« … j’ai pris conscience que le temps qui passe, c’est le temps qu’il reste. »
Olivier Dorchamps

Les comptes-rendus-avis de lecture de la librairie Vaux Livres

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Alia Trabucco Zerán - Propre

Alia Trabucco ZERÁN

Propre
Robert Laffont

272 pages | 14-08-2024 | 20.9€

La fillette meurt, ça finit comme ça et... ça commence comme ça. On pense à « Aujourd’hui maman est morte » dans L’étranger complété par la citation de La Chute de Camus, en exergue : «C’est à qui nettoiera l’autre». C’est Estela, l’employée de maison, qui raconte. Embauchée lorsque la patronne est enceinte, elle vit pendant sept ans au domicile de ses patrons, jusqu’à la mort de la fillette. Elle envoie son salaire à sa mère. Une mère omniprésente dans les pensées d’Estela, sa référence. Estela a pour seule compagnie ses souvenirs d’enfance et parfois, celle de la chienne Yany. La maison est un huis clos étouffant. Aux informations, on n’entend que des mauvaises nouvelles. Les parents sont absents ou occupés, exigeants. Julia, dès sa naissance, est étrange : à ses 3 ans, elle a l’air d’en avoir 80. Taciturne et solitaire, parfois cruelle, elle ne mange rien de consistant. Les petits événements du quotidien, les comportements de l’enfant et des parents, les odeurs, l’atmosphère, nous écœurent, jusqu’au malaise. Dans le monologue perturbant d’Estela, tout se mélange et se confond. D’ailleurs, à qui demande-t-elle «Notez-le» ou «Rayez ça, s’il vous plaît» ? À qui parle-t-elle au juste ? Le doute s’insinue : que penser des ongles rongés au sang, des blessures, des brûlures, des «accidents domestiques», du figuier mort ? La mère d’Estela dit que la mort doit frapper trois fois...
Christine J.

«C’est une blague, pas d’inquiétude. Une de ces blagues qui servent à dire la vérité.»

«J’ai toujours su que c’était une mauvaise idée, il n’y avait aucune raison que cette histoire finisse bien.»

Fiche #3234
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Anne Plantagenet


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