« Les regrets sont plus doux que les remords. »
Stanislas Wails
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Un modeste village sarde se meurt, plus d’école, plus d’enfants, plus de maire… Quelques parents et grands-parents sont restés et la vie va renaître mais pour certains, elle est mal venue. Des migrants s’installent accompagnés de quelques humanitaires, certains les considèrent avec crainte comme des envahisseurs, un groupe de femmes va franchir le pas et aller à leurs devants, préférer la parole, le partage et la rencontre à la peur. Il va falloir apprendre à vivre ensemble, pas d’autres solutions, et vivre ensemble n’est jamais aisé (des deux côtés) mais reste possible. Accepter l’autre, accepter la différence, apprendre de l’autre, se nourrir de l’autre sans ignorer les difficultés… Une chronique tendre, humaine, généreuse mais équilibrée et réaliste.
"En ces temps-là, on détestait ceux qui se portaient mieux que les autres, pas comme aujourd'hui, où l'on déteste ceux qui vont plus mal."
Fiche #2636
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction :
Marianne Faurobert
« Prends garde » propose deux angles (différents) des mêmes évènements, littérature versus histoire. La pauvreté est immense et terrible à l’issue de la deuxième guerre dans les Pouilles. La tension est extrême et l’arrivée de nombreux réfugiés n’arrange rien… Néanmoins les riches propriétaires n’en prennent pas la mesure et continuent de vivre une existence privilégiée bien éloignée de la réalité du peuple. Alors un soir, lorsqu’un coup de feu est tiré à Andria, village des Pouilles, la rumeur s’étend instantanément, les coupables sont trouvées, ce ne peut être que les sœurs Porro recluses dans leur château. Lynchage expéditif, violence aveugle, toutes les frustrations, haines jaillissent, faim et injustice réclamaient vengeance et rien ne pourra la stopper…
Fiche #1597
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Margueri,
Marianne Faurobert
"Quand le requin dort" (premier roman de Milena Agus) est le portrait d'une famille sarde loin de la normalité traditionnelle. Un père voyageur, une mère introvertie, un frère musicien et la narratrice adolescente vivant une relation sadomasochiste avec un homme marié. Milena Agus réussit parfaitement à décrire des caractères, des vies, des dialogues oscillant entre candeur et violence, entre tendresse et démence. Un livre contrasté...
Fiche #737
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction :
Françoise Brun
Cette nouvelle inédite de Milena Agus d’une cinquantaine de pages met en scène une jeune femme solitaire, mère d’un petit garçon de deux ans silencieux et qui ne marche pas. La vie lui pèse et elle pense au suicide comme délivrance ultime en élaborant la méthode qui conduirait au suicide parfait. Cela devient sa préoccupation première jusqu’au jour où son voisin, beau, seul, père d’un petit garçon turbulent rentrera enfin dans sa vie. C’est par l’intermédiaire de ce petit garçon que les liens se tisseront, tranquillement, dans l’amitié et la complicité… Un joli texte tendre que le lecteur aimerait voir se poursuivre.
Fiche #497
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction :
Dominique Vittoz,
Françoise Brun
Après avoir enchanté ses lectrices et lecteurs avec son ‘Mal de pierres’, Milena Agus nous offre à nouveau un portrait de femme, une femme indépendante et incomprise, à la recherche d’un amour (impossible ?). La côte sarde est au centre du roman : cette femme y possède un terrain et une maison très convoités qu’elle refuse de céder quitte à rester dans la pauvreté. Occupée à résister aux promoteurs, Madame multiplie pourtant les rencontres au grand dam de certaines… Une femme hors norme que nous fait découvrir sa jeune voisine, narratrice de quatorze ans. Un deuxième livre toujours aussi charmant sur les femmes, la différence et l’amour.
Fiche #361
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction :
Dominique Vittoz
La narratrice nous conte l’histoire de sa grand-mère sarde née en 1913 et de sa famille. Jeune femme, elle est fantasque, rêveuse, et détonne au sein de sa famille et de sa communauté où montrer ses sentiments et sa joie est rare. Au contraire, elle vit et assume pleinement ses sentiments et ses émotions et ne craint pas de les extérioriser (« elle a pris sur elle tout le désordre… dans une famille le désordre doit s’emparer de quelqu’un parce que la vie est ainsi faite, un équilibre entre les deux, sinon le monde se sclérose et s’arrête »). Ses parents refusent de comprendre sa fougue, son envie de vivre et sa recherche de l’amour. A 30 ans, elle reste vieille fille et est mise à l’index. Quand certaines font des enfants, elle fait des pierres, atteinte du « mal de pierres », la maternité lui semble interdite. Pourtant, elle se marie en 1943 contre son gré avec un veuf de plus de 40 ans. Partie en cure sur le continent, elle rencontre l’amour dans les bras d’un autre malade, le Rescapé qui a perdu une jambe pendant la guerre. Elle le décrit avec admiration, subjuguée elle est en attente de leurs conversations et de leur écoute mutuelle. De retour de cure, elle met au monde le père de la narratrice qui deviendra un grand musicien : « Papa, aucune fille n’en voulait, et grand-mère en souffrait, se sentant coupable d’avoir peut-être transmis à son fils le mal mystérieux qui éloigne l’amour ». Il finit par épouser une jeune femme qui l’adore et la petite fille est confiée à sa grand-mère paternelle qu’elle apprendra à connaître. Elle comprendra que la rencontre du Rescapé marqua un tournant dans sa vie (« j’ai connu une grand-mère différente qui riait pour un rien »). Il faudra pourtant qu’elle attende la mort de sa grand-mère et la découverte du cahier noir à tranche rouge qu’elle tenait pour comprendre les clés de sa vie : « En fin de compte, que savons nous vraiment des autres ? ». Superbe.
Fiche #199
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction :
Dominique Vittoz