« Des anciens marmonnent qu’il n’est pas un agneau qui ne désire être un loup. »
Daniel Arsand
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Ryad Assani-Razaki dans ce roman polyphonique donne la parole notamment à trois jeunes Africains, Toumani, Alissa et Iman. Ils partagent une Afrique où le passé colonial continue d’insuffler des comportements et agissements biaisés, dangereux et inhumains. Un enfant peut être acheté, laissé pour mort, chaque jour et sans souci. C’est dans un égout qu’Iman retrouve Toumani, la jambe mangée par les rats. Iman, superbe métis, a quitté sa mère qu’il ne voit plus alors que son père, blanc, est reparti de longue date en France. Alissa a rencontré Toumani avant que Monsieur Bia achète Toumani puis le jette comme un vulgaire objet usager. Les points de vue alternent, les personnages dialoguent par chapitre interposé, le jeune handicapé Toumani qui idolâtre Iman, aime Alissa mais reste désespéré, incapable de rêves, d’espoir, d’envisager un lendemain, un destin commun ; Alissa qui ne comprend pas pourquoi Toumani la repousse vers Iman ; Iman qui ne voit pas d’autre issue qu’un départ vers l’Europe. Le récit est rythmé, les destins détaillés, les choix et sentiments de chaque personnage disséqués et ce portrait humain de l’Afrique noire demeure désespéré et désespérant. Un premier roman fort et poignant.
Premier roman
« On dit que le destin d’un homme est entre ses mains. Mensonge. Souvent, le destin n’est que la pointe d’une lance projetée depuis plusieurs générations. »
« Je vis dans un monde où les rêves déplacés peuvent être fatals. »
« Le monde est ainsi fait, la valeur d’une personne est liée à son utilité. Je ne sais ni lire ni écrire et je tiens à peine debout. La véritable question n’est donc pas "Que veux-tu ?" mais "Que peux-tu te permettre de vouloir ?". Beaucoup ne le savent pas, mais même l’ambition est un luxe. »
Fiche #1239
Thème(s) : Littérature étrangère