« L’homme meurt si on le prive de pain, mais il dépérit et se fane en l’absence de rêves. »
Jon Kalman Stefansson
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Jean, acteur sexagénaire habitué aux troisièmes rôles de séries, meurt d’envie de partir, de changer de vie. Alors quand il oublie une casserole sur le feu qui finalement embrase sa maison, Jean, pour une fois, ne gâche pas l’opportunité, il laisse le feu prendre, fait sa valise et s’éloigne discrètement sans se retourner. Il ne lui reste plus qu’à se laisser aller, disparaître, enfin presque… puisque sur le chemin, il fera néanmoins quelques rencontres, les hasards de la vie, une actrice et son fils adulte qui sort d’un hôpital psychiatrique. Il ne vit pas plus sa vie, c’est elle qui dirige, tranquillement, sa sortie du monde. Lui, l’acteur, se réfugie dans la fiction, mais sa vie ne serait-elle pas aussi une fiction ? On retrouve la petite musique qui accompagne chaque texte de Christian Oster, lancinante, entre humour et désenchantement, douceur et noirceur et qui nous entraîne en rythme sur les pas de cette dérive.
"... je ne craignais pas grand-chose de grand monde, en vérité, mon pire ennemi c'était plutôt moi et, pour ce qui était de m'affronter, je connaissais mes failles et j'avais l'avantage."
Fiche #1901
Thème(s) : Littérature française
Au milieu d'une journée d'été, Jean prend sa voiture, s’assoit au volant, quitte Paris et décide de rouler, seul au volant, face à sa solitude, à sa vie. Pas d’itinéraire précis, destination prévue Marseille. Le hasard, laisser filer sa vie au gré du bitume, des rencontres. Combattre l’indifférence ou s’en accommoder ? Prendre le temps, combattre le temps, gagner du temps ? Pour qui, pourquoi ? Christian Oster nous offre ce road novel aussi mouvementé que contemplatif et ce héros atypiques où il démontre une fois encore tout son art de la description, jusqu’à l’extrême.
Sélection Prix Page des Libraires 2011
« … j’ai pensé que les gens étaient tourmentés dans l’ensemble et j’aurais bien voulu que ça m’aide, mais ça ne m’a pas aidé. »
« … je testais ma capacité de résistance aux autres, à leur façon d’être là. »
Fiche #993
Thème(s) : Littérature française
Trois hommes. Trois Parisiens séparés de leurs femmes, vivant seuls et quelque peu solitaires (« J’expliquai que pour ma part j’étais isolé depuis le début. J’avais, n’est-ce pas, commencé à vivre en m’isolant. Ca m’avait aidé. Plus tard, j’avais rencontré une femme. Puis quelques autres. J’en restais à Marie. »). Deux d’entre eux s’affrontent depuis peu sur un court de tennis. Sans être amis, ils s’apprécient. Marie, l’ex-femme du narrateur, lui propose de venir en Corse et par la même occasion de lui rapporter une chaise qu’elle a laissée lors de son départ. Il appréhende et attend à la fois cette rencontre comme une possible renaissance, un nouveau départ. Redoutant de l’affronter seul, il invite Marc qui accepte en se faisant accompagner d’un ami, Cyril, funambule blessé. Le trio prend la route, chacun avec ses attentes, ses rêves tout en prêtant attention à ses compagnons de voyage. Christian Oster excelle dans l’art de la mise en scène, de la description décalée qui éclaire indirectement, comme un jeu de miroirs, les personnages et les situations. Une belle écriture à apprécier sans retenue.
Fiche #428
Thème(s) : Littérature française