« Les morts ne meurent pas lorsqu’ils cessent de vivre, mais quand nous les vouons à l’oubli. »
Mia Couto
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Philippe Herbet avec « Fils de prolétaire » nous offre un court récit autobiographique, portrait d’une famille, d’un père. Un père, mécanicien dans une usine métallurgique, une mère, femme d’ouvrages, et des journées identiques qui se répètent, peu de fantaisie, de rires, alors ce fils se réfugiera dans le rêve, rêves d’autres lieux, d’autres pays : « J’ai le don merveilleux de voir le monde tel qu’il n’est pas, je rêve la vie. » D’autant plus qu’il n’est pas le roi dans la cour d’école… les railleries l’accompagnent, lui, le gringalet mal habillé… Une famille qui pense être à sa place, ne jamais pouvoir en sortir, s’élever, ils pensent faire partie de ceux qu’on juge, qu’on toise. Le narrateur, lui, ne les juge pas, ne les renie pas, ils font partie de lui. Et puis le monde, la vie, vont peu à peu s’ouvrir à lui, par les rencontres, par la photographie en même temps qu’il appréhende mieux ses origines : « Nous avons l’impression que le temps ne passe pas. Nous n’avons pas le sentiment d’exister ni de vivre… Mes parents vivent un présent éternel. » Par petites touches, délicates, tendres, attentionnées, un fils dresse le portrait (presque photographique avec une vision quasi extérieure) de deux existences, d’un long chemin mené à deux, sans espoir mais tranquillement, qui se savent à l’écart du monde bruyant et exubérant, du bouillonnement de la vie, or, « Nous passons une grande partie de notre existence à nous différencier, à nous écarter de l’orbite familiale. », et Philippe Herbet saura s’envoler tout en conservant pour eux une immense tendresse.
Ecouter la lecture de la première page de "Fils de prolétaire"Fiche #2912
Thème(s) : Littérature étrangère