« Voilà pourquoi nous sommes si dépendants de la dame au pelvis. Un poulain marche dès la naissance, un babouin sait s’arrimer au dos de sa génitrice : très vite les bêtes oublient leurs mères. Il n’y a que nous qui nous y accrochons tels des vampires. Les bébés sont des monstres prématurés dans lesquels rien ne fonctionne, des ni-faits-ni-à-faire, dont la totale absence de défense vis-à-vis de l’extérieur est effrayante. Un bébé n’a rien d’admirable, un bébé est une erreur que l’on veut bien corriger. »
François Beaune
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Gérault a la cinquantaine et vit seul, sans femme, sans enfant, c’est déjà presque suspect ! Il vient de se faire virer et rejoint le camp des chômeurs. L’homme sans prénom, transparent, offre une façade lisse, sans aspérité. Il ne veut pas se faire remarquer, acquiesce, obéit à tout un chacun, accepte toutes les conventions. Il refuse d’exprimer ses sentiments vrais, pourtant une petite voix intérieure, elle, est sans retenue, franche, elle gronde, râle et règle ses comptes avec les amis, la vieille mère oppressante, la prétendante collante… Saura-t-il l’écouter et se libérer de cet environnement pesant et devenir Charles Gérault ? Un portrait touchant d’un homme en perdition emblématique de notre société.
Ecouter la lecture de la première page de "J'aurais dû apporter des fleurs"Fiche #1497
Thème(s) : Littérature française
Eva jeune institutrice est amoureuse de Frank homme marié. Ils vivent leur relation sans retenue mais sans se poser de questions quant à l’avenir. Pourtant, en peu de temps, elle perdra tout, l’enfant qu’elle portait et Frank qui disparaît. Elle se replie alors sur elle-même et revient sur son passé, ses préoccupations intimes et sur son entourage : ses parents couple modèle, son frère Justin qui aurait tant aimé la protéger, sa meilleure amie Lyne qui forme un couple orageux mais heureux avec Malik, Jonathan l’ex qu’elle a quitté pour Frank… Le roman par son thème pourrait être banal mais le style et l’écriture d’Alma Brami que l’on retrouve avec intérêt dans ce troisième roman le rendent singulier et attachant.
Fiche #869
Thème(s) : Littérature française
Deborah est en souffrance et se confesse. Encore enfant, ses parents l’ont placée dans un institut spécialisé, et l’ont laissée là, tel un paquet, elle, l’enfant différente, qu’ils ne comprennent plus ou refusent de comprendre (« … son père et moi disons qu’elle est… qu’elle est spéciale. »). Entre rêves et souvenirs, réalité et imagination, la vérité de Deborah s’installe, mot après mot, phrases brèves après phrases brèves. Une vérité terrible et terrifiante, poids du monde adulte étouffant, atrophiant le monde innocent des enfants, un monde qui n’oublie rien. L’émotion pénétrante qui accompagne l’éclatement de la vérité est accrue par le style et le rythme de l’écriture d’Alma Brami.
Fiche #661
Thème(s) : Littérature française
Léa a dix ans et nous fait partager sa vie, ses questionnements et principalement sur la mort et l'absence. En effet, la mort est déjà omniprésente dans sa courte existence : son père et sa sœur Solène sont morts subitement l’un après l’autre. Sa mère tente de continuer de vivre ou plutôt de survivre. La mort de sa fille cadette a fini de l’anéantir et Léa se retrouve donc seule face à son incompréhension et à cette injustice. Avec ses mots, sa capacité de raisonner, ses illusions, ses croyances, elle écrit ses peurs, ses minces espoirs et ses questionnements sur la mort mais aussi sur la vie, sur la famille, sur l’amour, sur sa vie avant les disparitions et sa vie future. Ses questions même avec ses mots d’enfants évoquent les grandes interrogations universelles et intemporelles qui préoccupent depuis longtemps les hommes... Elle n’ai épaulé par personne et assiste impuissante à la descente dans les abîmes du désespoir de sa mère et le lecteur l’accompagne avec émotion et tendresse en espérant qu’elle trouve le chemin qui les ramènera à la vie, main dans la main. Pour ce premier roman, Alma Brami a su trouver le ton et les mots justes pour traduire les sentiments de cette fillette face à la mort, sujet grave traité avec sobriété et émotion.
Premier roman
« Quand Solène est morte, j’ai compris que j’avais gardé la place la moins confortable. La vivante doit être parfaite, elle n’a pas le droit de se plaindre, pas le droit d’être triste, elle doit garder en tête, en permanence, sa condition de vivante. »
« Le manque, toujours ce manque, ce trou béant, ce vide glacial en moi, tombe de Solène dans mon corps, goût de cendre. Poussière de chagrin. Le manque c’est comme un refrain d’une chanson très longue. Ca revient, lancinant, ça grignote. Solène, c’était mon antidote, c’était un organe vital, tous mes sens réunis. »
Fiche #453
Thème(s) : Littérature française