« Ouïr, c’est obéir, adhérer à un commandement. Je n’entends pas donc je n’obéis pas. Je fais ce que je veux de moi et des autres. La musique crée le monde et le musicien avec lui. Mon corps sort du ventre de bois, l’instrument m’accouche, me rend à la vie. Avant, dans le silence, j’étais mort. A présent, sur la portée, je vibre et je sens. »
Cécile Ladjali
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Gleb est un guitariste virtuose et en 2012, à cinquante ans, apprend qu’il est atteint de la maladie de Parkinson. Un écrivain à succès, après leur rencontre fortuite, lui propose d’écrire sa biographie, occasion pour revenir sur son parcours personnel, intime, familial et professionnel. Un récit à deux voix, entre passé et présent, entre enfance et âge adulte, entre rêves et espoir (et la ville de Brisbane en fait partie) et désillusion, avec toujours la musique en fond, son passage de la domra à la guitare, et l’histoire de l’URSS, de la Russie et de l’Ukraine. En parallèle de l’évolution de la maladie, on suit sa réflexion sur sa vie, son passé, sa vie de couple, sa rencontre avec Vera, pianiste virtuose, la fille qu’il n’a pas eue et qu’il ne pourra sauver, mais aussi son combat pour la vie, pour le présent et l’espoir d’un avenir, d’un rêve. Un vrai roman russe qui vous emportera.
« …là où finit le mot, la musique commence. Ou bien, c’est vrai, la peinture. Ou bien tout simplement le silence… »
« La musique ne peut exister qu’en harmonie avec le silence. »
Fiche #2608
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Anne-Marie Tatsis-Botton
Adriana est l’histoire d’une femme née riche, blasée. Le communisme réduira un temps sa richesse mais elle restera toujours quelque peu déconnectée des réalités et préfèrera l’insouciance, la débauche jusqu’à l’extrême. A la fin de la vie, elle souhaite se faire épauler par une dame de compagnie. Ioura est une jeune femme, étudiante, vivante, superbe, qui attire l’attention de toutes et tous. Teodor, le cousin de Ioura, très attentionné (« D’une certaine manière, nous aimions tous Ioura plus que moi ») la voit arriver chez lui un soir toute excitée. Elle souhaite lui conter sa rencontre avec Adriana pour qu’il l’écrive, lui, l’écrivain. Elle trouve cette vie exceptionnelle, terrible, digne d’un vrai roman. Comme elle le dit elle-même, quand elle parle, on ne peut plus l’arrêter. Et Teodor va l’écouter débiter cette histoire, la vie d’Adriana, pratiquement sans pause. Le rythme de lecture est à l’image du débit de Ioura, endiablé ! Ioura est une femme pressée. Adriana vit la rencontre avec Ioura comme une espèce de dernière chance, elle ne lui cache rien de sa vie actuelle et passée, de ses sentiments souvent terribles, dernières confessions avant la fin. Théodora Dimova aborde la vieillesse, sans retenue, sans pathos ni misérabilisme, sur un rythme effréné.
« Adriana ne voulait pas dire sœurs de sang, elle n’aimait pas du tout les relations sanguines, les relations sanguines ne veulent rien dire, Ioura, ne l’oublie pas, une relation sanguine, c’est uniquement un devoir et un fardeau familial, il n’y a rien de lumineux, elle est toujours la même et sans fin… »
Fiche #431
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Marie Vrinat
- Vodolazkine - Dimova