« Pourquoi ne peuvent-ils pas se contenter d’être des hommes ? Pourquoi sont-ils obligés de le devenir ? »
David Vann
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Antonin, 11 ans, rentre en sixième. Le garçon est discret, aime le français mais pas les maths, et subit une vie de famille agitée. Il tente de donner le change mais reste bouleversé par la séparation de ses parents. Surtout qu’on est loin de l’entente cordiale avec le nouveau compagnon de sa mère… Antonin d’une sensibilité aiguisée n’est pas à l’âge des demi-mesures dans les sentiments. Antonin aura le bonheur de rencontrer La Prof, celle qui peut changer votre destin, orienter votre vie : Mme Ferrière, une prof de français en fin de carrière qui conserve tout l’amour de son métier même si les injonctions de sa hiérarchie ne l’impressionnent plus. Face à des collégiens qu'elle a certes vu évoluer mais en qui elle continue de placer son espoir et son émerveillement, elle partage son amour de la littérature et de la poésie, et déguste les petits instants de grâce qui se dégagent parfois. Antonin va l’émouvoir, attirer son attention et révéler ses capacités pour exprimer par écrit ses espoirs, ses bonheurs, ses malheurs au même titre qu’Eliane Serdan qui, dans ce superbe roman, réussit parfaitement à décrire la beauté, les pépites de bonheur qu’il faut attraper sans réserve mais aussi la violence, la maladie, rendre hommage à la transmission, au partage, à l’écoute de l’autre et aux promesses de la jeunesse. Un petit bijou de sensibilité.
Ecouter la lecture de la première page de "Le petit Antonin"Fiche #3017
Thème(s) : Littérature française
Marie, Simon et Jean ont vieilli depuis 1962. Mais ils ne peuvent avoir oublié cette année précise et cette période. Il est peut-être temps de rouvrir les pages de ce livre jamais refermé. Jean était alors rentré d’Algérie avec son histoire, son passé, fils d’un officier mort en Algérie, attiré par les idées extrêmes de l’époque. Manipulateur et violent, il réussira à réduire à néant la complicité qui liait Marie et Simon. Ils ne seront pas les seuls à en souffrir, Paul Boisselet, le paisible bibliothécaire qui trouve dans son métier ses derniers espoirs, en fera aussi les frais. Eliane Serdan, dans ce court récit et ces portraits d’ados écrasés par l’Histoire, réussit parfaitement à rendre l’atmosphère de ces années, le silence pesant et étouffant, les antagonismes violents et la tension extrême qui animaient les relations au sein des familles, des groupes d’amis et de tous les collectifs où chaque camp avait une position tranchée et définitive.
« … dans le silence, j’entends la levée du vent dans les arbres. Aucune musique, si parfaite soit-elle, ne saurait me donner pareille sensation de plénitude. »
« L’écrivain n’invente rien. Il révèle. Son rôle n’est pas de démythifier le réel, ni de l’assécher, mais de nous en faire découvrir l’étrangeté, la dimension cachée. Lorsqu’il nous communique sa vision et que nous parvenons par la magie de l’écriture à voir ce qui n’était pas accessible à l’œil nu, alors les livres mettent le rêve à portée du regard. »
« Les pays imaginaires sont les seuls où nous puissions trouver refuge. »
Fiche #2359
Thème(s) : Littérature française