« Car c’est bien connu, les autres sont dangereux, polluants, chiants, mortels, bref : ils sont différents. »
Fabrice Loi
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Carole n'oubliera jamais son réveil : Fabien, l’homme de sa vie, reste allongé immobile à ses côtés, mort, raide mort. Fabien avait laissé ses instructions, un ami l’avait convaincu, don de son corps à la science. Carole a 48h pour le remettre aux services médicaux. Carole est bouleversée par la mort de Fabien et contrariée par sa décision. Elle décide de partir vers la côté basque et sa maison familiale. Quand elle y arrive, la maison est occupée par un homme qui s’y cache et qui va la retenir en otage mais dans cette rencontre singulière et inattendue, les deux vont se confier, s’écouter : « Toi tu veux pas donner le corps de ton mari à la science. Et moi je refuse de donner le mien à la justice. ». Trois jours pour s’apprivoiser, découvrir ce qui les unie. Le vie commune de ces deux journées leur permettra de se ressourcer et de repartir avec plus de sérénité vers une nouvelle vie apaisée. Une rencontre percutante et vivifiante, une humanité renforcée par le style de Mouloud Akkouche, précis et sans artifice.
Ecouter la lecture de la première page de "Donneur"Fiche #3200
Thème(s) : Littérature française
Une île. Ses riches habitants installés depuis peu sont repartis rapidement abandonnant leurs villas et laissant seul le régisseur et ses deux chiens. Espérant la venue d’autres habitants ou pas, il entretient, répare, coupe... « L’érosion aura le dernier mot » mais il continue. Toujours et encore. Tant qu’il le pourra. Totalement isolé du monde (d’ailleurs un autre monde existe-t-il encore ?), sans réseau, plus personne ne vient sur l’île. Il y aurait une seule porte de sortie, par la mer, par la Mâchoire, mais le passage est très dangereux et de toute façon, il n’en a pas envie. L’île et lui ne font plus qu’un. Seule occupation supplémentaire : accueillir les noyés qui s’échouent un à un sur l’île très régulièrement. Ils sont plus ou moins abimés par leur séjour dans l’eau, à chaque fois un tatouage particulier dans le cou. Ils les répertorient, les enterrent et prépare la tombe pour le suivant. Jusqu’au jour où la noyée n’en est pas une, puisqu’elle vit encore. Elle ne parle pas, ne se souvient de rien, sans identité, sans passé. Lui ne sait plus non plus parler, l’humain lui est devenu étranger. Alors vont-ils tenter de cohabiter en continuant à s’ignorer ou en s’apprivoisant. Et le gardien en aura-t-il encore le temps ? Et si la venue de cette femme en annonçait une autre ? des autres ? pour un nouveau monde ou la fin d’un monde ? Une île qui ne lâchera plus ses derniers occupants comme les lecteurs de ce roman envoutant (par son déroulement comme par son style), mystérieux et qui nous interroge notamment sur les sources réelles comme sur les suites de ces solitudes.
« Les mots, même les plus forts, les plus beaux, les plus intelligents, finissent par se perdre dans le labyrinthe du silence. La fin gagne toujours. »
« ... tout début porte sa fin. »
Fiche #3079
Thème(s) : Littérature française