« Nous sommes tous esclaves des mots. »
Raphaël Jerusalmy

Les comptes-rendus-avis de lecture de la librairie Vaux Livres

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Romans traduits par Christine Raguet

Richard WAGAMESE

Starlight
Zoe

2 | 269 pages | 27-10-2019 | 21€

Franklin Starlight vit en total symbiose avec la nature et la faune sauvages. Quand il ne s’occupe pas de sa ferme, il part en solitaire au cœur de cette nature où le calme est la règle (« C’est le calme qui est normal. Les animaux le savent. Ils ne l’ont jamais perdu comme nous. Ils vivent au milieu du calme. Ils le portent sur eux. »). Il observe et photographie la faune avec respect et amour représentant ainsi ce qu’il ressent. Mais sa vie de taiseux est bouleversée quand il accepte d’héberger Emmy et sa fillette Winnie. Emmy n’a connu que la violence des hommes et a fui celle de Cadotte son compagnon. Franklin avec patience et attention est prêt à les aider à s’apaiser, à retrouver calme et confiance et sa meilleure alliée sera la nature. Mais Cadotte n’a pas digéré cette fuite et est prêt à parcourir beaucoup de chemin pour assouvir son désir de vengeance. Dernier opus (inachevé, le lecteur choisira donc sa fin apaisée ou non ce qui n’en entache en rien la lecture de ce superbe texte) de Richard Wagamese (appartenant à la nation des Ojibwés) qui nous plonge dans une nature sauvage irrésistible grâce à de superbes descriptions et place le lecteur émerveillé au cœur de chaque scène. Sublime !

« ‘‘Progrès’’ c’est rien d’autre qu’un mot de paresseux pour ‘‘facile’’. »

Ecouter la lecture de la première page de "Starlight"

Fiche #2427
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Christine Raguet


David CHARIANDY

Soucougnant
Zoé

1 | 236 pages | 13-04-2012 | 19.3€

« Que fait-on avec une personne qui, un beau jour, déverse le contenu de son esprit dans le ciel ? ». Le plus jeune fils revient chez sa mère. Très jeune, elle eut des comportements singuliers, oubliant les mots, les choses, réactions de plus en plus étranges provoquées par une sénilité précoce, « maman s’est mise à oublier de façon plus créative ». Ses deux fils la quittent mais le plus jeune ne pourra l’oublier, la laisser seule plus longtemps que deux ans. Il revient pour l’aider, et devient sa mémoire. Il revient sur l’histoire terrible de cette femme intimement liée à l’histoire de la Caraïbe. Une île qu’elle aime mais qui éprouvera fortement cet amour : l’installation des soldats dans l’île, la prostitution, l’exil au Canada et le racisme… Un passé aussi éprouvant que le présent affecté par cette maladie destructrice provoquant une déchéance physique et psychique de tous les instants qu’il apprend à gérer et supporter, les moments de répit étant rares d’autant plus que les attaques de la terrible Soucougnant se répètent. Une langue lumineuse au service d’une chronique bouleversante d’un fils dévoué et aimant au cœur d’une lente érosion.

Premier roman

« Au cours de nos vies, nous luttons pour oublier. Et c’est ridicule de croire que l’oubli est une chose absolument mauvaise. La mémoire est une meurtrissure encore sensible. L’histoire est un entassement rouillé de lames et de menottes. Et oublier peut parfois être la chose la plus créative et vitale que l’on puisse jamais espérer accomplir. Le problème se pose quand on commence à y exceller.

Ecouter la lecture de la première page de "Soucougnant"

Fiche #1100
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Christine Raguet