infinie. C’est un cri désespéré d’amour à sa mère Eva qui pourtant l’abandonnait régulièrement à ses grands-parents au gré de ses rencontres. Quand il l’accompagnait, il se retrouvait seul, isolé. Son vrai père était parti sur la route et n’avait pas envie de le connaître, il craignait le deuxième mari de sa mère puis celle-ci commit en cette période l’irréparable. Elle l’emmènera vivre aux côtés des officiers et soldats allemands, seuls Français, ils partageront leur quotidien. Il ressentira pourtant une certaine amitié pour le cuisinier ce qui suscitera un sentiment perpétuel de culpabilité. Aujourd’hui encore, il ne comprend pas pourquoi sa mère l’a emmené vivre avec les Allemands. Il décrit parfaitement son incompréhension qui perdure devant les actes et comportements de sa mère et plus généralement des adultes. Il voulait tant qu’on le regarde, qu’on s’occupe de lui, qu’on lui explique. L’enfant se recroquevillera dans sa solitude et dans ses rêves, cherchera dans la lecture ses réponses. Michel Chaillou et son écriture sublime décrivent parfaitement les sentiments de cet enfant, son incompréhension totale qui demeure, sa profonde solitude, ses questions restées en suspens mais aussi la région nantaise où se déroule cette histoire.

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Fiche #1137
Thème(s) : Littérature française


François VALLEJO

Métamorphoses
Viviane Hamy

171 | 21 pages | 11-06-2012 | 21€

Alix apprend par un ami commun que son demi-frère Alban s’est converti à l’Islam. Ce demi-frère qu’elle a aidé, aimé, soutenu alors que leurs parents ne s’occupaient pas d’eux, aurait même changé de nom. Alban est un brillant étudiant en chimie, et sa rencontre avec l’Islam provoquera une mutation aussi bien physique que morale. Le récit montre les réactions, doutes, interrogations d’Alix devant cette conversion inattendue, son désarroi de n’avoir rien vu venir, de n’avoir rien pu éviter. Entre incompréhension et culpabilité, elle découvre la croyance, le fanatisme (« … fanatique, fanatisme, on a vite fait de se débarrasser des gens qui croient à quelque chose de plus grand qu’eux, en les salissant et en les traitant comme des fous intolérants. ») au sein d’un monde où règnent les manipulations, par les musulmans eux-mêmes, par la DCRI… Pourtant à sa grande surprise, cette mutation n’a pas éteint la tendresse qu’Alban ressent toujours pour sa sœur et le dialogue est encore possible malgré le fossé qui les sépare et qui se creuse. Comme à chaque roman, François Vallejo emporte son lecteur dans un récit tendu et vivant, ici contemporain, le tient en haleine du début à la fin, sans jamais porter de jugement définitif, mais en suscitant réflexion et questionnements.

« Il était déjà entré dans une secte, la plus admise des sectes, la plus universellement appréciée, la secte technologique, la secte de la distraction pour tous, on ne l’appelle jamais comme ça, une secte tout de même. Je ne vois pas comment le dire autrement. Conversion. Il glisse d’une secte à l’autre. »

Ecouter la lecture de la première page de "Métamorphoses"

Fiche #1139
Thème(s) : Littérature française

Les titres de François Vallejo lus par Vaux Livres


Flemming JENSEN

Le blues du braqueur de banque
Gaïa

170 | 192 pages | 09-06-2012 | 17€

Max est brillant, homme politique de l’ombre, il trouve toujours solution aux problèmes que lui pose notamment son meilleur ami, Tom alors Premier ministre du Danemark. Pourtant lorsqu’il le tue armé d’une bouteille de whisky, il panique. Mais rassurez-vous un bref instant, son génie reprend vite le dessus, il le pense tout du moins. Quelques détails plus ou moins saugrenus et anodins le ramèneront à la réalité… Humour décalé, dialogues frais bousculant et interpellant le lecteur, un joyeux narrateur braqueur... Du burlesque nordique !

« La vie est comme un attelage de chiens de traîneau ! … Si l’on ne s’assure pas d’être le chien de tête, le paysage reste toujours le même, à savoir l’arrière-train du chien juste devant ! »

« Les politiciens sont des amateurs. Et ça ne pose aucun problème. C’est même le principe de la démocratie : nous devons tous avoir notre mot à dire, puisque nous sommes tous à égalité – tout simplement. »

Ecouter la lecture de la première page de "Le blues du braqueur de banque"

Fiche #1134
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Andréas Saint-Bonnet


Véronique MERLIER

L'angle mort
Arléa

169 | 150 pages | 29-05-2012 | 17€

en stock

Cécile et François forment un jeune couple heureux avec leur petit Pierre plein de vie. Pourtant une menace obscure pèse. Cécile l’ignore totalement, « Elle n’a pas vu, elle n’a rien vu. De ce qui se tramait dans l’angle mort, à la lisière de sa vie, elle n’a rien vu. Elle n’en avait même jamais eu l’idée. », elle qui croyait connaître intimement et parfaitement Pierre, « Tu ne peux rien me cacher, petit farceur, avait-elle ajouté, l’œil malicieux. Il s’était agacé en silence de cette remarque. Si au moins Cécile savait ce qui tournait dans sa tête depuis si longtemps. », déchantera au retour de l’enterrement de la grand-mère. François, d’une voix sourde, lui annonce son homosexualité. Il refusait depuis toujours cette évidence, pensait qu’« Il suffisait de ne pas en parler, et ça n’existerait pas. » mais ainsi, il était ailleurs, à côté de sa vie, « Il flottait juste dans vie. » Pourtant Cécile continue de l’aimer, croit encore en leur trio magique, refuse de voir l’évidence, l’angle mort masque une réalité qui finira évidemment par s'imposer... Véronique Merlier a trouvé le ton juste : les tiraillements, doutes et craintes de Pierre, l’incompréhension, l’amour de Cécile et son cheminement mélancolique vers l’acceptation. Une douce émotion.

Premier roman

Ecouter la lecture de la première page de "L'angle mort"

Fiche #1133
Thème(s) : Littérature française


Pia PETERSEN

Le chien de Don Quichotte
La Branche

168 | 222 pages | 25-05-2012 | 15€

Hugo est l’homme à tout faire et surtout à tuer d’Esteban, un patron véreux et violent propriétaire d’une multitude de sociétés, proche du pouvoir et surtout prêt à tout pour accroître sa richesse et son influence sur la société et ses acteurs. Pourtant Hugo rencontre par hasard un prêtre en perdition imbibé d’alcool qui lui donne un livre et lui conseille une lecture attentive. Le livre (mais quel livre ?) bouleverse la destinée d’Hugo : le bien l’obsède, il veut faire le bien et part à sa conquête, arrêter ces boucheries sans fin, ces meurtres inutiles. Lors du contrat suivant, attendri, il recueille même un chiot qui l’accompagnera ensuite partout, pour son plus grand bonheur mais aussi son plus grand malheur : « …et c’est ainsi que tout commença, avec un livre et un chiot… ». Mais vouloir le bien lorsqu'un groupe de jeunes hackers se prenant pour Robin des Bois dérobe argent et papiers compromettants à Esteban, est-ce envisageable et réaliste ? Pia Petersen réussit pleinement une belle galerie de portraits et à rendre compte d’une tension extrême et étouffante dans les moments cruciaux de l’affrontement.

Ecouter la lecture de la première page de "Le chien de Don Quichotte"

Fiche #1132
Thème(s) : Littérature étrangère Polar/Thriller/Noir

Les titres de Pia Petersen lus par Vaux Livres


Luc TURLAN

Le petit loup bien trop doux
Geste éditions

167 | 24-05-2012 | 6.9€

Petit loup écoute son papa qui lui donne la leçon : tout pour devenir un vrai loup, méchant, rusé, habile... Mais petit loup préfère rester doux et avoir comme ami un lapin !

Fiche #1130
Thème(s) : Jeunesse

Les titres de Luc Turlan lus par Vaux Livres


STOM

BOLLÉE

Matt Peterson - London running
Casterman

166 | 56 pages | 24-05-2012 | 11.5€

Matt Peterson reporter photo pour l'Equipe débarque à Londres pour les jeux olympiques en juillet 2012. Jeune photographe, il débarque novice alors que son collègue est un vieux de la vieille. Pourtant au détour d'une de ses photos, il découvre un fait troublant qui va les entraîner au coeur des affaires du sport business !

Fiche #1131
Thème(s) : Adulte Bandes dessinées


Raphaële FRIER

Solenn LARNICOL

Je veux un python pour mon anniversaire
Rue du Monde

165 | 110 pages | 18-05-2012 | 10.8€

en stock

Pablo après avoir regardé un documentaire n'a plus aucun doute : pour son anniversaire, il veut un python ! Ses parents cède mais le python offert a un petit museau, des moustaches et ronronne. D'abord déçu, Pablo part à la rencontre de cette boule de poils qui a son caractère ! De belles aventures pleines de tendresse et de dangers les attendent.

Fiche #1127
Thème(s) : Jeunesse

Les titres de Raphaële Frier lus par Vaux Livres

Les titres de Solenn Larnicol lus par Vaux Livres


Didier DAENINCKX

MAKO

Louise du temps des cerises
Rue du Monde

164 | 38 pages | 18-05-2012 | 15.8€

en stock

Sous les traits de la petite Louise, Didier Daeninckx évoque le printemps 1871, la Commune de Paris et le siège de Paris, moment où les Communards défendent leur ville et leurs espoirs. Louise sera la messagère qui passera de l'autre côté des barricades pour informer le peuple resté à l'extérieur de la ville.

Fiche #1128
Thème(s) : Jeunesse

Les titres de Didier Daeninckx lus par Vaux Livres

Les titres de Mako lus par Vaux Livres


Charlotte MOUNDLIC

Olivier TALLEC

Mon coeur en miettes
Père Castor

163 | 18-05-2012 | 10.5€

C'est la rentrée en CE2. Michel la redoute quelque peu : son meilleur ami, Malik, pour la première fois ne sera pas là, il est parti avec son père en Espagne. La maîtresse Mme Siboni les accueille et il se retrouve référent d'une petite nouvelle, Carmen, la rougeur de timidité se mute rapidement en une rougeur de bonheur, comme si Carmen l'avait littéralement ensorcelé ! Un bel album tout en délicatesse sur l'amitié, l'amour, le regard des autres, les rencontres...

Fiche #1129
Thème(s) : Jeunesse

Les titres de Olivier Tallec lus par Vaux Livres


Shaughnessy BISHOP-STALL

Mille petites falaises
Actes Sud

162 | 335 pages | 17-05-2012 | 22.5€

Mason est écrivain, il a publié quelques textes ou poésies et est en train d’écrire un roman, Le Roman ! Il prend continuellement des notes entre deux lignes de coke, deux verres d’alcool fort. Univers à la Bukowski, univers noir et désespéré. Seul Chaz un ami totalement dévoué dans sa vie, mais aussi dans sa chute, est à ses côtés. En sus de la coke, il lui offre même une camionnette singulière pour vendre des hot-dogs au coin de sa rue. Un client apprenant ses capacités d’écriture, lui demande de rédiger une lettre d’amour. En réalité, cette lettre sera sa lettre d’adieu après son suicide. Mason croit avoir trouver le filon pour purger ses dettes, il passe une annonce proposant d’écrire la dernière lettre des futurs suicidés. Les personnages tous plus désespérés ou fous (« On est tous fous. Ca veut dire qu’on est vivants. ») les uns que les autres viennent à sa rencontre. Souvent ému par ces personnages cassés par la vie, Mason va au devant de son destin qui passera aussi bien par la terreur extrême que par un amour bouleversant.

Premier roman

Ecouter la lecture de la première page de "Mille petites falaises"

Fiche #1126
Thème(s) : Littérature étrangère Polar/Thriller/Noir
Traduction : Pierre Girard


Myriam OUYESSAD

Aurélie BLANZ

Le mouton qui ne croyait pas au grand méchant loup
L'Elan Vert

161 | 14-05-2012 | 12.7€

Gaston le mouton n'est pas comme ses congénères qui craignent le grand méchant loup ! Qui a déjà vu ce monstre ? Personne ! Alors Gaston décide de partir seul dans les bois, on verra bien s'il existe ce grand méchant loup et qui aura le plus peur !

Fiche #1124
Thème(s) : Jeunesse

Les titres de Myriam Ouyessad lus par Vaux Livres

Les titres de Aurélie Blanz lus par Vaux Livres


Shih-Jen LIN

Joanna BOILLAT

Le cadeau des quatre saisons
Hong Fei

160 | 14-05-2012 | 14.2€

Le petit bohémien part à la rencontre d'un canard, d'un ours polaire, d'un petit lapin blanc et de maman kangourou. Joli voyage et prétexte pour une évocation poétique des saisons.

Fiche #1125
Thème(s) : Jeunesse


Dermont BOLGER

Une seconde vie
Joëlle Losfeld

159 | 258 pages | 08-05-2012 | 21€

Sean Blake est victime d’un accident de voiture. Pendant quelques instants, il est déclaré cliniquement mort et pourtant en réchappe. Ces quelques secondes bouleversent sa vie. En effet, au cours de ce coma, il voit des personnages qui l’intriguent et l’incitent à partir à la recherche de sa mère biologique (« J’essayais de remonter plus loin dans le passé mais je m’arrêtais, car, même inconscient, il y avait des parties de mon histoire où je refusais d’aller. Elles appartenaient à quelqu’un d’autre, quelqu’un dont je ne voulais pas endurer la souffrance. »). En effet, âgé de onze ans, il avait appris son adoption, y avait réagi violemment pour finalement préférer ne plus y penser. Sans oublier ni renier ses parents adoptifs, il part sur les traces de sa mère biologique avec comme toile de fond l’Irlande des années 50 où la religion et la respectabilité (« L’Irlande dans laquelle elle vivait était infectée par un terrible virus appelé respectabilité. ») primaient sur tout et notamment sur la liberté de chacun. Dans ces années (jusque dans les années 60), les filles mères étaient isolées et retenues dans des couvents. Leurs enfants leur étaient retirés et étaient adoptés par d'autres familles. Avec une émotion vibrante et une grande sensibilité, Dermot Bolger revient sur un volet sombre de l’histoire irlandaise où la violence de la religion et des préjugés opprimaient puissamment les destins individuels et collectifs du peuple irlandais.

Ecouter la lecture de la première page de "Une seconde vie"

Fiche #1123
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Marie-Hélène Dumas


Marc MICHEL-AMADRY

Deux zèbres sur la 30ème Rue
Héloïse d'Ormesson

158 | 118 pages | 06-05-2012 | 17€

Mahmoud Barghouti dirige le modeste zoo de Gaza ou du moins ce qu’il en reste, les derniers zèbres viennent de mourir à son grand désespoir et à celui des enfants de Gaza. Pour eux, il peint des rayures à deux ânes emblématiques. James, journaliste américain du New York Times quelque peu désabusé, fortement ému par cet acte improbable, y voit un symbole d’espoir et de paix. La rencontre de ces deux hommes les bouleverse au plus profond d’eux-mêmes et bouscule leurs destins. James voit en Mahmoud un nouveau but de vie, il décide de l’épauler et l’incite à créer un grand zoo, « le zoo de la joie », afin que les enfants de Gaza retrouvent un grand sourire dans ce lieu déshérité. Le Palestinien et l’Américain se retrouvent quasiment par hasard liés par un projet universel et qui émeut tout un chacun. Autour de ce projet gravitent deux couples entre Berlin, Paris, New York voire Gaza (trop peu ?), les vies s’entremêlent, se croisent au gré des rencontres, le destin révèle parfois de bonne surprise ! Une jolie fable optimiste qui par le portrait de cinq personnages en quête de bonheur et de partage démontre que la volonté, l’engagement sans calculs ni retenue et le hasard des destins peuvent encore générer une belle harmonie.

Premier roman

Ecouter la lecture de la première page de "Deux zèbres sur la 30ème Rue"

Fiche #1122
Thème(s) : Littérature étrangère


Tuomas KYRÖ

Les tribulations d'un lapin en Laponie
Denoël

157 | 332 pages | 03-05-2012 | 19.5€

Vatanescu vit en Roumanie avec sa famille dans une pauvreté extrême. Même ses rêves demeurent tristes, pourtant il aimerait tant offrir à son fils Miklos la paire de chaussures de foot dont il rêve. Vatanescu espère avoir trouvé la solution en rejoignant « l’entreprise » d’un trafiquant russe, marchand d’esclaves moderne qui ne recule devant rien pour accroître son pouvoir et sa richesse. Il rejoint les trottoirs d’Helsinki, mendiant sans papiers le jour, une caravane pour dormir à partager avec un camarade d'infortune. Mais la machine se dérègle rapidement et il est contraint de fuir. Lors de cette fuite, il fait La Rencontre ! Un lapin blessé lui tombe dans les pattes et ne le quittera plus : « Toi, mon lapin, je te protège, mais je ne te possède pas. Nous sommes frères ». Ce couple improbable pourchassé par la mafia et la police entre autres prend alors la route et part à la rencontre de Finlandais hauts en couleur, pour la plupart atypiques et sympathiques mais aussi du mode de vie si classique des pays développés. Ils approcheront aussi bien un vieil ours perdu la campagne finlandaise que les arcanes du pouvoir, pourtant Vatanescu n’oubliera jamais son but premier : offrir un paire de crampons à son fils ! Cette épopée burlesque voire ubuesque, hommage à un célèbre quadrupède finlandais et à son auteur, vous épatera par sa verve, sa bonne humeur et son ironie. Très rafraîchissant.

Premier roman

« Le yaourt promettait à l’homme stressé d’aujourd’hui ce que l’Eglise lui faisait auparavant miroiter. Le vie éternelle, un bon équilibre psychique, plus d’énergie au travail et le paradis après la pénitence. Pour y parvenir, il n’était même plus nécessaire de mourir, juste de vivre. Le yaourt avait un sale goût, mais on n’a rien sans rien. La sainteté a toujours été le fruit de privations et de souffrances. »

« La réalité l’avait frappé au visage comme un torchon trempé dans du lait, rien n’empêchait la vieillesse, pas même la réalisation d’un rêve de jeunesse. »

Ecouter la lecture de la première page de "Les tribulations d'un lapin en Laponie"

Fiche #1121
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Anne Colin du Terrail


Maylis DE KERANGAL

Tangente vers l'est
Verticales

156 | 130 pages | 30-04-2012 | 12€

en stock

Le Transsibérien accueille en sus des voyageurs classiques les appelés qui rejoignent leur garnison sans trop en connaître le lieu exact. Aliocha est de ceux là car il n’a pu éviter l’incorporation tant redoutée. Une fois dans le train, il décide de déserter et de descendre avant la destination finale. Sur un regard, par solidarité, Hélène, une Française l’accueille dans son compartiment, le protège et le cache. Comme lui, elle est en fuite, elle a quitté son amant russe et part à la rencontre du Pacifique à l’autre extrémité du pays. Tout les oppose dans cette promiscuité soudaine, il ne parle pas Français ni elle Russe, des regards, des gestes, sont les seuls partages possibles, une relation singulière se noue au cœur de la traque du déserteur, un îlot de calme au milieu d’une violence à peine contenue. Ce récit est aussi le roman des oppositions, par les personnages que tout sépare au milieu de passagers eux-mêmes hétérogènes, il dure le temps d’un trajet et pourtant le temps s’estompe tandis que les fuseaux horaires défilent, il se déroule dans un compartiment alors qu’il traverse l’immensité de la Russie, le roman est court alors que le voyage est long et le suspense grandissant. Maylis de Kerangal démontre encore sa grande maîtrise de l’art de la description, le récit est dense et nous offre un texte haletant et contrasté de deux personnages aux logiques différentes qui se rapprocheront de manière singulière le temps d’un long voyage dans le mythique Transsibérien.

Ecouter la lecture de la première page de "Tangente vers l'est"

Fiche #1120
Thème(s) : Littérature française

Les titres de Maylis De Kerangal lus par Vaux Livres


Ahmed KALOUAZ

Les chiens de la presqu'île
Le Rouergue

155 | 150 pages | 28-04-2012 | 9.2€

en stock

Les grands-parents de Childéric habitent trop loin pour qu'ils passent leurs vacances d'été ensemble. Aussi ses parents font appel temporairement à un grand-père adoptif. Cet été, ils s'installent dans le Morbihan, au bout de la presqu'île de Rhuys et voient arriver M. Signol, accompagné de son chien Lasco, un superbe Braque de Weimar, dans un side-car de la belle époque ! L'adoption est immédiate surtout que cet ancien prof d'Anglais et son chien entraînent Childéric sur les traces d'un dangereux gang qui enlève depuis un certain temps les chiens de la presqu'île. Un nouveau couple d'enquêteurs est né, Watson et Holmes n'ont qu'à bien se tenir !

Fiche #1119
Thème(s) : Jeunesse

Les titres de Ahmed Kalouaz lus par Vaux Livres


Hisashi TÔHARA

Il y a un an Hiroshima
Arléa

154 | 60 pages | 26-04-2012 | 5€

en stock

Hisashi Tôhara, un an après, a écrit le récit d’une page tragique de l’histoire de l’humanité, « Impossible de croire que cette scène appartenait au monde ». Il a vécu l’explosion d’Hiroshima au plus près. La rentrée scolaire venait d’avoir lieu, Hisashi Tôhara était alors jeune lycéen, rempli d’espoirs et de rêves, fier de son pays et de sa culture et en une seconde, aussi inattendue que soudaine, tout s’écroula, la vie comme ses certitudes, la défaite s’imposait à tous et le Japon était vaincu. A cet instant, Personne ne connaît exactement les causes de ce cataclysme, la lumière puis l’obscurité puis la peur et la fuite. Dans un très court texte, il nous fait part de ses impressions, de ses sentiments (peur, culpabilité, courage, honte…) dans ces moments où l’homme se révèle à lui-même devant l’horreur et la peur, où l’instinct de survie prime parfois sur l’humanité et la raison : « J’étais effrayé par la force ignoble qui me rattachait à la vie ».

Ecouter la lecture de la première page de "Il y a un an Hiroshima"

Fiche #1118
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Rose-Marie Makino


Wilfried N'SONDÉ

Fleur de béton
Actes Sud

153 | 215 pages | 25-04-2012 | 18€

Rosa Maria est encore lycéenne. D’origine sicilienne, elle vit dans la cité des 6000, cosmopolite à souhaits avec sa famille. Son père est au chômage depuis peu et le supporte mal, sa grande sœur pour aider la famille a quitté l’école et est devenue caissière, sa mère s’occupe du foyer et de sa dernière petite sœur. Le présent est gris mais Rosa Maria, née dans cet univers bétonné, rêve de soleil, de sable, de mer et d’amour. Depuis toujours, elle aime le beau Jason, beau gosse que toutes les filles admirent en cachette, « playboy des halls d’immeubles, mais elle, c’est différent, un jour, il la regardera, elle en est certaine. Pourtant, la cité tremble et gronde. C’est d’abord son frère, figure emblématique et respectée qui est retrouvé mort dans un coin sombre de la cité sans qu’aucun coupable ne soit identifié. Puis la police décide d’interdire une soirée et la révolte éclate, les évènements s’enchaînent, irrémédiablement, le passé et le présent s’entrechoquent, la rage retenue explose. Entre violence et innocence, rêve et oppression du présent, Wilfried N’Sondé et son écriture chantante au travers d'une famille représentative au quotidien fragile et décrit la réalité branlante d'une cité et nous offre un roman puissant, sans manichéisme ni misérabilisme, vibrant d’émotion, quelque peu désespéré mais hélas si réaliste et contemporain.

Ecouter la lecture de la première page de "Fleur de béton"

Fiche #1117
Thème(s) : Littérature française

Les titres de Wilfried N'Sondé lus par Vaux Livres


Matias NÉSPOLO

Sept façons de tuer un chat
Thierry Magnier

152 | 245 pages | 24-04-2012 | 22.3€

La crise économique éprouve les quartiers pauvres de Buenos Aires, les trafics fleurissent, seuls moyens d’assurer sa survie. Dans la débâcle, les chats se font discrets afin de ne pas finir en civet. Au milieu de cette jungle, deux fils de la rue, le Gringo et le Tordu, tracent leur route. Contrairement au Tordu, le Gringo jouit encore d’un entourage, le petit Quique ou la vieille Mamina qui a remplacé sa mère après que celle-ci a été assassinée pour des raisons qui lui demeurent inconnues. Les deux compères se retrouvent régulièrement dans le café tenu par le louche Gardo Farias. Le Tordu observe ses scabreuses affaires, tandis que le Gringo préfère la compagnie de sa superbe fille Yani. Décor planté : le mal, le bien, l’innocence. La lutte de bandes rivales se disputant le contrôle du territoire, les coups vicieux du Tordu…, tel est le quotidien des personnages. Seuls moments de répit, le Gringo croise Moby Dick, Ismaël et Achab qui lui permettront de s’extraire du cauchemar qu’est devenue sa vie. Un vrai roman noir, nerveux, qui vous entraîne dans un monde désespéré.

Premier roman

Article paru dans la revue Page des Libraires

Ecouter la lecture de la première page de "Sept façons de tuer un chat"

Fiche #1116
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Denise Laroutis


Bernadette POURQUIÉ

Julie EUGÈNE

Matous partout
L'Edune

151 | 23-04-2012 | 13.2€

Une bande de trois chats tous plus rusés et moqueurs les uns que les autres sont pourchassés de page en page par une petite fille. Construit sur le modèle des jeux d'enfants ou des comptines, le récit est vif, rythmé et le trait de crayon comme le texte remplis d'un humour chat !

Fiche #1111
Thème(s) : Jeunesse


Laurence PUIDEBOIS

Nicolas LACOMBE

Nina Têtemba
Balivernes

150 | 23-04-2012 | 9€

Nina Têtemba est une chauve-souris qui refuse de dormir la tête en bas, elle part alors trouver refuge ailleurs. Un album aux illustrations très originales.

Fiche #1112
Thème(s) : Jeunesse


Sandrine BEAU

Soufie RÉGANI

Ma maman est comme ça
Limonade

149 | 23-04-2012 | 10.4€

Deux petites filles s'affrontent. La première assure que sa maman dessine, la seconde hurle que c'est impossible, les mamans, ça ne dessinent pas. Les clichés et autres idées sexistes sont repris un par un et démontés avec humour. Un second album "Mon papa est comme ça" suit le même procédé pour les pères avec le même bonheur. Les illustrations d'une grande fraicheur renforce le ton adopté pour ce texte qui reste essentiel.

Fiche #1113
Thème(s) : Jeunesse

Les titres de Soufie Régani lus par Vaux Livres


Martina SCHLOSSMACHER

Gider ISKENDER

La petite poule noire
Mijade

148 | 23-04-2012 | 12€

en stock

Au poulailler, une colonie de poules pondent des oeufs d'une forme et d'une couleur parfaite. Une seule exception : la petite poule noire pond des oeufs de formes étranges. Déjà à l'écart par sa couleur, la petite poule est la risée du poulailler. Pourtant lorsque le lapin de Pâques arrive pour chercher les oeufs du roi, tout va changer...

Fiche #1114
Thème(s) : Jeunesse


Gilles TIBO

Marion ARBONA

La petite fille et les loups
Dominique et compagnie

147 | 23-04-2012 | 15.7€

Léopoldine vit dans un château accompagnée par son grand-père, magicien célèbre. A chaque souhait de la petite, le grand-père s'exécute et fait apparaître ce qu'elle souhaite, tous ses caprices et désirs sont exaucés sans aucune exception. Et il faudra attendre une nuit au coeur de la forêt où la magie cessera d'opérer pour que Léopoldine trouve autour d'elle autant de joie et de bonheur dans des bonheurs simples et accessibles à tous.

Fiche #1115
Thème(s) : Jeunesse

Les titres de Gilles Tibo lus par Vaux Livres

Les titres de Marion Arbona lus par Vaux Livres


Karim MISKÉ

Arab jazz
Viviane Hamy

146 | 300 pages | 22-04-2012 | 18€

Le 19ème arrondissement de Paris incarne l’exemple type du quartier cosmopolite, mélange à l’extrême et vie trépidante. Pourtant, au milieu de cette animation, vit Ahmed Taroudant. Solitaire, ces seules sorties sont réservées à son libraire favori, un vieil anarchiste arménien aussi solitaire que lui, qui vend ses livres au poids. Ahmed vit retiré dans son appartement au milieu des livres qui s’empilent et passe le plus clair de son temps à lire. Tout est bouleversé lorsque sa voisine Laura est assassinée après une mise en scène atroce et symbolique. Premier témoin de la scène du crime, cela réveille en lui des démons oubliés mais insuffle également une rage l’incitant à se lancer à la recherche des assassins. Le voici immédiatement ramené dans la réalité au cœur des histoires de religions du quartier (et d’ailleurs) à la rencontre des musulmans, juifs loubavitch et autres témoins de Jéhovah fous de Dieu de tous ordres « ceux qui colmatent leur gouffre, leur vide intérieur avec le béton de la certitude », de trafics de drogue et de corruption et au contact des flics atypiques chargés de l’enquête : Rachel Kupferstein qui l’attire immédiatement et Jean Hamelot, autant faux amants que sœur et frère. Au moment où une mystérieuse et surpuissante pastille bleue commence d’inonder les quartiers, les comportements de quelques-uns attirent son attention. Karim Miské mène de front une intrigue complexe, des digressions créant des ruptures et des variations de rythmes maîtrisées, et des portraits particulièrement réussis et réalistes.

Premier roman

Ecouter la lecture de la première page de "Arab jazz"

Fiche #1108
Thème(s) : Littérature française Polar/Thriller/Noir


Line ALEXANDRE

Mère de l'année !
Luce Wilquin

145 | 140 pages | 22-04-2012 | 15€

en stock

Lisa s’occupe avec tendresse de ses deux enfants, Tom et Jenni, et son mari Nico alors que vivent non loin sa mère et son frère mais qu’elle évite autant qu’elle le peut. Même si sa vie ne semble pas souffrir du moindre nuage, on ressent une certaine tristesse voire lassitude : « La légèreté pour moi, c’est comme une langue étrangère, j’essaie de l’apprendre en élève appliquée mais je garde un temps de retard, toujours, et quand les autres éclatent de rire, mon ventre se serre et mon esprit s’obscurcit ». Sa vie est bouleversée lorsque sa meilleure amie l’inscrit en cachette au concours de la meilleure mère, « Je parie qu’elle rêvait que le monde me dise en face que ce n’était pas si évident d’être une bonne mère ». Son départ, ce concours, sa préparation deviennent immédiatement extrêmement pénibles. Non seulement parce qu’il lui soumet une question si préoccupante « Une famille modèle, une mère modèle. Qu’est-ce que cela signifiait ? » mais aussi parce qu’il réveille des souvenirs intimes éprouvants. Cette épreuve de vérité, ce chemin de croix qui ouvre la boîte aux souvenirs, aux secrets de famille lui permettra-t-elle d’enterrer définitivement ses regrets et retrouver l’Amour. Des cours chapitres, un récit particulièrement rythmé qui dépeignent avec brio une mère simple, torturée, attachante et émouvante.

« Il faut que je parle à quelqu’un, quelqu’un qui m’écoute sans mot dire. Pa Noé a toujours été silencieux, je veux croire qu’il s’agissait d’une forme d’attention. Et la mort ne peut qu’avoir développé ces qualités. »

Ecouter la lecture de la première page de "Mère de l'année !"

Fiche #1109
Thème(s) : Littérature étrangère


Nicolaï PINHEIRO

Venise, tome 1
Clair de Lune

144 | 46 pages | 22-04-2012 | 13.95€

en stock

En deux volumes, Venise relate les aventures d’une bande de malfrats, de règlements de compte au milieu desquels se trouve Vladimir. Son chef Pazzo exige de lui un dernier contrat, assassiner une vieille connaissance revenue de nulle part. Le contrat réalisé, seuls petits contrordres, il se débarrasse de son collègue et repart avec un enfant muet. La fuite l’entraîne sur les pas de sa jeunesse déjà trouble…

Fiche #1110
Thème(s) : Adulte Bandes dessinées


Wolfgang HERRNDORF

Goodbye Berlin
Thierry Magnier

143 | 335 pages | 18-04-2012 | 14.5€

Maik et Tschick sont deux adolescents de quatorze ans différents des autres élèves de leur classe. Maik, le narrateur au langage jeune et imagé, vient d’une famille bourgeoise mais son père rencontre des problèmes financiers et sa mère enchaîne les cures de désintoxication. Tschick est un émigré russe nouvellement arrivé, il a appris rapidement la langue mais préfère souvent se taire. Lors de l’anniversaire de la belle Tatiana, ils ne sont pas invités et décident alors de partir, de prendre la route. Direction le sud, la Valachie, Tschick au volant d’une vieille Lada, aussi déglinguée à l’intérieur qu’à l’extérieur, pour « le grand voyage ». Un long voyage pittoresque et picaresque empreint de liberté propice à d’heureuses rencontres, de situations cocasses, la vie et le bonheur, enfin ! Rien (ou presque) ne pourra les arrêter. La complicité s’installe progressivement entre les deux ados, Maik craintif, Tschick roi de la débrouille, ils apprendront à se connaître sans omettre de nous faire part de leur vision du monde adulte. Ces moments et souvenirs les marqueront à jamais. Un grand bol d’air frais, revigorant et joyeux.

« Mon père m’avait toujours expliqué que le monde était mauvais. Depuis que je suis tout petit. Le monde est mauvais et l’homme n’est pas bon… Et peut-être c’est vrai à quatre-vingt-dix-neuf pour cent, d’ailleurs. Mais ce qui est fou, c’est que pendant notre voyage, Tschick et moi n’avons croisé que le un pour cent restant. »

Fiche #1107
Thème(s) : Jeunesse


Maïa BRAMI

Norma
Folies d'encre

142 | 160 pages | 15-04-2012 | 14€

en stock

Norma est une petite fille de sept ans lorsqu'elle arrive dans un foyer d’accueil et attire aussi l’attention de tous. Son crâne nu accroît l’impression de fragilité qui transparaît au premier regard. Léo, un ado d’une quinzaine d’années, révolté, brisé ("Sa tête est cris. On lui reproche son mutisme, son silence, mais comment réussir à parler avec toutes ces interférences dans le crâne ?"), dont les adultes redoutent la violence, est bouleversé par cette petite et espère la protéger et l’aider. Maïa Brami dépeint le quotidien des deux enfants et de quelques autres au milieu d’adultes non exempts de troubles psychologiques. Norma et Léo nous font part de leurs douloureux passés, des violences subies, du triste état de leurs familles. Un texte émouvant, un cri puissant entre douceur et violence d’enfants et d’adultes ayant subi des traumatismes dans leur plus tendre enfance et qui tentent malgré tout de trouver leur place mais aussi la confiance en l'autre. Un roman que l’on lit d’une traite !

Premier roman

Ecouter la lecture de la première page de "Norma"

Fiche #1103
Thème(s) : Littérature française


Emmanuel REUZÉ

Didier DAENINCKX

Le retour d'Ataï
Emmanuel Proust

141 | 48 pages | 14-04-2012 | 15€

en stock

Le binôme Didier Daeninckx-Emmanuel Reuzé est de retour et dans la même lignée que Cannibale revient sur un passé colonialiste peu glorieux. Gocéné fait le voyage de la Nouvelle-Calédonie à Paris sur les traces du crane d'Ataï décapité des années plus tôt et dont la tête est revenue en métropole. Salle des ventes, collectionneurs singuliers, Gocéné n'est pas nécessairement attendu... La tête d'Ataï n'a été retrouvée qu'en 2011 dans les réserves du Musée de l'Homme...

Fiche #1101
Thème(s) : Adulte Bandes dessinées

Les titres de Emmanuel Reuzé lus par Vaux Livres

Les titres de Didier Daeninckx lus par Vaux Livres


Anne-Frédérique ROCHAT

Accident de personne
Luce Wilquin

140 | 158 pages | 14-04-2012 | 17€

Charline avait une sœur jumelle, elle la trouvait plus douée qu’elle, toujours la meilleure mais celle-ci mourra en se jetant la première du balcon en pensant pouvoir voler. Leurs parents ne s’en remettront pas, sombreront dans l’alcool et délaisseront Charline. Elle les quittera. Devenue peintre, seule sa peinture l’aide à vivre face à sa culpabilité et à des questions demeurées sans réponse. Pourtant une nouvelle épreuve l’attend : elle ne voit plus les couleurs et la peinture lui devient donc interdite. Elle répond alors à une annonce et part garder le chat d’une vieille dame dans le village où elle a grandi. Pendant le voyage, le train s’arrête pour un suicide, « un accident de personne ». Elle apprend ensuite qu’il s’agissait de Viviane une ancienne petite camarade. Elle décide d’aller à son enterrement et croise ses parents qu’elle considérait, enfant, comme les parents aimants et idéaux. Des liens se tissent entre les parents et Charline, chacun cherchant à combler son manque, le vide laissé par l’être aimé et disparu. Ils se rapprochent, une relation malsaine les unit... fuir... vivre une autre vie. Peu à peu, Charline s’estompe, Viviane réapparaît. Chaque détail ravive un souvenir, rappelle un secret mais cette plongée dans le passé réveillera Charline et la sauvera en la ramenant vers la vie, la couleur et la peinture. Un style épuré et travaillé au service d'un joli et douloureux parcours initiatique pour passer outre les questions sans réponse, les drames familiaux et reprendre le chemin de la vie.

Premier roman

« Si on savait le nombre de choses qui ne changent pas. On ne change pas. On grandit, on mûrit mais c’est toujours le même noyau, le même fruit. »

Ecouter la lecture de la première page de "Accident de personne"

Fiche #1102
Thème(s) : Littérature étrangère

Les titres de Anne-Frédérique Rochat lus par Vaux Livres


David CHARIANDY

Soucougnant
Zoé

139 | 236 pages | 13-04-2012 | 19.3€

« Que fait-on avec une personne qui, un beau jour, déverse le contenu de son esprit dans le ciel ? ». Le plus jeune fils revient chez sa mère. Très jeune, elle eut des comportements singuliers, oubliant les mots, les choses, réactions de plus en plus étranges provoquées par une sénilité précoce, « maman s’est mise à oublier de façon plus créative ». Ses deux fils la quittent mais le plus jeune ne pourra l’oublier, la laisser seule plus longtemps que deux ans. Il revient pour l’aider, et devient sa mémoire. Il revient sur l’histoire terrible de cette femme intimement liée à l’histoire de la Caraïbe. Une île qu’elle aime mais qui éprouvera fortement cet amour : l’installation des soldats dans l’île, la prostitution, l’exil au Canada et le racisme… Un passé aussi éprouvant que le présent affecté par cette maladie destructrice provoquant une déchéance physique et psychique de tous les instants qu’il apprend à gérer et supporter, les moments de répit étant rares d’autant plus que les attaques de la terrible Soucougnant se répètent. Une langue lumineuse au service d’une chronique bouleversante d’un fils dévoué et aimant au cœur d’une lente érosion.

Premier roman

« Au cours de nos vies, nous luttons pour oublier. Et c’est ridicule de croire que l’oubli est une chose absolument mauvaise. La mémoire est une meurtrissure encore sensible. L’histoire est un entassement rouillé de lames et de menottes. Et oublier peut parfois être la chose la plus créative et vitale que l’on puisse jamais espérer accomplir. Le problème se pose quand on commence à y exceller.

Ecouter la lecture de la première page de "Soucougnant"

Fiche #1100
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Christine Raguet


Marie-France VERSAILLES

Sur la pointe des mots
Luce Wilquin

138 | 120 pages | 12-04-2012 | 13€

« Sur la pointe des mots » construit un pont entre deux femmes, deux femmes aussi proches qu’éloignées. Dhuoda, duchesse, vit exilée à Uzès en 842. Son fils lui a été arraché, elle sait qu’elle ne le reverra plus et choisit de lui écrire un petit manuel pour lui confier tout ce qu’elle n’a pu lui dire. La narratrice, dans les années 2000, est à un tournant de sa vie, ses enfants sont partis, elle est à la retraite. Pour les deux, le temps passe. Que faire pendant ce laps de temps inconnu qui leur reste à vivre ? Que vont-elles léguer ? Le style est travaillé, les mots pesés, pour ce roman ou essai (« Qu’est-ce qu’un manuel, celui de Dhuoda, ou mon petit essai… ») qui défend que les écrits restent, fiction ou réalité peu importe, et qu’il est possible de vieillir avec une légèreté parfois nostalgique et de tendre avec bonheur et sérénité la plume à ceux qui resteront.

Premier roman

« Sans regret, ni amertume. Malgré le regret et l’amertume. »

« Je voudrais simplement, avant de m’en aller, avant de céder le passage, être cette femme occupée à chercher les mots qui relient. »

« La vie, elle, s’écrit directement au propre. Ni gomme, ni rature, ni page arrachée, recommencée, recopiée ne lui sont accordées. »

Ecouter la lecture de la première page de "Sur la pointe des mots"

Fiche #1099
Thème(s) : Littérature étrangère


Jacques-Etienne BOVARD

Une leçon de flûte avant de mourir
Bernard Campiche Editeur

137 | 215 pages | 11-04-2012 | 15.5€

A la veille de son exécution, Socrate aurait souhaité « une leçon de flûte avant de mourir » et Edouard reprend à son compte ce vœu ultime : « Alors moi, figurez-vous, d’abord je ne vois pas pourquoi je ne me comparerais pas à Socrate, en toute immodestie. Ayant le même âge, le nez gros, et étant pour ainsi dire en prison. Donc, j’apprends à jouer du violoncelle avant de mourir. Voilà ». En effet, l’âge ne lui permet plus de jouer avec autant de brio du violon et l’apprentissage de ce nouvel instrument lui offre une dernière très belle rencontre en la personne du jeune Gilles Vanneau, une belle et franche amitié où chacun dans sa différence soutient l’autre. La musique prend toute sa place au cœur de cette amitié apportant sérénité, paix et joies intimes, elle les unit, les rapproche, les soude indiciblement. Les deux amis habitent un immeuble délabré occupé par des personnes âgées accompagnées d'une concierge presque caricaturale. La démolition du bâtiment est programmée... Peur du départ en maison de repos... Peur de la mort hantent les plus âgés. Cette petite société offre entraide, solidarité, amitié, mais aussi mesquinerie, méchanceté, jalousie… Jacques-Etienne Bovard observateur attentif décrit avec tendresse et humour ce petit monde modeste et son quotidien jusqu’aux ultimes instants, en toute sa simplicité.

Ecouter la lecture de la première page de "Une leçon de flûte avant de mourir"

Fiche #1097
Thème(s) : Littérature étrangère


Valérie COHEN

Nos mémoires apprivoisées
Luce Wilquin

136 | 190 pages | 11-04-2012 | 19€

en stock

Audrey est une jeune SDF. Pas n’importe quelle SDF : devenue miss SDF à Bruxelles, elle espère en un nouveau départ grâce à l’hébergement et la formation offerte par cet étrange concours. Claire une journaliste vient à sa rencontre et lui propose un voyage aux sources, retour à Nice sur les traces de son enfance. Retour sur un univers qu’elle a fui, préférant l’isolement et le dénuement à la compagnie de sa mère adepte des témoins de Jéhovah. Jacques, le père de Claire, accepte de l'héberger. Jacques qui, enfant, a échappé de peu à la déportation, est devenu un vieux solitaire, sexagénaire sauvage et taiseux bien éloigné de sa fille (« L’homme est gauche, tente d’être jovial. Humain. Il se donne du mal. Piètre comédien. »). Jacques s’est créé un sanctuaire protecteur contre ses souvenirs, ses fantômes, ses angoisses. Cependant, l’arrivée d’Audrey le bouleverse. Les deux personnages totalement opposés à tout point de vue n'ont en commun que la douleur de leurs passés. Deux écorchés vifs avec des mémoires qui n’ont conservé que le pire, des souvenirs omniprésents qui les minent. Pourtant, souvenir après souvenir, rêve après rêve, cauchemar après cauchemar, ils vont se rapprocher, apprendre à se connaître, à s’apprécier, à s’apprivoiser autour des fourneaux de la cuisine. Deux rescapés qui vont s’entraider et tenter « de construire une histoire d’avenir avec un passé », d’apprivoiser au mieux la noirceur de leurs souvenirs, car les noyer serait impossible.

« Elle aimerait souvent couper son corps en deux et ne garder que le bas. Jeter sa cervelle avec les poubelles et les encombrants. Ne garder que les jambes, au cas où elle devrait fuir. Encore. »

« Le passé s’accroche à elle comme une tique. »

Ecouter la lecture de la première page de "Nos mémoires apprivoisées"

Fiche #1098
Thème(s) : Littérature étrangère


Hubert MINGARELLI

La source
Cadex

135 | 60 pages | 10-04-2012 | 12€

Une nuit. Renzo et Georges, deux frères. Instant unique, définitif. Voyage au coeur de la nuit, sur les traces de l'enfance, vers la source familiale pour se dévoiler et peut-être renaître. Rien ne sera plus comme avant. L'avenir l'exige. Hubert Mingarelli excelle dans les textes courts, avec délicatesse et retenue, il absorbe le lecteur dans son monde, le place aux côtés de ses héros jusqu'à lui faire ressentir leurs sentiments et sensations. Du grand art.

Fiche #1096
Thème(s) : Littérature française

Les titres de Hubert Mingarelli lus par Vaux Livres


Satoe TONE

Je peux le faire
Passe Partout

134 | 09-04-2012 | 14.5€

Un album très frais pour les petits qui se dévalorisent et par avance pense qu'ils n'y arriveront pas !

Fiche #1086
Thème(s) : Jeunesse

Les titres de Satoe Tone lus par Vaux Livres


Nathalie TOUSNAKHOFF

Matthieu ROUSSEL

Le cousin de Basile
Kilowatt

133 | 09-04-2012 | 10€

Basile vit sur une planète bleue. Il est en vacances chez sa grand-mère lorsque la télé annonce l'arrivée d'un vaisseau au bord duquel se trouvent un petit garçon bleu, une petite fille rouge et une petite fille verte, mais leurs mondes sont-ils si différents...

Fiche #1087
Thème(s) : Jeunesse

Les titres de Matthieu Roussel lus par Vaux Livres


Kenya HIRATA

Kunio KATÔ

La maison en petits cubes
Nobi Nobi

132 | 09-04-2012 | 14.95€

Un grand-père continue de vivre dans une ville qui disparaît peu à peu sous les eaux. A chaque étape, il construit un nouvel étage, petit cube qui vient surélever la maison en attendant le suivant. Puis un jour, en construisant un nouveau cube, il laisse échapper ses outils qui tombe au fond de l'eau. Il est obligé de descendre au fond de l'eau pour les récupérer et lors de sa plongée il revoit les anciens cubes, les anciens objets et une série de souvenirs lui rappelle sa vie passée remplie de bonheur. Superbe album poétique et mélancolique.

Fiche #1088
Thème(s) : Jeunesse


Marie-Francine HÉBERT

Isabelle MALENFANT

Gros chagrin, gros câlin
Dominique et compagnie

131 | 09-04-2012 | 14.5€

C'est l'histoire d'une petite fille qui découvre au pied de son lit un matin un terrible chagrin. Un bel album pour apprendre à apprivoiser ses chagrins.

Fiche #1089
Thème(s) : Jeunesse


Gabrielle PAQUETTE

Sébastien CHEBRET

Abracadatchoum !
Alice

130 | 09-04-2012 | 13€

Le magicien doit tout à son lapin qu'il fait apparaître au début du spectacle. Il provoque ensuite des éternuements et des apparitions d'objets tous plus inattendus que les autres ! Mais lorsque le lapin disparaît, le magicien est dépourvu !

Fiche #1090
Thème(s) : Jeunesse


Eric BATTUT

Le loup qui avait toujours faim
Rue du Monde

129 | 09-04-2012 | 16€

Voilà un loup bien gourmand ! Il dévore tout sur son passage, sans aucune retenue, tout y passe. Mais le loup grossit, grossit...

Fiche #1091
Thème(s) : Jeunesse

Les titres de Eric Battut lus par Vaux Livres


Lydie ARICKX

Charles PERRAULT

Le petit chaperon rouge
Actes Sud

128 | 09-04-2012 | 13.7€

Un superbe petit album de la version intégrale du conte de Charles Perrault.                                

Fiche #1092
Thème(s) : Jeunesse


ClaudeK. DUBOIS

Akim court
Pastel

127 | 09-04-2012 | 12€

L'histoire d'Akim est hélas trop courante. La guerre et la violence surgissent un jour dans sa vie et provoquent fuite et séparation. Peu de texte mais beaucoup d'émotions.

Fiche #1093
Thème(s) : Jeunesse


Géraldine COLLET

Jessica LISSE

Okimdam l'oiseau auquel il manquait une case
Thierry Magnier

126 | 09-04-2012 | 13€

Okimdam est différent et peine à trouver sa place... Un traitement singulier de la différence.

Fiche #1094
Thème(s) : Jeunesse

Les titres de Géraldine Collet lus par Vaux Livres


Eric BATTUT

Le petit poisson rouge
L'Elan vert

125 | 09-04-2012 | 12.2€

Une version aquatique et orginale du petit chaperon rouge !                                                               

Fiche #1095
Thème(s) : Jeunesse

Les titres de Eric Battut lus par Vaux Livres


Pascal GARNIER

Cartons
Zulma

124 | 186 pages | 01-04-2012 | 18.5€

Brice illustrateur de livres pour la jeunesse a choisi de déménager pour une grande maison à la campagne afin d’attendre le retour inespéré de sa femme journaliste partie en Egypte. Sans nouvelles, il préfère partir avec toutes leurs affaires en cartons. Il prend possession de sa nouvelle maison, mais l'installation peine et les cartons demeurent souvent intacts. Il les éventre quand le besoin s’en fait sentir. En attendant un signe de sa femme, il n’a plus l’envie de travailler, il se laisse vivre et les occupations dans le coin sont rares. Il rencontre Blanche, personnage étrange, sorte de fée sans âge qui trouve qu’il ressemble étrangement à son défunt père. Ils se voient régulièrement sans vraiment se comprendre et puis, comme souvent dans les romans de Pascal Garnier, le rythme s’accélère, les failles s’accroissent et se dévoilent. Le roman noir et le drame prennent son ampleur agrémentés d’un humour désespéré. Ce dernier roman posthume vivement conseillé ne restera pas dans les cartons. "Oui, il y a bien une vie après la mort... celle des autres, bien entendu" sans oublier celles des livres.

"Quand on a une vie intérieure, on a fatalement une double vie. Restait à savoir laquelle des deux allait bouffer l'autre."

"Rien n'est plus émouvant qu'un couple de vieillards vu de dos."

Ecouter la lecture de la première page de "Cartons"

Fiche #1085
Thème(s) : Littérature française

Les titres de Pascal Garnier lus par Vaux Livres


Michele MARI

Les limaces françaises
Le Seuil

123 | 204 pages | 31-03-2012 | 18.3€

Michelino, 13 ans, s’ennuie pendant ses vacances au bord de lac Majeur chez ses grands-parents. Pourtant, le vieux jardinier de la maison l’intrigue et l’attire. Vieux bougon, il perd la mémoire et les mots et Michelino entreprend de l’aider. Il invente des règles, un jeu, pour que le vieux solitaire espère retrouver mots et souvenirs. Aussi, Michelino apprendra à connaître cet homme et son histoire intimement liée à la famille et au domaine. Il découvrira également les causes de sa haine viscérale envers les limaces françaises qu’il prend un malin plaisir à supprimer avec sa bêche… Limace après limace, mot après mot, souvenir après souvenir, l’amitié les réunira et Michelino ouvrira les portes d’un passé trouble.

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Fiche #1083
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Jean-Paul Manganaro


Bruce MACHART

Le sillage de l'oubli
Gallmeister

122 | 338 pages | 31-03-2012 | 23.6€

Le début du roman donne le ton : Texas, fin du XIXème, une mère meurt après avoir accouché d’un petit garçon, Karel, qui rejoint ses frères. Propriétaires terriens, propriétaires de chevaux, la vie est âpre, le quotidien violent, les enfants battus, les femmes engrossées, les chevaux choyés. Le mari se réfugie dans cette violence et dans les courses de ses chevaux comme dans les paris qui les accompagnent, lui permettant d’accroître son domaine à chaque victoire. Pourtant, une famille mexicaine s’installe, les enjeux changent d’ampleur. Karel, invaincu jusque là, obsédée par l’une des filles de la famille, va devoir l’affronter. Trente ans de vie d’un clan d’hommes décrivent leurs psychologies, violences, rancoeurs mais parfois aussi leurs peurs, ne manque que l’odeur du crin et de la sueur !

Premier roman

"Une sommation aussi vitale et aveugle, se disait Karel, que l'attraction de la terre exerce sur un nouveau-né, cet élan irrésistible qui mettait pareillement au monde poulains, veaux et petits d'homme pour les laisser ensuite lutter pour leur survie."

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Fiche #1084
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Marc Amfreville


Gaëlle JOSSE

Nos vies désaccordées
Autrement

121 | 143 pages | 29-03-2012 | 13€

François Vallier, le narrateur, est un jeune pianiste, virtuose reconnu, il enchaîne les concerts. Tourbillon de succès, de travail, de réussite... Pourtant, une lettre marque un coup d’arrêt à cette vie rythmée, à cette course. Un infirmier psychiatrique l’informe qu’une de ses patientes écoute sans discontinuité ses CD, notamment ses interprétations de Schumann. Il reconnaît immédiatement Sophie, c’est elle, « Sophie était donc chez les dingues… ». Il doit aller la chercher. Immédiatement. Il a aimé Sophie, passionnément, puis il l’a abandonnée dans un moment dramatique. Il reprend la partition de leur vie, de leur rencontre, « … Je me suis cru invincible. Je nous ai crus invincibles… ». Il se retourne, fait le point avec sincérité et lucidité sur son passé, pas tendre avec son caractère et ses actes passés, mais peut-on rejouer deux fois la même partition, en tout cas, « J’ai toute la vie pour y arriver ».

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Fiche #1082
Thème(s) : Littérature française

Les titres de Gaëlle Josse lus par Vaux Livres


Katarina MAZETTI

Mon doudou divin
Gaïa

120 | 215 pages | 28-03-2012 | 20.3€

Wera est journaliste pigiste en mal de sujets et d’argent. Un stage en spiritualité lui ouvre des perspectives… Elle rejoint la Béatitude pour un séjour intéressé. Elle rejoint Madeleine qui porte en permanence telle une croix un sac à dos. Chacune raconte son stage, son immersion, ses rencontres, Bertil un médecin stylé mais radié, Karim un jeune Iranien, la dame en gris sorte de fantôme de passage, et les deux dirigeants. Les prises de paroles s’enchaînent, chacun se dévoile progressivement, les failles apparaissent, les petits secrets également. Chaque cas est singulier, mais tous sont en quête de sens, de spiritualité. Chacun explique, exprime ses avis, justifie sa recherche du doudou divin salvateur.

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Fiche #1080
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Catherine Marcus, Lena Grumbach

Les titres de Katarina Mazetti lus par Vaux Livres


Anne-Constance VIGIER

Héritage
Joëlle Losfeld

119 | 187 pages | 28-03-2012 | 18€

Gabriel est cadre dans une grande entreprise. Homosexuel, il partage sa vie avec Vincent. La vie dans l’entreprise est pesante. Lourd climat, sournoiserie, chacun s’épie, peu de liens, de liants. Personne ne semble heureux dans cette entreprise. L’impression de grande souffrance inonde son présent mais souffle aussi sur son passé qu’il ressasse à l’envi. Chaque jour, les souvenirs douloureux se mêlent au présent. Au sein de l’entreprise, il se lie d’amitié uniquement avec Muriel une secrétaire en souffrance à cause de son fils. Cette douleur l’émeut, l’aimante, sans trop savoir pourquoi, il ne peut pas vraiment l’aider et pourtant il lui accorde toute son attention, jusqu’au drame, drame qui déviera le cours de sa vie. Un destin douloureux ancré dans un lourd héritage.

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Fiche #1081
Thème(s) : Littérature française


Guillaume SOREL

Laurent SEKSIK

Les derniers jours de Stefan Zweig
Casterman

118 | 88 pages | 23-02-2012 | 16€

Une superbe BD inspirée par le roman de Laurent Seksik narrant la fin de la vie de Stefan Zweig. Stefan Zweig quitte avec sa jeune épouse l'enfer européen pour le Brésil, l'auteur de "Brésil terre d'avenir" espère en un nouveau monde, mais peut-on oublier l'enfer et la progression continue de l'horreur.

Fiche #1077
Thème(s) : Adulte Bandes dessinées

Les titres de Guillaume Sorel lus par Vaux Livres

Les titres de Laurent Seksik lus par Vaux Livres


Arnaud DELALANDE

Erick SURCOUF

Surcouf, la naissance d'une légende
12bis

117 | 50 pages | 23-02-2012 | 14.5€

en stock

Ce premier tome revient sur l'histoire de Surcouf célèbre corsaire. Il est alors jeune homme et rêve en un destin sur les mers et océans. Téméraire et volontaire, rien ne l'arrête. Sa notoriété grandit et un mystérieux journaliste du Times part à sa recherche et sur ses traces.

Fiche #1078
Thème(s) : Adulte Bandes dessinées


Raphaël JERUSALMY

Sauver Mozart, le journal d'Otto J. Steiner
Actes Sud

116 | 90 pages | 23-02-2012 | 17.1€

Le journal d’Otto J. Steiner s’étend sur la période de juillet 1939 à août 1940. Otto est un patient d’un sanatorium autrichien. Peu de visites, un fils disparu, la musique comme unique compagne, Otto est un expert, critique musical et son ami Hans vient encore régulièrement requérir son aide, ses avis. Les Nazis apprécient la musique, concerts, accompagnements de défilés ou autres manifestations et Otto les croise de loin, lui, « le poids mort » aux origines troublesJe ne suis ni juif, ni non-juif. ») qui regrette que la musique se range derrière ce pouvoir autoritaire. La peur atteint même les chambres, le docteur dirigeant l’établissement doit parfois donner des gages au pouvoir… Mais que faire depuis ce lieu contre Hitler et son pouvoir ? Chaque année, le Festspiele est organisé, les plus grandes huiles sont là, la programmation musicale et son interprétation ne souffriraient d’approximation. Otto ne manquera pas l’occasion et l'histoire aurait pu basculer, il s'en fallut de peu ! Et puis, un jour, les militaires occupent l’établissement. Soigner les malades n’est plus une priorité. Comme partout en Europe, le quotidien des malades devient oppressant, risqué, oppressant et Otto saura sereinement en rendre compte et participer à sa mesure à la résistance. En mêlant musique et maladie, Raphaël Jerusalmy offre une description singulière et maîtrisée non sans humour des premières années du nazisme en terre autrichienne.

« Nous sommes tous esclaves des mots »

« Les instruments devraient se taire. Les ténors, les violonistes. Ne pas être complices de tout ça. Par pudeur. »

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Fiche #1079
Thème(s) : Littérature française


Alain PICHLAK

Elodie DURAND

Un jour à la maison
La Martinière

115 | 19-02-2012 | 12.5€

Un jeu de tirettes en changeant une lettre fait évoluer le sens de la scène et adapte dans le même temps l'image assoiée. Un apprentissage très ludique des mots, de leurs lettres et leurs syllabes et de leurs sens.

Fiche #1074
Thème(s) : Jeunesse


Mario RAMOS

Mon ballon
Ecole des Loisirs

114 | 19-02-2012 | 12.5€

en stock

Une nouvelle adaptation du petit chaperon rouge où son ballon sera d'un grand secours lors de sa rencontre avec le grand méchant loup !

Fiche #1075
Thème(s) : Jeunesse


Takuji ICHIKAWA

Je reviendrai avec la pluie
Flammarion

113 | 322 pages | 19-02-2012 | 19.5€

A la mort de sa femme, Takumi se retrouve seul avec son fils Yûji, petit bonhomme de six ans. Quelques temps plus tôt, elle leur a annoncé « Je ne serai bientôt plus de ce monde, mais lorsque la saison des pluies sera de retour, je reviendrai sans faute voir comment vous débrouillez, tous les deux ». Cette promesse et leur amour pour Mio malgré leur souffrance leur permettent de vivre, unis dans l’attente de son retour. Quand le moment tant souhaité est venu, le temps s’arrête pour six semaines merveilleuses comme un bonheur suspendu. Mio a perdu ses souvenirs, les redécouvrent, apprend sur eux comme sur elle-même. Ils savent qu’elle repartira mais font tout pour profiter de leurs retrouvailles. Hymne à l’amour éternel, ce joli conte philosophique, tout en délicatesse et retenue, sensible et douloureux, entre rêve et réalité ne pourra vous laisser indifférent.

« Le souffle du vent l’a finalement emportée, elle aussi. Il ne restait plus que son odeur. Cette odeur. Le message le plus intime qu’elle m’ait transmis. Le seul message au monde. »

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Fiche #1076
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Mathilde Bouhon


Andrej USATSCHOW

Anke FAUST

Drôle de nez...
Nord Sud

112 | 18-02-2012 | 13€

Tous les animaux se moquent de l'ornithorynque et de son drôle de nez. Il décide de fuir et part dans une île bout du monde où l'attendent de drôle d'animaux mais plus accueillants !

Fiche #1104
Thème(s) : Jeunesse


Anne-Gaëlle BALPE

Olivier DAUMAS

Le grand n'importe quoi
Frimousse

111 | 33 pages | 18-02-2012 | 16€

Au début du monde étaient le Grand N'importe qui et le Grand N'importe Quoi. L'un était ordonné, l'autre non, l'un était blagueur, l'autre non. Et pourtant il fallait créer les animaux...

Fiche #1105
Thème(s) : Jeunesse

Les titres de Anne-Gaëlle Balpe lus par Vaux Livres

Les titres de Olivier Daumas lus par Vaux Livres


Béa DERU-RENARD

Claude K. DUBOIS

Kakafania l'horrible sorcière
Mijade

110 | 18-02-2012 | 12.5€

Kakafania est une horrible sorcière. Toutes les nuits, elle part à la chasse des rêves d'enfants. La dernière nuit tient presque du miracle : sept beaux petits rêves d'un coup sont tombés dans son filet. Mais les sept petits ne sont pas prêts à se laisser faire ! Un superbe album avec des pages qui se déplient et offrent ainsi de superbes planches.

Fiche #1106
Thème(s) : Jeunesse


Michel SÉONNET

Bruno PILORGET

L'enfant aux pistolets
L'Elan vert

109 | 12-02-2012 | 14.2€

"L'enfant aux pistolets" conte l'histoire de Sans-Nom, un p'tit gars de 1830 qui prit part à l'Histoire, joli prétexte pour revenir sur la genèse du tableau "la liberté guidant le peuple" d'Eugène Delacroix.

Fiche #1072
Thème(s) : Jeunesse


David BEDFORD

Tor FREEMAN

Aimez-vous les bébés ?
Milan

108 | 12-02-2012 | 11.5€

Un très bonne idée que mêler l'apprentissage des chiffres et l'arrivée d'un petit frère ou du petite soeur et lever toutes les inquiétudes face à cet heureux évènement.

Fiche #1073
Thème(s) : Jeunesse


Ingrid CHABBERT

Sabine CAZASSUS

L'oiseau
Petite Plume de Carotte

107 | 36 pages | 08-02-2012 | 12€

Un petit garçon adore aller dans la forêt proche de la maison de ses grands-parents. En effet, il y rencontre son grand ami, l'oiseau. Nous suivons leurs rencontres tout au long de l'année jusqu'au grand départ, en effet, la migration provoquera une rupture temporaire de cette profonde amitié. Un bel album avec un équilibre adéquat entre fiction et apprentissage.

Fiche #1071
Thème(s) : Jeunesse

Les titres de Ingrid Chabbert lus par Vaux Livres


Noé CARLAIN

Ronan BADEL

Le livre abominable
Sarbacane

106 | 07-02-2012 | 15.9€

C'est abominable? la liste est longue... Le petit énumère tout ce qu'il a trouvé abominable ces derniers jours et le pire n'est pas nécessairement le plus attendu !

Fiche #1067
Thème(s) : Jeunesse

Les titres de Ronan Badel lus par Vaux Livres


Nele MOOST

Annet RUDOLPHE

Allez, courage !
Minedition

105 | 07-02-2012 | 13.18€

Petit corbeau croyait faire le malin en se moquant de la peur de son ami le mouton. Alors lorsqu'un bruit étrange et inattendu le surprend et que la peur le gagne, comment pourra-t-il s'en sortir sans perdre la face ?

Fiche #1068
Thème(s) : Jeunesse


François DAVID

Olivier THIÉBAUT

Les hommes n'en font qu'à leur tête
Sarbacane

104 | 07-02-2012 | 17.9€

Superbe album présentant une série de portraits de têtes humaines à la Arcimboldo proposant en creux une définition de l'Homme. Une galerie pleine de charmes et de poésie.

Fiche #1069
Thème(s) : Jeunesse

Les titres de François David lus par Vaux Livres

Les titres de Olivier Thiébaut lus par Vaux Livres


Viviane CHOCAS

Je vais beaucoup mieux que mes copains morts
Héloïse d'Ormesson

103 | 175 pages | 07-02-2012 | 17€

Blanche, jeune femme tourmentée de 27 ans "qui fait tout à l'envers, même l'amour" se fait embaucher par le chef animateur de la maison de retraite des Roses. Responsable d'un atelier d'écriture, elle accueille un peu perdue et paniquée neuf pensionnaires aux caractères disparates. Blanche se démène pour réactiver ces vieilles têtes, réussit à les faire chanter et danser, les langues se délient, "l'un après l'autre se distribuent la parole, poussant dans ses retranchements la jeune femme blême". Le groupe retrouve la forme, des envies et le gang formé enlève Blanche et part poings levés pour une folle épopée où chacun se révèlera. Une très belle aventure mouvementée prétexte à une série portraits aussi émouvants qu'hétéroclytes sous la prose délicate de Viviane Chocas.

"La vie ne sera jamais confortable. Aimer n'est jamais confortable."

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Fiche #1070
Thème(s) : Littérature française


Chiaki OKADA

Ko OKADA

Ma première nuit ailleurs
Le Seuil

102 | 05-02-2012 | 13.7€

Cet album d'une extrême douceur et tendresse relate la première nuit de Lapin passée loin de sa mère et il a beau être accompagné de son crocodile, il n'est pas fier, Lapin !

Fiche #1065
Thème(s) : Jeunesse

Les titres de Chiaki Okada lus par Vaux Livres

Les titres de Ko Okada lus par Vaux Livres


Agnès LAROCHE

Stéphanie AUGUSSEAU

Nicodème
Alice

101 | 05-02-2012 | 12.9€

Nicodème est un jeune garçon, bien sage mais aussi bien timide. Il accepte brimade, moquerie sans oser réagir. Il n'ose aborder sa petite amoureuse. Si seulement Super Nico lui venait en aide ! Mais lorsqu'il s'apercevra que Super Nico ne viendra pas l'épauler, il faudra bien qu'il prenne en main son destin.

Fiche #1066
Thème(s) : Jeunesse

Les titres de Agnès Laroche lus par Vaux Livres


Marie SIZUN

Un léger déplacement
Arléa

100 | 290 pages | 01-02-2012 | 20.5€

Ellen vit aux Etats-Unis depuis 35 ans. Elle dirige une librairie française à New-York avec son mari. Elle n’est revenue qu'une fois en France durant ces 35 ans pour l'enterrement de son père dont elle s'était éloignée. Pour régler l’héritage d’un appartement familial, Ellen revient vers un Paris à la fois différent et proche du Paris qu’elle a connu, Ellen redevient Hélène. Elle a vieilli, Paris aussi, mais le passé a laissé ses traces indélébiles. Déplacement du corps, déplacement dans le temps, doux glissement vers les faits d’une mémoire qui se réveille lentement. Ces balades dans la capitale convoquent des souvenirs bien enfouis, légers déplacements dans un passé douloureux (« Elle voudrait marcher encore, marcher et se souvenir. Se souvenir encore un peu. »). Une douce fatigue l’étreint peu à peu, chaque souvenir l’épuise, elle le ressent et pourtant elle se laisse aspirer par ce désir de souvenirs, désir de retrouver son passé et ses fantômes alors qu’elle ne voudrait se soucier que « des choses douces ». La frontière entre présent et passé s’estompe, Hélène oscille lentement entre les deux mondes en revenant sur ces années occultées depuis si longtemps. Marie Sizun et son écriture nous offrent encore un superbe portrait, toujours aussi émouvant, tendre et mélancolique par petites touches ou plutôt par de sensibles et légers déplacements…

« Comprendre ce qui s’est passé autrefois, elle sait qu’elle ne le pourra sans doute pas. Mais revenir à peine en arrière, se raconter encore un chapitre de l’histoire, oui. »

« Il n’y a pas de chagrin, mais une histoire. Serait-ce cela, le secret de la vie ? »

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Fiche #1064
Thème(s) : Littérature française

Les titres de Marie Sizun lus par Vaux Livres


Olivier MAULIN

Le dernier contrat
La Branche

99 | 192 pages | 30-01-2012 | 15€

La France plonge progressivement dans un profond chaos. La crise a empiré, crise économique autant que politique. Le pays tremble, l’insurrection gronde. La révolte pointe le bout de son fusil… Un moine énigmatique, Frère-la-Colère, apparaît épisodiquement et attise la colère depuis les barricades. Il fédère les révoltés et espère les mener jusqu’au bout, jusqu’au renversement du pouvoir, ce pouvoir si éloigné du peule qui s’accroche. Pour accélérer le mouvement, il décide d’engager un tueur professionnel afin d’assassiner le président le jour du défilé du 14 juillet. L’homme est méticuleux, précis, maniaque, une machine insensible, un professionnel accompli, ses sentiments et convictions restent inconnus, il a un contrat à accomplir, il le fera froidement, avec professionnalisme. C'est son dernier contrat, après il s'éloignera et la réussite du mouvement en dépend… Un beau roman noir avec un style qui s'adapte avec brio à chaque type de scène.

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Fiche #1063
Thème(s) : Littérature française Polar/Thriller/Noir


Marie-Sabine ROGER

Bon rétablissement
Le Rouergue

98 | 206 pages | 28-01-2012 | 18.8€

La chambre 28 d’un hôpital est occupée par le « repêché de la Seine ». Jean-Pierre Fabre ne se souvient plus des causes de sa chute dans le fleuve. Ces longues journées vont être propices à se remémorer la vie de ce vieux loup solitaire, ours mal léché (« Décidemment, je suis un vrai sauvage, un ours insensible. Tout glisse sur mon poil sans me faire un épi. ») au langage fleuri. Dans sa chambre, seul son portable lui permet d’égayer son quotidien par l’écriture de ses souvenirs. Son passé comme son présent est marqué par son caractère entier, l’homme n’est guère indulgent, ni avec son entourage, ni avec lui-même. Pourtant quelques visites éclairent sa personnalité : le jeune flic qui tente de comprendre les raisons de sa chute, Camille le jeune étudiant homosexuel qui l’a sauvé de la noyade et Maëva une gamine tout en rondeurs qui apprécie semble-t-il autant sa compagnie que celle de son portable ! Tout en décrivant avec sensibilité éclairée par un sens critique le quotidien d’un hôpital, de son personnel, des malades, de leurs relations, les rencontres façonnent, dévoilent ces personnages. Jean-Pierre est seul, tente de se convaincre que son cœur est sec, « un constipé du cœur », mais apprend à leur contact, les émotions sauront fendiller l’armure derrière laquelle il se croyait protéger : Jean-Pierre Fabre, une grande gueule qui a souvent voulu faire le malin mais qui finalement a grand coeur. Marie-Sabine Roger nous offre à nouveau un panel de personnages simples, vrais, humains, écorchés par la vie mais le propos aidé par des expressions souvent très imagées, comme d'habitude, n’est jamais pesant, seulement réaliste et on sent l’amour qu’elle porte à ses personnages donc à l’humanité.

Ecouter la lecture de la première page de "Bon rétablissement"

Fiche #1062
Thème(s) : Littérature française

Les titres de Marie-Sabine Roger lus par Vaux Livres


Anne-Lise GROBÉTY

Des nouvelles de la Mort et de ses petits
Bernard Campiche Editeur

97 | 475 pages | 23-01-2012 | 24€

Un monarque règne à une époque inconnue sur le pays Bougon, petite terre déshéritée et quelque peu délaissée. Archétype de ces souverains dont la préoccupation première est leur petite personne, la « Minjesté » a sous ses ordres le père du petit Islo qui revient sur ses premières années et sa longue éducation. Son père est le Grand Humeur, il surveille, épie, hume, pèse, inspecte les intestins royaux et leur précieux résultat. Et tout est prévu pour qu’Islo prenne sa suite. Mais le jeune homme a d’autres préoccupations que les excréments royaux ! Il préfère la vie, ses joies, les rencontres, les voyages et ces héros conquérants des mers et des lointaines contrées. Islo deviendra-t-il l’héritier de son père dévoué ? Le pays Bougon verra-t-il sa situation politique évoluée ? Cette longue confession est aussi prétexte naturellement à aborder moult thèmes implicitement ou explicitement. L’oeuvre d’Anne-Lise Grobéty s’achève avec ce long conte atypique où sa maîtrise de l’écriture atteint peut-être son apogée. La langue est riche et poétique, travaillée avec minutie et le lecteur ressent le plaisir qu’elle a pris à créer ses longues phrases, ces sonorités frappantes, ces jeux de mots ironiques, ces situations singulières, à cacher une métaphore au détour d’une phrase anodine, à placer le sublime comme le grotesque là où on ne les attend pas. Un bonheur d’écriture !

Ecouter la lecture de la première page de "Des nouvelles de la Mort et de ses petits"

Fiche #1061
Thème(s) : Littérature étrangère

Les titres de Anne-Lise Grobéty lus par Vaux Livres


Cécile LADJALI

Aral
Actes Sud

96 | 252 pages | 21-01-2012 | 19.2€

Cécile Ladjali nous emporte pour un douloureux voyage vers le Kazakhstan à la rencontre d’Alexeï et Zena. Alexeï se souvient de leurs enfances, ils sont nés au bord de la mer d’Aral qui continue de s’assécher alors que le jeune garçon devient sourd. La catastrophe écologique est accrue par une usine d’armes dont les rejets ont de lourdes conséquences sur la santé des enfants notamment. La mer disparaît, se tait et Alexeï malgré son handicap se noie dans l’apprentissage du violoncelle, seul instrument qui lui permet de sentir et resentir la musique, puis dans la création musicale. Zena, jeune femme belle et indépendante, étudie l’écologie, et partira chercher son bonheur en Europe. Seul, isolé, Alexeï, dans son pays austère et malmené, se questionne sur ses origines alors qu’il voit ses trois amours, sa femme, la mer et la musique s’éloigner douloureusement. Portrait âpre d’un homme terriblement isolé, coupé d’un monde malade et hostile que seule la composition et la quête de la huitième note sauvent.

« Ouïr, c’est obéir, adhérer à un commandement. Je n’entends pas donc je n’obéis pas. Je fais ce que je veux de moi et des autres. La musique crée le monde et le musicien avec lui. Mon corps sort du ventre de bois, l’instrument m’accouche, me rend à la vie. Avant, dans le silence, j’étais mort. A présent, sur la portée, je vibre et je sens. »

Ecouter la lecture de la première page de "Aral"

Fiche #1060
Thème(s) : Littérature française

Les titres de Cécile Ladjali lus par Vaux Livres


Cécile COULON

Le roi n'a pas sommeil
Viviane Hamy

95 | 145 pages | 12-01-2012 | 17€

William Hogan en héritant d’un confortable pactole de ses parents acquiert le domaine de ses rêves, une vaste propriété sauvage, obscure, peuplée de bêtes sauvages où la présence de l’homme a disparu. Il entreprend immédiatement de l’entretenir et de la protéger. L’homme est solide, dur à la tâche mais s’épuise au travail. Ses économies ne suffisant plus, il accepte tous les boulots, le domaine, la scierie, la gendarmerie où il trie les fiches vertes, les fiches d’assassins d’enfants qui le bouleversent… Même s’il a séduit et épousé la belle Mary, William s’isole, devient taciturne et parfois violent, une violence sourde, inattendue qu’il ne peut contrôler. Mary continue de l’épauler, sans faille ni retenue, le réconforte, alors qu’il devient de plus en plus distant. La naissance du petit Thomas ne change rien. Alors que Mary le couve, William semble emprunté et hésitant. L’enfant est beau, rieur, brillant mais ne lui correspond pas. Il est sensible et frêle. Le père et le fils ne s’unissent réellement que dans cette tristesse et ce désespoir qui les habitent. Ils s’épieront à distance, sans jamais savoir ou réussir à briser le miroir. Dès ses premières années, tout pourrait sourire à William et néanmoins, une ombre noire, « une humeur noire », semble obscurcir son destin, inéluctablement. Ses premiers mots sont laborieux, son adolescence inquiète. Incidents, accidents de la vie viennent la piquer, la dévorer, comme une sombre malédiction qui veille. La maison familiale et sa mère demeurent heureusement des points d’ancrage salvateurs, coin de paradis source de petits instants d’oubli, de bonheur mais la réalité n’est jamais loin et le répit que passager. Les incidents s’enchaînent mineurs ou non et après l’accident de son père à la scierie, la vie dérape, son lendemain devient incertain, tangue, jusqu’à quelle extrémité ? Cécile Coulon avec ce deuxième roman offre de sombres et magnifiques portraits d’un homme, d’une famille, d’une petite ville de l’Amérique profonde où tout se sait, rien ne s’oublie et les regards savent le rappeler à chaque instant. L’écriture est maîtrisée et la précision des descriptions dissèque indirectement les âmes et les caractères de personnages denses, épais et puissants dégageant une espèce de violence sauvage aussi attendrissante qu’effrayante. L’exergue de Steinbeck relie avec pertinence ce roman à d’illustres ancêtres littéraires mais aussi cinématographiques. Méfiez-vous des enfants sages surprenait par son originalité, Le roi n’a pas sommeil captera par sa puissance et sa maîtrise.

Article paru dans la Revue Page des Libraires (janvier 2011)

Ecouter la lecture de la première page de "Le roi n'a pas sommeil"

Fiche #1055
Thème(s) : Littérature française

Les titres de Cécile Coulon lus par Vaux Livres


Olivier BRUNHES

La nuit du chien
Actes Sud

94 | 240 pages | 12-01-2012 | 19.1€

Tobias est devenu subitement « Dog » une nuit à l’âge de onze ans, seul, dans la montagne enneigée, face à un chien menaçant. Cette nuit terrible et fondatrice marquera-t-elle à jamais son destin ? La vie toujours continue néanmoins, il grandit. La vie bouscule, heurte, chaotique et violente. Aucun attendrissement, cette brute ! Les rencontres malaxent sa vie, elles l’orientent ou la désorientent : Les Vieux aussi sages que fous du village qui le prennent sous leur protection, sa tutrice attentionnée Martine toujours présente à ses côtés, Marco son peu recommandable et dangereux compagnon de cellule... Le gouffre semble profond et puissant. Il l’appelle, l’aspire, Dog y plonge sans retenue, sans maîtrise mais saura-t-il en ressortir, prendre en main sa vie et « choisir la clarté » ? Rien n’est tout noir, tout blanc, rien n’est définitif, l’humanité est partout, Olivier Bruhnes en a pris le parti dans cette « Nuit du Chien ».

Article paru dans la Revue Page des Libraires (janvier 2011)

Ecouter la lecture de la première page de "La nuit du chien"

Fiche #1056
Thème(s) : Littérature française


Guillaume LEBEAU

Frédéric RÉBÉNA

Stieg Larsson avant Millenium
Denoël

93 | 12-01-2012 | 13.5€

Guillaume Lebeau revient sur la trajectoire de Stieg Larsson épaulé par le dessin de Frédéric Rébéna. Trois instantanés permettent de mieux connaître l'homme et donc de mieux appréhender sa fameuse trilogie : son enfance avec ses grands-parents loin de la ville, un voyage chez les amazones d'Erythrée à la recherche d'un encadrement militaire et enfin la création de la revue Expo en pleine ascension de l'extrême droite. Le rythme est vif et l'homme attachant. Le dessin en noir et blanc et le trait de crayon sont en symbiose totale avec ce récit. Un joli prolongement de l'inoubliable trilogie.

Fiche #1057
Thème(s) : Adulte Bandes dessinées

Les titres de Guillaume Lebeau lus par Vaux Livres


Elisabeth LAUREAU-DAULL

Le syndrome de glissement
Arléa

92 | 188 pages | 12-01-2012 | 18.5€

Julienne est née le 31 décembre 1925. A 85 ans (« J’en suis à l’âge du singe, je l’ai même dépassé »), elle nous conte son histoire depuis un établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes. Elle y est rentrée encore active et forte mais « Une page était tournée, j’avais franchi un point de non-retour, je le savais. Ma vie vivante était passée, des jours à ne plus savoir les compter, tels nuages en ciel, comme a écrit je ne sais plus qui. ». Elle montre alors comment en vieillissant, elle disparaît progressivement aux yeux des autres. Le vieillissement est détaillé, mais la Julienne reste vive, les retours sur son passé, sur une lignée de femmes souvent quittées par les hommes, les jours qui passent, ses préoccupations passées ou présentes, tout respire la vie, elle a vécu debout et continue de le rester. Tous les sentiments continuent de l’animer, la colère, la révolte ne l’ont pas abandonnée malgré « le glissement » inéluctable. Le ton est alerte, le portrait attachant et le récit rythmé se lit d’une traite !

« Si je reviens avec entêtement aux eaux glauques de mon passé, c’est avec l’espoir de m’y noyer. »

Premier roman

Ecouter la lecture de la première page de "Le syndrome de glissement"

Fiche #1058
Thème(s) : Littérature française

Les titres de Elisabeth Laureau-Daull lus par Vaux Livres


Emmanuel ARNAUD

Le théorème de Kropst
Métailié

91 | 138 pages | 12-01-2012 | 14€

Rentrer en sup, c’est comme rentrer en religion, il faut y croire, mais parfois cela ne suffit pas ! Laurent Kropst a rejoint la sup du célèbre lycée Louis-le-Grand suite à une démonstration époustouflante et inédite ! Il rejoint la future élite (bien consciente de son potentiel et de sa position présente et future), enfants formés de longue date pour ce cursus, il complète une élite de père en fils. La course à la note et au classement sont lancées dans le but d’intégrer La Grande et Prestigieuse Ecole, peu de loisirs, seules préoccupations les révisions, les oraux, les contrôles tels des sportifs de haut niveau surentraînés. Néanmoins, les embûches arrivent vite sous la forme d’un malheureux 3 en devoir de mathématiques. Affront. Catastrophe. Grain de sable dans un engrenage pourtant bien huilé qui provoquera mensonges, affrontements mais aussi ouverture vers une vie nouvelle et plus aérée, plus proche de Proust et Baudelaire que de Bernoulli et Banach ! Emmanuel Arnaud nous offre une chronique et un portrait vifs, ironiques et plaisants sur ce que certains continuent de nommer « l’élite » du monde étudiant destinée à diriger notre société !

Premier roman

Ecouter la lecture de la première page de "Le théorème de Kropst"

Fiche #1059
Thème(s) : Littérature française

Les titres de Emmanuel Arnaud lus par Vaux Livres


Henri CUECO

L'été des serpents
JBZ & Cie

90 | 282 pages | 09-01-2012 | 19.95€

Le narrateur revient sur sa jeunesse corrézienne au moment de la guerre. Trop jeune pour y participer en héros, assez grand pour la suivre, l’observer. Il nous fait partager sa vision des protagonistes, du conflit, des adultes, des allemands, des communistes, des juifs... Comme dans de nombreuses familles, le conflit révèle les différences : Pétain, le Communisme, les réfugiés espagnols, que de divisions, de points de vue et d’engagements ! Mais le ton reste jeune, joueur, d’humeur agréable, et nous partageons les préoccupations d’un ado en temps de guerre qui continue de vivre malgré tout ! Et surtout, le jeune (et le vieil !) homme n’a rien perdu de son humanité : rejet des vengeances aveugles et de la haine, des jugements définitifs, détestation de la guerre et des guerres. Une chronique plaisante qui oscille entre larmes et sourires.

Ecouter la lecture de la première page de "L'été des serpents"

Fiche #1054
Thème(s) : Littérature française


Karim RESSOUNI-DEMIGNEUX

La cité - La lumière blanche
Rue du Monde

89 | 236 pages | 18-12-2011 | 16.5€

en stock

Lorsque des affiches publicitaires annoncent un jeu inédit et révolutionnaire, Thomas quelque peu dubitatif est néanmoins intrigué. Les promoteurs du jeu entretiennent le mystère autour de ce jeu auquel 10 millions de Terriens pourront participer. Thomas fait partie des heureux élus accompagnés de quelques camarades. Il reçoit gants, bonnet et boîtier pour se connecter et rejoindre la cité où son avatar vit, survit après sont retour sur terre et découvre la Cité et ses habitants. Thomas devient vite accro et dépendant de ce monde virtuel. Avec quelques amis, il découvre ses pouvoirs singuliers et d'un cité paisible, ce monde parallèle commence de s'animer et les rumeurs de prospérer jusqu'au jour où sa mémoire virtuelle est dérobée. Le danger devient alors prégnant et l'enquête commence. Un premier volume dont le rythme et l'intensité s'accélèrent pagea près page, vivement la suite !

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Fiche #1051
Thème(s) : Jeunesse


Adam ROSS

Mr Peanut
10-18

88 | 508 pages | 18-12-2011 | 19.9€

Alice et David Pepin forment un couple uni sans enfant. David adore sa femme obèse mais rêve depuis peu de sa mort. Et cette mort survient de façon étrange, voire suspecte. Les deux inspecteurs en charge de l'affaire considèrent David comme le suspect n°1. Aucune preuve, uniquement des indices. Cette disparition et cette enquête sont alors prétexte non seulement à disséquer le couple Pepin et son quotidien mais aussi ceux des deux inspecteurs, trois histoires de couple qui s'enchevêtrent, difficultés à vivre à deux : "Le mariage peut-il nous sauver la vie ou n'est-ce que le début d'un long double homicide ?".

Ecouter la lecture de la première page de "Mr Peanut"

Fiche #1052
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Jean-Baptiste Dupin


Angélique VILLENEUVE

Un territoire
Phébus

87 | 15 pages | 18-12-2011 | 15.2€

en stock

Un territoire propose le portrait d'une femme à part, isolée. Encore jeune, elle se sait rapidement sourde mais ne peut être appareillée. Elle a toujours vécu dans la maison de son enfance, territoire de cette famille où malgré sa mise à l'écart, enfant, elle parvenait à savourer quelques bons moments notamment avec sa soeur. Peu à peu, son entourage l'ignore, avant pour certains de la brimer ("S'ils faisaient un effort pourtant, les gens, elle les comprenaient assez bien. Mais ils n'en faisaient jamais longtemps. Bientôt, elle n'eut même plus à sourire."). Aucun du Garçon, de la Fille, de la Soeur, de la Mère et du Père n'aura un geste, une attention. Elle occupe maintenant ce territoire accompagnée du Garçon et de la Fille, vie à trois éprouvante qu'elle semble néanmoins accepter. Elle reste attentive et attachée à des choses simples, souvenirs anodins mais si marquants et évocateurs qui l'aident à résister, à rester droite mais aussi à rester prisonnière de ce territoire... Un bel hommage et un portrait douloureux d'une femme différente que son handicap repoussera loin d'une vie familiale apaisée et à qui personne ne saura accorder attention et amour.

"Elle n'est pas complètement sourde, seulement un peu. Et pas débile, comme ici, au village, chacun se l'imagine, à cause, au début, des sourires à contretemps, des yeux roulants quand la voix des autres s'engluait, des oui, des d'accord, des ah bon lâchés au hasard, pour faire plaisir, pour ne pas s'enfuir. Mais rapidement et malgré sa bonne volonté, ceux du village se sont fait leur idée."

Ecouter la lecture de la première page de "Un territoire"

Fiche #1053
Thème(s) : Littérature française

Les titres de Angélique Villeneuve lus par Vaux Livres


Philippe POLLET-VILLARD

Mondial Nomade
Flammarion

86 | 233 pages | 27-11-2011 | 18.3€

Jean-Charles Rem est à la tête de l'entreprise qu'il a fondée il y a maintenant bien longtemps. Une idée lumineuse, une richesse immense, peu de préoccupations humanistes... Il vient de céder son empire quand la recherche d'un sens à sa vie le bouscule et l'incite à un voyage sur les traces de sa jeunesse et de son destin.

Ecouter la lecture de la première page de "Mondial Nomade"

Fiche #1049
Thème(s) : Littérature française


Sergi PAMIES

La bicyclette statique
Jacqueline Chambon

85 | 110 pages | 27-11-2011 | 14.7€

Un recueil de 19 nouvelles parfois très courtes offrant un regard lucide, critique de la société en considérant les rapports humains dans différentes situations et circonstances. Humour et tendresse alternent avec souffrance et douleur. Un joli panel de nouvelles.

Ecouter la lecture de la première page de "La bicyclette statique"

Fiche #1050
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Edmond Raillard


Dominique RESCH

Mots de tête
Autrement

84 | 158 pages | 14-11-2011 | 14.2€

Vingt séquences vivantes, remuantes, drôles décrivent le quotidien d'un prof de Français. Loin de Paris, à Marseille, "la mer, le soleil et l'OM" ! Le face à face n'est pas de tout repos, mais le prof déploie tout son art pour encadrer, guider, écouter, exploiter au mieux les quelques instants propices à l’apprentissage, toujours conscient de la richesse de cette jeunesse inventive, qui a son propre langage et ses codes. Les moments tendus n'arrivent pas à obscurcir les instants de bonheur. Les liens se nouent, les élèves se confient sans retenue. Parfois l'envie, la motivation s'étiolent, mais penser à Tonio et ses congénères les ranime puissamment et joyeusement. Enfin un texte jubilatoire mettant en scène sans angélisme un prof dévoué et fidèle à une jeunesse turbulente et attachante !

Ecouter la lecture de la première page de "Mots de tête"

Fiche #1048
Thème(s) : Littérature française

Les titres de Dominique Resch lus par Vaux Livres


Claudia RUEDA

Non
Rue du Monde

83 | 01-11-2011 | 17.5€

Maman Ourse couve son petit ourson. Mais le petit ourson commence de prendre quelques libertés, "non" et "non !" appartiennent maintenant à son vocabulaire et il n'a peur de rien. Il le croit tout du moins !

Fiche #1046
Thème(s) : Jeunesse


Agnès DE LESTRADE

Amélie THIÉBAUD

Le grand distributeur de temps
MicMac

82 | 01-11-2011 | 16.5€

Merveille est une superbe petit fille, vivante, gaie, tendre... Elle est prête à tout partager, même son temps. Pourtant le temps est précieux et passe, parfois trop vite. Un superbe album émouvant sur le temps qui passe et ne revient pas, sur la solidarité, le partage et l'entraide.

Fiche #1047
Thème(s) : Jeunesse

Les titres de Agnès De Lestrade lus par Vaux Livres


Blaise GUININ

Georges et la mort
12bis

81 | 128 pages | 30-10-2011 | 15€

Nous retrouvons avec plaisir le trait de crayon tout en rondeur et en douceur de Blaise Guinin qui retrace la carrière de Georges, l'homme à la pipe et à la guitare. Il est accompagné pour cela un compagnon encombrant, la Mort. Elle et sa faux venues pour abattre Georges, tombent amoureuses de ses chansons et ne peuvent mener à bien leur projet. Même la mort tombe amoureuse des chansons de Georges !

Fiche #1045
Thème(s) : Adulte Bandes dessinées

Les titres de Blaise Guinin lus par Vaux Livres


Léonora MIANO

Ces âmes chagrines
Plon

80 | 285 pages | 30-10-2011 | 20.5€

Antoine Kingué dit Snow vit dans un pays subsaharien. Il se sent beau, élégant, talentueux, croit en son avenir et à son accession au monde futile des riches, il méprise son entourage, haineux la rancœur l’étreint surtout envers sa mère à qui il reproche son manque d’amour. Il exploite sans retenue son entourage pour son bénéfice (« Antoine préférait de loin être du côté des macs : ceux qui vivaient du labeur des autres, tout simplement. »), à l’opposé de son frère Max, toujours prêt à secourir autrui. Lorsque son frère Max si dévoué aux autres (le préféré de sa mère selon Snow) lui annonce son retour accompagné par leur mère, le passé resurgit et lui rappelle ses origines. Un texte oscillant entre tendresse et sévérité, sans concession ni pour les hommes ni pour les pays, où les femmes malgré un quotidien oppressant ne baissent jamais les bras et où les trajectoires de vie sont chaotiques, inattendues et peuvent être bouleversées plusieurs fois dans une même existence.

Fiche #1044
Thème(s) : Littérature étrangère

Les titres de Léonora Miano lus par Vaux Livres


Jérôme LEROY

Le bloc
Gallimard

79 | 300 pages | 30-10-2011 | 17.75€

Une immersion complète pour ne pas dire noyade au sein d’un groupe politique d’extrême droite, le Bloc. Etat des lieux à un moment crucial, puisque sa dirigeante, Agnès Dorgelles, fille du patriarche qui a dirigé pendant de longues années ce parti avant de lui céder récemment le poste, est en train de négocier leur entrée au gouvernement, pas moins de dix postes de ministres sont dans la balance. Et elle est en position de force alors que des émeutes meurtrières se déroulent dans le pays sans que le gouvernement puisse y mettre fin. La peur est omniprésente, dans tous les camps, elle est le point commun qui relie la population dans son ensemble. Mais pour passer dans le rang des partis « honorables », il faut faire le ménage parmi les éléments extrémistes qui en savent un peu trop et qui par le passé ont commis quelques violences que certains n’ont pas oubliées. Cette nuit de négociation est propice aux confidences d’Antoine le mari d’Agnès convertie à l’extrémisme par amour, pseudo intellectuel anar de droite et Stanko l’homme du peuple représentant des oubliés, des déclassés, la bête traquée par la milice du Bloc. Deux personnages extrêmes, pourtant loin d’être monolithiques, souvent répugnants mais parfois humains, qui ont juré fidélité au Bloc Patriotique, n’admettent aucune limite et la réussite du Bloc semble pour l’instant leur donner raison, le but est presque atteint ! Un roman noir glaçant miroir de notre quotidien.

« Tu te demandes vraiment, cette nuit, ce qui mérite le plus ton respect ou ton sacrifice. Une société ou neuf couples sur dix, en sortant du cinéma, avant même de s’adresser la parole, rallument leur portable ou celle où une jeune fille voilée est capable de se faire exploser à un poste frontière au nom de son peuple et de sa foi ? »

Fiche #1043
Thème(s) : Littérature française Polar/Thriller/Noir

Les titres de Jérôme Leroy lus par Vaux Livres


Buddhadeva BOSE

La fille de nos rêves
Les Presses de la Cité

78 | 168 pages | 30-10-2011 | 20€

Au hasard de leurs pérégrinations, quatre Bengalis d’âge mur se retrouvent dans le même compartiment d’un train bloqué dans la gare d’une petite ville entre New Dehli et Calcutta. Quatre hommes qui n’auraient pas dû se rencontrer, tout les oppose : leurs classes sociales, leurs apparences physiques, leurs caractères… Pourtant, eu égard au confinement et à la durée du voyage, le dialogue se noue peu à peu, surtout après l’immobilisation du train. Ils se réfugient alors dans une salle d’attente « lugubre et sordide » espérant atténuer le froid de l’hiver. Une forte impression de chaleur inonde la salle lorsque la porte s’ouvre sur deux jeunes amoureux, un couple de jeunes mariés « toujours absorbés par leur amour ». Cette vision provoque une longue série de confidences : « nous avons tous connu ce que ce couple est train de vivre ! Tout le monde a aimé » et chacun se lance avec réticence au départ dans le récit de l’Histoire d’amour qui l’a définitivement marqué : amour déçus, amours impossibles, amours partagés… Voyage au sein de la petite bourgeoisie indienne avec ses us, ses aléas, ses joies et peines, voyage dans l’intimité des sentiments délicats et pudiques de quatre hommes continuant de rêver aux femmes qui les ont marqués à jamais. Un joli texte tendre et d’une grande fraîcheur.

Fiche #1042
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Sylvie Schneiter


Yamen MANAI

La sérénade d'Ibrahim Santos
Elyzad

77 | 275 pages | 16-10-2011 | 18.9€

Santa Clara est une petite ville isolée. Tellement isolée qu’elle ignore que depuis vingt ans, la Révolution salvatrice a eu lieu : le tyrannique Général Burgos a été remplacé par le Général Alvaro Benitez dont l’unique obsession est évidemment le bonheur du peuple ! Tout a évolué dans le pays : l'hymne a changé, le drapeau, les portraits affichés dans les bâtiments administratifs, le nom des rues... Sauf à Santa Clara qui continue de vivre sereinement au rythme de la production de son rhum et des sérénades d’Ibrahim Santos qui sait prévoir la météo. Pourtant, un jour, le Général goûte ce rhum, impressionné, il envoie tout d’abord un jeune ingénieur agronome en éclaireur, bientôt rejoint par les troupes or « il n’est jamais bon, à Santa Clara comme ailleurs, de voir débarquer des militaires de bon matin. ». La Révolution saura-t-elle exploiter à grande échelle ce rhum si extraordinaire ou le rhum aura-t-il raison d’elle ? Yamen Manai nous propose une fable juste, ironique, critique et non dénuée d’humour des pouvoirs dictatoriaux mais aussi de notre croyance aveugle et parfois forcenée en la science face aux connaissances séculaires de nos anciens.

« Tout au long de sa vie, l’homme troque tout pour le souvenir. Il troque sa jeunesse pour des souvenirs de jeunesse… Au bout du compte, il ne gagne de la vie que les souvenirs, c’est là son seul trésor. »

« A vrai dire remplacer des militaires par des militaires ne s’appelle pas une Révolution, senõr Uribe, mais un putsch. »

Fiche #1038
Thème(s) : Littérature étrangère

Les titres de Yamen Manai lus par Vaux Livres


Judith LOSKE

Les oiseaux de l'espoir
Minedition

76 | 16-10-2011 | 15€

La petite Sadako est malade, très malade. Une légende japonaise assure que pour exaucer un voeu, il est nécessaire de plier 1000 grues en papier. Elle s'y attèle donc immédiatement en attendant sa guérison. Un superbe album sur la mort, la tristesse et l'espoir, hommage à une petite fille japonaise pour laquelle un mémorial a été dressé à Hiroshima.

Fiche #1039
Thème(s) : Jeunesse


Simon MARTIN

Bertrand DUBOIS

Ma grand-mère chante le blues
Le Rouergue

75 | 16-10-2011 | 15.3€

Toutes les grands-mères sont formidables ! L'héroïne chante le blues ! Et d'où vient cette petite guitare qu'elle couve d'un regard amoureux ? Pour le savoir, il faudra découvrir son histoire au temps où les Américains débarquèrent sur les plages françaises. Une belle remontée dans le temps pleine de tendresse.

Fiche #1040
Thème(s) : Jeunesse


Géraldine ALIBEU

Le bon moment
La Joie de Lire

74 | 16-10-2011 | 15.2€

Un joli album pour pouvoir déterminer quand le bon moment surgit enfin !

Fiche #1041
Thème(s) : Jeunesse

Les titres de Géraldine Alibeu lus par Vaux Livres


Thierry LUTERBACHER

Evasion à perpétuité
Bernard Campiche Editeur

73 | 200 pages | 12-10-2011 | 17€

Formidable portrait d’un gentleman cambrioleur, attentif aux autres, plus spécifiquement aux abîmés, aux blessés de la vie. Portrait en miroir puisque les personnages du roman sont ses amis, ses admirateurs, membre de la bande du Foyard, douze jeunes hommes et femmes unis autour de leur Dieu vivant, « il aimantait les gens, quels qu’ils soient, les petits comme les puissants ». Il les sauve, leur prend la main pour les emmener à la cabane du Foyard, les porte à bout de bras, ne les jugera jamais : « Emile était une brise qui emportait la réalité... » Sorte de philosophe voleur et de Robin des bois contemporain, entre deux emprisonnements, deux évasions, il les rejoint. Ils l’attendent. Il vole, cambriole mais ne fera jamais couler le sang. Tous l’admirent, le protègent, même le mari trompé s’effacera. Il « aime les gens qui ont mal aux autres » et ils lui rendent bien. Magnifique portrait d’un amoureux de la vie, homme libre maître de sa vie, sage moderne ayant préféré la marge et la poésie à la monotonie habituelle de la vie.

« La vie est légère il n’y a que l’homme pour la rendre pesante. »

« L’émotion suprême, c’est d’être vivant. »

« Ton temps est pressé par l’argent qui vole la vie, moi, je préfère voler l’argent pour gagner la vie et m’allonger dans le temps comme on s’allonge sur une plage. Je suis pour le soleil levant, le soleil couchant et les forêts profondes. »

« Emile, qu’est-ce qui fait les larmes qui pleurent et les larmes qui rient. »

Fiche #1037
Thème(s) : Littérature étrangère

Les titres de Thierry Luterbacher lus par Vaux Livres


Mia COUTO

L'accordeur de silences
Métailié

72 | 240 pages | 09-10-2011 | 19.5€

Le père Silvestre vit à Jésusalem, un lieu isolé, clos, avec ses deux fils, et un serviteur, son beau-frère les visitant régulièrement, univers composé uniquement d'hommes à l’abri du monde, des femmes, des guerres et des horreurs. Le fils aîné a souvent été tenté de fuir ce lieu tyrannique mais jamais ne franchira le pas. Son jeune frère, Mwanito, accepte sa situation, il est l’accordeur de silences : « Je suis né pour me taire... J’ai un don pour ne pas parler, un talent pour épurer les silences. J’écris bien, silences, au pluriel. Oui, car il n’est pas de silence unique. Et chaque silence est une musique à l’état de gestation ». Il observe, écoute et démêle les fils de la vérité. Le groupe vit au milieu d’une végétation aussi luxuriante qu’oppressante, quasiment aussi violente que le père qui noie ses peurs et remords dans une violence aveugle, jusqu’à la folie. Mwanito attendra d’avoir onze ans pour rencontrer une première femme, Marta. Vision troublante, bouleversante, qui abattra les murs de ce monde clos, fera éclater la vérité, les transportera vers le monde des hommes, renaissance, nouveau départ. Splendide et envoûtante saudade, conte philosophique sur la vie, la mort et la tyrannie à la prose poétique et parfaitement maîtrisée.

« Les morts ne meurent pas lorsqu’ils cessent de vivre, mais quand nous les vouons à l’oubli. »

« Aucune guerre ne finit jamais. »

« …depuis le ventre du fleuve, je contemplai les éclats du soleil. Et ce scintillement m’éblouit dans un aveuglement enveloppant et doux. Si l’étreinte d’une mère existait, elle devait s’apparenter à cette perte de sens. »

Fiche #1036
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Elisabeth Monteiro Rodrigues

Les titres de Mia Couto lus par Vaux Livres


Uchida HYAKKEN

La digue
In8

71 | 106 pages | 02-10-2011 | 12€

en stock

Un recueil de nouvelles flirtant parfois avec le fantastique que l’étrange et la noirceur animent. Les personnages principaux sont des hommes solitaires qui marchent, fuient, suivent aimantés une mauvaise âme, femme impérieuse et inéluctablement destructrice sur un chemin sans fin sous une lumière qui s’assombrit, redoutent leurs souvenirs, affrontent leurs rêves et leurs démons. Neuf nouvelles à l’écriture minimaliste qui questionnent et happent le lecteur dans un univers intriguant et éblouissant.

Fiche #1035
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Patrick Honnoré


Alain GUYARD

La zonzon
Le Dilettante

70 | 288 pages | 30-09-2011 | 20€

Qui a dit que la philosophie était réservée aux boudoirs ? Lazare Vilain prouve le contraire en acceptant d’aller enseigner la philosophie dans les prisons et d’y animer des ateliers. Exposer, inculquer, se confronter, converser, les murs des prisons n’empêchent pas les plus grands concepts de prendre leurs envols et Lazare déploie tout son art pour initier les prisonniers volontaires. Mais ces hommes l’intriguent, l’attirent, attraction du danger, frissons, liaisons dangereuses, image du voyou fort, puissant et sympathique. Lazare Vilain franchit le pas au côté de la belle et attirante Leïla, tout est en place pour que le roman vire au polar philosophique avec une gouaille plaisante et quelques réparties d’anthologie. La philosophie ne se laissera pas écraser par la prison mais le philosophe ?

Fiche #1034
Thème(s) : Littérature française


Jean-Paul DUBOIS

Le cas Sneijder
L'Olivier

69 | 220 pages | 29-09-2011 | 18.5€

Lorsque Paul Sneidjer sort du coma, il apprend qu’il est le seul survivant après un accident d’ascenseur, accident inédit dans une tour de Montréal qui l’incite à se questionner : les raisons de cette chute d’ascenseur, du décès de sa fille. Un monde s'écroule, un second s'ouvre, différent, deux mondes face à face qui ne se comprennent pas. Approcher la mort bouleverse sa vision de la vie, de sa vie. Il repart avec indifférence vers une nouvelle vie, un nouveau métier avec toujours au centre de ses préoccupations ces monstres technologiques que sont ces ascenseurs que nous croyons maîtriser comme notre vie. Paul devrait être mort et sa mémoire lui rappelle tous les évènements de son existence mais cette mémoire n’est-elle pas plus mortifère qu’un ascenseur ? Jean-Paul Dubois nous offre à nouveau une nouvelle comédie grinçante à l’humour noir dévastateur.

« Mais quelle que soit l’ampleur de nos coupes, année après année, telle un lierre têtu et dévorant, lentement, notre mémoire nous tue. »

Fiche #1033
Thème(s) : Littérature française

Les titres de Jean-Paul Dubois lus par Vaux Livres


Luc-Michel FOUASSIER

Un si proche éloignement
Luce Wilquin

68 | 15 pages | 28-09-2011 | 15€

Un homme tourne la page, abandonne tout, et part pour les îles grecques. Il rejoint le calme de Naxos perdue au milieu de la mer Egée. Que fuit-il ? Que recherche-t-il ? La femme qui l’a quitté et qu’il n’a pas su aimer ? lui-même ? « Se déprendre de soi, avec l’illusion de ne plus jamais revenir en arrière. Croire un instant tendre ainsi vers la plus grande sérénité, l’ultime liberté. Quelle plus belle sensation ? » Les chapitres alternent entre la découverte de Naxos, de sa population et ses souvenirs de sa vie passée. Il rencontre la terre et la mer grecques, ses hommes empreints de sagesse, hommes simples, ancrés dans la terre, au cœur de vies rudes qui leur apportent fraternité et sérénité. Oublier les mots pour le silence, la difficulté de la vie à deux pour l’éloignement. Voyage pour une renaissance, hymne à la vie mais aussi à un pays loin des clichés touristiques habituels.

« …le sillage est-il plus beau vu du bateau ou de la rive ? »

Premier roman

Fiche #1032
Thème(s) : Littérature française

Les titres de Luc-Michel Fouassier lus par Vaux Livres


Patrick PRUGNE

Frenchman
Daniel Maghen

67 | 105 pages | 25-09-2011 | 19.5€

Remontée dans le temps et dépaysement assurés ! Voyage dans le Mississipi aux côtés d'Alban jeune Normand mobilisé en remplacement du jeune châtelain. Rapidement pris en main par Toussaint aventurier guide expérimenté, il rejoint les Frenchman et part explorer une zone sauvage, inhospitalière et encore peuplée par de nombreux indiens. Superbe !

Fiche #1031
Thème(s) : Adulte Bandes dessinées

Les titres de Patrick Prugne lus par Vaux Livres


Nele NEUHAUS

Flétrissure
Actes Sud

66 | 362 pages | 19-09-2011 | 22.9€

Un vieil homme de quatre-vingt-douze ans vient de mourir. Assassiné, aucune indice d’effraction. Une inscription 16145 a été écrite avec le sang de la victime sur les lieux du crime. On découvre sur le corps de David Josua Goldberg pourtant juif un tatouage identifiant les anciens membres de la SS. Le commissaire von Bodenstein épaulé par l’inspectrice Pia se lance dans une enquête longue, touffue, périlleuse, parfois dérangeante. Le couple est brillant mais les meurtres de personnes âgées s’enchaînent avec le même mystère. Une grande famille francfortoise est rapidement placée au centre de l’enquête mais le silence étouffe ses membres, le poids de la famille inhibe toute sortie d’indices. Famille, passé familial et histoire de l’Allemagne ne font plus qu’un et il leur sera difficile de démêler les fils. La narration alterne entre les principaux acteurs imprimant un rythme rapide à l’enquête qui s’équilibre efficacement entre préoccupation historique et familiale.

« Il avait dû faire tout ça pour protéger la famille ! La famille était le bien suprême, c’était le credo de sa mère. »

Fiche #1028
Thème(s) : Littérature étrangère Polar/Thriller/Noir
Traduction : Jacqueline Chambon


Jean-Philippe BLONDEL

Brise glace
Actes Sud

65 | 110 pages | 19-09-2011 | 13€

en stock

Depuis qu'Aurélien est arrivé dans son nouveau lycée, il demeure isolé. Ni railleries, ni méchancetés, simplement il est à l’écart. Il évite le contact, le dialogue, réagit quand on l’interpelle, très souvent à propos, mais rien de plus. Le lecteur ressent immédiatement une fêlure, une faille, un malaise : « Après tout, je peux bien faire une entorse à mon anormalité ». Aurélien préfère passer inaperçu, « Je n’avais qu’un but dans la vie : ressemble au papier neutre d’une pièce anonyme… » mais peut-être : « On ne peut pas passer sa vie à se fondre ». Quel(s) évènement(s), quelle(s) rencontre(s) pourront lui permettre de revenir à une vie plus souriante, plus entourée ? Qui le sortira de son hibernation ? Qui brisera la glace ? Un ami ? Les mots ? Jean-Philippe Blondel offre un nouveau texte débordant d’émotions sur la vie, la mort, l’amitié, les mots et la poésie, l’attention à l’autre, l’adolescence.

Fiche #1029
Thème(s) : Jeunesse Littérature française

Les titres de Jean-Philippe Blondel lus par Vaux Livres


Bertina HENRICHS

Le jardin
Le Cherche Midi

64 | 260 pages | 19-09-2011 | 17.25€

Marthe Simonet sexagénaire depuis peu se retrouve seule dans sa petite maison de Plouerbec qu’elle avait choisie avec son mari maintenant décédé. Côte morbihannaise, terre magique, océan miroir, « terre de départ, terre d’accueil. Ultime bout de l’Europe. La Bretagne semble avoir calqué sa rugosité sur celle de l’Océan ». Initialement isolée, elle voit peu à peu l’espace se combler. La région attire, des gens différents s’installent. Marthe, « assurément une dame », continue sa route, sans se retourner, sans s’inquiéter, aide les enfants en difficulté, intervient à la bibliothèque, mots fléchés et surtout son jardin et ses fleurs. Aucune plainte devant ce quotidien réglé et répétitif mais imperceptiblement, le lecteur ressent un manque, une envie. Et un prospectus municipal annonce le projet de rachat des maisons du quartier à bons prix. Acceptation pour certains, résistances pour d’autres. Après la présentation du projet (pour le bien collectif évidemment…) par le Maire, l’organisation se met en place. Les rencontres s’accélèrent, les rapprochements aussi, surtout avec l’étranger, le vieil allemand solitaire, d’habitude peu bavard et souvent en mer, confrontation de deux personnages opposés qui apprendront à se connaître, à partager leur poésie notamment, deux expériences différentes de la vie se rejoignant. Sur un ton délicat, Bertina Henrichs suggère souvent sans dévoiler, provoque réflexion et accroît ainsi les liens du lecteur avec ses personnages le tout avec l’odeur si justement suggérée des embruns et du vent marin.

« A quel moment précis faut-il changer de stratégie, renoncer à la solution idéale pour en adopter une autre ? A quel moment faut-il se résigner ? C’est une grande question. »

Fiche #1030
Thème(s) : Littérature française

Les titres de Bertina Henrichs lus par Vaux Livres


Bénédicte CARBONEILL

Valérie WEISHAR-GIULANI

Le monde de Léon
Pas de l'échelle

63 | 18-09-2011 | 10.45€

Léon est un petit dragon différent, coloré dans un monde noir et blanc. Il va rencontrer ses amis pour en connaître la raison. Ceux-ci vont l'éclairer mais aussi lui apprendre l'origine des couleurs et colorer ce monde. Un joli album plein de fraîcheur.

Fiche #1026
Thème(s) : Jeunesse

Les titres de Bénédicte Carboneill lus par Vaux Livres


COROMINAS

Dorian Gray
Daniel Maghen

62 | 89 pages | 18-09-2011 | 18.5€

Encore un bijou chez Daniel Maghen, une superbe adaptation du roman d'Oscar Wilde, Dorian Gray, un scénario évidemment accompli mais aussi des silhouettes, des visages, des corps ne faisant qu'un avec le récit.

Fiche #1027
Thème(s) : Adulte Bandes dessinées


Hélène LENOIR

Pièce rapportée
Minuit

61 | 190 pages | 15-09-2011 | 14.7€

Etre une pièce rapportée est le lieu commun de l’humanité : la famille, groupe complexe, prégnant, souvent étouffant, parfois libératoire possède ses règles et peu osent les transgresser. Le récit s’ouvre lorsque Elvire apprend l’accident de sa fille Claire. Elle a été renversée par un motard et hospitalisée, se trouve dans le coma. Elvire prend aussitôt le train pour rejoindre Paris et Claire. Ce voyage (et la suite) est propice à la résurgence de souvenirs : ses deux filles, son mari et sa belle famille, Nathalie sa belle-sœur, le cousin, le frère, le confident, l’amant Claas, homme si propice à tomber dans les pièges tendus par les femmes… Les tensions familiales y compris entre la mère et ses filles sont extrêmes, certaines franchissent le pas de l’isolement, d’autres acceptent le piège de la famille et des sentiments en préférant le silence, autre forme d’isolement. L’accident aurait pu resserrer les liens, il va exacerber les ressentis, accroître les douleurs, attiser les brûlures. Par le thème, son traitement par Hélène Lenoir comme par son écriture, un texte particulièrement théâtral.

Fiche #1025
Thème(s) : Littérature française


Alessandro PIPERNO

Persécution
Liana Levi

60 | 423 pages | 11-09-2011 | 22€

L’existence de Leo Pontecorvo ne souffre d’aucun accroc. Professeur de médecine reconnu, il exerce dans le service des enfants atteints de cancer. Son action et son dévouement sont reconnus. Sa vie familiale avec sa femme Rachel et ses deux fils baigne dans le bonheur dans le milieu bourgeois et juif romain. Néanmoins, après des vacances avec sa famille et la petite amie de l’un de ses fils âgée de douze ans, il apprend par le journal télévisé lors d'un repas familial que cette gamine l’accuse d’avoir tenté de la séduire voire plus. Honte ou stupéfaction, honte et stupéfaction, il ne réagit pas, ne se défend pas mais se recroqueville sur lui-même, s’isole. Vite jugé, vite condamné, par tous. Il ne sait se battre, a toujours été protégé et n’est absolument pas préparé à cette épreuve. Il revient sur son enfance, sa vie, sur le déroulement de ces vacances, sur la terrible efficience de ce piège qui se referme sur lui, et assiste comme un spectateur à sa descente en enfer d’autant plus que personne ne l’aide et qu’il semble l’accepter. Mise à mort collective d’un homme, l’histoire se répètera-t-elle indéfiniment ? Un récit sombre, une étude psychologique particulièrement noire, miroir de notre société et de notre histoire collective.

« Dans la nature tout obéit à la logique perverse de la folie. Les cellules de votre prostate ou de votre colonne ne sont pas les seules à devenir soudain folles. Vous aussi vous devenez fou. »

« La vérité est tout ce que les images ne disent pas. »

Fiche #1024
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Fanchita Gonzalez-Batlle

Les titres de Alessandro Piperno lus par Vaux Livres


Didier DAENINCKX

MAKO

Octobre noir
Ad Libris

59 | 48 pages | 10-09-2011 | 13.7€

Pour ne pas oublier une nuit terrible et monstrueuse de l'histoire de notre "beau" pays ! A travers la soirée et la nuit d'une famille algérienne, Didier Daeninckx retrace la manifestation d'octobre 1961 organisée en réaction au couvre-feu mis en place par le tristement célèbre Papon. Réprimée par ses hommes toujours aussi zélés et impitoyables, elle finira dans le sang qui rougira la Seine. Essentiel pour la mémoire !

Fiche #1023
Thème(s) : Adulte Bandes dessinées

Les titres de Didier Daeninckx lus par Vaux Livres

Les titres de Mako lus par Vaux Livres


Sophie FONTANEL

L'envie
Robert Laffont

58 | 162 pages | 09-09-2011 | 17.5€

Le récit suit sur une période de temps inconnue les réflexions, les visions de la narratrice face à la vie, face à sa solitude, à sa différence. Nos sociétés apprécient peu les différences : « A bien y regarder, ils voulaient que je sois comme eux. ». Une femme seule, sans homme et sans femme à ses côtés, délaissant toute relation sexuelle. Solitude féminine. Abstinence volontaire, libre ou contrainte ? Les regards et questions s’affûtent. On ne connaîtra finalement que peu de choses de son histoire, de son passé, une phrase au passage laisse supposer des débuts amoureux éprouvants mais le sujet n’est pas dans l’explication. Les faits, les regards, les questions, la différence, la solitude, l’attente, l’incompréhension, être femme malgré tout et surtout sa vision des hommes ou plutôt de l’Homme, mais l’Homme existe-t-il ?

« Dès qu’on se rencontre soi-même, les autres cherchent qui ça peut bien être. »

Fiche #1022
Thème(s) : Littérature française


Régis PENET

Lorenzaccio
12bis

57 | 96 pages | 08-09-2011 | 15€

en stock

Régis Penet nous avait déjà ravis avec la série "Les Nuits Ecorchées". Il revient avec une extraordinaire (et libre) adaptation du texte de Musset. Plongée obligatoire dans les intrigues florentines, les querelles entre familles, les luttes de pouvoir. Scénario travaillé, illustrations superbes, mise en page soignée, que du bonheur !

Fiche #1021
Thème(s) : Adulte Bandes dessinées

Les titres de Régis Penet lus par Vaux Livres


Lise BENINCA

Les oiseaux de paradis
Joëlle Losfeld

56 | 14 pages | 05-09-2011 | 13.7€

Trois personnages animent Les oiseaux de paradis : Samuel régulièrement à l’étranger pour des conférences, sa compagne, la narratrice, traductrice scientifique et Flavie la sœur de Samuel modèle pour les élèves des Beaux Arts. Ils vivent dans une douce harmonie, heureuse, jusqu’au jour, où, alors que le fumet du rôti attend le retour de Samuel du Brésil, une voix inconnue au téléphone bouleverse le présent comme le futur, il revient mais mort : « Je suis au regret de vous annoncer que monsieur Laugier a trouvé la mort dans le taxi qui le conduisait à l’aéroport ». Nous allons suivre la narratrice dans son deuil brutal avec d’abord la sidération qui la saisit puis la colère avant de laisser le chagrin l’envahir. Même si elle avait naturellement conscience de leur condition de mortels, la surprise est immense et douloureuse. Quelques bouées de sauvetage vont nous aider à ne pas sombrer avec elle : les descriptions microscopiques, froides et précises (« l’infini des détails qui nous composent ») des tissus du corps humain qu’elle est chargée de traduire, Flavie qui partage sa peine immense, les mots que Flavie vole et note dans son petit carnet et avec lesquels la compagne de Samuel semble se saouler, les longues phrases qui nous empêchent de reprendre notre souffle, le Jardin des Plantes où elle arrive enfin à observer de nouveau la vie autour d’elle : d’abord le Muséum d’Histoire Naturelle « suspendu entre la vie et la mort avec ses squelettes et ses animaux naturalisés » puis les passants, les fleurs et les oiseaux, et enfin Arnaud, dessinateur d’oiseaux de paradis qui lui donne envie « pour la première fois depuis longtemps de connaître la suite de l’histoire ». Un livre émouvant, une écriture enveloppante dépeignant une résurrection face au deuil : « il y a toi qui n’existes plus ; il y a moi qui existe encore. On ne sait pas à quoi cela rime » mais on finit par accepter de nouveau « de faire partie de ce cycle, de cette éternité ».

Fiche #1019
Thème(s) : Littérature française


Fouad LAROUI

La vieille dame du riad
Julliard

55 | 248 pages | 05-09-2011 | 18.5€

Cécile et François vivotent à Paris au milieu de la grisaille et de leurs rêves. Rêves de départ qui se concrétisent sur un coup de tête : ils quittent la capitale pour Marrakech en vue d’acheter un riad. Totalement ignares sur ce pays, ne connaissant ni le Maroc et son histoire, ni les Marocains, Fouad Laroui en profite pour casser quelques-uns de leurs préjugés avec un ton ironique, voire sarcastique mais toujours plaisant. Le couple après quelques aventures acquière un riad mais lors de l’installation, ils découvrent une vieille femme dans une petite pièce isolée du fond. Elle demeure silencieuse et immobile. Qu'attend-elle ? Que faire ? Qu’en faire ? Les certitudes et projets des nouveaux Marocains s'en trouvent ébranlés. D’où vient cette vieille dame si étrange ? Pour y répondre, il leur faudra se familiariser avec l’histoire du Maroc qui prendra le visage archétypal du jeune Tayeb. Un roman à multiple facettes qui sur un ton singulier parcourt l’histoire du Maroc mais aussi ses relations déséquilibrées avec la France.

Fiche #1020
Thème(s) : Littérature étrangère


Coralie SAUDO

Nuage gris petit souci
Alphabook éditions

54 | 04-09-2011 | 7.5€

Un joli petit album tout en poésie et sobriété sur les petits nuages qui viennent parfois obscurcir la vie d'un couple en attendant l'arrivée du petit !

Fiche #1018
Thème(s) : Jeunesse


Gilles D. PEREZ

Autofrictions
Naïve

53 | 218 pages | 02-09-2011 | 19.3€

Pour fuir sa vie parisienne qui se délite, Joseph Toledano postule sur un poste de lecteur de littérature française à l’université de Sofia et à sa grande surprise l’obtient : « J’étais de bonne humeur, je changeais de vie, c’était inespéré ». Sans parler le Bulgare, Joseph trouve aisément sa place dans cette société qui n’a pas encore digéré sa longue période sous le joug communiste, les rencontres féminines se multiplient : « Et puis le sexe pendant la dictature, c’était notre seule liberté, du coup on est intoxiqués, on est drogués, Joseph ». Jusqu’à l'inattendu « glissement de terrain » où lors d’une soirée, Joseph est arrêté et se retrouve seul dans un commissariat face à des agents de police déchaînés. Les coups pleuvent, les insultes hurlées. Incompréhension. Joseph est perdu, prend peur, ne voit pas l’issue ni les raisons de cette violence. Devant la brutalité de ses tortionnaires, tous les sentiments animent Joseph. Cet isolement éprouvant est alors propice à un flash-back sur sa vie, ses rencontres, ses amours, son histoire, ses errements, ses choix assumés. Cette longue nuit bulgare suivie d’une convalescence pénible incite Joseph à poursuivre son introspection mais aussi renaître et certainement repartir vers une vie plus sereine. La plus longue nuit de Joseph, aussi dantesque que salvatrice !

« Le texte n’est ni un reflet ni un analogue du moi dans un autre plan, c’est et ça reste toujours une création, un mensonge. »

Fiche #1017
Thème(s) : Littérature française

Les titres de Gilles D. Perez lus par Vaux Livres


Heidi W. DURROW

La petite fille tombée du ciel
Anne Carrière

52 | 274 pages | 31-08-2011 | 20.3€

A onze ans, après un drame aussi subit que terrifiant, Rachel Morse se retrouve seule et s’installe chez sa grand-mère paternelle. Son père est un G.I. noir américain et sa mère danoise. Le récit dépeint le destin de cette petite, née entre deux mondes, chacun lui rappelant constamment qu’elle n'appartient pas à aucun des deux (« Il y a quinze élèves noirs dans la classe, et sept blancs. Et il y a moi »), mais aussi une enfance gâchée. Elle doit repartir, comme neuve : « J’apprends que les Noirs n’ont pas les yeux bleus. J’apprends que je suis noire. J’ai les yeux bleus. Je stocke toutes ces nouvelles données à l’intérieur de la-fille-toute-neuve. ». Rachel n’avait pas conscience de sa soi-disant différence, mais chaque jour, elle lui sera martelée. Sa mère ne s’était pas imaginé les difficultés que rencontreraient ses enfants métis à n’être ni noirs ni blancs (le racisme ordinaire se préoccupe de toutes les couleurs !) et sera vite désemparée et désespérée devant les réactions et comportements trop habituels. Rachel fera tout pour être ou devenir « comme les autres », double personnalité et façade douloureuse que peu sauront lever. Face à son histoire, son passé douloureux, le racisme quotidien des noirs et des blancs, Rachel devra faire face, seule, volontaire, prendre en main son destin, et écrire son avenir. Dans la lignée de l’inoubliable roman de Nelly Larsen, Heidi W. Durrow nous offre un superbe et émouvant portrait d’une jeune fille prête à se battre pour trouver sa place dans une société excluant. Chaque chapitre porte le prénom d’un personnage, pour Rachel la première personne est employée, portraits croisés, points de vue différents, renforcent les liens et l’émotion du lecteur devant l’envol initial et final de cette petite fille.

Premier roman

Fiche #1016
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Marie de Prémonville


Alissa YORK

Fauna
Joëlle Losfeld

51 | 335 pages | 28-08-2011 | 22.9€

Guy Howell a repris la casse de son oncle et de sa tante et a hérité d’eux l’habitude de récupérer, soigner et héberger les animaux sauvages. Dans ce terrain vague, sorte d'îlot perdu au milieu du monde moderne, non loin de Toronto, il recueille les animaux blessés mais aussi les hommes perdus, en souffrance. Edal Jones, agente fédérale, rejoint après avoir traqué pendant des années les trafiquants d’animaux, Stephen ancien soldat revenu d’Afghanistan, la jeune Lily et son gros chien Billy et Kate la vétérinaire. Elle retrouve alors respect, amour et écoute. Le récit passe d’un personnage à l’autre, revient sur leurs passés, enfances, lectures, familles, appréhension de la vie, de la vie animale, liens avec le monde animal… Guy, médecin des corps et des âmes, est totalement dévoué à cette petite communauté et au monde animal mais le monde extérieur et sa violence ne peuvent les ignorer… Un joli texte avec de beaux personnages pour lesquels le lecteur ressentira irrémédiablement une forte empathie.

Fiche #1014
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Florence Lévy-Paolini


Daniel ARSAND

Un certain mois d'avril à Adana
Flammarion

50 | 374 pages | 28-08-2011 | 20.3€

Daniel Arsand dans ce roman a choisi d’incarner le génocide arménien, de lui donner un visage. A Adana, au sud de la Turquie, les communautés arméniennes et musulmanes vivaient côte à côte de longue date, mais évidemment sans se mélanger, en feignant de s’ignorer. L’auteur évoque les changements de comportements, les mensonges portés par une minorité qui finissent par emporter la majorité, les non ingérences et ingérences coupables des représentations étrangères, les comportements individuels et collectifs… Il revient sur la folie meurtrière collective qui emporte tout et tout le monde. Chacun réagit avec sa personnalité mais la folie est plus puissante, plus rapide, plus violente. Tout le monde est dépassé. Un roman éprouvant sur la folie humaine qui, hélas, continuera de s’exprimer en d’autres lieux, en d’autres temps…

« Des anciens marmonnent qu’il n’est pas un agneau qui ne désire être un loup. »

Fiche #1015
Thème(s) : Littérature française

Les titres de Daniel Arsand lus par Vaux Livres


Véronique OVALDÉ

Des vies d'oiseaux
L'Olivier

49 | 238 pages | 28-08-2011 | 19.3€

Vida Izzara a été arrachée de sa région natale par Gustavo qui demeure l’homme de sa vie, abandon de ses origines mais aussi bouleversement social. Elle ne travaille pas et demeure dans sa somptueuse villa dans les beaux quartiers. Seule ombre au tableau : sa fille Paloma a quitté ce monde idyllique, fuite de ce monde, fuite du père distant, froid, peu préoccupé par les envies de sa fille mais aussi fuite de Vida avec qui les relations deviennent orageuses. Dans le quartier, un couple de jeunes gens s’installent clandestinement dans les villas inoccupées et le lieutenant Taïbo chargé de l’enquête rencontre Vida. Vida est immédiatement troublée par cet homme calme, patient, attentif qui dégage une sérénité à toute épreuve, réaliste et rêveur, présent et absent, mystérieux... Ils partent à la recherche de Paloma mais aussi vers le chemin retrouvé de la liberté. Véronique Ovaldé confirme encore son art pour nous faire partager l'amour qu'elle ressent pour ses personnages et pour les rendre attachants et intéressants.

Fiche #1013
Thème(s) : Littérature française

Les titres de Véronique Ovaldé lus par Vaux Livres


Fanny SAINTENOY

Juste avant
Flammarion

48 | 125 pages | 22-08-2011 | 12.2€

Fanny est dans une panade globale mais à l’annonce du décès de Granny, son arrière-grand-mère, elle part immédiatement vers Bergerac pour une dernière rencontre. Au cours de cette veillée funèbre pourtant emprunte d’une certaine gaieté, les deux femmes dans une complicité accomplie entament un dialogue, chapitre après chapitre, se remémorant cinq générations de femmes, expériences de la vie, souvent joyeuses parfois âpres et terrifiantes mais le caractère de la vieille dame adoucit constamment le propos. Un tendre hommage à cette vieille dame et à la vie, en toute simplicité.

Premier roman

« … on ne s’habitue que doucement aux gens qui prennent soin de vous, on ne pense jamais que c’est seulement leur travail. »

« J’étais de retour dans la guerre et, malheureusement, dans le domaine, l’expérience ne sert quasiment à rien, les hommes s’arrangent toujours pour être inventifs en la matière. Il est nécessaire que les gens soient encore plus terrifiés que pour la dernière. »

Fiche #1012
Thème(s) : Littérature française


Jean-Philippe BLONDEL

Et rester vivant
Buchet-Chastel

47 | 248 pages | 17-08-2011 | 16€

en stock

Jean-Philippe subit la compassion de tous à chaque rencontre, chacun connait son drame. Un accident de la route, son père macho fou au volant, son frère et sa mère succombent subitement. Quatre ans après, son père suit le même chemin. Que faire à vingt-deux ans quand il n’est plus possible de se rassurer en disant : « On a toute la vie devant nous » et qu’aucun projet laissé en suspens ne pourra être réalisé, et de n'être « plus soumis aux regards de ceux qui m’ont vu grandir ». Il hérite et préfère tout vendre pour tout dilapider, se relever, renaître. Laure et Samuel, les deux fidèles qui ne posent pas de question, l'accompagnent aux Etats-Unis en direction de Morro Bay en hommage à une chanson de Lloyd Cole. Longue mue douloureuse vers une autre vie, vers la lumière au gré des rencontres. Sorte de road-movie, pause en mouvement avant de repartir, pour lever la brume, bancal, écorché pour tenter de reconstruire une vie. Il vit ce voyage tout en étant absent, détaché. En équilibre au dessus du vide. Evidemment l’appel du gouffre sera puissant, mais il saura résister, stopper le plongeon, détourner la tête, l’esprit car heureusement, « Putain, comme j’ai voulu vivre. ». Un texte émouvant, mélancolique, rythmé par un humour désespéré qui dépeint avec justesse et franchise le retour à la vie, vers une sérénité salvatrice. Un vibrant hommage, le dernier l'espère l’auteur.

« Nous sommes tous perdus. Mais nous nous retrouvons de temps en temps. »

« Avoir vingt-deux ans, c’est une malédiction temporaire. »

« J’ai vingt-deux ans et je suis le dépositaire de leurs histoires inachevées. J’ai vingt-deux ans et je suis un reliquat de récit. Une survivance. »

Fiche #1011
Thème(s) : Littérature française

Les titres de Jean-Philippe Blondel lus par Vaux Livres


Régine DETAMBEL

Son corps extrême
Actes Sud

46 | 152 pages | 17-08-2011 | 17.3€

Suite à un accident de la route certainement suicidaire, Alice, la cinquantaine, se retrouve immobilisée sur un lit d’hôpital. Cassée, son corps a été malmené, ce corps si souvent oublié, négligé et pourtant si prégnant et indispensable. Dans ces instants, corps et pensée se rejoignent, s’entraident, se repoussent, s’épient. Les souvenirs surgissent, sont ressassés, peuvent soulager ou éprouver et accroître la peine. Les moments de solitude, de repos et de réflexion s’enchaînent avec les séances de rééducation. Le corps est palpé, bousculé, malmené, elle l'écoute, l'analyse, l'observe, le dissèque. Les descriptions pointilleuses et précises de Régine Detambel fondent le lecteur dans le corps d'Alice. Le lieu prend aussi toute sa place dans cette renaissance. Des êtres différents s’installent dans cet espace, des sportifs confirmés, des inactifs, des riches, des pauvres, chacun de nous peut s’y retrouver du jour au lendemain. Ils cohabiteront, s’épauleront, s’écouteront quelque soient leurs sentiments. Chacun épie ses propres progrès comme les progrès de ses voisins. Des amitiés sans lendemain se nouent, avec les corps au centre des préoccupations, un long chemin vers une guérison. Ces deux longues années éprouvantes pour Alice la reconstruiront, la libèreront de son corps et de son passé sans pourtant succomber à l’oubli : « Voilà son rêve est arrivé, son rêve a été exaucé : pouvoir repartir de zéro, avec une ardoise nette, changer de forme, disparaître et resurgir plus tard en étant quelqu’un d’autre ». Par une prose travaillée, précise, souvent envoûtante, évitant tout pathos, Régine Detambel éblouit le lecteur avec cette renaissance et le plonge au plus profond des corps et des âmes.

« Pourquoi s’attache-t-on à ces choses là, qui nous détruisent, sous prétexte que c’est notre histoire ? »

« Toute la vérité, on n’en sait rien, on peut seulement en donner des petits bouts, des bribes. Pas toute. Elle va donc mettre des souvenirs vrais sur les faux jusqu’à ce que les faux en crèvent ! Mais les vrais sont-ils vraiment vrais ? Et les faux sont-ils vraiment tout à fait falsifiés ? Qui peut dire ce qu’on est, juste avec sa mémoire, ce serait trop facile. »

« Lorsqu’on veut comprendre quelque chose de sa propre vie, il faut en parler avec le premier venu. Nul besoin d’un esprit particulièrement pénétrant, l’illumination viendra en parlant. »

Fiche #1010
Thème(s) : Littérature française

Les titres de Régine Detambel lus par Vaux Livres


Metin ARDITI

Le Turquetto
Actes Sud

45 | 287 pages | 16-08-2011 | 19.8€

Le petit Elie Soriano n’a pas connu sa mère, il vit avec son père et Arsinée sa compagne qui vendent des esclaves. La famille juive vit à Constantinople aux environs de 1520, en terre musulmane. Elie peint, dessine, littéralement habité par la passion de représenter ce qui est formellement interdit par sa religion. Mais il persévère et se rapproche également de Djelal Baba musulman fabricant d'encres (sacrées) et calligraphe. Il ne sait faire que ça, et s’en satisfait pleinement au grand désespoir de son père et d’Arsinée. A la mort de son père, il émigre à Venise, la ville des peintres, devient alors Ilas Troyanos, et se dit converti à l’église grecque, franchissant ainsi la dernière passerelle entre les trois religions monothéistes. Il apprend au côté du grand maître, Titien, progresse vers la perfection. Ilas Troyanos maintenant surnommé le Turquetto éblouit rapidement les amateurs d’art et les religieux : « Mais chacun s’accordait à dire que ses tableaux provoquaient des émotions choisies, qui donnaient envie de silence. Que de tous les peintres de la ville, il était le plus grand. Supérieur à Titien et au Véronais. Et qu’il était le seul à avoir réussi la fusion miraculeuse du disegno et du colorito, de la précision florentine et de la douceur vénitienne ». Les commandes de toiles, de fresques, s’enchaînent, ascension rapide, le Turquetto en oublierait quasiment son histoire, mais le passé même à cette époque et surtout parmi les ambitieux ne peut demeurer éternellement tu… et le Turquetto ou plutôt Elie se dévoilera au grand jour dans une toile confessionnelle. De l’histoire picaresque d’un tableau, Metin Arditi tire le portrait coloré et attachant d’un peintre de la Renaissance que seul l’art intéresse. Le roman est rythmé, vivant, intrigant, empreint de suspense et étayé par de superbes portraits dans le Bazar de Constantinople, d’une description des querelles de pouvoir, des ambitions, de la puissance des religions, des relations entre l’art et le pouvoir. De nombreux thèmes abordés avec réalisme et simplicité parcourent donc cette fresque éblouissante.

Sélection Prix Page des Libraires 2011

Fiche #1008
Thème(s) : Littérature étrangère

Les titres de Metin Arditi lus par Vaux Livres


Lyonel TROUILLOT

La belle amour humaine
Actes Sud

44 | 174 pages | 16-08-2011 | 17.3€

Anaïse et Thomas se partagent la narration de ce voyage qu’Anaïse qui vit en Europe effectue à Haïti. Elle vient sur les traces de son père mort quand elle était petite et Thomas jeune autochtone sera son guide particulièrement disert. Elle et sa mère ne connaissent que le nom d’un village et elle a décidé de s’y rendre. Son grand-père aidé de son complice « le Colonel » se sont comportés ici en despotes, en tyrans, elle ne saura rien des vraies raisons de leur mort, la solidarité et le silence l'emporteront. Sa remontée vers le passé justifie une série de portraits de personnages haut en couleur, des hommes et des femmes vivant de peu mais avec une lumière, une intensité peu communes. Anaïse cherche à comprendre, à savoir mais Thomas la prévient : « … c’est qu’ils souhaitent que tu comprennes que peu de choses méritent qu’on en saisisse les origines, les pourquoi et les conséquences. Qu’il est des faits sans importance qui ne valent pas de bavardage, et d’autres dont les causes sont d’une telle profondeur qu’elles échappent à toute analyse et qu’il convient pour être heureux de les laisser à leur mystère. », la vraie question n’est-elle pas plutôt « Ai-je fait un bel usage de ma présence au monde ? ». Pourtant Anaïse poursuivra son chemin sur les traces de son passé préférant peut-être d’abord se trouver, atteindre une forme de sérénité, puis donner un sens à sa vie. Un flamboyant conte philosophique coloré et odorant qui explore avec une écriture belle et riche le hasard des destinées et le rapport à l’autre.

« La mort demeure pour le vivant la plus banale des occurrences, la seule qui soit inévitable. La mort ne nous appartient pas, puisqu’elle nous précède. Mais la vie… »

Fiche #1009
Thème(s) : Littérature étrangère

Les titres de Lyonel Trouillot lus par Vaux Livres


Fabrice LOI

Le bois des hommes
Yago

43 | 395 pages | 15-08-2011 | 19.5€

Ivan semble dans un premier temps suivre le chemin habituel, le but classique partagé par beaucoup, échapper à sa condition mais rapidement lassé de sa course folle et sans but dans un monde qui lui est étranger, il choisit de devenir charpentier, métier manuel universel, intemporel entre ciel et terre qui permet, malgré sa rudesse et sa dangerosité, de laisser voguer pensées et rêves. Ivan et un narrateur suivent son itinéraire. Ivan est d’abord soumis à l’intérim et à ses règles esclavagistes dans le Paris des arrière-cours, derrière les échafaudages, loin des paillettes ! Société hiérarchisée qui exploite sans aucun sentiment la misère humaine, rencontres avec les sans-papiers, les sans-grade, les exilés... Mais Ivan ne supporte plus ce monde, cette société moderne : « J’ai mal au monde. J’ai mal à moi-même, à mon corps, à ma tête. Je me suis trompé, renié, tué sans m’en rendre compte. Sans rien y comprendre. Mon époque m’a égaré », et préfère une autre voix : « Il a choisi ça. L’errance ». En effet, de Paris à Bamako en passant par Marseille et l’Espagne, après la fin d’un amour désespéré et intense, Ivan part sans but à part celui de retrouver Abdullaye son ami sans-papiers expulsé de France, laissant couler le temps au gré des rencontres. Au Mali, il s’engage sur un chantier géré par les Chinois, les nouveaux rois de l’Afrique qui remplacent les anciens colonisateurs, s’imposent par le nombre, au service de leur économie. Il retrouve l’engagement, la solidarité, la joie sans oublier évidemment la pauvreté et les règles imposées par les puissants. Un premier roman dense et intense, roman des ouvriers, des manoeuvres, des exploités, roman initiatique, social et politique, roman d’aventure mais aussi trajectoire d’un homme à la recherche d’amour et refusant l’injustice et de se plier aux règles castratrices de la société libérale contemporaine.

Premier roman

« Car c’est bien connu, les autres sont dangereux, polluants, chiants, mortels, bref : ils sont différents. »

« Les Européens ne comprennent plus ces choses. Ils doivent réapprendre ce que signifie s’exiler pour survivre. »

« Mordille les oreilles d’un saxophoniste, il en restera toujours quelque chose ! »

« Vivre c’est gagner du temps ; attendre c’est mourir. Voilà désormais l’étrange règle. »

Fiche #1007
Thème(s) : Littérature française


Anne SERRE

Les débutants
Mercure de France

42 | 168 pages | 14-08-2011 | 16.8€

Anna vit avec Guillaume depuis vingt ans. Deux disputes anodines en vingt ans. Ils ne font qu’un. Ils s’aiment comme au premier jour. Pourtant au détour d’une rue de Sorge, un coup de foudre terrasse Anna. Thomas Lenz ne quittera plus son esprit, une nouvelle passion qui débute. Histoire universelle que de « … tomber amoureux de quelqu’un alors que l’on est heureux avec quelqu’un d’autre… » mais Les débutants concerne essentiellement le passage du gué, du pont d’une passion à l’autre, les atermoiements, hésitations, doutes et indécisions qui minent Anna pendant que les débutants tentent de se découvrir, de s’apprivoiser, le moment où les souvenirs, les images de la première passion s’éloignent, volontairement ou involontairement. Elle ne sait identifier les raisons, le pourquoi de ce coup de foudre. Une fêlure ? Mystère de la passion, l'impression de se connaître depuis toujours... Danse envoûtante à trois puis danse exclusive à deux : "Que c’est étrange de quitter quelqu’un que l’on aime pour quelqu’un que l’on aime."

Sélection Prix Page des Libraires 2011

« On n’aime peut-être jamais que par erreur. »

Fiche #1006
Thème(s) : Littérature française

Les titres de Anne Serre lus par Vaux Livres


Ryû MURAKAMI

Chansons populaires de l'ère Showa
Philippe Picquier

41 | 198 pages | 12-08-2011 | 17.8€

Ryû Murakami évoque le Japon moderne dans une fable noire digne des meilleurs mangas. Des héros et héroïnes, sans limites, sans but et désoeuvrés, peu de sentiments, vivent les uns à côté des autres mais sans réellement se connaître, ni se prêter attention (« … ce qui les réunissait était le fait d’avoir renoncé à s’impliquer positivement dans la vie, sous quelle que forme que ce fût… Ce n’était d’ailleurs pas à proprement parler une tendance générale mais plutôt l’expression d’un oppressant système de valeurs reposant sur l’idée que rien de nouveau ne se produirait jamais sous le soleil. »). Chacun parle, personne n’écoute, tout est ramené à sa petite expérience personnelle. Six jeunes paumés, étranges, « légèrement » fêlés se confronteront à six femmes trentenaires se prénommant Midori en mal d’amour et sans hommes. Le combat et la violence iront crescendo et leurs folies se nourrissant les unes des autres seront sans limite. Murakami dépeint sans retenue une société malade de solitude, sans projet, où la violence s’immisce progressivement dans chaque geste du quotidien.

« Le pire est déjà un premier pas vers des temps meilleurs. »

« Ils n’avaient jamais vraiment connus d’épreuves dans leur vie et ils étaient absolument dépourvus de la capacité d’imaginer ce que les autres pouvaient ressentir ou désirer et il ne leur venait pas à l’idée de faire un geste pour autrui. »

« Il y a un certain endroit sur la Terre, dit Suzuki Midori en se remémorant le passage d’un livre, où vous finissez par comprendre que ce n’est pas la nuit qui tombe mais la nuit qui vient. Ce n’est pas que la nuit succède simplement au jour mais tel un être vivant elle vient recouvrir le jour en l’avalant… »

Fiche #1005
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Sylvain Cardonnel


Khadi HANE

Des fourmis dans la bouche
Denoël

40 | 150 pages | 11-08-2011 | 14.7€

Khadîdja est née au Mali. Elle réside aujourd’hui dans le quartier Château-Rouge à Paris, et élève seule ses quatre enfants. Le plus âgé s’éloigne la haine dans les yeux, les petits subissent les lourds tracas du quotidien. L’argent manque, constituer le menu de chaque repas est un combat. Khadîdja, musulmane pratiquante mais en proie au doute devant les épreuves que lui fait subir son Dieu et sa surdité, est au centre des commérages du voisinage et de sa communauté. Mise à l’écart, elle vit seule, sans mari, et en outre, elle a aimé un Blanc ! Même si elle continue d’aider ceux restés au pays, la communauté la juge. Le tunnel parisien est long, très long, et pénible, et Khadîdja commence de chercher une issue de secours… Un texte qui dépeint avec réalisme, dureté mais non dénué d’humour l’âpreté du quotidien d’une femme africaine éprise de liberté, française sans oublier ses origines et sa culture africaines.

« On dit que quand Dieu est heureux, Ses anges fredonnent un air d’Afrique. »

« Il leur fallait tout le temps de l’argent. Pour se soigner. Pour manger. Pour se marier. Pour les gosses. Pour un baptême. Pour tout. L’épée me suivait partout. Dans mon sommeil. Au marché. Dans la rue. »

« La culpabilité d’être pauvre en France me bouffait le moral, le physique et le mental, elle me rendait la vie plus dure encore. »

« J’avais fini par me lasser de Paris, de ses habitants grincheux, de son bruit, de son caquetage et par-dessus tout de ses promesses jamais tenues. Tout était devenu si pénible à porter. Cité cruelle aux formes avenantes, ville-putain plutôt que ville-lumière, elle ne cessait de remplir sa cargaison d’amants, alors qu’elle n’avait plus rien à offrir. »

« Mais tant que le pauvre a faim, il brave le législateur. »

Fiche #1004
Thème(s) : Littérature française

Les titres de Khadi Hane lus par Vaux Livres


Jón Kalman STEFÁNSSON

La tristesse des anges
Gallimard

39 | 380 pages | 10-08-2011 | 22€

Jens le Postier arrivé fraîchement (dans les deux sens du terme !) au village accepte de remplacer l’un de ses collègues et d'assurer une nouvelle tournée vers les derniers et dangereux fjords du Nord. Le gamin est désigné pour l’accompagner. Ces deux êtres totalement opposés se voient unis dans ce raid ultime face à la puissance destructrice de la nature : l’âge, l'expérience, le physique, la parole, les centres d’intérêt, tout les sépare. L’un se réfugie dans la solitude de l’effort pour s’oublier, l’autre rêve à ses lectures poétiques, à ses amours prochains et à sa vie future (« Leurs yeux se croisent, mais ils ne se disent rien, il est vrai que les mots peuvent être tellement vacillants, tellement fragiles, il existe un tel abîme entre eux et les choses qui s’agitent au fond de vous, et cette distance est souvent source de regrettables malentendus, il arrive même qu’elle détruise des vies. »). Pourtant cet effort et cette aventure tissent pas à pas, flocon après flocon, des liens forts, Jens a promis de ramener le gamin indemne mais c’est pourtant lui le premier qui sauve Jens d’une mort certaine dans les eaux glacés. Chaque pas est un combat, la recherche de l’itinéraire souvent hasardeuse. Mais leur arrivée généralement inattendue dans les fermes isolées est toujours un instant de joie. Les nouvelles défraîchies qui se fanent à chaque pas pourtant victorieux du combat contre le froid et la neige sont accueillies avec bonheur, de quoi oublier pendant quelques instants le quotidien si âpre. Le récit oscille entre les réflexions et introspections inhérentes à la solitude et à l’effort produit par les deux compagnons et la description de leur combat permanent contre le froid, le vent et la neige. La chaleur de leur relation ne fait que peu de poids face aux aléas climatiques subis. A lire au coin du feu !!!

Sélection Prix Page des Libraires 2011

« L’homme meurt si on le prive de pain, mais il dépérit et se fane en l’absence de rêves. »

« Nous mourons si nous n’écoutons pas ce qu’enseigne l’expérience, mais nous moisissons si nous y prêtons trop d’attention. »

« Peut-être n’est-ce pas Dieu qui a créé le pêché, mais plutôt l’inverse. »

« Les seuls fantômes que j’ai rencontrés, ce sont les vivants. »

« Les deux hommes se taisent, le gamin par timidité, Jens parce qu’il préfère le silence à bien des choses, le silence est un refuge, il vous procure la paix. »

Fiche #1003
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Eric Boury

Les titres de Jón Kalman Stefánsson lus par Vaux Livres


François BEAUNE

Un ange noir
Verticales

38 | 277 pages | 08-08-2011 | 18.2€

Alexandre Petit a une vie (mais est-ce une vie ?) extrêmement bien rangée entre son travail à la SOFRES, son bénévolat au Restaurant du Cœur. Il loge chez sa mère. Puis un jour, la vie le rattrape. Lors d’une soirée avec ses collègues, il est le dernier à avoir vu une jeune femme retrouvée morte dans sa baignoire. Il préfère disparaître tout en tenant son journal de cavale. De cet exercice périlleux (« Dire les choses et tout s’arrange. On m’a toujours fait croire cela. »), il découvrira sa vraie image dans le miroir brisé qui lui fait face. Son histoire, sa personnalité, son isolement et sa solitude lui éclateront au visage : « J’ai un secret inexplicable, difficile à décrire. Pour résumer, on ne me trouve pas sympathique… L’antipathie que je dégage est telle une seconde nature. Je vis avec depuis toujours. ». De l’étouffement dès sa naissance de sa mère (« …rejeton de ces vieux empires qui enfantent des êtres vieux-nés… »), vieille institutrice aux valeurs traditionnelles à cette vie inexistante : « Je veux le dire très clairement : la vie vécue (disons la vie en vrai, la vôtre, celle des gens) m’a exclu de ses expériences. Ce que les gens appellent l’expérience de la vie n’a été qu’une série d’entailles. ». Sa noirceur et sa folie éclaireront jour après jour son enquête. Il la mènera jusqu’au bout, implacablement, un chemin vers sa vérité et son destin, « à la disposition du Bien sur terre ».

« Voilà pourquoi nous sommes si dépendants de la dame au pelvis. Un poulain marche dès la naissance, un babouin sait s’arrimer au dos de sa génitrice : très vite les bêtes oublient leurs mères. Il n’y a que nous qui nous y accrochons tels des vampires. Les bébés sont des monstres prématurés dans lesquels rien ne fonctionne, des ni-faits-ni-à-faire, dont la totale absence de défense vis-à-vis de l’extérieur est effrayante. Un bébé n’a rien d’admirable, un bébé est une erreur que l’on veut bien corriger. »

« Les gens ne votent pas aujourd’hui, Monsieur, parce qu’ils n’ont qu’une envie : être élus. Tout fonctionne à l’envers. Ils ne se sont pas présentés, ils ne vont pas se déplacer. »

Fiche #1002
Thème(s) : Littérature française


Mario TOBINO

Trois amis
Plon

37 | 176 pages | 07-08-2011 | 19.5€

Ottaviani est le seul survivant d’un groupe de trois hommes devenus amis (« On se comprend même sans se voir ») alors qu’ils étaient étudiants en médecine dans l’Italie d’avant guerre. Leurs idées communes, leurs rêves identiques fondent et soudent leur amitié : une Italie libre éloignée du fascisme (« Mais ce qui nous unissait, la flamme qui nous animait Turri, Campi et moi, c’était la politique, telle était notre croix, fichée dans notre cœur »). Ces trois hommes resteront fidèles à leurs engagements malgré les évènements, le temps qui passe, les bouleversements politiques (« On a rêvé, on a combattu, on a vaincu »). Campi livré aux Allemands finira en martyr sous la torture en gardant le silence. Turri d’un calme exemplaire deviendra chef de la résistance, mènera des combats impitoyables et n’hésitera pas à sacrifier sa carrière à ses idées. La trajectoire de ce trio adhère à l’histoire de l’Italie, à ses guerres et ses horreurs, à la guerre civile, dépeint les différences prégnantes entre ses régions, l’influence du fascisme...
Ottaviani poète et psychiatre analyse objectivement la psychologie de ces hommes, leurs liens indéfectibles, leurs engagements et leurs vies : « Mais je n’écris pas un roman, j’écris ce qui se presse en moi, une anticipation avant ce qui est dû. Tel un croyant devant le confessionnal, je m’approche de la grille et parle, grands et petits pêchés, à la hâte, en vrac. ».
Un texte fort qui revient sur l’histoire de l’Italie avec comme toile de fond l’amitié, la fidélité, l’engagement et la puissance de la guerre.

« Les amis, c’étaient nous trois, les vrais amis, fraternels : Turri, Campi et moi. Pour nous, Campi n’était pas mort, il était parmi nous… »

« La beauté d’avoir été un héros, puis la vertu d’être humble parce que les conditions ne sont plus là. »

Fiche #1001
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Patrick Vighetti

Les titres de Mario Tobino lus par Vaux Livres


Jérôme HARLAY

Smog
Belfond

36 | 310 pages | 05-08-2011 | 21€

Les Verbeeke forment un couple atypique. Riches depuis peu, notamment grâce à l’intervention de l’avocat Pierre Roubault, ils ont une propriété superbe et étrange sur les hauteurs de Marseille : Smog un gigantesque bateau littéralement planté au milieu d’une riche végétation simulant les flots d’une conception originale qui reproduit même le gîte d’un navire sur l’eau. Les Verbeeke ont embauché un couple, les Labeyrie, dévoué à l’extrême et entretenant le domaine. La disparition soudaine et tragique des Verbeeke vient bouleverser le destin des Roubault et des Labeyrie. Sans descendant, les Verbeeke ont désigné par testament Fergus le fils de Pierre Roubault comme l’héritier de Smog. Hyper protégé par son père, Fergus est un enfant intelligent, très éveillé et observateur mais craintif et sensible. Chaque famille a vécu des drames plus ou moins avoués et jour après jour, la tension s’accroît sans vraiment d’explication. C’est l’arrivée de Joël le demi-frère de Fergus en délicatesse avec son père qui déclenche « le feu d’artifice » dramatique. Un roman rythmé par les différents points de vue de chacun des protagonistes, adultes ou enfants, du temps calme à la tempête mortifère.

Fiche #1000
Thème(s) : Littérature française


Sylvie TANETTE

Amalia Albanesi
Mercure de France

35 | 135 pages | 03-08-2011 | 14.2€

Un devoir anodin que rapporte le petit Téo à la maison pour le week-end : construire l’arbre généalogique de la famille. Et pourtant, quel piège ! Cet exercice sera le prétexte pour rencontrer jusqu’aux arrières grands-parents de la mère de Téo. Une famille issue de la région des Pouilles, Tornavalo, petit village où la terre rouge omniprésente s’incruste partout. Une lignée de femmes qui rêvent de l’homme qui viendra les enlever et qui tombent dans les bras du premier voyageur, beau parleur, qui lui narre ses voyages et rencontres. Amalia jolie sorcière, rêveuse et brodeuse douée partira avec Stepan sorti de nulle part vers Alexandrie. Luna épousera Elias et ses utopies. Pourtant la narratrice aimerait refuser cette destinée de femmes cédant à leurs passions, mais en a-t-elle le choix ? Les remparts de Dubrovnik sont si attirants…

Premier roman

Fiche #997
Thème(s) : Littérature française


Mercè RODOREDA

Miroir brisé
Autrement

34 | 344 pages | 03-08-2011 | 21€

Dans son épilogue, Mercè Rodoreda présente précisément ses personnages : « Ils ne sont ni bons ni méchants : comme les personnes qui passent à côté de nous tous les jours de la semaine. Et qui ont leurs secrets. Miroir brisé est un roman où chacun tombe amoureux de qui il n’a pas à tomber amoureux et où celui qui manque d’amour cherche qu’on lui en donne de quelque façon que ce soit : que cela dure une heure ou bien un moment ». Une famille, de nombreux personnages participent à l’intrigue de ce roman, de nombreuses femmes, mais c’est surtout la personnalité de Teresa et ses actes qui fondent son atmosphère et le rendent attachant. Fille d’une vendeuse de poissons, elle tombe amoureuse d’un allumeur de réverbères. Enceinte, elle apprend que cet homme est marié, il adoptera l’enfant et elle en sera la marraine. Premier secret fondateur. Elle fait alors la rencontre qui transfigurera son destin, Nicolau Rovira riche financier l’épouse avant de mourir rapidement. Ainsi elle change de milieu social, règne sur la maison et le domaine épaulée par la fidèle Armanda. Morts, non-dits, secrets habitent ces personnages avec leur faiblesse, leur force, leur méchanceté vivant comme ils le peuvent avec toujours l’espoir d’un amour apaisant.

« J’ai parlé de moi et de choses essentielles dans ma vie, avec un certain manque de mesure. Et la démesure m’a toujours fait peur, très peur. »

Fiche #998
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Bernard Lesfargues


Michela MURGIA

Accabadora
Le Seuil

33 | 213 pages | 03-08-2011 | 17.2€

Dans un petit village de Sardaigne, la petite Maria quitte sa famille pour être accueillie par la vieille couturière Tzia Bonaria, veuve et sans enfant conformément à une vieille tradition sarde. Elle attendait cette fille d’âme (Fill’e anima) de longue date. Même si l’éducation est stricte, Maria est choyée, brillante à l’école, attentive au métier de Tzia, une vraie complicité pleine de tendresse s’établit au quotidien entre elles deux. Le village finit par oublier leur histoire et Maria sa famille d’origine. Seules quelques absences nocturnes de sa mère adoptive étonnent Maria. Elles demeurent sans explication jusqu’au jour où le secret lui est dévoilé, Tzia est l’accabadora du village, c’est-à-dire la dernière mère, celle qui accompagne et précipite les derniers instants de vie. Maria vit cette révélation comme une trahison et choisit de rompre. Des années seront nécessaires à Maria pour enfin pardonner et renouer tardivement avec Tzia. Michela Murgia nous offre deux portraits émouvants et une description précise et touchante de leurs rapports intimes en évoquant aussi bien des thèmes liés aux traditions sardes que des thèmes universels. Un texte captivant au déroulement très cinématographique.

Sélection Prix Page des Libraires 2011

« A vingt ans, Bonaria avait assez vécu pour savoir que le mot ``héros’’ constitue le masculin singulier du mot ``veuves’’… »

« Aucun être vivant n’atteint son heure sans avoir eu des pères et des mères à chaque coin de rue… »

Fiche #999
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Nathalie Bauer

Les titres de Michela Murgia lus par Vaux Livres


Julia FRANCK

Feu de camp
Flammarion

32 | 330 pages | 01-08-2011 | 21.4€

Julia Franck revient sur le temps où l’Allemagne était divisée en deux. Exceptionnellement, après de longues enquêtes et moult humiliations, certains habitants (« traîtres ») de l’Allemagne de l’Est obtenaient le droit de rejoindre l’Ouest. Pourtant, passer la frontière ne marquait qu’une étape quasiment anodine de leur exil. En effet, la suite passait par le camp de Marienfelde à Berlin dont Julia Franck retrace le quotidien par une série de portraits émouvants. Nelly Senff dont le mari a disparu rejoint l’Ouest avec ses deux enfants pour théoriquement se remarier. Déterminée, obstinée, réfléchie, intelligente, cette femme allait se heurter à la promiscuité, aux enquêtes et interrogatoires de la CIA, aux suspicions et doutes y compris dans le camp. Les communautés issues du bloc de l’Est ne s’y mélangent pas, elles s’observent, s’épient, parfois agissent en espérant se protéger… Un roman bouleversant sur une période contemporaine de l’Allemagne maintenant réunifiée.

Sélection Prix Page des Libraires 2011

Fiche #995
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Elisabeth Landes


Jesus DIAZ

Parle-moi un peu de Cuba
Métailié

31 | 237 pages | 01-08-2011 | 16.5€

Staline Martinez est dentiste à la Havane. Pourtant, comme tous, le quotidien est ardu, il aspire à mieux, surtout pour sa femme Idalys, danseuse de rumba, dont il est follement amoureux. Lorsqu’il se retrouve par hasard aux Etats-Unis et que le statut de réfugié lui est proposé, sa réaction est incomprise de tous, notamment par son frère Lénine exilé de longue date, puisqu’il choisit de revenir à Cuba. Devenu héros national, cette décision inattendue bouleverse sa vie. On ne l’attendait plus, notamment ses proches ! Que faire, sinon in fine quitter le pays tout en évitant la clandestinité ? Un héros atypique et attendrissant caractéristique de la vie cubaine, du rapport ambigu à son pays composé d’amour et de haine mais aussi d’étonnement d’avoir laisser les choses en arriver là. Quitter Cuba n’épargne pas la souffrance et les exilés resteront toujours au fond de leur cœur des Cubains avant tout !

Fiche #996
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Jean-Marie Saint-Lu


Caroline LUNOIR

La faute de goût
Actes Sud

30 | 116 pages | 31-07-2011 | 16.3€

Mathilde après plusieurs années revient passer l’été dans la maison familiale. La famille au grand complet s’y donne rendez-vous tous les étés excepté les quelques absents habituels ou occasionnels. Cette année, son mari Alexandre et ses parents ne seront pas de la fête. Grand-père, grand-mère et ses quatre sœurs et les autres l'attendent de pied ferme autour de la piscine fraîchement construite. Mathilde d’un œil quelque peu détaché mais pas totalement déconnecté observe le ballet de cette grande famille bien occupée à entretenir ses coutumes : elle pense ou espère qu’« en dehors de ces quelques gouttes de sang que nous partageons et de cette maison, érigées en symbole et transmises à chacun comme partie de notre identité, rien ne nous réunirait. ». Pourtant même vis-à-vis du couple gérant le domaine, Rosana et Antonio, cette dualité transparaît. Immersion totale au sein de la haute bourgeoisie et ses petites préoccupations, son mode de vie bien particulier, bien loin du monde et de l’histoire : « L’Histoire de ma petite vie est de ne pas en avoir. J’échappe à la marche du monde, qui ne m’a pas happée. »

Premier roman

Fiche #994
Thème(s) : Littérature française


Christian OSTER

Rouler
L'Olivier

29 | 176 pages | 30-07-2011 | 15.2€

Au milieu d'une journée d'été, Jean prend sa voiture, s’assoit au volant, quitte Paris et décide de rouler, seul au volant, face à sa solitude, à sa vie. Pas d’itinéraire précis, destination prévue Marseille. Le hasard, laisser filer sa vie au gré du bitume, des rencontres. Combattre l’indifférence ou s’en accommoder ? Prendre le temps, combattre le temps, gagner du temps ? Pour qui, pourquoi ? Christian Oster nous offre ce road novel aussi mouvementé que contemplatif et ce héros atypiques où il démontre une fois encore tout son art de la description, jusqu’à l’extrême.

Sélection Prix Page des Libraires 2011

« … j’ai pensé que les gens étaient tourmentés dans l’ensemble et j’aurais bien voulu que ça m’aide, mais ça ne m’a pas aidé. »

« … je testais ma capacité de résistance aux autres, à leur façon d’être là. »

Fiche #993
Thème(s) : Littérature française

Les titres de Christian Oster lus par Vaux Livres


Laurence VILAINE

Le silence ne sera qu'un souvenir
Gaïa

28 | 173 pages | 30-07-2011 | 17.3€

en stock

Le vieux Miklus, sorte de patriarche, est respecté du clan rom installé sur une rive du beau Danube. Il choisit le prétexte d’une rencontre avec un journaliste à l’occasion des vingt ans de la chute du Mur pour enfin parler, hurler, prendre à témoins, confesser un lourd secret qu’il a toujours tu, qui pèse sur sa conscience comme sur sa communauté. A travers une série de portraits inoubliables, Chnepki la Vieille à la voix d’ange qu’elle a maintenant perdue pour s’isoler et sombrer dans une folie dangereuse et destructive, Lubko le gadjé violoniste virtuose et sculpteur de marionnettes adopté par le groupe, Maruska sa fille adorée, Dilino l’enfant muet différent et exclus, l’histoire des Roms communauté solidaire ou non, où la solitude comme l’intimité sont absentes, toujours repoussée voire opprimée est décrite sans angélisme. A travers ces trajectoires dramatiques, l’oppression explicite ou non est dépeinte. Constamment en évolution et omniprésente, elle pèse de tout son poids sur le destin individuel et collectif en niant la différence et en ignorant l’histoire singulière de la communauté Rom. Ce premier roman dense et émouvant évite tous les clichés ; Laurence Vilaine avec une écriture maîtrisée et musicale telle un violon qui pleure, qui rit, qui vit, réussit parfaitement à immerger le lecteur au sein d’une communauté hélas toujours au cœur de l’actualité !

Premier roman

« Pour qui ne veut prêter ses oreilles au monde, je crois que la musique est un cadeau tombé du ciel. »

« Apprendre la langue du pays où vous vivez, avec le temps, ça tombe sous le sens… mais l’exercice était tout autre : on vous sommait fermement de désapprendre la vôtre. »

« Une farce que le bonheur, il n’est finalement jamais là où l’on est. »

Fiche #992
Thème(s) : Littérature française

Les titres de Laurence Vilaine lus par Vaux Livres


Leïla SEBBAR

La confession d'un fou
Bleu Autour

27 | 119 pages | 29-07-2011 | 12.1€

Long monologue ou confession d'un homme, solitaire, ivre de vengeance, folie froide sans retenue ni limite. Il est né dans un pays d'Orient, sur les hauts Plateaux. Il vénère son père chasseur et excellent cavalier souvent absent mais qui revient toujours au foyer où sa mère transie d'amour patiente. Mais que fait ce père ? Qui est-il vraiment ? Il sera assassiné, son fils et sa mère épouseront chacun une folie, la mère dans l'isolement et le refus de la réalité et pour celle du narrateur, "c'est le couteau ou le rasoir". La superbe écriture ciselée au rythme haché de Leïla Sebbar éblouit ce portrait sans artifice, description froide aussi lumineuse que sombre pourtant non dénuée d'humanité.

"J'aime la ville. Elle donne asile aux fous, le désert les enterre. On dit que le désert est beau. Je n'aime pas le désert."

Fiche #991
Thème(s) : Littérature française

Les titres de Leïla Sebbar lus par Vaux Livres


Véronique BIZOT

Un avenir
Actes Sud

26 | 105 pages | 27-07-2011 | 15.3€

« Un avenir » rappelle qu’une maison est souvent emblématique d’une famille. Des six enfants, seul Odd réside dans la maison familiale. Il s’éloigne pour un temps indéterminé et demande à son frère Paul de passer vérifier l’état d’un lavabo. Cette maison aussi grande que triste submerge naturellement Paul d’une multitude de souvenirs, souvent tristes ou noirs. Un patchwork d’évènements retrace la destinée de cette famille nombreuse. Image après image, Paul ressent une certaine culpabilité face à son frère jumeau qui, en endossant seul le poids du bâtiment et de la famille, a compromis sa réussite. Ils l’ont délaissé, en décidant d'ignorer les conséquences mais peut-être est-il encore temps de se racheter et de lui venir en aide ?

Fiche #990
Thème(s) : Littérature française

Les titres de Véronique Bizot lus par Vaux Livres


John BURNSIDE

Scintillation
Métailié

25 | 285 pages | 27-07-2011 | 20.5€

L’Intraville vit retirée du vrai monde. Son paysage comme son quotidien est écrasé par une usine chimique désaffectée mais qui continue de respirer et de tuer… Les enfants en bande ou isolés ne se privent pourtant pas d’explorer cet espace dangereux. Forêt environnante, anciens bâtiments n’ont plus de secrets pour eux. Lorsque le premier enfant disparaît, personne ne s’en soucie. Les disparitions année après année se multiplient sans que quiconque ne s’en préoccupe encore, apathie, indifférence, peur... L’agent de police conclut rapidement à des fugues. L’un d’eux, Leonard, n’en croit pas un mot. Il survit avec son père malade et alité, entre violence et espoir, d’un caractère singulier, il aime apprendre, toujours à l’affût d’un nouveau livre, d’un nouvel auteur, son temps est partagé entre ses lectures, ses explorations, ses rêves mais aussi sa confrontation avec les jeunes de son âge. Saura-t-il résister à cette violence latente et au désespoir qui étouffent la population de l’Intraville ? John Burnside réussit une nouvelle fois à explorer la noirceur et la complexité de l’âme humaine sans aucun jugement, variant les tons, le rythme happant ainsi le lecteur dans un monde simple et si réel.

Sélection Prix Page des Libraires 2011

« A mon avis, c’est l’histoire qui ment, pas le narrateur – et je ne crois pas qu’il existe un quelconque ``auteur‘’. Juste une histoire qui se poursuit à l’infini. »

« Ce n’est pas la peine d’aller chercher le diable dans les bois, répéta-t-il. C’est le diable qui nous trouve… »

« … l’argent public a cela de formidable qu’il ne reste pas longtemps public. »

« Et pour maintenir notre bonne humeur, ils construisent des bibliothèques et sponsorisent des organisations caritatives. »

« On se lasse bel et bien de soi-même, se dit-il, et pour peu qu’on n’arrive pas à trouver autre chose à quoi s’intéresser, ça devient drôlement fastidieux, d’être humain. »

« C’est quand tout va bien qu’ils commencent à s’inquiéter. Ils ne savent pas quoi faire de leur peau. Le monde a l’air soudain étrange et effrayant, et ils languissent de retrouver ce qu’ils connaissent. Quelque chose de familier… comme la souffrance. »

Fiche #989
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Catherine Richard

Les titres de John Burnside lus par Vaux Livres


Virginie OLLAGNIER

Rouge argile
Liana Levi

24 | 218 pages | 25-07-2011 | 17€

Rosa revient au Maroc, pays qu’elle a quitté dans les années 50 en y laissant sa famille. Aujourd’hui, seule subsiste cette demeure au milieu d'un vaste domaine, témoignage du passé colonial familial et il est temps de mettre un point final à la succession malgré ce qu’elle lui rappelle : « Dans cette maison dans laquelle elle avait grandi et aimé pour la première fois de cette passion éternelle qu’on voue à se parents. Premier lieu auquel elle avait appartenu. ». Elle retrouve avec plaisir Sherifa, sa nourrice, deuxième mère toujours complice. Retour aux sources bouleversant, chaque objet, chaque vision provoque un flux ininterrompu de souvenirs, anodins ou non qui, image après image, la mène sur les traces de sa famille et de ses secrets. Elle s’était construite sur une certaine idée de son passé, un modèle de famille et de couple et ce voyage lui révèlera sa vraie famille, ses secrets et non-dits mais aussi son attachement viscéral à cette terre rouge et à la vie qu’elle crée, entretient, prolonge et achève. « Rouge argile. Sang séché. ».

« Merci de m’avoir offert ton Maroc, Sherifa. Ce n’est que du tien que je parle, pas du Maroc en entier. Je ne suis pas de ce pays, ce n’est pas le mien, Sherifa, j’ai mangé ta terre. J’ai mangé ta terre sacrée. Je serai donc là jusqu’à la fin de tes jours. »

Fiche #988
Thème(s) : Littérature française


Anne MARO

Solution terminale
Champ Vallon

23 | 248 pages | 22-07-2011 | 17.3€

En 2079, après un Conflit, le Monde Vénérable a mis en place La Pyramide un système impitoyable, régie et géré d’une main de maître par la Règle. Le Conseil a réparti les Utilitaires, un Utilitaire par Elu, pour servir, obéir. Les enfants ont disparu. Les Elus d’une vieillesse extrême veillent, observent, dénoncent les jeunes Utilitaires déviants. Seuls les Elus ont droit au plaisir, à la vie : « La vie était devenue une simple adaptation au bien-être suprême de quelques-uns ». Pourtant la vie est forte, un Utilitaire qui se rebiffe, un Elu qui ne le signale pas, deux Utilitaires qui n’ont pas oublié ce qu’étaient l’amour, peut-être des graines pour une Révolution prochaine…

Premier roman

Fiche #987
Thème(s) : Littérature française


Shumona SINHA

Assommons les pauvres !
L'Olivier

22 | 158 pages | 20-07-2011 | 17€

Elle est étrangère. Interprète auprès des demandeurs d’asile. Chaque jour, elle en rencontre de nouveaux. Ils confessent leurs histoires, leurs vies, leurs passés réels ou inventés. Mais elle est passée de l’autre côté, elle n'arrive pas à ressentir de la compassion. Elle apprécierait de travailler dans la sérénité alors que ces hommes l’en empêchent. La violence de la société a fait son oeuvre... Un soir, dans le métro, elle fracasse avec fureur sur la tête d’un immigré une bouteille de vin. Une nuit au commissariat pour s’expliquer. Tenter de suivre son cheminement. Avec précision, elle montrera comment elle en est arrivée à ce stade, à cette colère. Elle ne supporte plus d’être contrainte de voir ces pauvres, leurs récits cruels, leurs violences, monologues répétitifs et déprimants. Jour après jour, elle s’en éloigne et pourtant, chaque matin, elle replonge dans leur monde, esclaves modernes, avec scepticisme et rancoeur. Cette nuit lui permet également de revenir sur sa trajectoire, son chemin vers la liberté dont l’issue lui fera oublier son propre cheminement.

ps : "Assommons les pauvres" est également le titre d'un texte de Baudelaire issu des "Petits poèmes en prose" qui illustre parfaitement ce récit.

« Connaître l’autre serait aussi périlleux que de traverser les frontières, les mers et les océans. Chacun est un monde en soi. Chacun porte en soi un monde entier, un monde en désordre. Sous l’apparence de traits communs, les citoyens du village mondial, tous ensemble et en même temps si seuls, se dispersent à l’infini. Parfois nous nous croisons. »

« Depuis longtemps je n’étais pas allée aussi loin au fond de moi, près de mes sous-sols, près de mes racines. Au fond de nous, il y a des puits noirs, des oubliettes, des impasses. Au fond de nous, il y a une maison hantée, un pays déserté, une terre entre les langues de la baie. »

Fiche #986
Thème(s) : Littérature étrangère


Maria ERNESTAM

Les oreilles de Buster
Gaïa

21 | 415 pages | 18-07-2011 | 24.4€

Eva a cinquante-six ans et partage une vie paisible avec Sven son époux à Frillesas, une petite bourgade suédoise côtière. Elle partage son temps entre l’entretien passionné d’un parterre de roses d’espèces rares, les visites de quelques amies, et une vieille dame acide. Sa fille Suzanne et ses petits-enfants vivent à proximité. Aussi, lorsque sa petite fille préférée Anna-Clara lui offre un carnet vierge, elle ne se doute pas que ce cadeau marquera un tournant dans sa vie. En effet, elle décide alors de tenir son journal, et la nuit, accompagnée d’un verre de vin, alors que Sven dort, elle tient son journal intime et revient sur son passé. Dans le calme de la nuit, les souvenirs souvent douloureux jaillissent. Traumatisée par une mère fantasque et tyrannique, Folcoche suédoise, qui ne l’a jamais aimée, elle avoue dès l’ouverture de son journal son intention précoce d’en finir : « J’avais sept ans quand j’ai décidé de tuer ma mère. ». Pourtant, sa personnalité duale balance continuellement entre sa partie blanche et sa partie noire, entre candeur et perversité, amour et haine, vengeance et pardon. Sans le savoir, Anna-Clara sauvera sa grand-mère, Les oreilles de Buster avait tout entendu mais rédiger et écrire ce journal lui permettra de faire la paix avec elle-même, d’accepter son histoire et son passé et de transformer enfin sa haine en amour. Un portrait attachant d’un personnage torturé qui a constamment eu l’impression de ne pas maîtriser totalement son destin.

Sélection Prix Page des Libraires 2011

« Ce soir, la mer est calme. La lune, espiègle, l’éclabousse de reflets. Elle jalouse le soleil, elle veut montrer de quoi elle est capable. »

« Celui qui aime ne finit pas toujours perdant. Contrairement à celui qui n’en a pas la faculté. »

Fiche #985
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Esther Sermage

Les titres de Maria Ernestam lus par Vaux Livres


Joseph O'CONNOR

Muse
Phébus

20 | 280 pages | 16-07-2011 | 19.25€

John Millington Synge fut un grand dramaturge irlandais du début du XXème. Agé de 37 ans, éperdument amoureux, il fréquente la jeune et prometteuse comédienne Molly Allgood. Sa passion pour cette muse est difficilement acceptée, différence d’âge, différence de classe... Elle s'achèvera avec la mort prématurée de Synge. Cinquante ans plus tard, Molly revient dans un dialogue avec elle-même sur cette aventure dans l’Irlande des années 1900. Actrice déchue et délaissée, elle est pauvre, seule et boit mais n’a rien oublié de ces années. Les souvenirs resurgissent, l’interpellent, son refus des conventions, leur passion partagée, leurs différences... Triste fin de vie de cette actrice qui a endossé merveilleusement les rôles créés par l’auteur qu’elle adulait et l’homme qu’elle aimait. Elle fut reconnue, admirée puis oubliée. « Professionnelle de la mémoire », elle se souvient de tout, de leurs échanges, des lettres, de leurs querelles, de leurs différences marquées (même leurs parlers s’opposaient) qui pourtant les rapprochaient. Muse nous offre deux portraits exceptionnels de deux personnages hors du commun avec comme toile de fond une Irlande puritaine au quotidien âpre et d’une passion partagée par deux caractères différents.

Fiche #984
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Carine Chichereau


Antoine CHOPLIN

Le héron de Guernica
Le Rouergue

19 | 159 pages | 14-07-2011 | 16.3€

Le jeune Basilio n’est pas un héros, ni ses amis les hérons cendrés, observateurs dignes et distants de la vie humaine. Au moment où Républicains et Nationalistes s’affrontent, Basilio, naïf et tendre, peint les hérons du marais à proximité de Guernica, immobiles comme la mort et cependant si vivants et terriblement attentifs, aussi à l’écart que Basilio et si proches pourtant. Le 26 avril 1937, alors que les premières bombes incendiaires commencent de s’abattre sur Guernica, il peint une nouvelle toile pour son amoureuse, un héron cendré superbe, digne, coloré. Mais comment l’art peut-il faire face à la guerre et à son atrocité ? Revenu finalement sur les lieux du désastre, le prêtre le charge de photographier le désastre pour témoigner, mais sa préférence va pour l’invisible : « Ce qui se voit ne compte pas plus que ce qui est invisible ». Sans être présent, un autre artiste saura rendre compte de ce massacre et les deux artistes, furtivement, côte à côte, sauront prendre mesure de ce témoignage et de l’œuvre. Antoine Choplin revient avec réussite avec sa prose si précise et économe en mots à l’affrontement entre la fureur de la guerre et nos vies toujours si hésitantes et branlantes.

Sélection Prix Page des Libraires 2011

Fiche #983
Thème(s) : Littérature française

Les titres de Antoine Choplin lus par Vaux Livres


David VANN

Désolations
Gallmeister

18 | 299 pages | 12-07-2011 | 23.4€

Après le glaçant et terrifiant "Sukkwan Island", David Vann continue son exploration des grandes espaces glaciaires et de la noirceur de l'âme humaine. Cette fois, le puzzle est plus dense, le rythme plus lent, les protagonistes plus nombreux et leurs liens aussi variés que leurs caractères. Pourtant la noirceur comme le poids de la famille et du passé demeurent. Irene et Gary forment un vieux couple, leurs enfants sont maintenant adultes. Mark est un marin aguerri, une vie dissolue avec sa femme Karen et a quelque peu rompu avec ses parents. Gravite autour de la famille un couple de touristes, Carl et la troublante Monique. Rhoda leur fille espère enfin se marier et fonder une famille avec Jim, un dentiste plus âgé qu'elle. Proche de ses parents, quand elle apprend le nouveau projet de son père, l'inquiétude la gagne immédiatement : Gary a décidé de construire sur un îlot isolé, loin de tous et sans aucun habitant et moyen de communication, une cabane au confort rudimentaire faite de rondins de bois. Obsédé par son projet, rien ne peut le freiner ou le retenir. Irene malgré la folie de ce projet l’accompagne comme toujours, l’épaule, l’handicape parfois voire souvent, et le couple (et la famille) est mis à l’épreuve. Le passé rode… Encore une vraie réussite ! Page après page, David Vann est vraiment expert dans l'art de déranger et troubler le lecteur !

« Pourquoi ne peuvent-ils pas se contenter d’être des hommes ? Pourquoi sont-ils obligés de le devenir ? »

Fiche #982
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Laura Derajinski

Les titres de David Vann lus par Vaux Livres


Slimane KADER

Wam
Nil

17 | 162 pages | 06-07-2011 | 15.5€

Au coeur de la cité, où de la téci dirait le narrateur, Wam et ses amis occupent leurs journées comme ils le peuvent, l'ennui n'est jamais loin, même si leur bagou l'occulte parfois. Seules les virées à Paris leur permettent de se confronter à un autre monde mais également à leurs rêves. Un soir, Wam et sa répartie si vive et imagée décide de suivre ses amis dans une virée parisienne où les évènements et les rencontres se succèderont à un rythme d'enfer et la nuit ne sera pas de tout repos ! Une épopée vivifiante décrite dans une langue rénovée !

Premier roman

Fiche #979
Thème(s) : Littérature française


Michel QUINT

Les amants de Francfort
Héloïse d'Ormesson

16 | 234 pages | 06-07-2011 | 18€

Florent dirige une petite maison d’édition « En colère ». Il est exigeant, ne partage pas la gestion mercantile de certains de ses collègues mais pourtant rencontre le succès. Aller au salon du livre Francfort est peut-être une concession professionnelle mais surtout personnelle. Il refusait de se rendre en Allemagne depuis que son père s’y est fait tuer étrangement. Dès son arrivée, les évènements s’enchaînent : le salon du livre, son atmosphère et ses petites affaires, un double meurtre d’éditeurs, un coup de foudre pour une énigmatique et jolie brune qui semble le manipuler. Cette enquête à rebondissements, aux multiples ramifications, nous plonge dans l’action et les luttes politiques d’après-guerre, l’histoire du STO, la réinsertion possible ou non des anciens nazis tout en rappelant le poids de la guerre dans la vie des survivants (« …la guerre dévore aussi les enfants de ses enfants. »). Michel Quint restitue une nouvelle fois avec brio l’ambiance de l’après-guerre bridée par les suites du conflit grâce, cette fois, à une intrigue dense et complexe renforcée par un suspens croissant. Un cru 2011 sous forme de puzzle à dévorer !

Fiche #980
Thème(s) : Littérature française

Les titres de Michel Quint lus par Vaux Livres


Isabelle PESTRE

La onzième heure
Belfond

15 | 188 pages | 06-07-2011 | 17€

La petite Lisbeth n’était pas attendue. Née par hasard suite à un mariage tardif, ses parents n’ont aucune attention, aucun égard pour elle, une frontière infranchissable semble la séparer du monde des adultes. Elle grandit seule, incroyablement seule, loin des adultes : « Lisbeth grandit sur la pointe des pieds ». Aucun partage, ses parents la repoussent, ne lui reconnaissent aucune qualité, aucun charme. Chaque été, elle rejoint sa "tante" au bord de l’océan. Pourtant Lisbeth continue d’être seule, sa "tante" comme la jeune fille chargée de s'en occuper la délaissent. Un jour, elle rencontre Micha, un jeune immigré albanais et leur solitude vont s’unir. Pour la première fois, Lisbeth se sent regarder, considérer comme un être humain. Le regard de Lisbeth donne de la force à Micha dans son brutal exil. Ils s’attendent, les rencontres se multiplient, les réconfortent mutuellement : « Ils se livrent à l’amitié avec cette tranquille confiance que l’on donne au matin d’été en repoussant les volets… ». Mais pourront-ils indéfiniment demeurer unis et occulter ce monde qui les exclut ?

Premier roman

Fiche #981
Thème(s) : Littérature française


Hubert KLIMKO

Les toutes premières choses
Belfond

14 | 122 pages | 05-07-2011 | 15€

Nous retrouvons avec bonheur la fantaisie de Hubert Klimko et la folie de ses personnages, du loufoque joyeux qui surprend le lecteur chapitre après chapitre. Son prétexte est cette fois de nous « …raconter la vérité, rien que la vérité, toute la vérité. Vous ne me croyez pas ? Demandez à mon psychiatre ! » autour de sa courte autobiographie puisque l’auteur n’a que 42 ans, ce qui n’exclut pas sa richesse : trois versions pour sa naissance, deux divorces, quatre années de philosophie, l’amour, des voyages ou émigration, divers métiers… Expériences qui le conduisent, après une prédiction de son avenir dans des foies de volailles, à l’entreprise ultime, l’écriture. Pourtant, même écrire et publier, pour Hubert, provoquent des évènements singuliers ou surprenants ! Autobiographie délirante et déjantée d'un jeune auteur polonais mais peut-être avant tout européen.

Fiche #977
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Véronique Patte

Les titres de Hubert Klimko lus par Vaux Livres


Anne PERCIN

Le premier été
Le Rouergue

13 | 163 pages | 05-07-2011 | 16.3€

Catherine, la trentaine, libraire et célibataire, revient avec sa sœur Angélique dans la maison de ses grands-parents, en Haute-Saône, où elles passaient chaque année leurs vacances d’adolescentes, loin de leurs parents. Nettoyer, vider la maison, de ses objets, de ses souvenirs, de leurs souvenirs. Angélique ne s'en préoccupe que peu contrairement à Catherine : « J’ai une de ces mémoires. Une de celles qui ne laissent pas d’ombres… une mémoire cruelle. ». Tout lui rappelle ce premier été (mais n'est-ce pas plutôt ce dernier été ?) qu’elle n’a jamais oublié. Personne n’a mesuré l’importance, la force des évènements vécus cette année là. Les deux soeurs ne sont pas originaires du village mais elles lui appartenaient pourtant plus que les enfants de la colonie qui changeaient d’une année sur l’autre. Séjour d’adolescents, apprivoisement annuel, approches timides, premiers pas hésitants, confrontation à la différence, brutalité des sentiments et des comportements adolescents… Catherine présente ce séjour, la tension est immédiatement palpable et l’on sent que ce lourd secret n’échappera pas à ce compte-rendu. Sa vie a basculé en un instant, la pureté, l’innocence, le rêve disparaissent à jamais, l’enfance s’achève et espérer alors du monde adulte sera-t-il encore possible ?

« Tous les crève-cœurs de l’enfance sont des douleurs saignantes qui se referment et laissent des cicatrices. La sagesse n’est rien d’autre qu’un réseau de stigmates. »

Fiche #978
Thème(s) : Littérature française

Les titres de Anne Percin lus par Vaux Livres


Giovanni ARPINO

Mon frère italien
Belfond

12 | 220 pages | 30-06-2011 | 16.5€

Carlo Botero vieil instituteur à la retraite vit paisiblement et loin du monde (« Il ne comprenait plus le monde, il le savait. Et il savait que le monde ne le comprenait plus ») dans son appartement turinois avec son chat Staline. Ce digne félin est sa seule compagnie, sa femme étant décédée et sa fille ayant quitté la maison. Et puis, un jour, en coup de vent, celle-ci passe le voir pour lui conter que son mari avec qui elle en cours de divorce est pressant, la menace continuellement et qu’il doit agir, lui l’Ancêtre, et supprimer Pepito, cette petite frappe sans scrupules. Il est alors loin d’imaginer le bouleversement que sa vie va subir. Dès ses premières recherches, il rencontre Raffaele Cardoso, autre vieux solitaire, ex-campagnard venu de Calabre pour accomplir une vieille et terrible promesse. Ce duo improbable et bancal plonge alors dans les bas-fonds turinois à la rencontre du mal afin de laver deux affronts pour pouvoir prolonger ou reprendre une vie retirée. Mais comment peut-on survivre après une plongée dans le mal absolu ? l’écriture peut-être ?

« L’homme n’apprend rien de personne, même des fourmis. Oui. Des fous déguisés en individus en bonne santé, voilà ce que vous êtes, et vous n’êtes pas assez rusés pour avoir peur. »

« Tout le monde sait tout. Tout le monde naît savant. C’est ça, l’ignominie. »

« Parce que c’est ça, la vieillesse : perdre »

Fiche #974
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Nathalie Bauer


Fabienne SWIATLY

Unité de vie
La Fosse aux Ours

11 | 107 pages | 27-06-2011 | 15.2€

Unité de vie dépeint le face-à-face singulier entre une vieille femme et sa belle-fille. La première vient de quitter en vingt-quatre heures sa maison afin de rejoindre un établissement médical, ultime lieu d’habitation où « Tout est prévu, pour toujours. La mort n’est même pas un évènement ». La seconde d’origine bosniaque photographie la réalité banale et bancale et a fui, enfant, la guerre après la mort de sa famille. Entre proximité et éloignement, ennui et joie, les rencontres complices ou étrangères éprouvent le temps qui passe quelque soit les évènements intimes de la vie de chacune. L’une oublie, l’autre enregistre, mémorise, classe. Chaque contact physique, visuel, ou oral prend sa part dans leurs rencontres. Les silences ont un sens, hier, aujourd’hui, même et surtout lorsque la mémoire flanche. Fabienne Swiatly économe en mots donne de la profondeur à cette relation forte entre deux femmes si opposées. Quelque soit les sujets souvent pénibles évoqués, Fabienne Swiatly nous propose un style et des romans empreints de douceurs, oscillant entre vie simple, bonheur et tristesse ou mélancolie, une ambiance personnelle que l’on peut après ce troisième roman identifier clairement.

« Puis j’ai compris que voir et savoir ne changeaient rien au cours de l’histoire. »

« Comment devenir une bonne mère si tu ne pouvais raconter l’histoire qui te liait à la tienne ? »

« Forcer l’oubli ne guérit pas des blessures. »

« Croire à l’éternité alors que dans le regard des jeunes, nous sommes déjà des vieux. »

Fiche #973
Thème(s) : Littérature française

Les titres de Fabienne Swiatly lus par Vaux Livres


Geneviève DAMAS

Si tu passes la rivière
Luce Wilquin

10 | 115 pages | 25-06-2011 | 13€

François Sorrente, « fils de la poussière et du vent », vit dans une ferme d’un côté de la rivière avec son père, sa soeur et ses frères. Illettré mais sensible au cœur d’un quotidien violent, ses seuls amis sont les cochons de la ferme, le dialogue n’est pas le fort de la famille, même seul avec les cochons, les mots lui manquent. La rivière marque une frontière, sur l’autre rive le mystère, zone interdite, une ferme brûlée. Personne ne doit franchir la rivière, pourtant Maryse, la sœur attentionnée, sans que François n'en connaisse les raisons, partira sans se retourner laissant la ferme sans femme, dans le silence et ses secrets. De ne pas pouvoir trouver les mots, François, lettre après lettre, courageux, entêté, apprendra à lire, à grandir. Devenir l’« ami des mots » le transcendera, le transformera en un autre homme décidé à découvrir les secrets et drames de la famille. Un portrait attachant et émouvant d’un jeune homme qui aura le courage d’affronter son ignorance, de forcer les portes du passé pour se construire et s'extraire de sa condition, en espérant devenir maître de son futur et avancer vers une nouvelle vie enfin choisie.

Premier roman

« Moins on parle, mieux ça vaut, si tu as quelque chose à dire, tais-toi, si tu es content, tais-toi, si tu as chagrin, tais-toi. Tais-toi, tais-toi, tais-toi. »

« Je ne savais même pas si on peut se sauver soi-même, mais j’était prêt à parier que oui. Je veux croire que oui. Déjà que je sais lire et que je ne baisse plus la tête. Il y a bien un pré sur cette terre où je pourrai être heureux sans rien devoir à personne. »

Ecouter la lecture de la première page de "Si tu passes la rivière"

Fiche #972
Thème(s) : Littérature étrangère

Les titres de Geneviève Damas lus par Vaux Livres


Bertrand LATOUR

La deuxième vie de Victor Hurvoas
Le Passage

9 | 342 pages | 24-06-2011 | 18.25€

Victor a une belle vie, accomplie, autant sur le plan personnel que professionnel. Médecin reconnu, il vient de soigner le Chef suprême coréen. Il est riche, beau, un couple épanoui, deux enfants magnifiques. La cinquantaine approche, déclic ? Il abandonne, cette vie n’est pas la sienne, il quitte tout et décide enfin de réaliser tous ses rêves et fantasmes, et la liste est longue ! Le lecteur interloqué, amusé, souvent intéressé, assiste alors à leur réalisation, du plus simple au plus extravagant. Il part enfin à la rencontre des autres, de la différence mais surtout dans une quête plus personnelle que le lecteur découvrira à la fin de ce récit.

« … Victor comprit pourquoi et comment le mot "révolution" résonne plus longtemps dans des estomacs vides. Il comprit que lui et ses problèmes de riches n’avaient pas leur place ici. »

Fiche #971
Thème(s) : Littérature française


François DOMINIQUE

Solène
Verdier

8 | 131 pages | 21-06-2011 | 14.7€

Une famille de six personnes (deux adultes, deux ados et deux jeunes enfants) après un désastre et un exode, vit réfugiée et isolée dans une maison, loin du monde extérieur où les dangers divers et variés sont de tous les instants et interdisent toute incursion, les ombres vous avalent, les Ravagés vous mangent. Ils vivent en autarcie, sur leurs réserves. Que faire face à cette adversité, comment y résister ? Où aller ? Qu’espérer ? Un système de défense protège la maison et son jardin des invasions. Mais les vivres diminuent et le système de protection faiblit. Solène une voix étrange qui lit dans les pensées narre le quotidien de la famille. Une puce incrustée dans le crâne enregistre ses paroles, ses pensées, ses rêves. L’inquiétude croit, l’étrange grandit, les mots exprimés ou non, du passé, du présent ou du futur deviennent dangereux, l’oppression devient constante alors que l’empathie du lecteur pour la famille s’installe. La prose de François Dominique oscille entre des descriptions précises, pointilleuses, exhaustives et une économie de mots aussi efficace. Un récit inquiétant, aussi étrange qu'émouvant, qui frise avec le fantastique à écouter avec en fond « La mort d’Orion » de Gérard Manset.

Fiche #970
Thème(s) : Littérature française


Clara DUPONT-MONOD

Nestor rend les armes
Sabine Wespieser

7 | 117 pages | 19-06-2011 | 15.2€

Nestor est obèse et solitaire, différent, en marge. Seul dans sa maison, son seul horizon de survie est la photographie d’un phare rayé de rouge et blanc du bout du monde, icône de son enfance, de son passé. Argentin, la dictature l’a poussé à l’exil (« Partir, c’était moins douloureux qu’être parti »). Il retrouve en France Mélina avec laquelle il se marie, a une fille, une vie douce que viendra achever un drame terrible. Mélina est maintenant à l’hôpital où se rend chaque jour Nestor. Chaque visite est une incursion dans le monde des vivants avec son corps comme frontière, forteresse, barrière et refuge, ce corps à la fois enveloppant et à côté de sa vie. Une jeune femme médecin terriblement seule l’aide et tente d’apaiser tous ses moments douloureux, entraide de deux êtres différents face au monde, à la norme, toujours entre la vie et la mort. Avec patience, un lien se crée entre eux, deux errances qui s'unissent face au monde des vivants. Clara Dupont-Monod dresse le portrait attachant et inachevé d’un homme en marge en laissant singulièrement le lecteur responsable de sa fin.

Fiche #966
Thème(s) : Littérature française


Stanislas WAILS

La maison Matchaiev
Serge Safran

6 | 252 pages | 19-06-2011 | 17.24€

Trois frères et sœurs (Anne, Pierre, Joshua) héritent à la mort de leur père Sergueï Matchaiev de la maison paternelle sise en Bourgogne, une maison en bois isolée où il a élevé seul ses trois enfants, loin du monde. Ils vivent actuellement tous les trois à Paris, Pierre l’aîné travaille à l’Institut d’astrophysique, Anne est encore étudiante et Joshua est peintre dessinateur, tous les trois face à une intégration quelque peu heurtée. La maison représente leur histoire, leur passé, famille qu’ils croient maudite depuis la disparition de leur grand-père : « Je te dis. Les Matchaiev ont un talent particulier pour le tragique… On a ça dans le sang… ». On apprend au fur à mesure du récit comment leur père est décédé, mort qui s’associe dramatiquement à l’histoire de cette maison dans laquelle ils retrouvent les traces et témoignages de leur passé. Souvenirs doux, lourds souvenirs, que faire de cette maison ? Partage problématique des témoignages, du passé, des livres, des images, de l’identité du père et de la famille : « Ce qu’on oublie du passé, c’est ce qu’il avait d’anecdotique. Le venin, lui, il coule en nous, qu’on le veuille ou non. Il se balade dans nos veines, dans notre cerveau, l’air de rien il passe des parents aux enfants : et en même temps qu’il nous nourrit, il nous empoisonne. ». Les souvenirs les plus pénibles, les douloureux ressentiments resurgissent au gré des découvertes dans la maison, chacun réagit avec sa personnalité, son identité. Les thèmes sont pesants (le passé, la famille, les non-dits et secrets, les souvenirs et leur appréhension, les liens dans une fratrie…) et pourtant le style de Stanislas Wails et le patchwork de ses trois jeunes personnages rendent le récit vif et vivant, souvent tendre et doux et donc attachant.

Premier roman

« Les regrets sont plus doux que les remords. »

Fiche #967
Thème(s) : Littérature française

Les titres de Stanislas Wails lus par Vaux Livres


Nathalie BAUER

Des garçons d'avenir
Philippe Rey

5 | 445 pages | 19-06-2011 | 20€

Nathalie Bauer à partir des notes et carnets de son grand-père a construit un récit romanesque de la première guerre mondiale à travers le quotidien de jeunes hommes issus de milieux différents mais tous continuant de vivre, d’espérer. Après l’horreur des combats, les périodes d'accalmie et les permissions offrent quelques périodes de répit lors desquels la vie reprend ses droits. L’amitié les unit, (« … cette amitié qui consistait à se raconter ce qu’on taisait aux autres, à se confier sans éprouver l’envie de rien cacher, sans rien avoir à prouver, sans ces petits ou grands ressentiments souvent mêlés de jalousie qui ligotaient inexorablement frères et sœurs, à se sentir chez soi n’importe où pourvu qu’on soit ensemble, à partager les mêmes expériences et à discuter ensuite. »), amitié salvatrice qui contribue à les maintenir en vie, chacun apprend de l’autre dans les situations extrêmes qu’ils partagent, des liens indéfectibles se nouent, une aventure humaine forte mais avec retenue et sans révolte. Ces hommes avaient et croyaient en un avenir avant la guerre (étudiants en médecine) mais la guerre bouleversera tout et en décidera autrement. Un récit de la Grande Guerre abordée avec un axe singulier avec une écriture raffinée.

« Pourtant il m’arrivait de penser que ce cran, justement, qui était devenu notre mesure pour évaluer les hommes, n’était qu’un artifice imposé non seulement par notre éducation, mais aussi par l’armée, pour nous unir en une masse obéissante, nous empêcher de nous indigner face à l’horreur, de clamer la peur qui nous ne lâchait pas. »

Fiche #968
Thème(s) : Littérature française

Les titres de Nathalie Bauer lus par Vaux Livres


Vincent ALMENDROS

Ma chère Lise
Minuit

4 | 157 pages | 12-06-2011 | 16.5€

Tout les oppose. Lise est une jeune adolescente issue d'une famille plus qu'aisée, insouciante, elle se laisse vivre ("Lise s'amusait d'un rien, en l'occurrence de moi."). Son professeur de dessin est plus âgé, son train de vie est à l'opposé de celui de la famille Delabaere. Elle l'entraîne dans sa vie, tourbillon, en perpétuel mouvement. L'amour comble les différences, pourtant le narrateur semble toujours en retrait, observateur de leur amour, quelque peu incrédule et toutefois prêt à la suivre jusqu'au bout du monde, jusqu'au bout de la vie.

Premier roman

Fiche #959
Thème(s) : Littérature française


Hélène GESTERN

Eux sur la photo
Arléa

3 | 274 pages | 12-06-2011 | 10€

Une photographie retrouvée parmi les papiers familiaux incite Hélène à partir sur les traces de sa mère, morte lorsqu'elle avait trois ans. Le silence familial a toujours laissé ses questions sans réponse. Une petite annonce et Stéphane vivant en Angleterre répond après avoir reconnu son père, un père qu'il a toujours senti distant : "De quels secrets a-t-on voulu nous protéger, et au prix de quels mensonges ?". A distance, ils se lancent dans une enquête contre le silence, vers le passé tu, un passé sur le papier qui reprend vie parfois après quelques hésitations, pas à pas, pièce après pièce, enquête coopérative malgré une appréhension parfois différente des avancées. Que vont-ils découvrir ? Vont-ils l'accepter, le digérer pour finalement mieux se connaître ? L'image (la photo ?) qu'ils ont d'eux et de leurs familles ne va-t-elle pas s'en trouver bouleversée ? Hélène Gestern sur un thème assez commun réussit parfaitement sa partition par la singularité de la forme et du traitement qu'elle a adoptée.

"Vous me demandez qui va se souvenir de nous. Je vous dirais volontiers que c'est d'abord à nous de nous en soucier. De recréer un présent qui nous appartiendra et que nous ne nous disputerons pas les morts. Nous sommes poussés en avant, c'est vrai. Mais d'un même mouvement, cette fois."

Premier roman

Fiche #960
Thème(s) : Littérature française

Les titres de Hélène Gestern lus par Vaux Livres


Olivier SILLIG

Skoda
Buchet-Chastel

2 | 102 pages | 06-06-2011 | 11.15€

Dans un pays inconnu, un jeune homme reprend conscience. Il est seul, ses camarades, à ses côtés, sont décédés. Un obus, certainement. L'homme se lève puis croise une voiture elle aussi détruite. Deux adultes encore au volant sont morts pourtant un bébé continue de vivre. Stejpan passe son chemin, puis revient sur ses pas pour prendre dans ses bras ce petit bout de chair. Au milieu de la guerre, sur la route, un lien indéfectible se soude, Stejpan découvre la vie, l'amour, un amour qui fait face à l'horreur et la haine, affrontement inégal, mais la vie incarnée par ce bébé sera plus forte que tout, le lecteur l'espère tout du moins !

"Stejpan n'a que vingt ans mais déjà il pressent qu'on décide rarement."

Fiche #957
Thème(s) : Littérature française


Hubert HADDAD

Opium Poppy
Zulma

1 | 171 pages | 29-05-2011 | 17.8€

Opium Poppy, ou la tragédie de la guerre des hommes face aux mondes des enfants, suit les traces d’un petit paysan afghan dans un pays écrasé par la guerre et le trafic d’opium. Même l’exil ne suffira pas à le sauver. La guerre et ses protagonistes vident les têtes, lavent les cerveaux, et poussent au départ, à la fuite, engendrent de profondes mutations dans le psychisme de chacun. La survie est une lutte permanente, incite à de lourds compromis, vous bouscule, vous transforme et inhibe toute réflexion. Chacun devient un rouage d’une machine puissante que personne ne maîtrise. L’enfance n’existe plus, et pire, l’avenir est définitivement et irrémédiablement marqué, obstrué (« Le passé n’est jamais si simple »), les vies futures sont réglées, inexorablement. Un roman bouleversant, noir, d’une grande simplicité comme un miroir réaliste et sans révolte de la guerre et de notre propre monde. Vous n'oublierez pas le petit Alam, je vous l'assure !

Fiche #955
Thème(s) : Littérature étrangère

Les titres de Hubert Haddad lus par Vaux Livres


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