« Si quelqu’un me traite de nègre, la première fois, c’est sa faute. S’il a l’occasion de le refaire, c’est la mienne. »
Nelly Larsen
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Hervé, enfant, a été séparé deux ans de sa mère par la volonté de son père. Deux années qui ne seront jamais rattrapées se rappelle-t-il en observant, à 34 ans, avec émotion et nostalgie une photographie prise en 1978 sur une plage de l’océan aux côtés de sa mère. Les mots, les sensations, les sentiments, les images resurgissent. Instants éphémères de retrouvailles au cours d’une fugue commune au Maroc, quelques moments loin du père, heureux, seul avec sa mère. Ce cliché déclenche une introspection profonde d’Hervé qui revient sur son enfance, ses relations avec ses parents, mais aussi sur les livres, la lecture (« Lire a sauvé mon enfance. ») et l’écriture (« Ecrire m’apprend à aimer vivre. Ecrire m’empêche d’avoir peur de vivre. »), qui lui ont ouvert son chemin d’homme. Un texte délicat au style épuré sur la filiation et la paternité, la création mais aussi la solitude qui ouvre la voie d’un apaisement salvateur.
« La folie est l’ombre de l’écrivain. Elle veille sur lui, c’est sa frontière entre le rêve et le monde d’ici. »
« Il existe toute sortes d’amours, mais il faut chercher avec persévérance celui qui nous manque depuis l’aube de notre temps, celui qui est pétri dans la contrée sauvage de notre solitude, celui que le langage a modelé avant le langage, celui qui nous transformera et nous inculquera la capacité de nous aimer nous-mêmes, puis d’aimer le monde plus que nous-mêmes. »
Fiche #1759
Thème(s) : Littérature française
Un attentat est commis à Paris lors de son marathon annuel. Au milieu des concurrents, un anonyme, le père d'un prof de français qui apprend peu de temps après que l'une des personnes impliquées dans cet attentat est l'un de ses anciens élèves à qui il n'a pas su tendre la main au moment crucial, peut-être... La culpabilité l'accable, lui qui a choisi ce métier et son établissement pour aider les enfants à apprendre, à s'en sortir et à grandir. Aussi, alors qu'il relit le texte d'Anne Frank brûlant d'actualité, il se décide à écrire à sa petite sœur juive et à sa petite sœur d'écriture, une lettre par-delà la mort et le temps qui croise deux destins, deux vies non dénuées de points communs. Si ce journal demeure d'actualité, il interroge évidemment notre présent, notre société, son évolution et son futur hélas attendu, et Hafid Aggoune réussit parfaitement à l'intégrer dans notre quotidien. On retrouve ici avec grand plaisir l'écriture poétique et maîtrisée d'Hafid Aggoune. Il confirme encore son art pour bousculer le lecteur et surtout l'inciter (à relire Anne Frank naturellement) à la réflexion et à l'interrogation avec, entre autres, au coeur de ce livre les rapports filiaux, l'écriture (et la course à pied !), la différence, l'émancipation.
Hafid Aggoune nous rendra visite le jeudi 24 mars 2016.
« ...l'étranger n'est pas celui qui vient d'ailleurs, mais celui qui s'éloigne de nous. »
« ...les morts ne sont jamais absents, seuls les vivants nous manquent. »
« Mais nous avons notre part de responsabilité si nous n'aimons pas assez ou mal. »
« ...j'aime les enfants... pour ce qu'ils ne sont pas encore, pour tout ce qu'ils peuvent devenir, et je les aime pour ce présent immense qu'ils vivent comme si la vie était notre unique bien. »
« Où vont les larmes des hommes qui ne pleurent pas ? »
« Je crois que la grande différence entre les êtres quels que soient leurs origines ou leur milieu social, c'est l'amour que l'on reçoit et la nature de cet amour durant l'enfance. »
« Rien n'est plus vertigineux qu'une photo d'enfance, s'y miroiter devant l'être que l'on ne sera plus et qui sommeille en nous revient à tenter de voir un fantôme en plein jour. »
« J'avais oublié à quel point nous ne sommes ni une fonction, ni un métier. Ni une religion, ni un milieu social. Nous sommes des hommes et des femmes faisant de notre mieux le temps de notre existence. »
« On écrit pour que quelqu'un entende un autre coeur battre, même seul. »
Fiche #1656
Thème(s) : Littérature française
La vie s’ouvre devant Samuel Tristan lorsqu’il quitte sa famille à quinze ans («Fuguer est le contraire d’un suicide : on part pour vivre»). Il aime la nuit et la lecture. Ces deux passions l’entrainent dans des mondes autres que les pays qu’il découvre au gré de ses pérégrinations. Le style et la lecture de ce livre sont à l’image de cette fugue ou fuite infinie qui se vit à un rythme effréné. Cet adolescent en construction, en quête d’absolu et miné par la peur court sans pause après la vie alors que le passé s’accroche toujours à lui. Sa vision négative du monde et des hommes lui permettront-elles de trouver sa place et pourra-t-il se satisfaire de ces rencontres ?
Superbe et court récit poétique et métaphorique que vous lirez d’une traite.
« Tout commence et tout finit par un voyage dans l’inconnu. »
« Nous passons chaque jour et chaque nuit à nous perdre et toute notre vie à nous chercher. »
«
La vie s'arrête lorsque la peur de l'inconnu est plus forte que l'élan. »
«
Fuguer est le contraire d'un suicide : on part pour vivre et ce n'est pas une tentative de vivre, mais l'unique essai pour le faire. »
Fiche #325
Thème(s) : Littérature française