« Tous les crève-cœurs de l’enfance sont des douleurs saignantes qui se referment et laissent des cicatrices. La sagesse n’est rien d’autre qu’un réseau de stigmates. »
Anne Percin
Vous appréciez nos comptes-rendus, vous souhaitez nous soutenir mais vous n'avez pas la chance d'habiter aux alentours de Vaux-le-Pénil, tout n'est pas perdu ! Vous pouvez commander l'ouvrage de votre choix sur le site LesLibraires et choisir Vaux Livres comme librairie indépendante. Nous nous ferons un plaisir de vous livrer au plus vite. Nous comptons sur vous. |
Un homme, à Turin, en 1982, répand les cendres d’une femme qui s’est suicidée. Gautier, jeune photographe, habitait le même immeuble qu’Hanja Sauber, vieille dame éprise de liberté et affectionnant l’isolement. Gautier se retrouve avec une cassette, les entretiens de la vieille dame avec son psy, et une lettre qu’elle a lui a confiée et qu’il redoute de découvrir. Quel est donc ce secret qui a hanté jusqu’à ses derniers instants son amie Hanja ? Pourquoi lui répétait-elle inlassablement « Je ne suis pas quelqu’un de bien. » ? Entre appréhension et désir de savoir, Gautier se lance dans une enquête entre Berlin et Paris des années 80, et à l’aide de ces deux documents, des rêves et de la petite voix (« … elle n’avait plus la force de lutter contre la petite voix qui existe en chacun de nous. Cette toute petite voix qui, sans cesse et avec férocité, nous rappelle à l’ordre. ») qui hantent Hanja, il remonte dans son passé et vers la vérité. Un texte percutant d’une grande justesse qui montre parfaitement comment un terrible secret peut étouffer une vie. L’oubli pour certains demeure impossible et si la parole ne se libère pas notamment par honte ou par peur (peur partagée, puisque Gautier redoutera également de déclencher la confession de Hanja), la culpabilité les rongera minutieusement et impitoyablement...
« Le temps est une cascade puissante qui déferle sur les individus. »
« On ne peut pas dresser éternellement une barrière entre les hommes. Les idées s’élèvent suffisamment les unes contre les autres. Et le béton est bien moins solide que les courants de pensées. »
Fiche #1368
Thème(s) : Littérature française