« L'émotion suprême, c'est d'être vivant. »
Thierry Luterbacher
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En 1954, Wilhelm Furtwängler le chef d’orchestre réputé de l’opéra royal du Danemark est en fin de parcours et l’opéra lui cherche un remplaçant. Ce sera Rodolphe Meister un jeune chef de 28 ans. Deux destins opposés marqués par l’Histoire. Wilhelm Furtwängler accompagna la montée (il ne pensait pas qu’Hitler accèderait au pouvoir) puis le règne d’Hitler. Plaçant la musique au-dessus de tout, la musique n’est pas politique, il se laissa avec complaisance manipuler et resta en Allemagne pour continuer de pratiquer son art, prit quelques distances, ne pas laisser l’art et l’Allemagne aux mains de ces gens là. Il lui faudra néanmoins prouver à la fin de la guerre qu’il ne fut pas un vrai nazi. Rodolphe est le fils de la cantatrice célèbre Christa et enfant admirait Wilhelm. Mais pressentant la suite et fuyant les nazis, Christa et Rodolphe s’exilèrent en France où ils furent rattrapés par les nazis. Christa fut déportée et revint détruite des camps alors que Rodolphe entra en résistance. Ces deux musiciens ont donc beaucoup de choses à se dire, à découvrir, à partager, à débattre : la musique, les interprétations et la direction, l’histoire, l’Allemagne mais aussi à leur grande surprise leur histoire intime. Un roman historique captivant qui mêle efficacement la grande histoire et histoire intime et illustre les liens effectifs ou non entre art, musique et politique.
« L’art est le seul placement vraiment impérissable du travail et de l’effort de l’homme. »
Fiche #2727
Thème(s) : Littérature française
Rodolphe fut un violoniste célèbre et reconnu avant de sombrer dans l’alcool et la solitude. Il vient de recevoir en héritage une ferme isolée dans la région de Saint-Affrique de sa grand-mère Emilie. Bloqué par une tempête de neige, le voilà enfermé dans cette région célèbre notamment pour Victor, l’Enfant sauvage de Truffaut. Cette retraite est propice à se retourner vers le passé, souvenirs d’une enfance absente (« Nous, les virtuoses, sommes tous des névrosés, des orphelins de l’enfance. ») occupée par l’apprentissage de la musique, par les injonctions de son père, les silences de sa mère mais aussi sa rencontre avec Lord Wilton, son ami, son confident, le violon de Menuhin (« On n’achète pas un tel instrument. On se prête à lui. ») qui l’accompagnera tout au long de sa carrière et de sa vie. Souvenirs de sa jeunesse d’enfant prodige, sa carrière, de son travail incessant entre torture et jouissance absolue, de sa gloire immédiate et de sa chute. Mais cette isolement est aussi propice à dialogue avec son Double, cet Autre plus sauvage, plus caché afin de pouvoir atteindre une nouvelle sérénité s’il parvient à le vaincre. Un livre étrange, profond et sauvage qui va creuser dans la part obscure d’un génie (avant peut-être d’être homme) accompagné par son violon.
« Les rêveurs ne meurent jamais. »
Fiche #2069
Thème(s) : Littérature française