« Parfois, la vie est une vieille mamie qui ressert une louche de problèmes alors qu’on en a déjà trop mangé. »
Marie Colot
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Zya, seize ans en 1900, avait une idole : son frère. Alors quand celui-ci est assassiné, il le vengera et tuera l’assassin de son frère puis sera condamné à perpétuité. Sans émotion ni regret. Il a été éduqué, dressé, avec au premier plan, l’honneur et le clan. Des règles de vie strictes, sans émotions (« Un homme ne pleure pas. »), sans sentiments (« Les sentiments lui apparaissaient comme une maladie, les oublier lui semblaient une guérison. »). L’honneur du clan passe avant la vie alors tuer n’est pas un problème, un obstacle : « Etre un homme déterminerait toute son existence. Trois ans plus tard, l’expression fut complétée : Un homme d’honneur… ». Cela passera aussi par un mépris de la vie et des hommes en général. Condamné à perpétuité, il devient une sorte de légende, de caïd dans la prison et à l’extérieur. Son regard dur, froid, féroce renforce son personnage. Il découvre en prison le jeu avec les dés : le hasard et le doute, ne pas les redouter mais les affronter, quitte à mourir, jouer sa vie pour l’honneur. Son clan le fait sortir de prison et exiler en Egypte où il rencontre pour la première fois peut-être une forme d’humanité apaisée : Nora, une jeune femme juive, avec qui il noue un lien particulier, fait de silence, de complicité malgré leurs différences, de douceur et de sérénité, loin de toute violence. Mais Nora repart vers Paris et lui rejoint Istanbul retrouvant son frère qui n’avait pas choisi de venger leur frère… Il rencontre une femme veuve et riche fascinée par son meurtre et son regard. Le luxe, l’argent l’émerveillent. Mais à nouveau, la mort le rattrape puisqu’on lui propose un contrat pour tuer le Vizir, point final d’une existence où « Il apprit à mourir en vivant. » Un roman éprouvant (mais certainement pour une part au cœur d’une problématique qui ébranle nos sociétés) où les sentiments et la vie s’effacent devant l’honneur, le clan et la mort.
Ecouter la lecture de la première page de "Les dés"Fiche #3105
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction :
Julien Lapeyre de Cabanes