« Toute la vérité, on n’en sait rien, on peut seulement en donner des petits bouts, des bribes. Pas toute. Elle va donc mettre des souvenirs vrais sur les faux jusqu’à ce que les faux en crèvent ! Mais les vrais sont-ils vraiment vrais ? Et les faux sont-ils vraiment tout à fait falsifiés ? Qui peut dire ce qu’on est, juste avec sa mémoire, ce serait trop facile. »
Régine Detambel

Les comptes-rendus-avis de lecture de la librairie Vaux Livres

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Robert Laffont

Alia Trabucco ZERÁN

Propre
Robert Laffont

20 | 272 pages | 14-08-2024 | 20.9€

La fillette meurt, ça finit comme ça et... ça commence comme ça. On pense à « Aujourd’hui maman est morte » dans L’étranger complété par la citation de La Chute de Camus, en exergue : «C’est à qui nettoiera l’autre». C’est Estela, l’employée de maison, qui raconte. Embauchée lorsque la patronne est enceinte, elle vit pendant sept ans au domicile de ses patrons, jusqu’à la mort de la fillette. Elle envoie son salaire à sa mère. Une mère omniprésente dans les pensées d’Estela, sa référence. Estela a pour seule compagnie ses souvenirs d’enfance et parfois, celle de la chienne Yany. La maison est un huis clos étouffant. Aux informations, on n’entend que des mauvaises nouvelles. Les parents sont absents ou occupés, exigeants. Julia, dès sa naissance, est étrange : à ses 3 ans, elle a l’air d’en avoir 80. Taciturne et solitaire, parfois cruelle, elle ne mange rien de consistant. Les petits événements du quotidien, les comportements de l’enfant et des parents, les odeurs, l’atmosphère, nous écœurent, jusqu’au malaise. Dans le monologue perturbant d’Estela, tout se mélange et se confond. D’ailleurs, à qui demande-t-elle «Notez-le» ou «Rayez ça, s’il vous plaît» ? À qui parle-t-elle au juste ? Le doute s’insinue : que penser des ongles rongés au sang, des blessures, des brûlures, des «accidents domestiques», du figuier mort ? La mère d’Estela dit que la mort doit frapper trois fois...
Christine J.

«C’est une blague, pas d’inquiétude. Une de ces blagues qui servent à dire la vérité.»

«J’ai toujours su que c’était une mauvaise idée, il n’y avait aucune raison que cette histoire finisse bien.»

Fiche #3234
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Anne Plantagenet


Clémence BOULOUQUE

Le sentiment des crépuscules
Robert Laffont

19 | 175 pages | 02-08-2024 | 19€

en stock

Londres, 1938. Déjà l’exil pour certains. Zweig, Dali et Freud se retrouvent accompagnés de Gala, l’épouse de Dali, et de son agent. Anna la fille de Freud les accueille. Ces personnages illustres dialoguent sur les derniers évènements avec Hitler en arrière plan, de Vienne, de leurs départs. Chacun arrive avec son caractère, son passé, Dali pérorant parfois, souhaitant avant tout présenter une toile particulière à Freud. Réflexions profondes, et même parfois loufoques, Clémence Boulouque rend parfaitement plausible ces dialogues, certains restant cruellement d’actualité.

« L’humour allemand, c’est comme l’humour juif mais sans l’humour. »

« ... c’est en ayant conscience de notre bave que nous pouvons glisser dans le monde sans trop nous faire mal. »

Ecouter la lecture de la première page de "Le sentiment des crépuscules"

Fiche #3215
Thème(s) : Littérature française


Wilfried N'SONDÉ

La reine aux yeux de lune
Robert Laffont

18 | 235 pages | 29-07-2023 | 20€

Un dimanche à l’automne de l’an 1685, le royaume du Kongo alors sous occupation portugaise voit une triple naissance : Kimpa Vita et/ou Dona Béatrice aux yeux de lune, sa sœur jumelle morte née et une utopie. Sa naissance est le début de ses épreuves. Kimpa Vita guidée par son accoucheuse Appolonia Mafuta saura rapidement qu’elle est singulière, un destin particulier, des capacités extraordinaires, un lien particulier avec l’au-delà et les esprits, une intelligence et une témérité hors pair. Un passage chez les Portugais qui espère la former pour évangéliser ses compatriotes et Kimpa Vita détecte les mensonges, les incohérences, l’hypocrisie de leur religion et ne peut se taire. Elle devient rapidement un espoir pour son peuple : elle sera la reine désignée du royaume, un royaume réunifié avec une reine dévouée, désintéressée, attentive au bonheur de son peuple, bien loin de ses prédécesseurs plutôt préoccupés par leur enrichissement et l’extension de leur royaume. Kimpa Vita se glisse parfaitement dans le rôle. Mais évidemment, une telle ambition suscite doute, haine, jalousie et peur et le destin de Kimpa Vita risque d’en pâtir... Un réel plaisir de retrouver ce nouveau personnage historique, une femme mystique qui ne pourra résister à la folie des hommes, au cœur d’un conte mené tambour battant par Wilfried N’Sondé.

Ecouter la lecture de la première page de "La reine aux yeux de lune"

Fiche #3053
Thème(s) : Littérature française

Les titres de Wilfried N'Sondé lus par Vaux Livres


Jean BERTHIER

1144 livres
Robert Laffont

17 | 167 pages | 02-06-2019 | 12€

Jean est bibliothécaire, amoureux des livres, il leur est totalement consacré. Il a une fille et des parents adoptifs qu’il aime. Jusqu’au jour où il reçoit une lettre d’un notaire lui annonçant que sa mère biologique lui lègue 1144 livres. Il pense d’abord refuser, puis se rend sur place et « Une fin d’après-midi, trente-huit cartons contenant mille cent quarante-trois livres entrèrent dans ma maison. ». Que de livres ! Par lequel commencer ? Trier ? Allait-il rencontrer sa mère avec ces livres ? Les titres sont nombreux, variés, donc difficile d’entrevoir la femme qu’elle était, la lectrice éventuellement. Alors naturellement, même si Jean affirme et argumente que ses parents sont ses parents adoptifs, il y a un « mais »… et ses livres vont ouvrir une réflexion et un questionnement sur ses origines, origine et racine deux mots imposés et radotés à l’envi par le monde médiatique. Au travers de ce questionnement du lien à ses origines, l’auteur rend un réel vibrant et émouvant hommage à la lecture, à l’acte exclusif de lire, à la littérature et à la joie de lire.

Premier roman

Ecouter la lecture de la première page de "1144 livres"

Fiche #2349
Thème(s) : Littérature française


Ken FOLLETT

La belle et l'oiseau
Robert Laffont

16 | 80 pages | 11-05-2019 | 8.9€

Et bien, c'est possible, Ken Follett peut aussi publier des textes courts ! La belle et l'oiseau est un joli conte à destination des petits et grands qui relate le mariage forcé entre la très jeune Katerina et le sultan. Il a quatre-vingt-dix-neuf femmes et aucun homme ne doit poser son regard sur elles. Alors quand Katerina croise subrepticement et par accident le regard d'un jeune musicien et tombe immédiatement amoureuse, le danger est immédiat et seule la magie pourra sortir les jeunes amoureux des griffes du sultan jaloux !

Fiche #2334
Thème(s) : Jeunesse
Traduction : Fabien Le Roy


Olivier MARTINELLI

Mes nuits apaches
Robert Laffont

15 | 196 pages | 04-02-2019 | 20€

Jonas, le narrateur, est équipé d’un prénom bien « moisi » et ressemble fortement à l’auteur. Il se retrouve rapidement seul, son père et sa grand-mère disparaissant rapidement, avec sa mère restant un peu à l’écart préférant s’occuper de sa déprime perpétuelle. Mais Jonas rencontre très jeune un ami, le sauveur, celui qui fait attention à vous, toujours présent, qui vous aide à grandir, à vous construire. Cet ami, c’est le rock ! On suit donc le chemin initiatique d’un ado assez perdu et seul mais néanmoins entouré de ses idoles et de la musique. Ils sauront lui procurer l’émotion qui permet à chacun de se sentir vivant et lui permettront également de tomber dans la littérature et de trouver ainsi la seconde béquille assurant son équilibre. Un portrait vivant, vif et attachant d’un ado sauvé par le rock (quelle playlist !). A noter les belles illustrations (toujours bien intégrées dans le texte) de Topolino.

Ecouter la lecture de la première page de "Mes nuits apaches"

Fiche #2284
Thème(s) : Littérature française

Les titres de Olivier Martinelli lus par Vaux Livres


Anne ICART

Ce que je peux te dire d'elles
Robert Laffont

14 | 320 pages | 25-03-2013 | 19€

Violette a accouché d’un petit garçon, rupture dans une lignée de femmes. Tribu de femmes, sœurs, mères, les hommes sont partis, ont disparu ou n’ont su ou pu partager leurs existences. Quatre générations de femmes volontaires et solidaires, parcours de fillettes à femmes, entre gaîté et tristesse, sourires et larmes, vies contrastées et mouvementées sur lesquelles les liens maternels peuvent aussi bien peser qu’animer. Femmes qui prendront leurs destins en main, participeront et profiteront de l’émancipation des années 70 mais souhaiteront toujours rester ensemble, conserver un lien puissant et indéfectible. Anne Icart explore avec tendresse et justesse les sentiments contrastés et la psychologie au cœur de cette saga familiale féminine.

Premier roman

Ecouter la lecture de la première page de "Ce que je peux te dire d'elles"

Fiche #1272
Thème(s) : Littérature française

Les titres de Anne Icart lus par Vaux Livres


Jean-Guy SOUMY

Le Silence
Robert Laffont

13 | 228 pages | 28-01-2013 | 18€

Alexandre Leroy est un mathématicien reconnu internationalement. Il vit en Californie avec sa femme, Jessica, professeur de littérature, spécialiste du poète Armand Robin. Ils ont eu deux fils, le premier a suivi les traces de son père dans les mathématiques alors que le second est autiste : une famille qui s’effondre lorsque Alexandre se suicide apparemment sans raison. Jessica au cours des rangements découvre un autre homme, une autre identité, une autre vie. Elle croyait le connaître, elle découvre le silence et le mensonge, pourquoi a-t-il caché son histoire, jusqu’où est-il allé dans le mensonge, pour quelles raisons ? « Fallait-il que tu manques de confiance en moi pour me cacher ce passé ? » Pourquoi ce silence et ces non-dits ? Pourquoi n’a-t-elle rien vu ? Peut-on devenir autre, rayer son identité, cacher ses douleurs à tous ? Colère, stupeur, fureur, découragement, mais aussi peur et incompréhension, les sentiments les plus divers traversent Jessica, la bousculent. Mais la volonté de savoir, tout, absolument tout, demeure : « Ma colère de femme bafouée se dilue. Elle coule à mes pieds comme une flaque de sang noir. Je me vide. Demeure la peur d’apprendre autre chose. ». Le lecteur suit, avec impatience et beaucoup d’émotion, la progression de cette enquête intime qui aborde avec justesse moult thèmes, le silence et ses dégâts, les rapports de couple et le rapport à l’autre, l’histoire, l’identité… Un roman captivant.

« Il a beau être mathématicien, l’identité d’un homme, c’est autre chose que des fractions. Que ne lui as-tu appris qu’être ne se divisait pas ! »

« Taire, toujours taire, c’est se mutiler. »

Ecouter la lecture de la première page de "Le Silence"

Fiche #1228
Thème(s) : Littérature française


Sophie FONTANEL

L'envie
Robert Laffont

12 | 162 pages | 09-09-2011 | 17.5€

Le récit suit sur une période de temps inconnue les réflexions, les visions de la narratrice face à la vie, face à sa solitude, à sa différence. Nos sociétés apprécient peu les différences : « A bien y regarder, ils voulaient que je sois comme eux. ». Une femme seule, sans homme et sans femme à ses côtés, délaissant toute relation sexuelle. Solitude féminine. Abstinence volontaire, libre ou contrainte ? Les regards et questions s’affûtent. On ne connaîtra finalement que peu de choses de son histoire, de son passé, une phrase au passage laisse supposer des débuts amoureux éprouvants mais le sujet n’est pas dans l’explication. Les faits, les regards, les questions, la différence, la solitude, l’attente, l’incompréhension, être femme malgré tout et surtout sa vision des hommes ou plutôt de l’Homme, mais l’Homme existe-t-il ?

« Dès qu’on se rencontre soi-même, les autres cherchent qui ça peut bien être. »

Fiche #1022
Thème(s) : Littérature française


Carlos RUIZ ZAFON

Marina
Robert Laffont

11 | 334 pages | 30-01-2011 | 19.5€

Oscar Drai devenu adulte revient sur une aventure qui le marqua à jamais. Alors interne dans un pensionnat, étudiant solitaire, il parcourait Barcelone sans but. Au détour d’un jardin d’une belle demeure, il rencontra Marina et son père German, deux personnages qui vivaient isolés, se soutenant l’un et l’autre. Marina impressionne immédiatement Oscar par sa beauté, son esprit, son intelligence. Ils sont en train d’apprendre à se connaître lorsqu’ils croisent une étrange femme dans un cimetière visitant une tombe anonyme marquée d’un papillon noir. Vision mystérieuse ! Il est impossible d’en révéler plus tant l’intrigue réside principalement en la poursuite de ce papillon noir. Carlos Ruis Zafon nous offre une enquête intemporelle au plus profond de Barcelone éclairée de superbes portraits, une intrigue riche, aussi bien attendrissante, mystérieuse, fantastique, angoissante et romantique que tragique. Il envoûte le lecteur en oscillant en permanence avec brio entre les sentiments simples et humains et un monde extraordinaire et fantastique, entre le réel et l'irréel.
Pour adultes et adolescents.

"Nous ne nous souvenons que de ce qui n'est jamais arrivé..."

Fiche #888
Thème(s) : Jeunesse Littérature étrangère
Traduction : François Maspero


Christian LABORDE

Le soleil m'a oublié
Robert Laffont

10 | 116 pages | 03-10-2010 | 16.5€

Le bien nommé Marcus est un jeune gars de banlieue. Viré de son lycée, il rejoint son oncle Rudy la seule personne qu'il vénère et qui le comprend, un vieil anar toujours en lutte contre gouvernements et patrons. A sa mort, Marcus hérite d'un appartement de l'autre côté de la frontière : "quelle frontière ? Le périph', c'est quoi pour vous ? ... Près du port de marchandises, c'est là qu'on nous tolère ; là où les gens crèvent parce que les entreprises ferment les unes après les autres.". Pour survivre, Marcus commet quelques larcins, quelques visites de villas et renoue avec sa passion, la boxe. Au hasard d'une visite, il récupère le dernier roman du propriétaire "Au baiser de la jeune veuve". Ce tendre roman d'amour le rapproche mentalement de Roxane la femme de Vico, son patron. Le petit dur qui n'était jusque là pas intéressé par les femmes a enfin trouvé un soleil qui illumine sa sombre existence. Et l'on retrouve un Marcus inattendu : amoureux gauche, sensible, pudique et délicat, qui gagnera le coeur de la belle Roxane ! Mais Vico ne le voit pas d'un bon oeil et le lourd destin de Marcus le rattrapera rapidement mais Marcus demeure un homme d'honneur et Roxane son étoile et jamais, il n'accordera à quiconque le droit de "salir son visage et de baver sur son amour". Un bon mec finalement que Marcus, triste seulement que "le soleil l'ait oublié".

Fiche #838
Thème(s) : Littérature française


Armel JOB

Tu ne jugeras point
Robert Laffont

9 | 285 pages | 24-08-2009 | 19.5€

Lorsque Denise Desantis part avec ses deux fils pour acheter des coussins au magasin l’Etoile, elle ne se doute pas que le malheur l’attend au bout du village. Le petit David est dans la poussette et Antoine court devant. Lorsqu’elle arrive devant le magasin, elle pense n’en avoir que pour quelques minutes, elle abandonne sans peur la poussette avec le petit David devant le magasin. A sa sortie, l’horreur se lit sur son visage, la poussette est vide et David a disparu. Panique. Course en tous sens puis appel aux autorités. Le juge Conrad réputé pour son humanité prend en charge l’enquête épaulé par deux policiers. Harzee est un flic consciencieux, au flair sûr alors que Veruik semble quelque peu en retrait. Les trois hommes avancent prudemment, chacun avec ses convictions et cherchant avant tout à éviter l’erreur judiciaire et à ménager la famille durement éprouvée mais l’art de juger demeure toujours périlleux même dans un pays toujours hanté par l’affaire Dutroux. Un roman qui se lit comme un polar et qui, mine de rien, offre une réflexion sur la justice.

Fiche #638
Thème(s) : Littérature étrangère


Anne ICART

Les lits en diagonale
Robert Laffont

8 | 156 pages | 09-07-2009 | 15.5€

Philippe et Anne sont frère et sœur. Anne est la narratrice et s’adresse principalement à Philippe mais surtout, elle fut, elle est, elle sera d’abord et toujours la sœur de Philippe, elle, la petite fille « normale » et lui, le petit garçon « pas comme les autres ». Philippe est l’aîné et Anne devra l’aider, apprendre à le connaître et à l’accepter, et ne jamais l’abandonner. Ils apprendront à faire face, et ne feront plus qu’un, face aux autres. L’enfance d’Anne ne sera donc jamais l’enfance d’une petite fille classique, petite fille devenue responsable si tôt, le poids de son frère est là, pesant comme le poids de ses responsabilités, les relations familiales et extra-familiales s’en trouvent biaisées à jamais. « Les lits en diagonale » est un texte touchant, prenant, bouleversant et la prose faite de phrases courtes et percutantes renforce l’émotion ressentie.

« J’ai compris qu’on pouvait aimer et haïr à la fois. Et le dire. Regretter, en vouloir, mais admirer. Et le dire. Qu’être la sœur d’un handicapé, ce n’est pas plus facile que d’en être la mère ou le père. Et le dire. Que c’est différent. Qu’on s’en prend aussi pour toute la vie. De sa naissance à sa mort. Qu’on passe par tous les états. Mais que l’éventail de sentiments, du pire au meilleur, qu’offre cette fraternité bancale est un véritable don. Et le dire. Je te le dis. »

Fiche #602
Thème(s) : Littérature française

Les titres de Anne Icart lus par Vaux Livres


Jean DUFAUX

Béatrice TILLIER

Le bois des vierges
Robert Laffont

7 | 54 pages | 15-02-2009 | 14.15€

Une plongée en BD dans le monde fantastique des contes. Les humains, les bêtes de haute taille et de basse taille tentent de cohabiter mais les conflits sont permanents, violents et épuisants. Pour tenter de les endiguer, un mariage est prévue entre la belle et la bête mais il ne se déroulera pas comme prévu et le sang jaillira... et le conflit n'en sera que renforcé ! Un excellent scénario avec des thèmes multiples à plusieurs niveaux et un graphisme à la hauteur de ce scénario. Vivement le tome 2 !

Fiche #515
Thème(s) : Adulte Bandes dessinées

Les titres de Jean Dufaux lus par Vaux Livres


Mariolina VENEZIA

J'ai vécu mille ans
Robert Laffont

6 | 302 pages | 22-12-2008 | 20.5€

Mariolina Venezia pour son premier roman nous propose une magistrale fresque familiale centrée sur les existences des femmes. Les Falcone de 1861 à 1989 accompagnent l’histoire de l’Italie dans une province reculée du sud. Le lecteur se retrouve vite immergé dans la vie des femmes et sa dureté, ses joies, ses peines. Les rires succèdent aux larmes, dans la vie et dans le texte. Ces personnages simples luttent pour leur vie, leur survie, s’engagent. L’histoire les façonne même s’ils sauront prendre en main leur destin entre les croyances et les engagements politiques.

Premier roman

Fiche #492
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Nathalie Bauer


Pierre MÉROT

Arkansas
Robert Laffont

5 | 353 pages | 21-08-2008 | 20.5€

Traum un écrivain que le public n’a pas su ou pu rencontrer se confie à Baragouin qui est à la recherche de révélations à propos de Kurtz écrivain célèbre à l’œuvre reconnu. Kurtz et Traum se sont croisés et Traum a permis à Kurtz de se révéler à lui-même. Kurtz, l’homme et l’écrivain, a « grandi ». Son œuvre annonce une destinée malheureuse à notre civilisation, et rejaillit sur son psychisme. Dans une dernière Utopie, il part fonder une sorte de secte sulfureuse aux mœurs libérés en Espagne. Ce genre d’aventure finit mal en général ! Un texte lourd et inventif sur un monde déglingué en manque et en quête d’amour.

Fiche #433
Thème(s) : Littérature française


Blanche DE RICHEMONT

Pourquoi pas le silence
Robert Laffont

4 | 123 pages | 18-07-2008 | 14.2€

Court récit de 120 pages pour crier le mal-être, le mal de vivre d’un ado de quinze ans. Cri de désespoir d’un ado (le narrateur) qui n’a pas le goût du bonheur et ne peut se résoudre à vivre. Sans estime pour lui-même, son entourage lui semble a contrario brillant, heureux, accompli. Depuis tout petit, il estime que le bonheur ne le concerne pas. Un père commandant de marine, toujours en action, qui sauve des vies, une mère cavalière, une sœur acrobate (« elle fait rentrer le bonheur dans sa peau »). Cette famille vit douloureusement son abandon, tentera de l’aider jusqu’à l’issue finale (« Qu’est-ce que tu as encore trouvé pour te faire du mal ? »). Il tente bien avec son ami d’être comme les autres, d’agir comme les autres, d’être amoureux comme les autres, mais ce n’est qu’une façade. Il se connaît bien et s’auto-évalue sans concession et seule la mort lui rendra sa liberté. Il traversera donc la vie comme un éclair, mais un éclair triste. Cette fulgurance est accrue par le rythme du texte, les phrases courtes et le rythme vif. Un émouvant morceau de braise.

Premier roman

Fiche #419
Thème(s) : Littérature française


Jean-Philippe BLONDEL

This is not a love song
Robert Laffont

3 | 212 pages | 24-09-2007 | 18.5€

Jeune, Vincent a une vie hors norme partagée avec son ami et colocataire Etienne jusqu’au jour où il rencontre Susan (« Il m’a fallu Susan pour m’arracher à Etienne et à la lose »). Il la suit en Angleterre, se marie avec cette fille de la bourgeoisie britannique, fonde une famille et réussira professionnellement. Egoïsme, arrogance, désir de réussite occupent son existence. Il oublie son passé, le rejette et l’exècre. Le mépris pour sa famille, ses parents, son frère, la France perle à chaque phrase. Mais sa femme décide de partir avec leurs enfants une semaine chez ses parents et lui propose de retourner en France revoir les siens. Vincent qui souhaitait oublier son passé et sa jeunesse se retrouve confronté à tous ses démons. Il renoue avec « …des parents transparents, une belle-sœur hostile, un frère saint, cocu et stérile… » qui vont pourtant réussir en sept jours à faire vaciller ses certitudes même si les familles préfèrent souvent le silence et occultent les conflits qui couvent. Il apprend par sa belle-sœur que son ancien ami Etienne devenu SDF est mort seul le long d’une voie de chemin de fer. Après le départ de Vincent, son frère et sa belle-sœur l’ont hébergé et se sentent encore responsables et coupables de cette disparition. Sa belle-sœur lui assènera la réalité sans fioriture et dans leurs rencontres, chacun cherchera un moyen de survie face à cette responsabilité. Une écriture directe, ciselée et rythmée, un ton amer et dur. Un livre parfois dérangeant et âpre sur notre passé et nos origines, nos espoirs, notre famille, nos responsabilités et culpabilités.

« Est-ce qu’on reste responsable des gens avec lesquels on a vécu, une fois que notre histoire commune s’est terminée ? Est-ce qu’on se doit d’accompagner ceux qui nous ont accompagnés, doucement, jusqu’à la porte de sortie de notre existence pour que leurs fantômes ne viennent plus jamais s’interposer ? »

Fiche #307
Thème(s) : Littérature française

Les titres de Jean-Philippe Blondel lus par Vaux Livres


Denis GUEDJ

Villa des hommes
Robert Laffont

2 | 307 pages | 14-09-2007 | 20.5€

Deux hommes aux parcours totalement différents se retrouvent dans un hôpital psychiatrique en Allemagne en 1917. Hans Singer (inspiré de Georg Cantor père des mathématiques modernes et de la théorie des ensembles) est un vieux mathématicien de renom sujet à des crises de folie. Il en est à son neuvième séjour. Matthias Dufour jeune soldat français, mort d’être encore en vie, ancien conducteur de locomotive, libertaire en perdition se sentant en contradiction avec ses convictions et dont les espérances en l’humanité se sont écroulées, ne sait pas trop comment il s’est retrouvé dans cet endroit. Ils vont devoir partager ce petit espace qu’est leur chambre. Après s’être ignorés, nous allons assister à l’établissement d’une relation étroite entre les deux hommes. Le mathématicien va peu à peu apprivoiser le jeune français par de longues discussions abordant tous les sujets, chacun dévoilant progressivement son vécu, ses ambitions personnelles et collectives. Etrangers l’un à l’autre, ils vont devenir d’une intimité extrême. Evidemment dans ces dialogues, les mathématiques reviennent de manière récurrente à la fois sur le fond (« Pour les mathématiques, le monde est constitué d’un seul et unique pays. Les frontières sont contraires à sa nature ») mais aussi par le vocabulaire employé. Ces deux hommes rebelles à leur façon ont deux existences à la fois opposées et parallèles : l’un s’est mis en marge du monde des mathématiques par ses théories qui les remettaient en cause et que ses collègues repoussaient et l’autre s’est attaqué aux fondements de la société : deux infinis qui se rejoignent dans un ping-pong où chaque problème mathématique trouve son équivalent dans l’humanité... L’un comme l’autre seront donc déclarés comme fous (« Pourquoi faut-il que nous soyons fous ? Vous croyez qu’il y a une réponse ? »)... La société n’apprécie pas les individualités qui la bousculent… Un joli texte sur la folie, contre la guerre et pour l’humanité : « Si l’on ne croit pas que les hommes seront un jour égaux, si l’on ne croit pas qu’ils seront un jour heureux, il n’y a qu’à se foutre en l’air ».

« Satisfait, votre ami ! Et de tout ! De ce qu’il avait, de ce qu’il n’avait pas, de ce qu’il était, de ce qu’il n’était pas, de son poste, de sa maison, de sa sœur, de son frère ! Si les hommes étaient tous comme lui, rien n’aurait bougé, jamais, depuis la nuit des temps. Il y a pour chaque homme un devoir d’insatisfaction, Herr Singer. On se doit d’être insatisfait. Insatisfait de l’état du monde, insatisfait de la pauvreté, de la famine, de l’oppression, de l’exploitation, de l’injustice, insatisfait de l’abandon des enfants. Insatisfait de l’état du monde, non parce que l’on le hait, mais parce qu’on l’aime. Et d’autant plus insatisfait qu’on l’aime. Oui, le transformer et l’aimer, le transformer parce qu’on l’aime. Bien sûr, cela empêche de se poser, de se reposer. »

« Monsieur Singer, je ne connais rien de plus beau que la révolte. C’est là qu’il y a le plus d’humanité, de tendresse, une tendresse immense et vivante. Je souhaite à chacun de vivre au moins une fois dans sa vie un moment de révolte, et de s’en souvenir, c’est de la bonne eau. Se révolter contre l’oppression, on ne le fait pas par devoir, on le fait par conviction, par passion. »

Fiche #303
Thème(s) : Littérature française


Jean DUFAUX

Paolo SERPIERI

Les enfers - Les trois clés
Robert Laffont

1 | 64 pages | 08-09-2007 | 15.15€

L’histoire débute dans un palais vénitien, le palais Asanti en mi-ruine sous une lumière sombre. Saria est au chevet de son père en train de mourir. Avant de s’effacer, il lui confie un coffret contenant trois clés qui, utilisées sur la Porte de l’Ange, donnent accès, l’une au paradis, l’autre aux enfers et la troisième au néant. Mais évidemment, ces clés sont très convoitées tout comme la porte de l’Ange ! Aussitôt partie avec Orlando un domestique dévoué à son père, le palais est visité par quelques personnages dangereux à la recherche du coffret. Quelques années plus tard, le doge de Venise est toujours à la recherche de ce coffret pour accroître encore son pouvoir sur la ville. Une première BD chez cet éditeur qui mérite le détour !

Fiche #299
Thème(s) : Adulte Bandes dessinées

Les titres de Jean Dufaux lus par Vaux Livres





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