« Toute la vérité, on n’en sait rien, on peut seulement en donner des petits bouts, des bribes. Pas toute. Elle va donc mettre des souvenirs vrais sur les faux jusqu’à ce que les faux en crèvent ! Mais les vrais sont-ils vraiment vrais ? Et les faux sont-ils vraiment tout à fait falsifiés ? Qui peut dire ce qu’on est, juste avec sa mémoire, ce serait trop facile. »
Régine Detambel
Vous appréciez nos comptes-rendus, vous souhaitez nous soutenir mais vous n'avez pas la chance d'habiter aux alentours de Vaux-le-Pénil, tout n'est pas perdu ! Vous pouvez commander l'ouvrage de votre choix sur le site LesLibraires et choisir Vaux Livres comme librairie indépendante. Nous nous ferons un plaisir de vous livrer au plus vite. Nous comptons sur vous. |
Il bricole, il picole, il rêvasse, un looser déjà retiré d’un monde en fin de vie, juste avant la catastrophe. Tout le monde feint de l’ignorer, fait l’autruche mais le sait, elle va arriver, elle arrive, elle est passée. Et lui, le looser, avait prévu l’affaire avec son catakit. Il se retrouvé isolé, dans sa cave, avec son chien, son lapin, ses vieilles affaires, ses pensées, son langage vert, son humour et son ironie. Le temps passe mais le temps a-t-il encore un sens si le monde disparaît, alors n’est-ce pas le moment parfait pour dresser un inventaire (« La vie ce petit inventaire merdouilleux ») des questions auxquelles l’on n’a jamais pensé ou trouvé de réponses, revenir sur nos travers qui ont provoqué cette catastrophe attendue et espérer malgré tout en un nouveau monde sur des bases révisées.
Ecouter la lecture de la première page de "Fin de saison"Fiche #2634
Thème(s) : Littérature française
Le père de Gaspard a la main lourde et il l’a encore frappé. Et Gaspard est parti. Avec son chien, son « petit bâtard ». Il rejoint les fuyards mais cette fuite est périlleuse. Ils sont tous les deux blessés et trouvent refuge chez Jean-le-blanc, un homme singulier qui fait tout pour que l’on ne puisse pas le cataloguer. Il enseigne à Gaspard les plantes, les livres et leur antre, cette forêt aussi protectrice que dangereuse : « Elle est alors devenue le refuge de ceux qui se refusaient à l’homme et de tous ceux que l’homme refusait. Elle est l’autre camp. Le camp des autres. » Gaspard se retrouve au milieu de personnages atypiques, en marge, qui ont su refuser la vie ordinaire, bien rangée, attendue. La forêt accueille en effet les exclus, ceux qui n’ont pas choisi leur camp, bannis de partout, ils n’ont pas emprunté le même chemin, effectué les mêmes choix. Ils préfèrent la liberté et l’amour, « nous sommes des êtres d’amour et de liberté. Oui d’amour et de liberté ! », mais les bien-pensants n’apprécient guère que l’on remette en cause leur monde… Thomas Vinau nous offre un très très beau texte, un double hommage à la forêt, à ses odeurs, à sa vie, à sa résistance à la puissance démultipliée de l’homme, à sa sauvagerie qui persiste mais aussi aux exclus, aux sans-grade, aux sans-abri, aux réfugiés, aux gueux et aux manants, aux chemins de traverse qu’ils empruntent et à la différence. Une belle écriture, poétique et puissante, pour ce roman qui trouve hélas de multiples résonances dans notre société contemporaine.
« La forêt est une langue, une science et une œuvre d’art. Tout peut te sauver ou t’achever. Ici il n’y a pas de maître. »
« Ne renonce jamais à refuser. »
« Si nous marchons ensemble, nous sommes assez de rats pour conquérir cette terre de damnés. »
Fiche #2022
Thème(s) : Littérature française
Thomas Vinau épluche avec poésie notre vie quotidienne, faits anodins ou pas, propices à la réflexion dans de courts textes toujours empreints de sensibilité et d’humanité.
Ecouter la lecture de la première page de "Bleu de travail"Fiche #1678
Thème(s) : Littérature française