« Si quelqu’un me traite de nègre, la première fois, c’est sa faute. S’il a l’occasion de le refaire, c’est la mienne. »
Nelly Larsen
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« Déserter » mène de front deux récits avec en toile de fond la guerre. Dans un maquis méditerranéen, un homme est en fuite. Il déserte. Il veut s’extraire de l’humanité, fuir, fuir la violence de la guerre, fuir sa propre violence. Mais en réalité, une traque se met en marche, traque de l’humanité envers ce fuyard sous la forme peut-être d’une jeune femme elle-aussi en fuite pour des raisons opposées. Le 11 septembre 2001, lors d’une croisière aux alentours de Berlin, un colloque rend hommage à Paul Heudeber, mathématicien ancien déporté qui a survécu aux camps, un homme entre poésie et mathématiques, indissociable de sa femme Maja, présente à ce colloque dirigé par leur fille Irina. Paul Heudeber était un fidèle, fidèle aux mathématiques, fidèle à ses convictions : « Mon père marchait sur deux jambes : l’algèbre et le communisme. » Fidèle malgré les trahisons, les mensonges dans le cadre intime ou professionnel et la folie nazie. La guerre, la fidélité, l’engagement, la trahison et le mensonge, la fuite, l'amour, l’espoir, Mathias Enard ne touche-t-il pas du doigt l’essence même de l’humanité ?
« L’humanité me semble, en gagnant le capitalisme, avoir perdu l’humanité. Partout dans le monde. »
Fiche #3071
Thème(s) : Littérature française