« C’est le calme qui est normal. Les animaux le savent. Ils ne l’ont jamais perdu comme nous. Ils vivent au milieu du calme. Ils le portent sur eux. »
Richard Wagamese

Les comptes-rendus-avis de lecture de la librairie Vaux Livres

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Nicolas Garma-Berman

Nicolas GARMA-BERMAN

L'épaisseur de l'aube
Belfond

1 | 365 pages | 16-08-2024 | 20€

en stock

Kenneth et ses fils, Roy et Ness, ont quitté leur Ecosse et Isla leur femme, leur mère, disparue. Kenneth espère tout oublier, nier son existence passée (mais « On ne dissimule pas au fond de soi une vie entière, un pays entier. »), Roy et Ness ont encore leur mère et l’Ecosse en eux et tous les deux sont marqués différemment par leur enfance. Isla a rejoint les fantômes, leurs fantômes et en Ecosse, les fantômes ne font pas peur, bien au contraire, on les raconte, on les partage. Mais si on croît aux fantômes et aux légendes, peut-on accepter définitivement la mort (« Dans mon monde, les gens ne mouraient pas. ») ? Les trois se sont installés à Genève, près du lac, près de la montagne. Ness reste solitaire alors que Roy, le frère aîné musicien, a une compagne et Emily une petite fille débordant de vie et d’envie. Mais le drame frappe à nouveau la famille. Emily morte, un deuxième fantôme les accompagne et deux fantômes, c’est peut-être de trop pour conserver toute sa raison... Les deux frères vont aller chercher leur vérité dans le bothy familial isolé dans la montagne et la neige, un bothy suisse mais accompagné du même type de légende que les Ecossais (cabane aménagée ouverte à tous en pleine nature). Le récit alterne la vision, la version des évènements, les sentiments intimes... de Roy et de Ness ; il nous plonge au plus près du drame, des fantômes, de la douleur, d’une puissante relation fraternelle et nous entoure d’une atmosphère ouatée et étouffante.

« Je me suis dit que ce sont les mots qui font vivre, et les mots qui font mourir. »

« Mais la douleur ne serpente pas d’un être à l’autre. Elle s’étend. Elle se dilate. Elle saisit ceux qui l’accueillent, mais n’abandonne personne en route. »

« Nos seules vérités sont nos douleurs, Birdie. Si on les tait, on a beau parler, on ne dit rien. »

Ecouter la lecture de la première page de "L'épaisseur de l'aube"

Fiche #3236
Thème(s) : Littérature française