« La paresse est ni plus ni moins qu’une philosophie. »
Lydie Salvayre

Les comptes-rendus-avis de lecture de la librairie Vaux Livres

96573453

Vous appréciez nos comptes-rendus, vous souhaitez nous soutenir mais vous n'avez pas la chance d'habiter aux alentours de Vaux-le-Pénil, tout n'est pas perdu ! Vous pouvez commander l'ouvrage de votre choix sur le site LesLibraires et choisir Vaux Livres comme librairie indépendante. Nous nous ferons un plaisir de vous livrer au plus vite. Nous comptons sur vous.

Année 2008-2009



Alice BRIÈRE-HAQUET

Lydie SABOURIN

L'épouvantail
Points de suspension

186 | 26-06-2009 | 12€

en stock

Un superbe texte poétique qui décrit la vie d'un épouvantail, de sa naissance à sa mort (mais un épouvantail meurt-il vraiment ?) après avoir vécu les saisons d'une année. Une vie à observer, passif, jusqu'au jour où l'épouvantail pourra participer plus activement à la vie qui l'entoure...

Fiche #594
Thème(s) : Jeunesse

Les titres de Alice Brière-Haquet lus par Vaux Livres


Alain SERRES

Silvia BONANNI

Quand nous aurons mangé la planète
Rue du Monde

185 | 26-06-2009 | 16.5€

Un bel album pour replacer la terre et ses ressources au centre des préoccupations des petits et des grands. Par petites touches sensibles et avec une touche finale pleine d'espoir.

Fiche #595
Thème(s) : Jeunesse

Les titres de Alain Serres lus par Vaux Livres


Brigitte BÈGUE

Anne-Marie THOMAZEAU

Le grand livre pour sauver la planète
Rue du Monde

184 | 125 pages | 26-06-2009 | 22.9€

Un documentaire très complet qui fait le tour de la question : la survie de la planète et de ses occupants ! Tout y est, état des lieux, anecdotes, histoire, solutions déjà mises en oeuvre, propositions pour l'avenir, air, océans, faune, flore... Un bel ouvrage pour (ré)ouvrir le débat.

Fiche #596
Thème(s) : Jeunesse


Franck PAVLOFF

Oubliez-moi
La Mauvaise Graine

183 | 14 pages | 25-06-2009 | 7€

Frank Pavloff revient à une forme courte de texte, forme dans laquelle il excelle, « Matin brun » nous a tous impressionné par la justesse du propos et de la forme et « Oubliez-moi » est du même acabit. Frank Pavloff continue de s’interroger sur la mémoire, sur l’histoire, sur les hommes. Apprend-on de l’histoire ? L’histoire ne suit-elle pas un cycle, éternel recommencement ? Ici, la mémoire est incarnée par les fameuses commémorations, nombreuses, multiples, constantes, des plus futiles ou plus marquantes. Célébrations du passé, de l’histoire, des hommes… célébrations mais avec quel but ? Frank Pavloff avec sa vision toujours quelque peu obscurcie de l’humanité nous livre avec efficacité son avis sur cette « commémorite » aigüe… Encore un beau texte pour rester éveillé !

Fiche #592
Thème(s) : Littérature française

Les titres de Franck Pavloff lus par Vaux Livres


Ibtisam BARAKAT

Une enfance palestinienne
Milan

182 | 251 pages | 25-06-2009 | 6.7€

Ibtisam est née en Palestine en 1967. Une nouvelle fois, en 1981, elle est arrêtée à un poste frontière par des soldats israéliens. Alors elle décide de parler, de raconter l’histoire de son enfance. Récit évidemment douloureux où la peur et l’angoisse sont omniprésentes, lourdes, pesantes mais étonnamment peut-être ne laissent pas place à la haine. Ibtisam a une grande tendresse pour ses deux frères ainés et une complicité étroite avec ses parents. Les enfants ressentent les craintes parentales devant le présent mais aussi pour leur futur. Ces enfances sont gommées, absentes, la guerre et la menace inhibent toute innocence et imposent leur dure loi à chaque instant, sans répit.


« Je suis à mi-chemin entre l’oubli et le souvenir. Je ne sais pas combien de temps il me faudra pour redevenir complètement moi-même. Oui, un écho me met toujours en garde : Apprends à oublier. Mais j’ai dépassé ce poste de contrôle – je ne regretterai jamais d’avoir choisi de me souvenir. »

« Inscrit dans mon cœur, tout ce que j’ai perdu – mes chaussures, mon ami l’âne, une ville, la peau de mes pieds, un chevreau, ma maison, mon enfance -, brisé aux mains de l’histoire. »

Fiche #593
Thème(s) : Jeunesse


Jens LAPIDUS

Stockholm noir, vol 2, Mafia blanche
Plon

181 | 559 pages | 21-06-2009 | 30€

Mafia blanche est le deuxième opus de la trilogie noire et mafieuse de J. Lapidus. Trois personnages sont au centre des affaires de ce nouveau volume. Le récit s’ouvre avec Mahmud, à genoux et tenu en joue, dans une mauvaise posture. Le hasard (mais le hasard existe-t-il dans ces cas là ?) lui offre un sursis pour mieux tombé dans les bras venimeux du gang des Yougos. Niklas est un ex-mercenaire revenu de l’enfer qui voue une haine féroce aux hommes faisant subir des violences aux femmes. Sa folie est sans retenue et son expérience militaire en fait un élément extrêmement déterminé et particulièrement dangereux. Thomas est un flic qui prend parfois quelques libertés avec la loi et qui sera amené à mener une enquête parallèle et solitaire suite à un décès plus qu’intriguant le ramenant quelques années en arrière lors de l’assassinat d’O. Palme. Trois destins noirs qui vont se croiser, s’entremêler, destins parfois non maîtrisés mais toujours violents.

Fiche #591
Thème(s) : Littérature étrangère Polar/Thriller/Noir
Traduction : Lucile Claus, Maximilien Stadler

Les titres de Jens Lapidus lus par Vaux Livres


Franck PRÉVOT

Tout allait bien...
Le Buveur d'Encre

180 | 20-06-2009 | 12€

Enfin ! "Tout allait bien" revient pour notre plus grand plaisir. Une histoire de boutons, de boutons rouges paisibles : "tout allait bien". Puis ils voient arriver un étrange bouton, un bouton bleu ! Si différent, si étrange... Puis d'autres le suivent, aussi anormaux et menaçants ! Finalement, on s'y habitue, on s'arrange, on se rencontre et la vie reprend son cours, paisible, "tout allait bien", jusqu'au jour où... Sur des thèmes aussi brûlants que la différence et l'intégration, parfois, un petit album vaut mieux qu'un long discours... A (re)découvrir absolument !

Fiche #590
Thème(s) : Jeunesse

Les titres de Franck Prévot lus par Vaux Livres


Andrew Sean GREER

L'histoire d'un mariage
L'Olivier

179 | 273 pages | 13-06-2009 | 21.3€

Dans les années 50 à San Francisco, Pearlie Cook et Holland Cook forment un couple paisible. Ils se sont connus très jeunes, la guerre de Corée les a éloignés l’un de l’autre puis le mariage a scellé ce coup de foudre de jeunesse. Sonny, leur fils, atteint de poliomyélite cadre avec l’environnement paisible de leur vie. Pourtant, l’arrivée de Charles Drummer qui a connu intimement Holland lors de la guerre dérèglera inexorablement la belle machine. Pearlie toute dévouée à son mari découvrira un pan caché et inimaginable de son histoire (« Nous croyons connaître ceux que nous aimons. Nous croyons les aimer. »). Charles Drummer propose un marché inédit à Holland au prix d’un bouleversement complet de son quotidien. L’intrigue déjà passionnante est renforcée par le cadre, l’époque, la période de l’histoire : en plein maccarthysme, au moment de l’affaire Rosenberg, époque où le patriotisme règne alors que les problèmes raciaux, les peurs sont prégnants au sein d’une Amérique encre et toujours puritaine.

« Au long de toutes ces années où je manifestais de l’inquiétude pour ton cœur, devinas-tu le mensonge inoffensif que je m’étais inventé ? Ou te résignais-tu simplement à une bizarrerie de ma part ? Aussi déconcerté par mes mystères que je l’étais par les tiens, aussi disposé à me les pardonner : deux personnes voilées se guidant l’une l’autre, main dans la main. C’est peut-être cela un mariage »

Fiche #588
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Johannes Honigmann


Julien BURRI

Poupée
Bernard Campiche Editeur

178 | 68 pages | 13-06-2009 | 12€

Petit texte percutant, et étrange à l’image de la couverture. Poupée est un petit garçon, petit objet jouet de sa mère et de sa grand-mère, et jouet intriguant pour son père. Une famille et un monde pervers que Poupée subit, ressent dans sa chair et observe. Une enfance cassée mais Poupée tel un automate ne peut réagir et accompagne impuissant son destin dans un silence déconcertant et bouleversant renforcé par l'écriture froide, directe et sans artifice de Julien Burri.

Fiche #589
Thème(s) : Littérature étrangère

Les titres de Julien Burri lus par Vaux Livres


CORBEYRAN

JEF

Une balle dans la tête, Jef
Emmanuel Proust

177 | 48 pages | 09-06-2009 | 13.9€

Une balle dans le tête nous plonge dans l’Irlande des années 70, époque où la guerre civile irlandaise, l’affrontement entre l’IRA et les forces britanniques sont d’une actualité brûlante. Lors d’une manifestation, Nick, le leader d'un petit groupe catholique, est touché par une balle et sombre dans le coma. Graham son frère en profite immédiatement pour prendre la direction du groupe. Mais, violent et irréfléchi, il envisage et impose des représailles... Le mystérieux Angus tente de le retenir en lui assurant que grâce à des incantations occultes, il peut retrouver celui qui a tiré sur son frère... Mais Angus ne cache-t-il pas des secrets inavouables et quelles sont exactement ses volontés ? Un premier tome prometteur pour cette histoire prévue en deux volumes.

Fiche #587
Thème(s) : Adulte Bandes dessinées


Eric PUYBARET

Juliette SAUMANDE

A la recherche du bonheur
Auzou

176 | 40 pages | 06-06-2009 | 14.9€

Un superbe album pour son texte et ses illustrations sur le thème du bonheur, et de sa quête. Manoug vit au pays de Prudence et s’ennuie. Pour éviter toute déception, tout est interdit, ni expériences ni tentatives, pour éclairer sa vie de tous les jours. Accompagné de l’oiseau lyre, il part à la recherche du pays du Bonheur. Un voyage initiatique qui lui montrera qu’il n’y a pas qu’un chemin pour rencontrer le bonheur et qu’il n’est pas nécessairement aussi loin qu’on le croit.

Fiche #582
Thème(s) : Jeunesse

Les titres de Eric Puybaret lus par Vaux Livres


Agnès BERTRON-MARTIN

Aurélie BLANZ

La lettre des oiseaux
Nathan

175 | 06-06-2009 | 13€

Une belle version d’un conte russe où le petit facteur Vania très conscencieux distribue chaque jour son courrier dans les boîtes aux lettres d’un petit village. Sauf une maison, une mystérieuse maison, isolée, cernée par les ronces, maison maudite… Le facteur ne reçoit pas non plus de courrier à son grand désespoir. Et puis un jour, une lettre arrive pour la mystérieuse maison. Aidée par les oiseaux, Vania montrera persévérance et application pour la distribuer, en espérant lui aussi un jour recevoir une lettre…

Fiche #583
Thème(s) : Jeunesse

Les titres de Agnès Bertron-Martin lus par Vaux Livres

Les titres de Aurélie Blanz lus par Vaux Livres


François BEIGER

Joly GUTH

Amisk, le petit Amérindien
Belin

174 | 06-06-2009 | 14.2€

en stock

Joli conte amérindien traditionnel nous immergeant dans le monde et les croyances amérindiennes. Le petit Amisk est très malade, personne ne sait ce qu’il a et ne peut le soigner. Son père décide alors de rendre visite à Wasapi le guérisseur qui sait s’adresser au grand Esprit. Mais trouvera-t-il les réponses et les remèdes permettant la guérison rapide de l’enfant ?

Fiche #584
Thème(s) : Jeunesse


Claire NADAUD

Marre des cauchemars
Le Seuil

173 | 06-06-2009 | 10.1€

Lucas a des soucis, quand il dort chez sa grand-mère, les monstres l’empêchent de dormir le soir. Cauchemars terribles et terrifiants… Mami trouvera-t-elle la solution pour que Lucas retrouve un sommeil apaisé ?

Fiche #585
Thème(s) : Jeunesse


Sylvet CARO

MARKO

Bataklon et la sorcière Karameloux
Le Lutin Malin

172 | 06-06-2009 | 14€

Au cœur d’une petite vallée basque, les habitants du village d’En Bas mènent une vie paisible. Pourtant, une catastrophe s’abat sur la communauté : les dents cariées des enfants ne se comptent plus ! La cause en reste inconnue. Les bonbons sont absents, alors les parents accusent la cantine scolaire. Les belles dents du directeur de l’école dénie cette hypothèse. Il va donc falloir enquêter et grande sera leur surprise quand ils découvriront la responsable !

Fiche #586
Thème(s) : Jeunesse


Anne BRAGANCE

Une succulente au fond de l'impasse
Mercure de France

171 | 153 pages | 04-06-2009 | 14.7€

Anne Bragance expose avec son écriture si sensible deux destins qui gravitent autour d’Emma la succulente au fond de l’impasse. François, la quarantaine est à la dérive et malgré la rumeur, il rencontre Emma qui saura l’écouter attentivement. Une relation faite d’attention, d’écoute mais aussi de mensonges. Elle lui racontera également une version de sa vie avant de s’éclipser. Chacun d’eux a une histoire construite autour de non-dits et de blessures non cicatrisées qui rejaillissent plus ou moins, selon la vérité du moment. Bénédicte est la sœur de l’ex-mari d’Emma et après l’avoir retrouvée, elle propose aussi sa propre version et leur amitié les aidera à supporter leur douloureuse existence.

Fiche #581
Thème(s) : Littérature française


Samuel ZAOUI

Omnivore
L'Aube

170 | 198 pages | 03-06-2009 | 9.9€

Sam-Elie Mekies a une heure devant lui, une heure avant de mourir. Il l’occupera à nous raconter sa trajectoire, destin tragique d’un petit patron « de gauche » qui se noiera dans son ambition, ambition d’avoir plus, de posséder plus, toujours plus, en oubliant progressivement ses scrupules et convictions. A la tête de sa société Omnivore spécialisée dans la restauration collective, Sam-Elie ne reconnaît plus qu’un Dieu : l’argent. Il rencontre l’homme providentiel qui lui permet d’accéder aux fameux marchés (« Je me demande pourquoi on crée des règles qui servent qu’à compliquer les contrôles sans empêcher la fraude. »)… financement occulte… fausses factures… marchés truqués… tout lui sourit, mais est-il si certain d’être le maître du jeu et de posséder les bonnes cartes ? Un long monologue sans artifice, franc et direct, noir et parfois cynique où le mélange des genres du fameux triumvirat truands, pouvoirs politiques, pouvoirs économiques mène à un terrible gâchis.

Fiche #580
Thème(s) : Littérature française Polar/Thriller/Noir


Jean-Marc RAYNAUD

Meurtres exquis à la librairie du Monde Libertaire
Les Editions Libertaires

169 | 88 pages | 01-06-2009 | 10.2€

Le samedi 27 septembre 2008 se tient une réunion à la librairie du Monde Libertaire, 145 rue Amelot dans le neuvième. Les habitués dont Benoist Rey (cf. comptes-rendus de Vaux Livres) sont là, quelques-uns déjà en place, d’autres en train de fumer une dernière cigarette sur le pas de la porte, là où c’est encore autorisé. Soudain, un homme habillé de cuir et casqué rentre en trombe dans la librairie, deux coups de feu et un homme s’écroule. L’homme repart incognito. La police débarque immédiatement : l’homme était une taupe qui avait infiltré la Fédération Anarchiste mais les policiers ne sont pas au bout de leur surprise, ils découvrent deux autres cadavres : un ancien général ayant eu sous ses ordres Benoist Rey en Algérie et un évêque. Police, armée, religion, les anars adorent et les flics se réjouissent d’avance des résultats attendus de cette enquête… Un pavé instructif et non dénué d’humour dans le monde libertaire illustré par de superbes caricatures des acteurs principaux en activité.

Fiche #579
Thème(s) : Littérature française Polar/Thriller/Noir


Henri GIRARD

Droit devant toi
L'Arganier

168 | 220 pages | 25-05-2009 | 18.25€

en stock

Deux jeunes ados de treize ans se rencontrent sur les bancs de l’école. Tout les oppose. Le premier suit ses parents de ville en ville au fil des mutations de son père et les relations avec ses parents sont difficiles. Le second, Gilles, est ancré dans son village et la ferme de son père et de sa belle-mère et la famille est très soudée. Pourtant une amitié puissante les unit rapidement, même si le narrateur reconnaît que cette relation étroite lui a certainement plus apporté qu’à Gilles. Les désirs naissant, Gilles devient le guide et semble plus au fait des choses de l’amour et connaître les femmes ou plutôt la Femme qu’est sa belle-mère. Une nouvelle mutation de son père entraîne loin du village le narrateur qui semble oublier son ami. Les deux ados deviennent des hommes loin l’un de l’autre suivant un destin pas toujours maitrisé. Dans la seconde partie, ils se retrouvent avec bonheur mais entrent dans le jeu fatal de la séduction. Deux pions sur un échiquier, chacun pensant être la pièce maîtresse. Lors de liaisons dangereuses, qui manipule qui ? Les jeux de l’amour sont rarement innocents et manipulation, désir, séduction et jalousie ne peuvent conduire qu’au drame. Plus lent est le jeu, plus explosive sera l’issue… La montée en puissance de cette épopée vous entraînera dans une lecture au rythme croissant jusqu’à la fin inattendue et terrible. Une belle écriture au service d’une vision noire des jeux de l’amour.

Fiche #578
Thème(s) : Littérature française

Les titres de Henri Girard lus par Vaux Livres


Anne RÉVAH

Manhattan
Arléa

167 | 90 pages | 22-05-2009 | 13.5€

La narratrice a une vie bien remplie, parfaite, attendue : des enfants, un mari, un métier. La réussite. Pourtant, il ne suffira que d’un déclic pour révéler l’artificiel de la situation, une façade construite jour après jour, un voile masquant une terrible vacuité. Devant ce trouble, elle prend la fuite pour se retourner et faire un bilan voire régler quelques comptes avec elle-même et son interlocutrice. Elle la juge responsable de ce parcours marqué irrémédiablement par son enfance (« Je n’ai pas pu devenir moi. J’ai fui la petite fille que j’ai été… ») que sa réussite n’aura pas réussi à effacer, on croit le passé disparu, mais il demeure présent, tapi dans l’ombre d’une vie superficielle. Elle voit enfin clair dans le rôle qu’elle a tenté de jouer pendant toutes ces années et sans concession, lucide, froide (« L’évidence d’être vivante, je ne l’ai jamais eue »), crie son désespoir enfin seule et libérée.

Premier roman

Fiche #576
Thème(s) : Littérature française

Les titres de Anne Révah lus par Vaux Livres


Attila BARTIS

La tranquillité
Actes Sud

166 | 319 pages | 22-05-2009 | 22.2€

Ne vous fiez au titre de ce roman hongrois : la lecture de ce texte ne sera ni tranquille ni paisible. A la fois par ses thèmes et son écriture, Attila Bartis vous secouera violemment ! Chronique d’une famille à Budapest alors que le régime totalitaire la privant de liberté est toujours de mise, entre destins personnels et histoire nationale. La mère de la famille Weer fut une comédienne de théâtre reconnue mais tombée en disgrâce après le départ de sa fille, Judit, jeune prodige du violon, vers l’ouest. Elle sombre alors dans la folie, la haine et la rancœur qu’accompagne son fils, frère jumeau de Judit et narrateur qui espère devenir écrivain. Même si le fils tente de protéger sa mère, la vie les rattrape inexorablement dans cette sorte de huis clos pesant ; la violence du pays rejaillit sur les relations humaines, les relations de couple et familiales au quotidien.

Fiche #577
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Charles Zaremba, Nathalie Zaremba-Huzsvai


Fabienne JUHEL

La verticale de la lune
Zulma

165 | 142 pages | 20-05-2009 | 12.7€

Dès le premier mot, le lecteur se retrouve face à une petite fille dont il ne connaîtra pas le prénom, sorte d’Alice bretonne, amoureuse des arbres et notamment d’un hêtre confident et meilleur ami. Petite fille rêveuse, imaginative, chaque personnage qu’elle décrit oscille entre réalité et fiction. Elle dépeint son entourage tel qu’elle l’apprécie, le ressent : Marie, une mère souvent absente et partie retrouver son amante du moment dans l’ile des veuves, un père disparu et Teresa une gouvernante mexicaine attentionnée et aux petits soins pour elle. Jusqu’au jour où s’installe chez elle, Samuel, l’Indien terrible bûcheron venu menacer son royaume. Un univers magique, mystérieux, étrange et secret qui ne se dévoilera vraiment qu’à la dernière page. Superbe texte (ou conte) à l'écriture parfaitement maîtrisée.

Fiche #575
Thème(s) : Littérature française

Les titres de Fabienne Juhel lus par Vaux Livres


Wolfang SCHORLAU

Opération Jackson
Jacqueline Chambon

164 | 283 pages | 18-05-2009 | 20.3€

Florian Singer croit avoir survécu à son expédition au sein d’une unité spéciale allemande en Afghanistan. Pourtant jamais il ne pourra reprendre une vie normale. Des troubles psychiques le perturbent, le voyage était-il sans retour ? Lorsqu’il disparaît subitement, sa femme fait appel à Georg Dengler, détective privé et ancien policier. Aussitôt les évènements inexpliqués s’enchaînent : Georg ressent des brûlures intenses, peut-être effets d’une arme invisible. Deux cadavres sont retrouvés littéralement brûlés. Même arme ? Georg progresse dans son enquête qui de manière inattendue lui fait revenir sur son passé. Il s’interroge sur cette nouvelle arme mystérieuse et invisible bien que l’armée allemande reste muette. Un thriller efficace sur le retour de guerre et ces nouvelles armes toujours plus efficaces et plus terrifiantes.

Fiche #573
Thème(s) : Littérature étrangère Polar/Thriller/Noir
Traduction : Suzanne V. Mayoux


Jean-René HUGUENIN

La côte sauvage
Le Seuil

163 | 172 pages | 18-05-2009 | 6.7€

en stock

Premier roman de JR Huguenin paru peu de temps avant sa mort accidentelle à 26 ans. « La côte sauvage » raconte l’histoire d’Olivier le frère qui rentre après son service militaire et retrouve sa chère sœur Anne qui s’apprête à épouser son meilleur ami Pierre. Olivier adore toujours et encore sa sœur et tente de reprendre ses habitudes et sa relation avec Anne. Olivier hypersensible, à vif, vit difficilement avec ou à côté des autres et est prêt à tout pour empêcher ce mariage. Du romantisme brut que cette passion qui puise sa puissance dans l’enfance des héros.

« Tu es un type qu’il faut adorer aveuglement… ou tuer. Mais tu méprises ceux qui t’adorent, et tu sera toujours seul »

Fiche #574
Thème(s) : Littérature française


Françoise MOREAU

Des gourmandises sur l’étagère
L'Escarbille

162 | 44 pages | 15-05-2009 | 6.09€

Une nouvelle ou un court roman tout en sensibilité au goût tendre et amer. Un couple Marie-Gabrielle et Odilon vivent simplement, dans l’attente du bonheur d’un prochain bon repas convivial et étoffé. Personnages tout en rondeur et au grand cœur. Heureux ? Pas si sûr. Leur fille espérait plus et les a quittés comme elle a quitté cette alimentation riche et gourmande. Pourtant, malgré sa maigreur voulue et/ou imposée, elle ne les a pas oubliés…

Fiche #567
Thème(s) : Littérature française

Les titres de Françoise Moreau lus par Vaux Livres


CALOUAN

Cynthia BERNABÉ

Touloupé et le secret des fleurs géantes
Le Lutin Malin

161 | 58 pages | 15-05-2009 | 7.5€

La petite sorcière Touloupé a grandi. La petite sorcière catastrophe s’est isolé dans une belle maison mais son voisin l’intrigue. Tronul est un ancien sorcier repenti et son jardin est fourni en superbes fleurs géantes. La curiosité de Touloupé l’entraîne à partir à la découverte du secret de ces fleurs intrigantes… (à partir de 6 ans)

Fiche #568
Thème(s) : Jeunesse

Les titres de Calouan lus par Vaux Livres


Marie ZIMMER

Virginie RAPIAT

L’étrange monde de Lilie Couleurs
Anna Chanel

160 | 15-05-2009 | 15.22€

Lili est une grande artiste. Elle adore peindre, des peintures particulièrement colorées. Lilie peint le monde qui l’entoure, tel qu’il est. Mais Lili est incorrigible et une grande rêveuse. Aidée par sa plus grande fan, la lune, elle va laisser court à son imagination et colorier le monde à son goût.

Fiche #569
Thème(s) : Jeunesse


Robert SOULIÈRES

Quentin GRÉBAN

Le prince des marais
Les 400 coups

159 | 15-05-2009 | 10€

Il était une fois… une princesse et un prince qui s’aimaient d’amour tendre. Pourtant le prince sombrait dans la tristesse, sans explication. La princesse était désespérée et se sentait impuissante. Son prince était le prince des marais et s’ennuie, ses amis, son environnement, tout lui manque, l’opulence lui pèse et malgré tout l’amour de sa princesse, il choisit de les rejoindre, le prince redevient crapaud ! La princesse saura-t-elle trouver le moyen de retrouver son prince charmant ?

Fiche #570
Thème(s) : Jeunesse

Les titres de Quentin Gréban lus par Vaux Livres


Anne CHEVREL

NYMA

La mer est partie
La Planète Rêvée

158 | 15-05-2009 | 15€

Félix et Chloé vivent au bord de la mer. Et comme tout le monde, ils adorent la mer, cette mer qui monte et descend chaque jour, inlassablement, inexorablement. Marée haute, marée basse… Jusqu’au jour où la mer est lassée de ce que lui font subir les hommes et elle décide de ne plus revenir. Catastrophe ! Les hommes s’aperçoivent enfin de sa présence, de sa beauté, de son utilité, de ses exigences, de son intérêt ! Pourront-ils corriger leurs habitudes et réagir à temps…

Fiche #571
Thème(s) : Jeunesse


Anne ENRIGHT

Retrouvailles
Actes Sud

157 | 310 pages | 15-05-2009 | 22.2€

Veronica est l’une des filles d’une famille ou plutôt tribu irlandaise, famille nombreuse où les enfants naissent les uns après les autres, au fil des rapports des parents. Elle pense être proche et connaître son frère ainé Liam, pourtant lorsqu’elle apprend son suicide, elle va découvrir que finalement, elle ne sait pas grand-chose sur sa vie, ses sentiments, son histoire. Au fil de ses nuits d’écriture, elle part à sa découverte qui inévitablement est aussi la découverte de sa famille… Entre souvenirs et hypothèses, rêve et réalité : famille, amour, sexe, secret, responsabilité, culpabilité…

Prix Booker Prize 2007


« Et ce qui me stupéfie quand je m’engage sur l’autoroute, ce n’est pas que tout le monde perde quelqu’un, mais que tout le monde aime quelqu’un. Cela semble une telle perte d’énergie – et nous le faisons tous, tous les gens qui filent entre les lignes blanches, qui se joignent au flot des voitures, qui convergent, qui doublent. Nous aimons tous quelqu’un, même si ceux que nous aimons vont mourir. Et nous continuons à les aimer, même quand ils ne sont plus là pour qu’on les aime. Or il n’y a, me semble-t-il, aucune logique ni aucune utilité à cela. »

Fiche #572
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Isabelle Reinharez


Antonin VARENNE

Fakirs
Viviane Hamy

156 | 284 pages | 05-05-2009 | 17€

Le lieutenant Guérin officie dans une voie de garage : il a été affecté au services des suicidés. Il n’en semble pas trop affecté, et au contraire, entretient sa mission en suspectant quelques personnages de forcer la main avec psychologie aux suicidés. Epaulé par son fidèle second Lambert, il n’en reste pas moins la bête noire de ses collègues parisiens. Dans le même temps, au centre de la France, loin de la vie citadine, vit John Nichols, un franco-américain entre ermite et indien. Pourtant la gendarmerie le convoque pour lui apprendre qu’il doit se rendre à Paris pour reconnaître le corps d’Alan Mustgrave. Ami fidèle rencontré des années plus tôt aux Etats-Unis, Alan était passé le voir quelques temps auparavant. Fakir des temps modernes, Alan est mort semble-t-il par accident sur une scène du Paris underground. Ce voyage vers la capitale sonne la fin de la tranquillité de John Nichols qui croisera le chemin de l’intègre lieutenant Guérin et d’un ancien taulard Bunker hélas clairvoyant : « peut-être que t’as des bonnes raisons, mais tu fous la merde dans la vie des gens ». Un excellent polar noir avec une vraie ambiance aux personnages atypiques et attachants dans un monde très actuel et à la couleur de la couverture... En espérant que ce soit le début de nos rencontres avec cet inspecteur !

Fiche #566
Thème(s) : Littérature française Polar/Thriller/Noir

Les titres de Antonin Varenne lus par Vaux Livres


Claire WOLNIEWICZ

Terre légère
Viviane Hamy

155 | 199 pages | 02-05-2009 | 17.5€

La citation de Nicolas Bouvier mis en exergue de ce roman le résume parfaitement : « Certains pensent qu’ils font un voyage, mais bientôt c’est le voyage qui vous fait ou vous défait. ». Partir loin à la rencontre de l’Autre est aussi (surtout ?) une découverte, une recherche de soi, ou parfois une reconstruction. Ce récit à quatre voix le confirme. Laure ancienne danseuse vit seule avec son jeune fils Ferdinand, admirateur d’Harry Potter. Elle a accepté l’invitation au Viêt-Nam de son demi-frère Julien qui s’apprête à quitter ce pays qu’il aime tant. Elle apprend sur place et à sa grande surprise que leur père est aussi du voyage. Ce père écrivain amoureux de lui-même ne s’est jamais trop préoccupé de ses enfants et de ses femmes. Julien organise une expédition avec l’aide d’une jeune guide Cho qui rêve du prince charmant et regarde Julien avec un œil attendri… Trois adultes quelque peu désorientés et en attente. Seul Ferdinand vit pleinement son voyage, émerveillé, attentif, simplement heureux, loin des quêtes de chaque adulte. Un inconnu se joindra à l’équipée et chacun trouvera dans ses yeux la clé de sa reconstruction. Un beau récit dépaysant qui par son écriture rythmée et l’alternance des voix vous emporte dans un tourbillon d'images et se dévore d’une traite.

Fiche #564
Thème(s) : Littérature française


John BERGER

G.
Le Seuil

154 | 405 pages | 02-05-2009 | 21.3€

Booker prize en 1972, G. est un monument de la littérature et emblématique de l’œuvre et de la personnalité de John Berger, homme toujours et encore engagé et révolté. Difficile de mieux en parler que la préface de George Steiner, tout y est. Le récit accompagne G. de sa naissance à sa mort. Fils d’une aristocrate anglaise et d’un négociant Italien, entre don Giovanni et Garibaldi, entre l’amour et le politique, G. est vite séparé de ses parents et placé à la campagne. Une enfance qui le marquera à jamais et que ses nombreuses rencontres féminines ne lui feront pas oublier. Le lecteur suit l’évolution de cet homme, ses motivations, la genèse de ses idées et désirs. Le récit est entrecoupé par les remarques, les avis, les révoltes de l’auteur (« L’auteur fait perpétuellement intrusion in propria persona, s’adresse à lui-même, à ses personnages, à ses lecteurs, à différents niveaux d’intimité. »). Le lecteur est interpellé, pris à témoin, interrogé. La forme et le fond rendent inqualifiables ce texte, roman, essais, prose poétique : « G. est un collage délibéré, un patchwork comportant de la narration pure, des maximes philosophiques, des fragments poétiques, du documentaire historique. ». Un roman exigeant qui confirme la place à part de John Berger.

Fiche #565
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Elisabeth Motsch


Michèle LESBRE

Sur le sable
Sabine Wespieser

153 | 149 pages | 25-04-2009 | 17.25€

Modiano a laissé quelques traces sur une plage du sud-ouest que Michèle Lesbre empreinte dans ce court roman avec sa prose toujours aussi travaillée et dans une ambiance plus « modianesque » que jamais. Un homme est assis sur une dune et regarde le feu, un feu qui embrase une maison, qui pourrait être « la Villa triste ». Une femme passe par là et intriguée, elle s’assoit à côté de l’homme. Entre la mer et le feu, les mémoires ne peuvent que s’épanouir. Chacun expose son passé, ses rencontres, ses rêves (« Si les rêves ne s’étaient pas réalisés, ils n’en étaient pas moins, comme l’enfance, plus grands que la réalité »), sans retenue. Les fantômes de l’un appellent les fantômes de l’autre dans une conversation éternelle : « Les fantômes ne meurent jamais ».

« On croit que les histoires se déroulent avec une sorte de logique, un début et une fin, on fait semblant de ne pas savoir qu’elles sont là toutes entières depuis le début, avec le commencement et leur chute ».

Fiche #558
Thème(s) : Littérature française

Les titres de Michèle Lesbre lus par Vaux Livres


Eugénie VARONE

Oko et l'oiseau
Ricochet

152 | 33 pages | 25-04-2009 | 14.2€

Oko est un petit Africain qui après le marché décide de se promener et de sortir des sentiers battus. Emerveillé par les couleurs, les bruits, la faune et la flore, son attention s’étiole alors qu’un tronc au milieu du sentier lui apparaît de manière si inoffensive… Un joli conte guinéen illuminé par de belles illustrations.

Fiche #559
Thème(s) : Jeunesse


Joëlle ECORMIER

Modeste MADORÉ

Complètement zébré
Océan

151 | 25-04-2009 | 15.22€

La mode occupe aussi les animaux de la savane ! Pour le plus malheur de Raoul le zèbre : les rayures ne sont plus à la mode, et les animaux et ses congénères rient de lui. Raoul tente alors de suivre la mode, mais la mode n’est-elle pas un éternel recommencement ?

Fiche #560
Thème(s) : Jeunesse


GUDULE

Caterina ZANDONELLA

L'orage magique
MicMac

150 | 25-04-2009 | 9.9€

Un petit garçon est en promenade lorsque subitement un violent orage se déclare. Apeuré il se réfugie sous un arbre, puis à la suite d’un terrible éclair, les dimensions changent, les herbes deviennent hautes, les arbres géants comme les escargots… Le garçon est devenu si petit qu’il a peur de se noyer dans une goutte d’eau et pour se protéger part explorer un escargot… Que trouvera-t-il à l’issue de ce voyage fantastique ? L’amour, toujours l’amour… En cadeau, les lectrices et lecteurs découvriront le jeu de l’escargot-bisou !

Fiche #561
Thème(s) : Jeunesse

Les titres de Gudule lus par Vaux Livres


Patrick WEBER

Renaud PENNELLE

Sagarmatha, la montagne dont la tête touche le ciel
Emmanuel Proust

149 | 58 pages | 25-04-2009 | 13.9€

en stock

« Sagarmatha, la montagne dont la tête touche le ciel » est une histoire d’altitude et de relations filiales. Le jeune Arnaud vit mal la séparation de ses parents et le départ de son père pour le Népal qui a succombé à l’appel des cimes. L’adolescent délaisse les bancs de l’école et refuse de passer les examens de fin d’année. Sa mère pour tenter de renouer les liens notamment avec son père lui propose de partir le rejoindre pour une ascension et quelle ascension, le toit du monde ! Après hésitation et colère, Arnaud part dans un premier temps vers le Mont-Blanc pour un premier entraînement et rejoint ensuite Katmandou où les relations avec son paternel restent tendues… L’altitude si éprouvante et dangereuse où l’entente doit pourtant être parfaite saura-t-elle dénouer les fils de cette relation conflictuelle… Un trait de crayon superbe et parfaitement maîtrisé pour cette belle bande dessinée qui ravira les montagnards mais aussi les ados et leurs parents !

Fiche #562
Thème(s) : Adulte Bandes dessinées


Dominique MEMMI

Bérengère DELAPORTE

Contes du potager
Dadoclem

148 | 25-04-2009 | 18€

Après lecture des contes du potager, vous saurez tout des aventures de la tomate, de la citrouille, du radis et du citron. Quatre contes frais et ludiques avant de les dévorer !

Fiche #563
Thème(s) : Jeunesse


Jean COLOMBIER

DCD
L'Arganier

147 | 364 pages | 21-04-2009 | 19.27€

DCD suit la trajectoire de Ferdinand dont la jeunesse dans le centre de la France fut marquée par deux drames : un père absent disparu sans explication le jour de sa naissance et la mort de son meilleur et seul ami Frédo peu de temps après qu’il lui a assuré que son père n’est pas décédé. Sa mère ne se remettra jamais de l’abandon de son mari et, si elle continue de vivre, ce sera dans un autre monde, un monde fermé aux autres et donc également à son fils. Ferdinand quant à lui pense avoir fait une croix sur ce passé douloureux et suit une vie dissolue, fréquente quelques voyous et vit au jour le jour. Mais le passé ne s’oublie pas, resurgit inexorablement, d’abord tapis dans l’ombre et caché puis, enfin explose dramatiquement au grand jour. Semaine après semaine, rencontre après rencontre, le destin de Ferdinand adulte suivra les traces du passé de Ferdinand enfant et ce destin ne peut donc être serein et joyeux… Beau et douloureux portrait d’un homme torturé qui ne se remettra jamais de son enfance, de l’abandon de son père et de l’état végétatif de sa mère.

Fiche #556
Thème(s) : Littérature française

Les titres de Jean Colombier lus par Vaux Livres


Gladys MARCIANO

Ma tante est épatante
Le Rouergue

146 | 100 pages | 21-04-2009 | 6.6€

en stock

Clara et sa tante Zarie sont vernies ! Elles ont gagné au tiercé et pour fêter ça, Zarie propose à Clara d’aller passer une semaine à Barcelone. Clara est ravie évidemment et prépare avec attention sa valise pour ce premier grand voyage. Zarie est une tante attentionnée et elle fera découvrir à Clara cette belle ville de Barcelone mais aussi la culture espagnole. Le voyage sera également l’occasion pour Clara de mieux connaître sa tante et son histoire mais aussi de mieux appréhender ce que sont le bonheur et l’amour.

Fiche #557
Thème(s) : Jeunesse


Camilla LÄCKBERG

Le prédicateur
Actes Sud

145 | 374 pages | 17-04-2009 | 22.4€

Nous retrouvons avec plaisir le couple Erica et Patrik de la « Princesse de glaces » maintenant bien installé : Erica est enceinte et l’accouchement approche alors que l’inspecteur Patrik Hedström doit abréger ses vacances. Le corps d’une jeune femme vient d’être retrouvé et le passé resurgit quand on retrouve sous elle les restes de deux cadavres, deux squelettes de femmes assassinées des années plus tôt. L’enquête s’annonce difficile : un meurtre vingt-quatre ans après deux autres, quels liens peut-il exister ? Rapidement, la famille Hult aux liens complexes et aux comportements erratiques initiés par le patriarche Ephraïm aujourd’hui disparu apparaît au centre de l’affaire. Pourtant, Patrik peine à placer les pièces d’un puzzle mélangeant présent et passé. Il parait même quelque peu perdu lorsqu’une nouvelle adolescente vient à disparaître. Une intrigue menée de main de maître au rythme croissant qui tiendra en haleine le lecteur jusqu’à la dernière page qui apportera son ultime révélation.

Fiche #551
Thème(s) : Littérature étrangère Polar/Thriller/Noir
Traduction : Catherine Marcus, Lena Grumbach

Les titres de Camilla Läckberg lus par Vaux Livres


Olivier ADAM

Ni vu ni connu
Ecole des loisirs

144 | 94 pages | 17-04-2009 | 8€

"Ni vu ni connu" ou comme il est difficile d’être heureux… quand on a dix ans. Antoine est un bon élève, indépendant et raisonnable, il voit peu sa mère infirmière ni son père routier, mais aime la vie avec eux. Pourtant, Antoine souffre : il est convaincu que personne ne prête attention à lui, qu’il est transparent que ce soit dans sa famille ou à l’école. Il a l’impression d’être mis à l’écart. A l’occasion d’une fête organisée pour l’anniversaire de l’un de ses camarades, en retrait comme d’habitude, il observera que chacun de ses petits amis et découvrira les faces cachées de chacun d’eux ce qui lui ouvrira une nouvelle philosophie de vie pouvant lui permettre d’espérer le bonheur au quotidien.

« Oui c’est ça. Je ferais mieux de m’oublier un peu moi aussi. De me cacher loin à l’intérieur de moi-même et de m’y laisser un bon bout de temps. Ni vu ni connu »

Fiche #552
Thème(s) : Jeunesse

Les titres de Olivier Adam lus par Vaux Livres


Agnès DESARTHE

Le remplaçant
L'Olivier

143 | 87 pages | 17-04-2009 | 12.7€

Agnès Desarthe à travers l’histoire de B.B.B. trouvera aussi son identité alors que B.B.B. n’est pas son grand-père mais l’homme qui a vécu à côté de sa grand-mère : « Peut-être ferais-je mieux de commencer par expliquer que mon grand-père n’est pas mon grand-père. Bouz, Boris, Baruch n’est pas le père de ma mère. Le père de ma mère a été tué à Auschwitz en 1942. B.B.B. –appelons-le ainsi, pour le faire court _ est l’homme avec qui ma grand-mère, la vraie, a refait sa vie… si l’on peut dire ». En racontant ce grand-père, Agnès Desarthe parle d’elle-même mais aussi de son enfance, de son adolescence, de son éveil à la vie, de son imaginaire, de sa relation à la littérature, de ses angoisses...

Fiche #553
Thème(s) : Littérature française

Les titres de Agnès Desarthe lus par Vaux Livres


Marc PAUTREL

Je suis une surprise
In8

142 | 123 pages | 17-04-2009 | 12€

Marc Pautrel revient sur son passé, un passé qui s’évapore, un passé en pointillés qui suit le fil des différentes mutations de son père. La famille s’installe puis déménage périodiquement allant à la rencontre des grandes villes des différentes régions françaises. Sans trop de résultats scolaires, le narrateur observe, s’observe, découvre, se découvre (« J’ouvre ma tête comme un livre, à n’importe quelle page, au hasard, et ce que je découvre me semble à chaque fois déjà connu et totalement inédit. »), mais peut-il se redécouvrir réellement ? Ne s’agit-il pas plutôt d’un jeu ou d’une épreuve (« Je me souviens de si peu de choses certaines, je ne me souviens de rien. Je peux enfiler n’importe quelle mémoire comme s’il s’agissait d’un nouveau vêtement… La surprise est complète, la joie de la découverte également. ») permettant enfin de révéler la vérité de Marc Pautrel (« Tout ce qui serait écrit là serait vrai, vrai parce qu’écrit »).

Fiche #554
Thème(s) : Littérature française

Les titres de Marc Pautrel lus par Vaux Livres


Lawrence BLOCK

Heureux au jeu
Le Seuil

141 | 189 pages | 17-04-2009 | 19.8€

William Maynard dit Le Magicien écume les tables de jeu de Chicago en tant que tricheur professionnel. Sa dextérité le protège jusqu’au jour où il est découvert et doit quitter Chicago dans la précipitation, deux dents en moins et un pouce cassé, le pouce gauche si utile dans son métier. Dans son périple, il s’arrête dans la première ville où un dentiste peut réparer les dégâts. La chance lui sourit : le dentiste lui ouvre une table de poker où des amis s’affrontent chaque semaine, l’idéal ! Le très riche avocat Murray Rogers les accueille et William découvre sa très jeune et très belle femme, Joyce : coup de foudre, il est séduit immédiatement. Après leur première rencontre, Joyce qui a vu clair dans son jeu lui fait part de son envie de retrouver sa liberté et d’abandonner cette vie paisible et parvenue mais si morne. Cependant, Murray Rogers est un avocat et un testament pointilleux protège son union… il va falloir que Le Magicien fasse preuve d’ingéniosité… surtout que Murray n’est pas bon perdant…

Fiche #555
Thème(s) : Littérature étrangère Polar/Thriller/Noir
Traduction : Aline Weill


Karl OLSBERG

Das System
Jacqueline Chambon

140 | 365 pages | 04-04-2009 | 22.4€

Mark dirige une entreprise d’informatique et croit en sa bonne étoile. Epaulé par son génial associé, son entreprise a développé un moteur de recherche surpuissant pouvant rivaliser avec Google mais le jour de la présentation aux investisseurs et actionnaires, tout se dérègle et l’application déraille. Peu après, ses deux principaux collaborateurs disparaissent dans des conditions mystérieuses. Très vite, Mark soupçonne son logiciel d’être trop consciencieux et d’en faire plus que souhaité : il est devenu un virus hyper puissant, nommé Pandora, qui s’introduit partout, exploite la puissance globale du réseau et ses interconnexions. Il apprend, interprète, comprend, suppose, se transforme. Machine avide de pouvoir et de puissance, son intelligence lui permet de dérégler tout système, plus ou moins sensible, des systèmes bancaires aux navettes spatiales... Les bugs se multiplient aux quatre coins du globe et font leurs premières victimes. Le chaos général est proche. Mark est accusé à tort et part à la recherche de ce monstre informatique mais non technicien, il fait appel à l’une de ses anciennes employées, Lisa la rebelle, hackeuse exceptionnelle. Une course poursuite haletante entre ce couple atypique et un logiciel tendance humain ou ogre qui devient terriblement inquiétant et menaçant.

Premier roman

Fiche #549
Thème(s) : Littérature étrangère Polar/Thriller/Noir
Traduction : Jacqueline Chambon


Alaa EL ASWANY

J'aurais voulu être égyptien
Actes Sud

139 | 201 pages | 04-04-2009 | 19.8€

Un recueil de dix nouvelles dont la première est la plus étoffée. A l’exception de l’une d’elles, la vision d’El Aswany de la société égyptienne dans sa globalité semble assez noire. Une société assez désespérée et largement corrompue. El Aswany se préoccupent des gens simples et vrais, du peuple qui survit tant bien que mal, sans illusion ni espoir. Il s’intéresse aux relations humaines (donc universelles et non spécifiques à l’Egypte), souvent déviantes et intéressées, trahison, mépris et autres sentiments noirs ne sont jamais loin.

Fiche #550
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Gilles Gauthier

Les titres de Alaa El Aswany lus par Vaux Livres


Aki SHIMAZAKI

Hotaru
Actes Sud

138 | 137 pages | 27-03-2009 | 13€

Hotaru (lucioles en japonais) est le dernier volume du « poids des secrets ». Dernier volume, dernier secret… A la saison des lucioles, Tsubaki, étudiante à Tokyo, rend visite à ses parents qui hébergent sa grand-mère, 84 ans, qui faiblit et voit régulièrement des lucioles qu’elle tente d’attirer avec une chanson d’enfants. Et puis un jour, la grand-mère va se confesser à sa petite fille et lui apprendre le secret qui la mine depuis cinquante ans. Secret lié à sa rencontre à 16 ans avec un homme qui abusera d’elle dans tous les sens du terme et marquera à jamais son destin qui la rattrapera tout au long de sa vie. Ce volume clôture la série et boucle l’histoire puisqu’il revient sur le point de départ du premier tome. Toujours aussi fort, entre l’intime et le général, tout en oscillant entre douceur et violence induisant une ambiance si particulière.

Fiche #547
Thème(s) : Littérature étrangère

Les titres de Aki Shimazaki lus par Vaux Livres


Aki SHIMAZAKI

Tsubaki
Actes Sud

137 | 121 pages | 27-03-2009 | 12.3€

Tsubaki (camélia en japonais) est le premier volume de la remarquable pentalogie d’Aki Shimazaki, « le poids des secrets ». Yukiko est une survivante de la bombe atomique mais elle est toujours restée discrète sur cette période. Pourtant, dans une lettre laissée à sa fille, elle dévoile enfin l’histoire de la famille Horibe et ses (lourds) secrets. De son enfance à Tokyo à son départ vers Nagasaki, elle détaille leur vie, leurs sentiments, la peur de la guerre, l’arrivée des Américains ou des Russes mais aussi les secrets de sa famille et de ses voisins Takahashi qui l'ont poussée au meurtre (« Pour moi, c’était le début de ma guerre. J’avais manqué l’occasion de mourir pour le crime que j’avais commis »). Un superbe roman au parfum oscillant entre celui des camélias et celui du cyanure… L’écriture d’Aki Shimazaki est véritablement superbe, minimaliste, tout en retenue et en douceur, alors que les évènements et sentiments sous-jacents peuvent être terribles, contraste impressionnant entre la délicatesse des mots et la violence des sentiments. Les écrivains japonais (même si Aki Shimazaki écrit directement en français) excellent vraiment pour mêler les trajectoires personnelles et l’Histoire collective sans oublier la description par petites touches de la nature environnante.

Fiche #548
Thème(s) : Littérature étrangère

Les titres de Aki Shimazaki lus par Vaux Livres


Stig DAGERMAN

Mélanie DELATTRE-VOGT

Dieu rend visite à Newton (1727)
Editions du Chemin de Fer

136 | 60 pages | 26-03-2009 | 14€

Les éditions du Chemin de Fer réédite une longue nouvelle de Stig Dagerman toujours aussi passionnant. Newton qui va mourir voit arriver Dieu dans sa maison qui commence à l’éprouver en remettant en cause la loi de la gravitation. Pourtant Dieu quelque peu lassé par l’éternité est venu à la rencontre des humains et de leurs sentiments et épreuves quotidiennes... Une belle rencontre philosophique entre la science, la religion, et l’Homme.

Fiche #544
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : CJ Bjurström

Les titres de Stig Dagerman lus par Vaux Livres


Patrick DA SILVA

Demain
L'Amourier

135 | 90 pages | 26-03-2009 | 11.5€

Demain propose deux histoires. Les lieux sont différents, l’époque aussi. La première semble contemporaine alors que la seconde appartient à des temps plus reculés. Quoique… Une histoire, un homme. Chacun attend, chacun attend la mort. A proximité, une femme avec entre eux, le silence. L’homme attend la mort voire la réclame et la femme dans le silence semble être un relai, un témoin. Elles assistent, observent… jusqu'à demain...

Fiche #545
Thème(s) : Littérature française


Christine LAMIRAUD

Une reine trop belle
Talents hauts

134 | 25 pages | 26-03-2009 | 11.7€

La reine était belle, très belle. Elle attirait l’attention et l’admiration de tous. Mais trop belle pour son époux jaloux. Si jaloux, qu’il l’enferma et lui interdit toute rencontre. La reine s’ennuya et dut trouver un stratagème pour retrouver la vie. S’enlaidir lui permit de sortir tout d’abord incognito, de rencontrer la cour et le peuple puis de reconquérir l’amour véritable et moins exclusif de son roi.

Fiche #546
Thème(s) : Jeunesse


Jérôme LE DORZE

Alessandra FUSI

Le bel uniforme gris
Anna Chanel

133 | 25-03-2009 | 13.7€

Petit bonhomme est heureux de partir à la guerre surtout que ses chefs l'ont bien équipé. Il est superbe et fier dans son costume de militaire. Mais au cours de son périple, ce costume au gré des rencontres évoluera, des rencontres pleine de poésies, d'amitiés, d'humanité et petit bonhomme deviendra un homme qui préférera une jolie fleur à une médaille militaire ! Encore un album jeunesse pour grands et petits.

Fiche #542
Thème(s) : Jeunesse

Les titres de Jérôme Le Dorze lus par Vaux Livres

Les titres de Alessandra Fusi lus par Vaux Livres


René GOUICHOUX

Christelle LE GUEN

Mon père, le trou, l'arbre et moi
Beluga

132 | 25-03-2009 | 6€

en stock

Un joli conte pour développer l'imagination. L'histoire part d'un fait banal. Un petit garçon et son père s'en vont planter un arbre dans leur jardin. Banal ? Pas si sûr ! Le village s'en souviendra... On retrouve vraiment avec grand plaisir les illustrations de C. Le Guen, tout en rondeur et en mouvement.

Fiche #543
Thème(s) : Jeunesse

Les titres de René Gouichoux lus par Vaux Livres

Les titres de Christelle Le Guen lus par Vaux Livres


Patrick PRUGNE

Tiburce OGER

Canoë Bay
Daniel Maghen

131 | 78 pages | 21-03-2009 | 19.5€

en stock

Une superbe bande dessinée qui suit les aventures d'un jeune orphelin né en Acadie au XVIIIème siècle au milieu des conflits entre Anglais, Français et autres Iroquois. Il rejoindra la piraterie avant de partir avec ses compères à la recherche d'un fabuleux trésor que son père aurait enfoui dans un lieu très reculé... Une belle épopée pour tous les publics. Le cahier à l'issue de l'album présente de superbes esquisses et vaut le détour !

Fiche #540
Thème(s) : Adulte Bandes dessinées

Les titres de Patrick Prugne lus par Vaux Livres

Les titres de Tiburce Oger lus par Vaux Livres


Cyril BONIN

Laurent GALANDON

Quand souffle le vent
Dargaud

130 | 56 pages | 21-03-2009 | 16.95€

Une belle histoire en un seul volume (si ça existe encore !) qui évoque sur deux générations un drame à la fois social et familial dans le nord de la France, dans les régions minières. Antoine, jeune mineur, rêve de voyage alors qu'une communauté tsigane s’installe à proximité du village, accueillie comme il se doit… Antoine est immédiatement attiré par la jeune Kheshalya en quête d'identité et à la recherche d’une vérité, sa vérité… Sur fond de grève et de conflits, le passé du village la leur révèlera pour leur plus grand malheur…

Fiche #541
Thème(s) : Adulte Bandes dessinées

Les titres de Laurent Galandon lus par Vaux Livres


Andreas ESCHBACH

En panne sèche
Atalante

129 | 763 pages | 20-03-2009 | 26.5€

en stock

Markus Westermann est un jeune allemand ambitieux que le rêve américain a aspiré aux Etats-Unis. Guidé par l’envie de réussite, il croit tenir le filon après sa rencontre fortuite avec un vieil autrichien Karl Walter Block qui prétend avoir établi une méthode révolutionnaire et infaillible de détection de nouveaux champs pétrolifères. Markus, rapidement convaincu, s’engage à corps perdu dans ce projet qui rencontre initialement doute et scepticisme. Mais la découverte en Dakota du sud d’un nouveau gisement convainc les investisseurs et bouleverse quelques visions de la politique énergétique alors que les gisements mondiaux s’épuisent peu à peu. La raréfaction de l'or noir affecte évidemment le quotidien de la population et provoque une mutation de fond dans la société (transports professionnels et de loisirs, fabrication...). Andreas Eschbach vous entraîne dans une plongée (sans retour) dans l’histoire de l’or noir et donc dans l’histoire du monde. Ce roman didactique, provoquant réflexion et interrogations, sans aucune lourdeur, montre la prépondérance actuelle de cette matière première dans notre quotidien, sa prépondérance dans la mondialisation et dans les décisions politiques qui l’accompagne aujourd’hui, mais également hier puis demain. Les plus de 700 pages de ce pavé économico-écologico-géopolitique se dévorent sans lassitude et avec un intérêt croissant. L’auteur par ses différents modes de narration attire le lecteur et ne le lâche plus, il voyage dans le temps (passé, présent, futur), il oscille entre l’échelle individuelle et universelle, les anecdotes sont mêlées aux rappels historiques et aux destinées des membres d’une famille allemande confrontés à nos préoccupations contemporaines mais également impliqués dans la recherche de solutions aux problèmes énergétiques. Les destins individuels se retrouvent liés au destin collectif, l’intrigue est mêlée à l’Histoire et la géopolitique, le tout toujours avec sens et à bon escient. Un texte qui ne tombe pas dans le catastrophisme mais qui tente de donner une vision possible et réaliste des bouleversements et des mutations que provoquerait la fin du tout pétrole. Un roman d’anticipation extrêmement bien documenté en espérant que cela reste purement fictif mais qui peut l’affirmer…

Fiche #539
Thème(s) : Littérature étrangère Polar/Thriller/Noir
Traduction : Frédéric Weinmann


Joanne DRYANSKY

Gerry DRYANSKY

L'extraordinaire histoire de Fatima Monsour
Héloïse d'Ormesson

128 | 334 pages | 18-03-2009 | 21€

Fatima Monsour est une modeste femme de ménage dans son île de Djerba que les aléas de la vie ne gâtent pas : son cousin qu’on lui a donné comme mari l’a répudiée et est parti pour les Etats-Unis. Sa mère est morte. Mais la mort accidentelle dans la fleur de l’âge de sa sœur Rachida, la superbe Rachida, va bouleverser l’existence de Fatima. Rachida, femme de ménage non déclarée, était aux services de la vieille Comtesse Merveil du Roc, aristocrate maniaque et fortunée du XVIème. Pour tenter de se racheter, la Comtesse propose l’emploi à Fatima et lui paie le billet d’avion. Le premier contact de Fatima en djellaba orange avec Paris est mitigé… surtout qu’elle ne sait pas lire le Français. Heureusement Victorine, joviale et humaine Africaine guide ses premiers pas. En satisfaisant les exigences de la Comtesse et de sa chienne labrador Emma, Fatima se lie d’amitié avec quantité de personnages tous plus pittoresques les uns que les autres. Progressivement les liens avec sa patronne se tissent surtout qu’Emma lui devra une fière chandelle… Elle en devient même indispensable, belle revanche pour « la femme la plus malchanceuse de Batouine », et le meilleur est pour la fin ! Caractères simples et pittoresques, situations cocasses ou banales, étude de mœurs et de conditions humaines, sans caricatures mais en finesse font de « l’extraordinaire histoire de Fatima Monsour » un joli et plausible conte de fées. Une grande respiration !

Fiche #538
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Marianne Véron


Isabelle CARRIER

La petite casserole d'Anatole
Bilboquet

127 | 17-03-2009 | 13.5€

en stock

Anatole est différent : un jour, une casserole lui est tombée dessus et depuis il est différent. Les gens ne voient en lui que sa casserole et l’ignorent. Peu à peu il s’en éloigne et s’isole. Mais heureusement, quelqu’un lui apprendra à vivre avec sa casserole, à l’accepter et le sourire reviendra. Un bel album sur un sujet difficile (le handicap et/ou la différence) où les dessins tendres et naïfs renforcent sa puissance.

Fiche #536
Thème(s) : Jeunesse


Agnès DE LESTRADE

Valeria DOCAMPO

La grande fabrique de mots
Alice

126 | 17-03-2009 | 13.5€

Encore un bel album où texte et illustrations ne font qu’un : le petit Philéas habite un pays où les mots se font rares. Il faut les acheter, les avaler pour enfin pouvoir les prononcer. Mais Philéas a besoin de mots pour ouvrir son cœur à la jolie Cybelle. Comment choisir les mots qui conviennent dans la multitude offerte par la grande fabrique de mots ? Philéas hésite, tangue, craint de se tromper… Trouve-t-il le mot qui éveillera l’attention de Cybelle ? Un bijou !

Fiche #537
Thème(s) : Jeunesse

Les titres de Agnès De Lestrade lus par Vaux Livres

Les titres de Valeria Docampo lus par Vaux Livres


Isabelle BARY

Baruffa
Luce Wilquin

125 | 270 pages | 14-03-2009 | 21€

Alice 38 ans mariée à Charles vit dans une sorte de cocon, vie idéale, sans histoires. Chapitre après chapitre, année après année, elle raconte sa vie, ses rencontres. Elle, la femme rangée dont l'existence restera marquée par la disparition de son frère sera bouleversée par la rencontre avec Diane. Diane au caractère opposé va littéralement la phagocyter, la prendre en main, une emprise insupportable et pourtant acceptée (« Comment s’y est-elle prise pour que son apparition douce et inattendue me devienne à ce point traumatisante ? Comment ses agissements anodins à mon égard se sont mués en effets pernicieux ?). Charles la met en garde en vain (« Elle veut ta vie, tes amis, ta place… »). Même les autres rencontres ne pourront la détourner. Baruffa (querelle, en italien) est l’histoire d’une guerre contre l’autre mais surtout contre soi pour retrouver la clé de sa propre histoire et son identité, roman au style vif et original.

Fiche #535
Thème(s) : Littérature étrangère

Les titres de Isabelle Bary lus par Vaux Livres


Bruno ROBERT

Nadia ROMAN

C'est moi la plus verte !
Ricochet

124 | 34 pages | 11-03-2009 | 14.2€

Une grenouille verte trouve ses cuisses un peu trop fine et pour y remédier, avale, et avale encore une multitude de moucherons et autres animaux volants. Jusqu'au jour où, emportée par ce qu'elle a ingurgité la grenouille s'envole... ce qui permettra au lecteur de s'apercevoir qu'elle se nourrit aussi de ses lectures... On retrouve avec plaisir les illustrations tout en rondeur et fraicheur de Bruno Robert.

Fiche #532
Thème(s) : Jeunesse

Les titres de Bruno Robert lus par Vaux Livres


Régine JOSÉPHINE

Bérangère DELAPORTE

Une danse pour Chanelle
Editions Chocolat

123 | 11-03-2009 | 12€

Chanelle est une belle petite chatte. Mais Chanelle a peur la nuit et ses parents désespèrent. Ils lui imposent une nuit à la belle étoile. Terrorisée, la curiosité l'emportera et elle part à l'aventure main dans la main avec... sa nouvelle amie... la souris ! Un cours de danse conclura cette nuit exceptionnelle.

Fiche #533
Thème(s) : Jeunesse

Les titres de Régine Joséphine lus par Vaux Livres


Cédric JANVIER

Sylvie GIROIRE

Nénette la grenouille verte
Balivernes

122 | 11-03-2009 | 5€

en stock

Nénette se repose dans sa mare lorsqu'un héron apparait et s'apprête à la dévorer. Nénette réussit à s'enfuire mais ce ne sera que le début d'une suite de rencontres toutes aussi périlleuses les unes que les autres...

Fiche #534
Thème(s) : Jeunesse

Les titres de Cédric Janvier lus par Vaux Livres

Les titres de Sylvie Giroire lus par Vaux Livres


Ito NAGA

Je sais
Cheyne

121 | 74 pages | 06-03-2009 | 18€

en stock

Je sais est un catalogue, un recueil de 469 réflexions ou autres affirmations poétiques issues d’observations précises, sans faille, affûtées mais sans certitude. De l’infime à l’universel avec humour, doute, interrogations, ironie, légèreté ou gravité, l’astrophysicien Ito Naga nous transporte avec sérénité vers des étoiles qui brillent pour notre plus grand bonheur…

Fiche #531
Thème(s) : Littérature étrangère


Jon FOSSE

Insomnie
Circé

120 | 93 pages | 04-03-2009 | 13.2€

Jon Fosse est de retour et son style inchangé, insistant, répétitif. Le lecteur retrouve également la remise à bateaux puisque Asle et Alida s'y étaient installés alors qu'Alida était enceinte. Pourtant, ils doivent partir, prendre la route et quitte définitivement, sans retourner, la région pour rejoindre une grande ville où ils espérent trouver travail et logement. Mais même si leur amour éclaire le chemin, la route et l'avenir sont noirs et étouffants. La destinée de ces deux jeunes, qui n'en font qu'un, contraste tout au long du texte avec cet amour sans faille.

Fiche #529
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Terje Sinding

Les titres de Jon Fosse lus par Vaux Livres


Roxane Marie GALLIEZ

Sandrine LHOMME

La terre s'est enrhumée
Auzou

119 | 10 pages | 04-03-2009 | 10.5€

Un bel album optimiste qui met en scène un petit garçon qui saura trouver les "mots" pour sauver une terre bien mal en point.

Fiche #530
Thème(s) : Jeunesse

Les titres de Roxane Marie Galliez lus par Vaux Livres

Les titres de Sandrine Lhomme lus par Vaux Livres


Carlos GIMÉNEZ

Paracuellos
Fluide Glacial

118 | 300 pages | 28-02-2009 | 35€

Réédition en un seul volume des 6 tomes où Giménez relate le quotidien des enfants dans un orphelinat de l'Espagne franquiste. Récit autobiogrpahique puisque l'auteur a lui-même subi les sécives, brimades et autres vexations imposés par les religieux tendance militaires... Emotion garantie ! Poignant, terrible, drôle, aucun sentiment ne nous est épargné. A redécouvrir.

Fiche #527
Thème(s) : Adulte Bandes dessinées


Régis PENET

Les nuits écorchées - La chute des corps
Daniel Maghen

117 | 44 pages | 28-02-2009 | 14€

L'enquête de Mia (cf. tome 1) continue sur les traces d'un monstre issu des expériences de Wong tout en redoutant l'implication du couple formé par Andréa et Lucy... Toujours aussi réussi.

Fiche #528
Thème(s) : Adulte Bandes dessinées

Les titres de Régis Penet lus par Vaux Livres


Frédérique DEGHELT

La grand-mère de Jade
Actes Sud

116 | 391 pages | 22-02-2009 | 21.3€

Le lecteur se fond littéralement dans l'histoire de Frédérique Deghelt et aimerait tant qu'elle soit vraie ! Mamoune, savoyarde et grand-mère de Jade, vient d'avoir un malaise. Le père de Jade qui vit en Polynésie la prévient que ses tantes ont décidé de placer la vieille dame en maison de retraite pour plus de sécurité. Jade qui vient de quitter son compagnon décide d'enlever sa grand-mère (avec son consentement). Elle s'aperçoit qu'elle ne sait pas grand-chose de celle-ci et ces deux femmes, de deux générations différentes, vont apprendre à se connaître, se dévoiler progressivement, avec pudeur (« Nous sommes aveugles et ce que nous voyons chez nos plus proches c'est ce que nous croyons savoir d'eux. ») sur fond de tendresse, d'attention à l'autre, de douceur et d'émotions. Jade découvre alors la passion de Mamoune pour les livres et la lecture (« J'ai beaucoup lu, depuis très longtemps. Je suis une lectrice assidue, une amoureuse des livres. On pourrait le dire ainsi. Les livres furent mes amants et avec eux j'ai trompé ton grand-père qui n'en n'a jamais rien su pendant toute notre vie commune »). Ainsi, Mamoune épaule Jade dans la rédaction d'un livre jusqu'alors refusé par les éditeurs. Mamoune qui « avait adopté la formule qui consiste à être dans l'action tant qu'on est vivant puisque cesser d'agir c'est être mort » continue de vivre, d'espérer, d'aimer, elle et Jade ne se cachent rien de leurs vies amoureuses, passées et présentes. Récit (obscurci par un épilogue inattendu) à deux voix de femmes unies face à ou plutôt dans la vie pour notre plus grand plaisir. Un pur moment de bonheur.

Fiche #526
Thème(s) : Littérature française


P'tit loup est un gentil loup. Mais tous les habitants de la forêt des contes le fuient. Grand loup a la désagréable habitude de le faire accuser de ses méfaits. Mais ça suffit ! P'tit loup aidé par le petit chaperon rouge a bien l'intention de faire cesser ses méchancetés. Ils convaincront sans problème les autres habitants de la forêt pour monter un complot dont Grand loup se souviendra ! De superbes illustrations au service d'un joli conte.

Fiche #520
Thème(s) : Jeunesse

Les titres de Bénédicte Carboneill lus par Vaux Livres

Les titres de Véronique Hermouet lus par Vaux Livres


Nicole SNITSELAAR

Laetitia MARRE

Petit pingouin
Pas de l'échelle

114 | 21-02-2009 | 10€

Un petit pingouin est seul sur la banquise et pleure. Il pleure car il a froid, froid de la tête au pied. Son grand-père lui a parlé d'un secret pour ne plus avoir froid et pour le trouver le petit pingouin part un voyage initiatique autour du monde. Dans chaque région, un animal l'écoute et l'aide comme il le peut. Des rencontres qui lui réchauffent le c½ur et qui lui feront découvrir la plus grande source de chaleur qui nous permet à tous d'être à l'abri des grands coups de froid ! Un album à la fois chaud et d'une grande fraicheur.

Fiche #521
Thème(s) : Jeunesse

Les titres de Nicole Snitselaar lus par Vaux Livres

Les titres de Laetitia Marre lus par Vaux Livres


Crokodou est un petit crocodile qui boude. Petit froid avec sa mère, il aimerait prendre un peu d'indépendance et décide donc de changer de maman et part à sa recherche. Il rencontre plusieurs nouvelles mamans potentielles mais aucune d'elles ne l'accueillera avec autant d'amour que sa vraie maman. Le retour n'en sera que plus tendre !

Fiche #522
Thème(s) : Jeunesse

Les titres de Nicole Snitselaar lus par Vaux Livres

Les titres de Laetitia Marre lus par Vaux Livres


Heather HENSON

David SMALL

La dame des livres
Syros

112 | 21-02-2009 | 15.5€

Une jolie histoire traduisant l'aventure réelle des bibliothécaires américains itinérants mis en place en 1935 par Roosevelt. Une famille paisible vit loin de la ville. Deux enfants : le garçon Cal est toujours dehors, aide son père alors que sa s½ur Lark a toujours le nez dans ses livres. Pour son plus grand plaisir, une dame les visite et leur propose le prêt de livres. Une dame fort courageuse que rien ne pourra arrêter, un courage qui pourra peut-être enfin éveiller l'intérêt de Cal pour ces objets mystérieux que les livres !

Fiche #523
Thème(s) : Jeunesse


Michèle TROUSSEAU

Laurence MARIANI

Aline marmotte
Michel Zalio

111 | 21-02-2009 | 11.99€

Un bel album pour découvrir agréablement la vie intime de la marmotte et ses cycles. Les grands et les petits suivront Aline depuis sa naissance jusqu'au moment où elle s'installera dans son propre terrier et accueillir son compagnon en attendant la petite famille : le cycle perpétuel de la vie.

Fiche #524
Thème(s) : Jeunesse


Daniel KEHLMANN

Gloire
Actes Sud

110 | 175 pages | 21-02-2009 | 18.3€

Daniel Kehlmann se renouvelle à chaque nouveau livre. Gloire est un recueil de huit nouvelles qui se répondent l'une à l'autre. L'absurde n'est jamais loin, le mélange entre virtuel et réel, les relations entre héros de papier et auteur... Un livre réjouissant et rythmé.

Fiche #525
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Juliette Aubert

Les titres de Daniel Kehlmann lus par Vaux Livres


Agnès DE LESTRADE

L'envol du hérisson
Le Rouergue

109 | 103 pages | 21-02-2009 | 6.6€

Eugénie est une petite fille aimante. Lorsque son père perd son travail, la vie d’Eugénie va s’en trouver bouleversée, à la maison comme à l’école. Après quelques jours d’insouciance, le nouveau chômeur vit de moins en moins bien son inactivité. Sentiment d'inutilité, rabaissement de soi... Dans le même temps, la classe d’Eugénie participe à un concours et doit inventer un objet volant. Le père d’Eugénie véritable professeur Tournesol saura intéresser les enfants, éveiller leur intérêt tout en retrouvant lui-même son estime de soi pour le plus grand plaisir d’Eugénie.

Fiche #519
Thème(s) : Jeunesse

Les titres de Agnès De Lestrade lus par Vaux Livres


Leïla SEBBAR

Mon cher fils
Elyzad

108 | 153 pages | 17-02-2009 | 15€

en stock

Trente ans de labeur. Le vieil Algérien a travaillé trente ans chez Renault à Boulogne Billancourt pour son fils et ses sept filles. Un unique garçon dont il est sans nouvelles. De retour seul (sa femme est restée en France) à Alger, il rencontre une jeune fille, Alma, écrivain public, afin de faire écrire les lettres destinées à son fils. Elles décrivent l’histoire d’un homme déraciné, exilé, vie en retrait qui annihile toute relation avec ses enfants. Ces rencontres entre deux générations incitent aussi Alma à se dévoiler, à parler de son père joueur de luth, de sa mère partie brusquement d’Algérie, de la vie en Algérie et du pays, de son ambiance, de sa culture… Chaque jour, le vieil homme vient faire écrire une nouvelle lettre, souvent désespérée, pour raconter sa vie et tout ce qu’il n’a jamais osé dévoiler à son fils. Le silence est souvent trop lourd et ses conséquences feutrées mais dramatiques. Les rapports familiaux et parents-enfants au centre du livre, au centre de notre vie et de notre monde, se retrouvent biaisés par ce douloureux exil induisant perte d’identité et absence. Un très beau roman très humain et particulièrement émouvant.

« Les pères avaient ensemble pris leur décision, les mères complices comme d’habitude, les mères contre les filles. Vous le savez ? Vous avez une mère, vous aussi, elle est comment votre mère ? Avec vous ou contre vous ? »

Fiche #517
Thème(s) : Littérature étrangère

Les titres de Leïla Sebbar lus par Vaux Livres


Aki SHIMAZAKI

Zakuro
Actes Sud

107 | 151 pages | 17-02-2009 | 15.1€

L’Histoire et les destins familiaux se croisent et s’entrecroisent dans les romans de Shimazaki. Tsuyoshi Toda n’a plus revu son père depuis 1942, date à laquelle installée en Mandchourie sa famille le quitta pour rentrer au Japon devant la défaite pressentie par le père. Comme de nombreux autres Japonais, le père fut déporté en Sibérie et l’on perdit sa trace. Vingt-cinq ans plus tard, la mère de Tsuyoshi sombre dans la maladie d’Alzheimer et dans le passé tout en restant persuadée que son mari n’est pas mort et qu’il la rejoindra prochainement. Tsuyoshi garde le silence mais est convaincu que son père est mort depuis longtemps. Jusqu’au jour où l’un de ses amis lui apprend que son père est vivant, installé non loin d’eux et a refait sa vie. Stupéfaction et incompréhension. Pourquoi son père n’a pas donné de nouvelles et souhaité reprendre contact ? Si près et pourtant si loin… Il décide de le rencontrer, une dernière fois peut-être avant de connaître l’explication. Il la trouvera dans une lettre où son père se confiera et exposera ses souffrances, regrets et doutes qui ont rejailli indirectement sur toute la famille.

Fiche #518
Thème(s) : Littérature étrangère

Les titres de Aki Shimazaki lus par Vaux Livres


Norbert LANDA

Tim WARNES

La dispute
Mijade

106 | 15-02-2009 | 5.2€

L'ours Beau-Museau et le lapin Longues-Oreilles sont inséparables. Ils sont ensemble jour et nuit et ne font qu'un. Jusqu'au jour où ils découvrent une chose brillante dans laquelle chacun se voit. Un objet qui va semer le trouble dans cette amitié...

Fiche #513
Thème(s) : Jeunesse

Les titres de Norbert Landa lus par Vaux Livres

Les titres de Tim Warnes lus par Vaux Livres


Donald GRANT

Le dinosaure du Kilimandjaro
Le Sorbier

105 | 15-02-2009 | 13.2€

Grand-Pa raconte à son petit-fils ce joli conte africain. Une autruche se désespèrait d'être seule lorsque la terre se mit à trembler faisant apparaître miraculeusement un oeuf, un oeuf énorme et gelé que l'autruche se mit immédiatement à couver, pleine d'espoir. Hélas, ce ne fut pas un bébé autruche qui naquit mais une "chose étrange" qui aura quelques difficultés à trouver sa place parmi les animaux sauvages...

Fiche #514
Thème(s) : Jeunesse


Jean DUFAUX

Béatrice TILLIER

Le bois des vierges
Robert Laffont

104 | 54 pages | 15-02-2009 | 14.15€

Une plongée en BD dans le monde fantastique des contes. Les humains, les bêtes de haute taille et de basse taille tentent de cohabiter mais les conflits sont permanents, violents et épuisants. Pour tenter de les endiguer, un mariage est prévue entre la belle et la bête mais il ne se déroulera pas comme prévu et le sang jaillira... et le conflit n'en sera que renforcé ! Un excellent scénario avec des thèmes multiples à plusieurs niveaux et un graphisme à la hauteur de ce scénario. Vivement le tome 2 !

Fiche #515
Thème(s) : Adulte Bandes dessinées

Les titres de Jean Dufaux lus par Vaux Livres


Anne CASSIDY

Innocents
Milan

103 | 211 pages | 15-02-2009 | 11.5€

Bradley est un jeune homme désoeuvré qui partage sa vie avec son père dépassé et fatigué et sa petite soeur Charlotte. Bradley est connu pour quelques petits méfaits mais un jour, sa voiture est repérée près d'un pont d'où des pavés ont été lancés provoquant un carambolage et la mort d'un routier. Bradley est accusé et il avoue immédiatement sans dénoncer ses complices. Charlotte n'y croit pas et persuadé de son innocence, elle entraîne son amie Emily vers une enquête passionnante qui la poussera elle-aussi sur le chemin de la vérité en se retrouvant encore plus intimement à ce drame.

Fiche #516
Thème(s) : Jeunesse


Laurent CHABIN

Les territoires du nord-ouest
Coups de tête

102 | 81 pages | 13-02-2009 | 7€

Les territoires du Nord-Ouest est un brûlot futuriste où la liberté réelle a disparu, les vies sont encadrées et l’ordre établi. La main des puissants étouffe le peuple qui se tue au travail. Seuls les jeux du cirque peuvent le divertir temporairement. Combat à mort d’hommes face à des ours, face à des chiens… Mais les dirigeants si invisibles veulent s’assurer de la pérennité de leur pouvoir et du contrôle total de la population. Dans ce but, ils font appel au narrateur, homme de télévision, étendra ces combats à la vie, la piste du cirque aux territoires. Travail, jeu, travail, jeu, mort : « C’est ça ce qui est beau dans le jeu, c’est de croire qu’on peut gagner. De toute façon, ça valait mieux que le trou. Tout valait mieux que le trou ». Un court roman qui en rappellera des plus célèbres et parfois une certaine société…

« Ca les vexait, les prolétaires, autant que ceux qui les encadraient, de voir démolir le château où ils espéraient entrer un jour par la grande porte. »

Fiche #512
Thème(s) : Littérature française


Jean-Baptiste DESTREMAU

Sonate de l'assassin
Max Milo

101 | 383 pages | 11-02-2009 | 19.9€

en stock

Laszlo Dumas est pianiste. Renommé, il n’a pourtant pas la flamme, l’ardeur et le génie qui font la différence, grande technique mais l’étincelle demeure absente. Son impresario croit en lui, le protège et gère le début d’une carrière qu’il espère grande. Jusqu’à un concert comme un autre où Laszlo commet une légère erreur qu’un spectateur perspicace et mélomane repère en grimaçant. Laszlo ressent de la honte, honte pour lui et pour son Art. Pour laver l’affront, la preuve, le témoin, une seule solution, le supprimer… Son jeu n’en devient que meilleur et le monde musical reconnaît peu à peu son talent. Certains continuent de douter et de repérer ses minces erreurs, mais pourront-ils survivre longtemps ? La petite musique qui s’affirme meurtre après meurtre renforce et entretient son talent. Mais un jour, c’est une femme qui repère son erreur et la rencontre avec cette admiratrice et son fils amoureux des sept tomes d’Harry Potter (…) chamboulera la petite musique. Cette sonate haletante est contée alternativement par chacun des concertistes en espérant que la chute finale soit évitée… Un premier roman rythmé où l’art et la folie ne font plus qu’un. A découvrir.

Premier roman

Fiche #511
Thème(s) : Littérature française Polar/Thriller/Noir

Les titres de Jean-Baptiste Destremau lus par Vaux Livres


Pia PETERSEN

Iouri
Actes Sud

100 | 360 pages | 03-02-2009 | 22.2€

en stock

Iouri est un brillant artiste plasticien reconnu par le milieu de l’art. Il partage sa vie avec Max la narratrice qui l’aime plus que tout, l’artiste, l’homme, l’œuvre. Pourtant Iouri devient franchement hostile aux mesures sécuritaires de plus en plus contraignantes qui gèrent et encadrent son quotidien. Il estime également que l'art est devenu trop consensuel alors qu'il doit toujours bousculer, être subversif, dangereux, voire violent. En réaction, il s’engage en solitaire dans une démarche artistique radicale, peut-être ultime. Max assiste impuissante, avec une certaine incompréhension, à son changement de comportement et se morfond d’être mise à l’écart de ce terrifiant projet (« Je lui en veux parce qu’il ne m’a pas impliquée mais m’a tenue à l’écart et il aurait pu faire de moi sa complice, mais il ne l’a pas fait et je lui en veux, à lui et à son art »). Iouri a un secret et elle croit ou craint de le deviner. Sans être définitivement certaine des conséquences de ce projet, elle oscille entre adhésion et terreur et nous livre ses observations et ses interrogations les plus intimes. Elle n’en aura la certitude qu’à la fin du roman et seulement à cet instant, elle pourra choisir et figer son jugement devant la dernière « œuvre » de Iouri… Un roman obsédant et lancinant, troublant et dérangeant sur les limites de l’art et de l’amour.

« Il me dit qu’il faut trouver comment préserver son droit à la liberté et que c’est absurde mais c’est comme ça, il faut revendiquer le droit au crime pour se réapproprier sa liberté et c’est là tout le problème »

« Quand je regarde Iouri, je me dis qu’entre artiste et criminel, il n’y a pas tant de différence, ils contournent ou détournent ce qui est donné pour vrai et ils vivent selon d’autres normes parce qu’ils ont une vision différente de la société... »

« J’ai encore un choix à faire. Je me demande si j’ai encore un sens moral et si cela veut dire quelque chose. Quand je regarde le monde, je me dis que le sens moral est une idée dépassée, qu’elle n’a plus de sens, que le sens moral se maintient pour des raisons de nostalgie et que la nostalgie tue le monde et j’aurais bien voulu que les choses se passent autrement. »

Fiche #510
Thème(s) : Littérature étrangère

Les titres de Pia Petersen lus par Vaux Livres


Anne-Laure BONDOUX

Le temps des miracles
Bayard

99 | 255 pages | 27-01-2009 | 13.9€

Dans le Caucase, Gloria Bohème a recueilli dans un accident de train un bébé d’une femme française qui est évacuée avec les blessés. Elle l’appelle Koumaïl mais lui révèle rapidement ses origines : il serait Français, s’appellerait Blaise Fortune. Fortune, pourtant éloignée pour l’instant, car le Caucase se déchire et le garçon connaît avec sa mère l’exil, la route, les bonnes et mauvaises rencontres, la milice... Sur le chemin de la misère, l’entraide et la solidarité éclairent cependant leur chemin. Gloria raconte à Koumaïl régulièrement l’histoire de ses origines et ils se persuadent qu’ils retrouveront sa mère et d’un avenir meilleur dans le pays des droits de l’Homme et de Charles Baudelaire. Koumaïl ne connaît pratiquement rien de la France (« jemapèlblèzfortunéjesuicitoyendelarépubliquedefrancecélapurvérité ») mais son avenir ensoleillé est là-bas, il le sait, c’est gravé. Et même si Koumaïl découvrira la France derrière des grilles et des murs, la vie et l’espoir ne le quitteront jamais. Une perle d’humanité qui oscille entre joie et larmes grâce à des personnages émouvants, terriblement humains, un livre poignant qu’on ouvre, qu’on lit d’une traite et qu’on ne referme qu’une fois la dernière page lue, un petit miracle !
A noter que ce livre bénéficie de deux éditions (couverture différente), une version ado et une version adulte.

« Il faut bien inventer des histoires pour que la vie soit supportable. Pas vrai ? »

Fiche #509
Thème(s) : Jeunesse Littérature française


Lianke YAN

Les jours, les mois, les années
Philippe Picquier

98 | 125 pages | 26-01-2009 | 7€

en stock

Une terrible sécheresse s’abat dans la région d’un petit village de montagne et la vie devient insupportable. La population décide de fuir sauf un vieil homme. Incapable de marcher des jours durant (et vers quoi ?), un vieil homme choisit de rester et de combattre le soleil et le temps en compagnie de son vieux chien aveugle et dévoué. Ils veilleront sur un unique pied de maïs, dernier espoir de vie et devant le temps qui passe, chaque jour, chaque heure, chaque minute est une lutte pour la vie, pour le futur. Les deux s’épauleront dans la difficulté et les larmes mais ne se quitteront pas. Yan Lianke change de thème et de ton par rapport à ses deux précédents romans et nous propose cet hymne flamboyant à la vie. Un texte très émouvant devant la volonté obstinée de ce vieil homme qui continue d’espérer en la vie. Superbe.

Fiche #508
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Brigitte Guilbaud

Les titres de Lianke Yan lus par Vaux Livres


Richard ANDRIEUX

L'Homme sans lumière
Héloïse d'Ormesson

97 | 131 pages | 24-01-2009 | 16€

Gilbert Pastois, retraité d’un service comptable d’une fabrique de chaussures, est triste, vide et usé, sans envie. Il croise dans un café un homme qui semble aussi désespéré que lui et reconnaît en lui son double. Il lui écrira les lettres qui constituent ce récit, lettres qu'il ne postera pas lui-même (il se meurt de ne jamais oser) et qui narrent sa vie : « à défaut de n’avoir jamais brillé, je suis devenu un homme sans lumière ». Isolé durant toute son existence (il n’a pu retenir aucune des 6 ou 7 femmes qu’il a connues), il parcourt un long tunnel noir qui se rétrécit jour après jour où tout est sombre. Très lucide, sur sa vie et sa personne, à l’heure du bilan, il est sans complaisance (« Oui cet homme qui toute sa vie a cherché une étoile sans jamais la trouver, et a fini par se noyer dans un océan de pénombre au milieu des tempêtes, c’est moi. »). Son double est aussi un homme seul à la vie étriquée et même si le suivre lui redonne un souffle temporaire de vie, cela ne pourra le sauver. Au contraire, Gilbert se réfugiera dans l’alcool jusqu’au drame final. Le destin triste et le récit d’une vie grise d’un homme qui n’a pas pu ou su trouver son étoile.

« La vie n’est faite que pour les gens heureux »

Fiche #507
Thème(s) : Littérature française

Les titres de Richard Andrieux lus par Vaux Livres


Clare SAMBROOK

Je n'ai pas encore dix ans
Galaade

96 | 288 pages | 22-01-2009 | 22.2€

La famille Pickles est heureuse, Mo la mère, Pa le père médecin, deux enfants Daniel le héros de la famille et Harry l’ainé passionné de course à pied court vers ses dix ans. Pourtant ce livre est la confession d’un drame. Alors que Harry et Daniel reviennent d'une sortie scolaire en bus, Daniel disparaît et Harry endosse sur ses petites épaules la responsabilité de cette disparition, de cet abandon (« Tu n’as pas vérifié, voilà ce que je veux crier. Tu n’as pas vérifié. Tu n’as pas vérifié ni braillé. »). Ecarté par les adultes (et les enfants), esseulé il assiste impuissant, sans aide, aux conséquences désastreuses et pénibles de cette disparition. La disparition restant inexpliquée, le couple part en vrille et le tient à l’écart. Seul son oncle Otis l’épaule dans la détresse. Harry crie sa douleur avec ses mots d’enfants, et malgré la dérive sans espoir de ses parents continue d’espérer que la vie les rattrape. Vous serez happé par l’univers déchiré de ce petit bonhomme qui hurle son désespoir, son envie de vivre, ses angoisses, ses attentes et ses rêves les plus fous. Le rythme est élevé (ce n’est pas pour rien que Harry est adepte de la course), les phrases courtes et saccadées et vous dévorerez ce livre avec émotion.

« Où est Daniel ? me dit-elle.
– Il n’est pas avec vous ? » ai-je dit.
Alors deux choses arrivèrent en même temps. Le visage de Mo s’allongea. Et je sus ce que les adultes veulent dire quand ils disent qu’un cœur chavire.
»

Premier roman

Fiche #505
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Sylvie Taussig


Elsa FLAGEUL

J'étais la fille de François Mitterrand
Julliard

95 | 119 pages | 22-01-2009 | 15.5€

Louise, dix ans, assiste avec sa mère à la cérémonie de transfert des cendres de Jean Monnet au Panthéon. Un homme en grand manteau noir, s’assoit non loin d’elle. Elle l’observe, l’ausculte, se sent immédiatement familière de cet homme, et c’est la révélation : François Mitterrand, président de la République, est son père (« Désormais. Je suis influente. Je suis puissante. Je suis Loulou Mitterrand. Un petit rire nerveux s’échappe de moi. Loulou Mitterrand. Cela sonne furieusement bien. »). Elle le sait, c’est une évidence et Louise s’empresse de révéler son secret à sa meilleure amie. Quant à son véritable père, Louise ne le voit qu’épisodiquement puisqu’il a quitté le foyer et aime une autre femme que la mère de Loulou. Maladroit, silencieux, ses sentiments restent bien cachés et leur relation est quelque peu tendue et distante. Aucun des deux n’est prêt à briser ce mur de silence et à s’exposer à l’autre en révélant ses sentiments, espérons que ce changement de père (« C’est comme ça, on fait ce qu’on peut ») saura briser la glace ! Un ton original pour parler des relations père-fille.

Premier roman

Fiche #506
Thème(s) : Littérature française


Catherine LATTEUX

Séverine DUCHESNE

Un 14 février
Bouts de Papier

94 | 21-01-2009 | 12.5€

Un pâtissier solitaire passe son année à réaliser ces joyaux alléchants pour que ses clients puissent célébrer leurs fêtes joyeuses. Quand pourra-t-il un évènement personnel ? Sa voisine, fleuriste, en fait de même avec ses superbes bouquets. Et puis un jour, un coup de vent, comme par magie, les réunit pour leur plus grand bonheur... Une belle histoire fraiche toute en douceur et en tendresse pour la Saint-Valentin !

Fiche #504
Thème(s) : Jeunesse


Murielle LEVRAUD

Le soir autour des maisons
Julliard

93 | 148 pages | 20-01-2009 | 19€

Dans un petit village, quelques couples se côtoient plus ou moins, s’épient plus ou moins, jusqu’au jour où l’une des femmes, Brune-Olive, apprend qu’elle décèdera prochainement. Elle décide de ne pas prévenir son fils parti chasser l’araignée dans des contrées lointaines, et prépare les lendemains : elle charge Solange mariée à Roland, époux ombrageux et quelque peu absent, de prendre soin de son mari, et elle écrit des centaines de lettres en prévision des évènements probables ou non auxquels ses amis risquent d’être confrontés. Son mari devra poster ces lettres et ainsi elle restera présente et actrice au sein de cette petite communauté où sans être totalement loufoques, les personnages fricotent avec l'originalité et parfois avec la folie. Tout se passe comme prévu jusqu’au jour où, en appliquant à « la lettre » les consignes de Brune-Olive, Roland et Solange renverseront les cartons de lettres et bouleverseront le tri précautionneux de Brune-Olive... Pour cette rentrée, un roman léger et agréable, rythmé et imagé, vaudevillesque et espiègle qui vous fera passer un bon moment.

Fiche #503
Thème(s) : Littérature française


Luis SEPULVEDA

La lampe d'Aladino et autres histoires pour vaincre l'oubli
Métailié

92 | 134 pages | 17-01-2009 | 16.5€

Il est toujours difficile de résumer un recueil de nouvelles. Pour contrecarrer le temps qui passe et l'oubli, Luis Sepulveda a choisi ici de conter des pépites d'humanité, d'accompagner des personnages inoubliables, des aventures tendres et dignes peuplent chaque nouvelle et nous entraînent dans un voyage inoubliable à travers le monde.

Fiche #502
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Bertille Hausberg

Les titres de Luis Sepulveda lus par Vaux Livres


Stéphane AUDEGUY

Nous autres
Gallimard

91 | 252 pages | 15-01-2009 | 17.75€

Stéphane Audeguy vous attire dans son livre car vous serez l’un de « nous autres ». Mais évidemment ce « nous autres » est beaucoup plus vaste… Grande ambition. Nous autres, cette voix supplémentaire participe à l’observation, à la narration du long voyage de Pierre, 33 ans, au Kenya à la recherche d’un endroit où enterrer son père. Ce père que Pierre n’a pas connu vivait depuis plus de 30 ans au Kenya dans les quartiers les plus reculés, dans des endroits où les blancs se font rares… Il a choisi sa mort, un suicide et une mort « africaine » mais qui, même elle, lui sera refusée. Notre voyage nous permettra d’aller de découvertes en découvertes, de remonter l’histoire de l’Afrique de l’Est, mais aussi notre histoire actuelle et passés et finalement l’histoire de l’Homme.

Fiche #501
Thème(s) : Littérature française

Les titres de Stéphane Audeguy lus par Vaux Livres


Fabienne JUHEL

A l'angle du renard
Le Rouergue

90 | 235 pages | 14-01-2009 | 17.3€

Arsène Le Rigoleur est un paysan d’une quarantaine d’années, de la Bretagne intérieure, où la terre est prégnante, omniprésente, pesante : « C'est ici qu'il se terre. Non loin des hommes qu'il fréquente à distance, entre chien et loup. ». Bête sauvage, il a son territoire, sa zone protégée, son village, tel un renard, il protège sa tanière. Malheur à celui qui s’y aventure. Pourtant une famille d’urbains vient s’installer dans la ferme voisine. Juliette, cinq ans, vient rencontrer régulièrement Arsène alors que son frère rouquin, Louis, est plus méfiant. Arsène se dévoile avec son vocabulaire, le vocabulaire de la campagne où les mots de la nature, de la faune, de la flore renforcent l’écriture et le thème du roman. Un discours franc, direct, sans artifice. Un parler vrai qui peut être tendre ou violent alors que la peur et la tension s’accroissent au fur et à mesure de la confession d’Arsène. Son attachement viscéral à sa terre, à son seul ami, Yvan, l’entrainent vers une destinée terrible et même s’il semble se questionner, il préfère rester une bête sauvage et aucune culpabilité ne l'émeut lorsque, toujours rusé et aveuglé par sa rancœur, il assouvit sa soif de vengeances. La nature est terrible et violente, mais l’homme n’a-t-il pas la première place dans cette sauvagerie ? Une histoire ténébreuse et dérangeante menée d’une « patte rousse » de maître de Fabienne Juhel.

Fiche #500
Thème(s) : Littérature française

Les titres de Fabienne Juhel lus par Vaux Livres


Pascal GARNIER

Lune captive dans un oeil mort
Zulma

89 | 157 pages | 12-01-2009 | 17.8€

en stock

Martial et Odette Sudre changent de vie. Ils se sont décidés à rejoindre les Conviviales, résidence clôturée, sécurisée, réservée aux séniors. Ils arrivent sur le lieu les premiers, suivis de près par les Nolde puis par Léa femme seule donc nécessairement suspecte… Chaque couple débarque avec sa personnalité, son histoire, son passé, ses peurs et ses lubies, ses espoirs et tente de retrouver l’harmonie dans ce lieu paisible, trop paisible peut-être... Ils ne croisent que M. Flesh, le gardien bourru chargé de la sécurité et de l’entretien du domaine et Nadine, jeune animatrice qui doit tenter de les amuser et de les occuper. Pascal Garnier excelle pour installer des ambiances harmonieuses, sereines, qu’un grain de sable viendra tragiquement enrayer et faire basculer dans le noir et le tragique. Cette fois, il s’agit d’un camp de gitans qui s’installe à proximité du domaine. La peur et ses conséquences même dans un petit groupe explose littéralement ce petit havre de bonheur, les secrets jaillissent, la haine surgit… jusqu'à l'implosion finale !

Fiche #499
Thème(s) : Littérature française

Les titres de Pascal Garnier lus par Vaux Livres


Silvio LUCCISANO

Laurent LIBESSART

Le casque d'Agris
Assor

88 | 69 pages | 10-01-2009 | 15€

en stock

Vers le milieu du troisième siècle avant notre ère, Agris jeune prince Picton contraint de fuir suite à l’assassinat de son père conserve un magnifique casque preuve de sa filiation et de son pouvoir. Au cours de son arrance alors qu'il est poursuivi par les usurpateurs de son père, il pénètre dans le territoire des Sénons menacés par leurs voisins Bellovaques. En sauvant la fille du roi des Sénons, il perd son précieux casque. Adopté par les Sénons, il part alors avec leur aide à sa reconquête. Une BD historique (les spécialistes reconnaitront nombre de faits, de lieux et d’objets reconnus historiquement) passionnante sur les traces de la civilisation celtique et de nos ancêtres les Gaulois. A l’issue de chaque tome, un cahier resitue l’époque et les acteurs.

Tome 1 : Le sanctuaire interdit
Tome 2 : L’or des Sénons
Tome 3 : à venir

Fiche #498
Thème(s) : Jeunesse Bandes dessinées


Milena AGUS

Mon voisin
Liana Levi

87 | 52 pages | 07-01-2009 | 3€

en stock

Cette nouvelle inédite de Milena Agus d’une cinquantaine de pages met en scène une jeune femme solitaire, mère d’un petit garçon de deux ans silencieux et qui ne marche pas. La vie lui pèse et elle pense au suicide comme délivrance ultime en élaborant la méthode qui conduirait au suicide parfait. Cela devient sa préoccupation première jusqu’au jour où son voisin, beau, seul, père d’un petit garçon turbulent rentrera enfin dans sa vie. C’est par l’intermédiaire de ce petit garçon que les liens se tisseront, tranquillement, dans l’amitié et la complicité… Un joli texte tendre que le lecteur aimerait voir se poursuivre.

Fiche #497
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Dominique Vittoz, Françoise Brun

Les titres de Milena Agus lus par Vaux Livres


Benoît JACQUES

La nuit du visiteur
Benoît Jacques

86 | 108 pages | 24-12-2008 | 17€

Le prix Baobab 2008 du salon de la jeunesse de Montreuil récompense cette année un auteur-éditeur résidant en Seine-et-Marne. La Nuit du visiteur détourne le classique « Petit chaperon rouge » de façon vraiment très inattendue. Mère-Grand est enfermée dans sa cabane, alitée elle attend quelque peu inquiète le chaperon retardataire. On frappe. Qui est là ? Mère-Grand a la mémoire qui s’espace, est dure d'oreille et a des difficultés pour entendre la réponse du visiteur tant attendu. Le défilé des visiteurs donne lieu à une série de quiproquos et la lecture à haute voix fera éclater de rires les jeunes lecteurs dont l’attention ne baissera d’un iota au fil des pages d’autant plus que la tension et le ton montent à l’image de la taille des caractères... Poésie et humour accompagnent cette attente interminable au contraire de la lecture que vous accomplirez d’une traite. Un album de qualité tant dans son texte et son graphisme que dans sa réalisation. A découvrir absolument.

Fiche #495
Thème(s) : Jeunesse


Maïté BERNARD

Monsieur Madone
Le Passage

85 | 153 pages | 22-12-2008 | 14.2€

Clémentine a parcouru le monde et ses photographies parues dans divers magazines et revues en témoignent. Jusqu’à sa rencontre avec Monsieur Madone. Coup de foudre. Vie à deux, partage, amour, symbiose. Monsieur Madone est un ancien militaire et ses campagnes ont marqué son corps, la maladie ne l’oublie pas et à trente huit ans, plutôt qu’un dernier combat désespéré et perdu d’avance, il choisit de partir, de quitter le monde et Clémentine, proprement, quand il l’a décidé. Clémentine pourtant son double n’a pas senti venir ce choix ultime. Le vide l’aspire, elle ne peut vivre, oublier et quitter Monsieur Madone. Chaque geste, chaque pensée, chaque rencontre le rendent toujours plus présent (« Mademoiselle Le Flohic, je ne peux vous guérir de vos émotions »). Cinq après, elle retrouve sa belle famille et particulièrement son beau frère qui n’a pas pu ou su combler non plus ce vide. Pas à pas, mot à mot, ils vont s’ouvrir, se raconter. Enfin, ils acceptent de parler de Monsieur Madone, d’esquisser un sourire en pensant à lui, d’évoquer leurs sentiments, leur incapacité à se consoler, à être consoler. Des confidences faites de pudeur et de retenue qui leur permettront peut-être de regagner le camp de la vie.

Fiche #490
Thème(s) : Littérature française

Les titres de Maïté Bernard lus par Vaux Livres


Xavier HOUSSIN

La mort de ma mère
Buchet-Chastel

84 | 120 pages | 22-12-2008 | 16€

Un appel téléphonique, il faut faire vite, venir au chevet de sa mère. Le narrateur la retrouve mais pour l’accompagner et lui tenir la main, tendrement, désespérément, sur un lit d’hôpital dans une chambre si froide. Fils unique et chéri de sa mère, l’homme se retourne vers son passé avec mélancolie. L’organisation des funérailles ne parvient pas à ralentir ce flot de souvenirs. Dans ce texte émouvant et sensible, Xavier Houssin varie le rythme, la longueur des chapitres, et aspire irrémédiablement le lecteur dans cette mélancolie.

Fiche #491
Thème(s) : Littérature française


Mariolina VENEZIA

J'ai vécu mille ans
Robert Laffont

83 | 302 pages | 22-12-2008 | 20.5€

Mariolina Venezia pour son premier roman nous propose une magistrale fresque familiale centrée sur les existences des femmes. Les Falcone de 1861 à 1989 accompagnent l’histoire de l’Italie dans une province reculée du sud. Le lecteur se retrouve vite immergé dans la vie des femmes et sa dureté, ses joies, ses peines. Les rires succèdent aux larmes, dans la vie et dans le texte. Ces personnages simples luttent pour leur vie, leur survie, s’engagent. L’histoire les façonne même s’ils sauront prendre en main leur destin entre les croyances et les engagements politiques.

Premier roman

Fiche #492
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Nathalie Bauer


Marie SIZUN

La femme de l'Allemand
Arléa

82 | 243 pages | 22-12-2008 | 17.5€

en stock

La narratrice présente Marion et sa mère Fanny. Elle propose au lecteur d’accompagner le début de la vie de Marion. Fanny reste et restera inexorablement la femme de l’Allemand et Marion ne connaît pas son père. Fanny bannie par ses parents et son entourage sombre peu à peu dans la maladie, maladie qui débute dès le départ de « l’Allemand ». L’enfance de Marion sera abrégée d’autant plus rapidement que leur isolement s’accroîtra : « Ce qu’elle aime Fanny, c’est simple : elle aime ses dessins, ses livres, le cinéma et toi. Et puis quelqu’un d’autre. Quelqu’un dont elle parle quelques fois d’un ton bizarre. Un homme qui n’existe pas. Un homme qui n’existe plus : ton père ». Dès son plus jeune âge, elle observe sa mère et sa différence en induisant une angoisse qui ne la quittera pas. Progressivement, elle la prend en charge, une vie à deux aux rôles inversés où chacune comprend l’autre sans paroles, où l’attention portée à l’autre est constante. Pourtant son dévouement sans retenue ne réussit pas à supprimer tout sentiment de culpabilité. Marie Sizun excelle pour tenir en haleine le lecteur, son écriture et la forme narrative adoptée (la narratrice tutoie Marion et semble savoir ce que pense la petite) accroissent la formidable émotion ressentie.

Fiche #493
Thème(s) : Littérature française

Les titres de Marie Sizun lus par Vaux Livres


Olivier ADAM

Des vents contraires
L'Olivier

81 | 255 pages | 22-12-2008 | 20.3€

Paul Anderen porte à bout de bras ses deux jeunes enfants depuis que sa femme Sarah a disparu. Chaque nouvelle journée est un combat, et Paul s’épuise. Pour survivre, il quitte sa maison pour retourner sur les lieux de son enfance à Saint-Malo auprès de son frère et de sa belle-sœur. Le père et ses enfants demeurent déboussolés, anéantis, chacun à sa manière. Le père est dévasté mais ses sentiments pour ses enfants, son rôle de père insuffle une dernière "brise" de vie. La petite appelle sa mère désespérément, le petit se replie sur lui-même et Paul pourtant au fond du gouffre tente de les protéger tout en espérant les ramener vers la vie. Mort ou disparition, le doute est pesant. Le trio se soude malgré les questions incessantes et émouvantes des petits : « Tu crois qu’elle est morte, maman ? », « Si elle est morte on a qu’à mourir tous les trois comme ça on sera avec elle ». L’absence de Sarah reste une obsession qui les rapproche pour tenter de se reconstruire quelque soit l’issue de cette disparition : « Nous allons passer à une autre étape : tenter d’avancer avec au flanc cette plaie béante, faire notre vie avec ça, aussi inconcevable que ce soit ». Ce retour est également émaillé par de multiples rencontres de personnages tous plus ou moins brisés par la vie et malgré l’épreuve terrible que subit Paul et son désespoir, il n’a rien oublié de son humanité et de sa fraternité et il saura leur venir en aide quand cela s’avèrera nécessaire. Mais ce retour sur les lieux de son enfance est aussi prétexte à se remémorer son passé et son sentiment d’inutilité et d’infériorité. Encore un émouvant roman d’Olivier Adam d’une grande humanité où nous retrouvons quelques-uns de ses thèmes favoris : la fraternité, l’enfance, l'absence, la disparition et la mort, les terribles conséquences sociales de notre société qui brise efficacement les vies des simples gens sans oublier cette ambiance maritime toujours aussi mélancolique.

Fiche #494
Thème(s) : Littérature française

Les titres de Olivier Adam lus par Vaux Livres


Bertina HENRICHS

La joueuse d'échecs
Liana Levi

80 | 212 pages | 20-12-2008 | 9€

Eleni est femme de ménage dans un hôtel de l'île de Naxos où elle est née et a toujours vécu humblement, discrètement, au service de sa famille et de ses désirs, résignée ? pas si sûr... Un jour, dans une chambre, elle aperçoit un jeu d'échecs et est littéralement et immédiatement fascinée par tous ses pions noirs et blancs. Alors que les hommes s'adonnent au trictrac dans cette île, elle décide d'apprendre à jouer aux échecs avec l'aide de son ancien instituteur qui n'a pourtant pas conservé un souvenir très positif d'elle. Cependant, il l'aidera, la soutiendra et se rendra rapidement compte que cette passion et cette volonté feront d'elle une joueuse capable de gagner et surtout une autre femme, une femme qui saura affirmer son identité et sa personnalité. Il la fera se confronter à son ancien partenaire le pharmacien très sceptique initialement puis lui fera gravir un à un les échelons devant ce damier fascinant. Une île est un monde clos et tous les habitants seront rapidement au courant de cette passion venant perturber la vie familiale d'Eleni, son mari n'étant pas le premier à l'épauler ("Etre cocu aurait été plus supportable. Une trahison amoureuse, même inacceptable, pouvait être nommée. Il y a un code d'honneur. Alors que là, ce délire narquois le laissait impuissant."). Beaucoup regardent d'un mauvais œil une femme qui prend des initiatives et sort du carcan familiale… Bertina Henrichs montre qu'une femme simple, ordinaire par sa passion ("Le pion était la base du jeu, petit soldat serviteur, avançant tout droit vers son unique but, celui du blocage de l'armée ennemie ou de l'ascension sociale ") peut réussir à s'affirmer, à s'émanciper, à se libérer ce qui contraindra son entourage à la regarder différemment (même si cela n'était pas son but). Le lecteur suit avec tendresse ou admiration le parcours semé d'embûche d'Eleni qui malgré les difficultés ira jusqu'au bout. L'ambiance ensoleillée et paisible de cette petite île grecque accroit notre attachement à ce très beau texte éclairée par cette femme qui prend en main son destin et saura abattre quelques pions et autres murs.

Premier roman

Fiche #496
Thème(s) : Littérature étrangère

Les titres de Bertina Henrichs lus par Vaux Livres


Marc VASSART

Le serval noir
Au Diable Vauvert

79 | 487 pages | 27-11-2008 | 20€

Encore un livre sur les conséquences de la politique chiraquienne ! L’avenir du Musée de l’Homme s’obscurcit après la création du musée des Arts Premiers voulue par Jacques Chirac. Le département d’ethnolinguistique du professeur Somerset Bienvenue semble amené à disparaître. Mais c’est sans connaître Somerset qui espère, en un coup d’éclat inattendu, rendre indispensable son laboratoire. Indiana Jones parisien, il part en direction de l’Afrique de l’Est pour y découvrir le langage originel de l’humanité. Aventure périlleuse puisque la zone s’est embrasée, le Kenya attend les troupes américaines et la frontière entre la Tanzanie et le Kenya a disparu temporairement. Somerset pour mener à bien son projet espère pourtant retrouver dans la vallée du Rift une poterie antique qu’un appareil récemment inventé pourra décrypter. Livre inclassable qui laisse transparaître toujours à bon escient les connaissances précises de l’auteur, entre le thriller et le roman d’aventures, humour, (en)quête, rebondissements, informations ethnolinguistiques, historiques… Une belle épopée moderne.

« On pouvait dire ce qu’on voulait sur les Blancs, l’Europe et l’Occident, mais que Somerset Bienvenue soit payé par son gouvernement pour apprendre des proverbes swahili que même les Tanzaniens ignoraient plongeait Bariki dans un abîme de perplexité. »

Fiche #489
Thème(s) : Littérature française Polar/Thriller/Noir

Les titres de Marc Vassart lus par Vaux Livres


Kevin VENNEMANN

Près de Jedenew
Gallimard

78 | 149 pages | 15-11-2008 | 16.75€

Le lecteur se retrouve entre deux sœurs jumelles qui dans ce récit entremêlent passé et présent, souvenirs et actualité, le tout oscillant entre bonheur et horreur. Elles assistent depuis une cachette à la destruction de leur univers familial, sorte de pogrom non situé dans le temps et l’espace qui accroît la puissance de ce texte (on est loin des Bienveillantes). Elles racontent leur joie de construire cette cabane d’où elles assisteront à l’extermination de leur famille. Le bonheur annonce inexorablement le malheur. La tension est palpable à chaque page, dans les rêves, dans la réalité, une menace (« Ils arrivent ») plane, indéfinissable mais inéluctable, on sent l’horreur se mettre en place, tous le sentent, s’y attendent : « Nous savons depuis plusieurs jours ce qui va arriver, c’est-à-dire ce qui arrive aujourd’hui, mais nous sommes persuadées que nous nous imaginons des choses insensées, que nous affabulons comme nous le faisons toujours, à seize ans nous continuons à tresser tous les jours des nattes à nos poupées disposées sur les rebords de fenêtres, et nous nous racontons des histoires, nous adorons ça. ». Un livre dense et noir.

Premier roman

Fiche #488
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Barbara Fontaine


Jeanine MASSARD

L'héritage allemand
Bernard Campiche Editeur

77 | 199 pages | 12-11-2008 | 17€

Janine Massard suit le destin tragique d’une famille allemande du vingtième siècle. Pressentant la tragédie (quel rôle exact auront les hommes de la famille…), Kunigunde Sidonia dite « Mutter » rejoint en Suisse sa fille, Heide, quittant ainsi son mari, son fils, et l’Allemagne. La bête immonde s’installe en Allemagne, tandis que Heide fonde une famille. Histoire d’une nation, histoire d’une famille. Famille marquée également par la tragédie : des maladies terribles affecteront chacune de ses générations. Heide vieillit en assistant à la mort de ses descendants. Devant cette injustice (« Pourquoi notre descendance et pourquoi pas nous, les mères, l’ordre des choses serait respecté »), elle se questionne mais repousse l’idée simpliste d’une malédiction sur les jeunes générations, héritage d’un lourd passé. Un sujet essentiel et difficile traité avec humanité, tact et intelligence, sans aucune lourdeur.

Fiche #485
Thème(s) : Littérature étrangère


Thierry LUTERBACHER

Le sacre de l'inutile
Bernard Campiche Editeur

76 | 147 pages | 12-11-2008 | 12.5€

en stock

Venez rencontrer Raoul Latraviole, orphelin qui a perdu sa mère d’une pleurésie et son père d’un accident après qu’il a confondu la fenêtre et la porte de son appartement. Raoul prend la route, aventures et rencontres enrichissent ce voyage de l’inutile : « C’est tellement plus beau quand c’est inutile… J’ai hérité de mon père l’amour de l’inutile... ». Quinze chapitres, quinze témoignages de ses voyages illustrant une philosophie de vie où l’Homme reste le héros mais quelque peu en marge de la société actuelle (« Je fréquente le monde avec retenue »). Une tragi-comédie souvent à la limite du burlesque avec un héros attachant (« J’avais la gravité drôle. J’avais le drame clownesque. J’étais tragi-comique »). Une écriture imagée et poétique pour cet hymne aux rencontres imprévues, à l’acte gratuit, à l’amitié.

« J’aime ce qui ne se prévoit pas. Moi le hasard me va bien. J’aime ces petits riens du tout qui nous font trébucher dans la comédie ou le drame »

« Son sourire n’était pas rentable, donc menacé d’extinction, par ceux qui n’ont rien parce qu’ils ont tout ».

Fiche #486
Thème(s) : Littérature étrangère

Les titres de Thierry Luterbacher lus par Vaux Livres


Jens LAPIDUS

Stockholm noir, l'argent facile
Plon

75 | 537 pages | 12-11-2008 | 23.5€

Un nouvel auteur du nord et une nouvelle trilogie qui nous entraînent dans les bas-fonds inconnus d’une société suédoise prétendue aseptisée. Un angle de vue bien inhabituel ! Immersion totale dans le monde de la mafia et plus particulièrement la mafia slave. Mafia particulièrement efficace, organisée et diversifiée avec à sa tête, naturellement, une main de fer. Vous saurez tout des méthodes employées par ce genre d’organisation, du blanchiment jusqu’à la vente de cocaïne en passant par les rackets et le maintien de l’ordre dans l’organisation… Jens Lapidus réussit l’exploit de décrire avec précision et réalisme ce monde de brut, de mafieux sans scrupule qui glace le lecteur par instant et pourtant, il pourra garder une trace de sympathie pour certaines facettes de certains personnages. Mrado, gros bras de la pègre yougoslave, partage son temps entre les services qu’il rend à Radovan, la gestion de son racket et sa petite fille que sa femme lui dispute. JW est un étudiant qui, pour arrondir ses fins de mois et pouvoir partager les nuits des jeunes bourgeois de Stockholm, est chauffeur de taxi (au noir), mais progressivement, rêvera de mieux et d’argent facile... Jorge, dealer latino, est derrière les barreaux mais plus pour longtemps... La course à l’argent poursuivie par ces trois éléments vont progressivement les rapprocher jusqu’à l’implosion finale ! Un excellent début pour cette trilogie.

Premier roman

Fiche #487
Thème(s) : Littérature étrangère Polar/Thriller/Noir
Traduction : Lucile Claus, Maximilien Stadler

Les titres de Jens Lapidus lus par Vaux Livres


Marie SIZUN

Le père de la petite
Arléa

74 | 153 pages | 11-11-2008 | 8€

en stock

Paris, 1944. La petite France est une enfant de la guerre mais ce prénom hommage à la patrie s’efface dans les paroles de la mère et de la narratrice : « Elle s’appelle France, la petite, France comme la France. Mais on n’y pense plus. Personne ne lui donne jamais ce prénom, pourtant choisi, guerre oblige. On dit d’elle simplement –la petite- ça suffit. ». Le père est absent, mobilisé, parti à la guerre pendant que la mère et la petite ne sont devenues qu’une ; malgré les difficultés du moment, leur complicité parfaite irradie leur quotidien de bonheur. La petite profite d’une liberté totale. Pourtant l’ombre de l’absent s’impose. La petite la ressent comme une inquiétude, une menace : « La petite n’imagine pas comment un homme comme le charcutier ou le crémier pourrait s’immiscer là, dans cette cuisine-là, dans cette vie qui est la leur, la vie de la mère et de la petite, cette vie-là ». Dans les souvenirs de la petite, ce trouble est soutenu par l’impression de mensonge qui obscurcit ses liens exclusifs avec sa mère. Et puis, un jour, « Voilà. Il était là. Elle avait un père ». Un père qui ne pourra trouver sa place dans ce couple. Chaque membre de la famille va progressivement s’en détacher : « Si la petite a maintenant un père, en revanche, on dirait qu’elle n’a plus de mère ». La petite passe d’un excès à l’autre, de la mère au père, mais dans le non-dit et les regrets n’en seront que plus forts alors qu’en retrouvant son prénom, elle quittera l’enfance. Mais qu’est-ce vraiment que l’enfance ? La narratrice explore avec l’œil attendrissant d’une petite fille et avec sensibilité les sentiments familiaux, les liens parentaux dans cette période trouble. Un premier roman touchant et bouleversant.

Premier roman

Fiche #484
Thème(s) : Littérature française

Les titres de Marie Sizun lus par Vaux Livres


Karine GIEBEL

Chiens de sang
Fleuve Noir

73 | 222 pages | 07-11-2008 | 14.9€

Rémy, SDF, et Diane, photographe, ne se connaissent pas. Ils se sont croisés plusieurs fois non loin du domicile de Diane. Elle l’a salué, sans plus. Deux destins se croisent, et ne se retrouveront plus, basculant dans l’horreur et l’inimaginable. Chacun rencontrera ses prédateurs et devra fuir et tenter de survivre : « Les chasseurs d’un côté, les proies de l’autre ». Rémy, depuis son trottoir, assiste à une agression et intervient. En sauvant le Lord, il commet une grave erreur qui le propulse au sein d’une traque terrifiante, jeu morbide dont l’issue risque d’être fatale. Diane en reportage au coeur de la Lozère assiste (malencontreusement) à un meurtre commis par un groupe d’amis qui s’en aperçoivent. Ils ne peuvent laisser ce témoin indemne et Diane devient l’enjeu d’une nouvelle chasse. Deux traques menées en parallèle, deux courses désespérées. Courir, ne jamais s’arrêter, le souffle court. La lecture adoptera le même rythme endiablé. Suspense, tension et frissons vous accompagneront jusqu’au dernier mot, jusqu'au dernier souffle.

Fiche #482
Thème(s) : Littérature française Polar/Thriller/Noir

Les titres de Karine Giebel lus par Vaux Livres


Astrid PAPROTTA

La vérité sans fard
Jacqueline Chambon

72 | 358 pages | 07-11-2008 | 22.4€

Pit Rehbein, marginal, est retrouvé mort dans un parc, le visage maquillé grossièrement. Aucun indice hormis un morceau de papier sur lequel est inscrit Vic553-delta. Ina Henkel, la jeune commissaire torturée par un accident survenu lors d’une précédente enquête, reste interdite. Mais les meurtres s’enchaînent. Des marginaux, maquillés de la même manière. L’enquête stagne et l’animatrice, la Berninger, de l’émission « Ligne de mire » rend compte à ses nombreux téléspectateurs des évènements. Pourtant l’enquête d’Ina la mène à cette animatrice sulfureuse et à ses admirateurs et notamment à l’un d’eux qui se montre plus pressant que les autres. Les autopsies découvrent des corps abîmés, usés, des organes particulièrement atteints dont ni le temps ni les excès même extrêmes ne peuvent être la cause… Un polar au rythme crescendo qui rappelle si nécessaire que les intérêts des états et des grandes industries se rejoignent parfois pour d’autres motivations que le bien du peuple…

Fiche #483
Thème(s) : Littérature étrangère Polar/Thriller/Noir
Traduction : Gisèle Lanois


Nathalie COLLON

Delphine BODET

Depuis que le monde est monde
Anna Chanel

71 | 01-11-2008 | 13.7€

Un superbe album pour petits et grands particulièrement poétique. Ode à la terre, à sa beauté, au respect que nous lui devons, nous sommes la terre, la terre est nous, à la vie, à sa puissance et à ses mystères... De superbes illustrations éclairent ce texte tendre et émouvant.

Fiche #481
Thème(s) : Jeunesse

Les titres de Delphine Bodet lus par Vaux Livres


Hermann SCHULZ

Tobias KREJTSCHI

Mama Sambona
Editions Etre

70 | 30-10-2008 | 14.9€

Mama Sambona est la reine qui vit près du lac Victoria. Elle est maintenant très âgée et la Mort a décidé qu'il était temps d'aller la chercher. Mais Mama Sambona est rusée et saura déjouer le destin qui l'attendait... Un joli conte éclairé par la fraicheur des illustrations.

Fiche #480
Thème(s) : Jeunesse


Michèle SALES

Avenue de la mer
In8

69 | 108 pages | 27-10-2008 | 12€

Court texte d’un peu plus de 100 pages sur la mémoire et les souvenirs autour de la mer (la vraie celle qui vient, qui repart, qui revient…), des plages, du sable et du vent avec l’ombre géante de Marguerite Duras qui plane. L’aventure d’un été que l’on oublie ou plutôt que l’on croit oublier, mais qui s'incruste, s'imprime, reste en embuscade et qui, un jour, une fois la jeunesse et le temps passés, comme une marée à rythme lent, ressurgit… avec un nouvel éclairage, une nouvelle lumière qui permet de l’appréhender différemment. L’écriture est poétique, délicate, parfois lancinante, soulève questionnement dans la douceur. Premier livre d’une nouvelle collection Alter & Ego à découvrir absolument.

Fiche #478
Thème(s) : Littérature française


Jean-Louis FOURNIER

Où on va, papa ?
Grasset

68 | 156 pages | 27-10-2008 | 15.3€

Jean-Louis Fournier écrit une longue lettre pour « écrire des choses que je n’ai jamais dites… à ses deux fils Thomas et Mathieu, lettre qu’ils ne liront du fait de leur handicap. Mais par sa lettre, il s’adresse évidemment aussi à son entourage proche et moins proche, à ceux qui n’ont jamais su qu’il avait deux enfants handicapés, à chaque père, mais aussi à chaque mère, à chacun de nous. Avec pudeur et distance, retenue et humour, sans compassion, voyeurisme et misérabilisme, il raconte simplement et sincèrement le quotidien d’un père que sa femme a quitté face à ses difficultés, ses peines et ses joies, sa culpabilité et ses regrets. Le ton est à la hauteur du drame, sans fausse note. La dérision et l’autodérision le font tenir et emportent le lecteur sans toutefois cacher totalement les sentiments réels de ce père si humain. De l’émotion à l’état brut.

« Un père d’enfant handicapé doit porter sa croix avec un masque de douleur. Il n’a plus le droit de faire rire ce serait du plus parfait mauvais goût. Avec deux, il doit avoir l’air deux fois plus malheureux. C’est une question de savoir vivre. »

Fiche #479
Thème(s) : Littérature française


Arno BERTINA

Ma solitude s'appelle Brando
Verticales

67 | 90 pages | 21-10-2008 | 12.7€

Arno Bertina nous propose de faire la connaissance de l’un de ses aïeux par sa biographie. Pourtant il ne connaît pas parfaitement cette trajectoire et va donc construire, mot après mot, paragraphe après paragraphes, chapitres après chapitres, « une hypothèse biographique ». Cet aïeul avait un chemin tracé mais préfère partir administrer les colonies où en 1940, livré à lui-même, il devra s’inventer, créer. Le retour en terre natale révèlera selon Arno Bertina sa part de folie… Dans cet exercice, certains mettent en avant l’histoire, les aventures, les rebondissements, la destinée, ici, l’écriture, la poésie, le rythme, le style sont placés au premier plan. Un court texte (90 pages) qui se lit d’une traite.

Fiche #477
Thème(s) : Littérature française


Georges BONNET

Un jour nous partirons
Le Temps qu'Il Fait

66 | 168 pages | 18-10-2008 | 19€

Georges Bonnet nous a éblouis en 2005 avec « Les yeux des chiens ont toujours soif » et l’on retrouve avec bonheur sa prose poétique épurée, limpide, sans artifice dans ce recueil de douze nouvelles. L’humain toujours au cœur de ses préoccupations, de l’enfance jusqu’à la vieillesse, avec tendresse et douceur. Comme dans « Les yeux des chiens ont toujours soif », les thèmes de la solitude et de la vieillesse demeurent prégnants dans la prose de Georges Bonnet. Des personnages attachants, très humains, toujours droits et véritables, décrits avec délicatesse, nostalgie et émotion.

Fiche #475
Thème(s) : Littérature française

Les titres de Georges Bonnet lus par Vaux Livres


Guillaume LEBEAU

Le mystère du quatrième manuscrit – Enquête au cœur de la série « Millénium »
Toucan

65 | 360 pages | 17-10-2008 | 20€

Vous avez été accroc à la trilogie de Stieg Larsson, avez littéralement dévoré les trois tomes sur les traces de Lisbeth Salander et Mikael Blomqvist. Cette trilogie (Actes Sud rééditera prochainement en tirage limité le superbe coffret regroupant les trois volumes) est devenu rapidement un phénomène d’édition encore renforcé par le destin tragique de son auteur. Sa disparition a laissé place aux polémiques et affrontements entre sa compagne et sa famille à propos de la succession et d’un éventuel quatrième manuscrit ou de son ébauche. Guillaume Lebeau a choisi d’analyser ce phénomène et tel un Tintin des temps modernes est parti enquêter notamment sur la réalité de ce fameux quatrième opus. Il nous permet de rencontrer la Suède et les Suédois, Stieg Larsson et de découvrir son histoire, son environnement : une enquête in situ qui éclaire la genèse de l’œuvre et son développement. Le ton alerte et la variation des thèmes, les rappels historiques, biographiques, littéraires ou autres rendent la lecture légère et rapide.

Fiche #476
Thème(s) : Littérature française Polar/Thriller/Noir

Les titres de Guillaume Lebeau lus par Vaux Livres


Marcus MALTE

Toute la nuit devant nous
Zulma

64 | 126 pages | 12-10-2008 | 16.3€

Marcus Malte nous propose trois nouvelles où il démontre qu'il a l'art de décrire des situations où tendresse et violence se mêlent définitivement. Dans la première, François est un enfant réservé à qui ses parents imposent des colonies de vacances. Il y retrouve le jeune Mestrel et sa fascination semble l'aveugler. Un château où l'atmosphère est pesante... Dans la seconde, quatre adolescents nés alors que le nuage de Tchernobyl survolait la France vont jusqu'au bout de leurs convictions. Et enfin, la dernière nouvelle est la déclaration d'admiration pour le fondateur de son club d'un minot marseillais pourtant promis à un bel avenir footballistique...

Fiche #474
Thème(s) : Littérature française

Les titres de Marcus Malte lus par Vaux Livres


Serge FRATTINI

A qui sont ces yeux ?
Milan

63 | 11-10-2008 | 12.9€

Un album à volet qui permet de découvrir sous une image représentant en gros plan l'oeil d'un animal son propriétaire ainsi qu'un petit descriptif présentant une de ses particularités. Superbe !
(A noter dans la même collection "A poils... ou à plumes ?" tout aussi intéressant)

Fiche #473
Thème(s) : Jeunesse


Dominique DEMERS

FIL ET JULIE

Gratien Gratton prince de la grattouille
Dominique et compagnie

62 | 10-10-2008 | 14.5€

Gratien est un jeune prince. Prometteur, il est pleine phase d'apprentissage : guerre, chasse, trone... jusqu'au jour où lors d'un repas, la ratatouille aux grenouilles provoque une première crise de gratouille. Mais la ratatouille en est-elle vraiment la cause ? Rien n'est moins sûr... Un beau petit conte servi par de superbes illustrations.

Fiche #470
Thème(s) : Jeunesse

Les titres de Dominique Demers lus par Vaux Livres

Les titres de Fil et Julie lus par Vaux Livres


Catherine LEBLANC

Guy SERVAIS

La pluie
Mijade

61 | 10-10-2008 | 11€

"Quel temps fait-il ? Ah y'en a marre, il pleut encore !" Qui a déjà participé ou entendu ce dialogue doit découvrir cet album au texte poétique pour apprécier à sa juste valeur cette pluie salvatrice.

Fiche #471
Thème(s) : Jeunesse

Les titres de Catherine Leblanc lus par Vaux Livres

Les titres de Guy Servais lus par Vaux Livres


Jean-Pierre GIBRAT

Mattéo, première époque (1914-1915)
Futuropolis

60 | 65 pages | 10-10-2008 | 17€

Matteo, issu d'une famille de Républicains exilée en France, vit à Collioure. La famille de Brignac règne sur la ville et ses habitants. Elle a recueilli à l'âge de trois ans la petite Juliette dont Matteo est amoureux. Lorsque la première guerre se déclare, Mattéo, fils d'un anarchiste pacifiste (décédé depuis quelques temps), en tant qu'immigré espagnol, n'est pas mobilisé. Mais rapidement, devant les reproches de Juliette qui le considère comme un planqué, Mattéo se culpabilise et part finalement sur le front. Du romantique, du romanesque, de l'épique et toujours un coup de crayon inégalé. Superbe 1er volume d'une série de quatre.

Fiche #472
Thème(s) : Adulte Bandes dessinées


Andrew KLAVAN

Shotgun alley
Le Seuil

59 | 320 pages | 08-10-2008 | 21.3€

Pour les amateurs de série américaine : roman très cinématographique qui met en scène Weiss un ancien flic qui dirige une boîte de détectives et notamment son petit protégé Bishop au passé trouble. L'histoire est constituée par une triple intrigue (sans liens directs à part la boîte de détectives). La première a comme acteurs principaux Bishop et une bande de motards sans foi ni loi qu’il a intégré afin d’exfiltrer une fille à papa aussi belle que dangereuse et désespérée. Périlleuse mission... La seconde touche Weiss qui enquête pour le compte d’une femme universitaire militante pour l’équivalent du MLF et qui reçoit des mails chauds, chauds, très chauds... Et enfin, la troisième concerne une prostituée en danger que Weiss souhaiterait protéger voire plus… Polar à ambiance pour les bikers et amateurs du genre.

Fiche #469
Thème(s) : Littérature étrangère Polar/Thriller/Noir
Traduction : William Olivier Desmond


Eva MONTANARI

Baguette magique et chapeau pointu
Milan

58 | 07-10-2008 | 12.2€

Clélia veut être l'amie des fées et des sorcières, deux mondes différents vivant l'un à côté de l'autre mais pas l'un avec l'autre. Lors d'un concours opposant les deux communautés, Clélia est désignée comme juge : quelle pyramide, celles des fées ou des sorcières, est assez haute pour toucher les étoiles ? Les deux tours sont à égalité. Clélia grimpe pour aller à la rencontre des étoiles et son ascension marquera la fin des différences entre les fées et les sorcières... Morale : on est tous un peu sorcière et un peu fée. Superbe !

Fiche #467
Thème(s) : Jeunesse


Thierry DEDIEU

Un loup au paradis
Le Seuil

57 | 07-10-2008 | 18.3€

Les loups regardent les moutons avec envie et prélèvent l'un d'eux quand la faim les tiraille. La vie dans la meute est violente. Pourtant, l'un d'eux est différent : doux comme un mouton, tellement doux qu'il souhaiterait changer de camp ! Mais est-ce possible ? Les moutons l'accepteront il ? Devra-t-il évoluer pour être accueilli par ses nouveaux amis ?

Fiche #468
Thème(s) : Jeunesse

Les titres de Thierry Dedieu lus par Vaux Livres


BINET

Les Bidochon internautes (Vol 19)
Fluide Glacial

56 | 47 pages | 29-09-2008 | 11.9€

Ils sont de retour, égaux à eux-mêmes. Robert tente de s'immiscer dans le monde du numérique et il n'est pas au bout de ses peines ! Il tente de mailer, de surfer, de tchatcher, la complète quoi. Heureusement il va être épaulé par son ami René expert en informatique et la chaude Line sous l'oeil suspect et critique de Raymonde. Toujours aussi excellent et hilarant.

Fiche #466
Thème(s) : Adulte Bandes dessinées


Juli ZEH

L'ultime question
Actes Sud

55 | 415 pages | 25-09-2008 | 23.4€

Un homme meurt bizarrement sur son vélo, deux physiciens amis, Sebastian et Oskar, s’affrontent devant leur divergence théorique. Oskar provoque Sebastian dans un duel télévisé pour régler leur désaccord : Qu’est-ce la réalité ? Est-elle unique ? Existe-t-elle en dehors de notre perception ? Mais cette soirée ne peut que marquer un tournant dans la relation de ces deux amis et Maïke, la femme de Sebastian, le pressent. Sebastian suite à un odieux chantage enfile la peau d’un meurtrier et lui, l’adepte des mondes multiples, doute que cet homme continue de vivre dans un monde parallèle. Un officier de police malade et amoureux vient participer aux débats… Julie Zeh continue sa route avec un nouveau roman ambitieux mêlant métaphysique et physique quantique face à la grande question du réel et de sa perception.

Fiche #465
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Brigitte Hébert, Jean-Claude Colbus

Les titres de Juli Zeh lus par Vaux Livres


Pascal PERRAT

Sophie MOUTON-PERRAT

L'île aux communs
Taor

54 | 28 pages | 21-09-2008 | 12€

en stock

Dans l’île aux Communs, tous les oiseaux sont gris et rêvent de l’inaccessible île aux Panaches, où vivraient des oiseaux merveilleusement beaux et colorés. Le jeune Bodiplume, au péril de sa liberté et de sa vie, décide de tenter l’aventure, il s’envole et traverse l’arc-en-ciel pour finalement atteindre l’île fantastique. Après avoir pris quelques couleurs, il retrouve des oiseaux colorés mais également les Omes et Bodiplume s’apercevra à ses dépens que ce qu’annonçait Suranne n’était pas qu’une légende : « Cette île n’est pas un paradis, elle est habitée par les Omes, des créatures effrayantes, sans plumes ni bec, incapables de voler. Des êtres maléfiques qui fabriquent des monstres en métal et des attrape-oiseaux ». Après un retour chanceux à l’île aux Communs, il faudra convaincre ces congénères de son expérience et tenter de tirer quelques conclusions de ce voyage… Superbe conte pour les petits et les grands.

Fiche #462
Thème(s) : Jeunesse


Dorothée PIATEK

Elodie COUDRAY

Le jardin de Tonio
Petit à Petit

53 | 21-09-2008 | 14.9€

Une tranche de vie dans une banlieue où Tonio ne vit que pour son jardin ouvrier. Il partage ce lieu et ces instants de bonheur avec quelques enfants qui doivent attendre l’été pour pouvoir y pénétrer. Les gamins sont en admiration de Tonio, de son tatouage « A Frida », de son jardin. Pourtant, un jour, ils trouvent la porte du jardin close, la banlieue grandit, elle-aussi… Mais jamais, ils n’oublieront leur Tonio. Des superbes illustrations (comme d’habitude) d’Elodie Coudray au service de cette histoire sensible et humaine de Dorothée Piatek qui nous éblouit à chaque album.

Fiche #463
Thème(s) : Jeunesse

Les titres de Dorothée Piatek lus par Vaux Livres


Elodie ISSARTEL

Festino ! Festino !
Léo Scheer

52 | 248 pages | 21-09-2008 | 18€

Ce premier roman est la chronique d’une famille, famille où la folie et l’extravagance affleurent constamment. Portrait à plusieurs voix d’une famille complète, les vivants et les morts, d’Henriette 13 ans à Festino le grand-père, en passant par la nounou noire qui sous la menace d’une expulsion vient les rejoindre. Tous tentent de trouver le chemin du bonheur, mais ce chemin est parfois tortueux… Les voix s’imbriquent, s’entremêlent, jusqu’à se mélanger totalement, comme leurs existences mêlées dans la grande maison qu’ils occupent. Un premier roman original dans sa conception.

Premier roman

Fiche #464
Thème(s) : Littérature française


Françoise LEGENDRE

Judith GUEYFIER

Mon papa roulait les R
Sarbacane

51 | 18-09-2008 | 15.5€

Cet album coédité avec Amnesty International offre une approche originale pour évoquer l'immigration. Une jeune fille repense à son père qui roulait les r, se souvient de leur quotidien, du téléphone noir avec lequel elle parlaient à ses grands-parents si éloignés, des paquets qu'elle préparait pour leur envoyer à à Noël... Du vécu simple avec émotion.

Fiche #460
Thème(s) : Jeunesse

Les titres de Judith Gueyfier lus par Vaux Livres


Sandra POIROT CHERIF

L'oiseau de Mona
Rue du Monde

50 | 18-09-2008 | 14€

Mona est une petite fille de huit ans qui aime la danse et les dictées. Sa maman est enceinte. Petite fille comme les autres. Enfin, presque. Mona est suivi par un gros oiseau noir. Oiseau de malheur qui l’accompagne depuis qu’elle a trois ans lorsque ses parents ont quitté leur pays en guerre et sont arrivés en France sans papiers. L’oiseau noir plane comme une menace. A chaque moment, il peut l’emporter loin, dans ce pays qui n’est plus le sien. Seule l’enveloppe officielle contenant les papiers si espérés pourra la libérer de cette ombre noire… Chaque page présente l’histoire de Mona accompagnée de ses commentaires personnels au crayon. Délicat et sensible. En collaboration avec le RESF.

Fiche #461
Thème(s) : Jeunesse

Les titres de Sandra Poirot Cherif lus par Vaux Livres


Teodoro GILABERT

Les pages roses
Buchet-Chastel

49 | 201 pages | 11-09-2008 | 14.2€

Par une prose alerte et originale, en courtes phrases ou suites de mots, l'auteur nous "jappe" avec un brin d'humour et de dérision son histoire banale, "médiocre" pense-t-il. Dans les années 80, bon élève timide et sage du lycée Fénelon, il prend plaisir à se plonger dans le petit Larousse et y découvre avec délectation l'attrait des "pages roses", "si fines, si élégantes, rien à voir avec le rébarbatif Gaffiot gros et laid" : chaque chapitre du livre est introduit par une citation latine adaptée. Le récit nous fait partager la trajectoire estudiantine et professionnelle d'un jeune homme qui tente de trouver un sens à son existence. L'adaptation à la Sorbonne est difficile "seul au milieu de la foule" mais notre héros, pas rebelle mais décalé, se réfugie dans son travail et dans les films de la nouvelle vague. Sa réussite au CAPES l'entraîne au lycée Henri IV comme stagiaire mais seul certifié face aux agrégés de ce grand lycée, il en sera le mouton noir... Après un poste dans le 9.3. où il dut se convaincre que "l'enseignement du Latin et du Grec en 5e était un facteur de réussite essentiel pour les enfants des quartiers défavorisés", il obtient son agrégation et une mutation pour Nantes... L'évocation de ses "non péripéties" est bien sûr alimentée d'une analyse subtile et souriante (voire grinçante) de notre société.

Premier roman

Fiche #459
Thème(s) : Littérature française


Gisèle PINEAU

Morne Câpresse
Mercure de France

48 | 266 pages | 07-09-2008 | 17.8€

La morne câpresse (petite montagne en Guadeloupéen) accueille une congrégation obscure, la congrégation des filles de Cham. Sœur Pacôme y accueille les femmes égarées du monde d’en bas, des parcours chaotiques, miséreux, sans espoir. Heureusement, la congrégation est là pour les sauver, pour sauver la Guadeloupe et sauver le monde… Lieu idyllique, paradis sur terre, mais est-ce possible ? Cet oasis ne recèle-t-il pas aussi sa part d’ombre ? Les intentions premières de ce genre de sectes peuvent parfois être désintéressées et humanistes mais le temps et le pouvoir font leurs œuvres… Line recherche lors de ses vacances sa petite sœur Mylène qui a disparu et dont le parcours aurait pu l’entraîner vers sœur Pacôme et sa congrégation. Par cette quête, le lecteur découvre l’itinéraire de quelques femmes jusqu’à cette communauté où elles deviennent pour certaines fascinées, abêties alors que les autres qui ne sont pas dupes quant à la réalisation des objectifs de la communauté y restent cependant. Le style et la langue de Gisèle Pineau rendent particulièrement vivante l’enquête de Line à laquelle il n’est pas certain que la congrégation résiste…

Fiche #457
Thème(s) : Littérature française


Pascal MERCIER

L'accordeur de pianos
Maren Sell

47 | 507 pages | 07-09-2008 | 23.35€

Lors d’une représentation de Tosca de Puccini à la Scala de Milan, le célèbre ténor Antonio di Malfitano s’écroule. Il vient d’être abattu d’un coup de pistolet par l’un des spectateurs. L’assassin, accordeur de pianos exceptionnel mais compositeur raté, est dans la salle. Sa femme très malade l’accompagne. Le roman est double et débute après la mort de ces deux personnages : enquête autour de ce meurtre et quête des jumeaux de l’assassin présumé pour comprendre leur famille marquée par la musique, mais aussi pour se découvrir. Anéantis par la vie, par leur proximité, les jumeaux ne se voyaient plus et cet évènement les rapproche un instant. Ils décident d’écrire leur histoire et d’échanger leurs cahiers (7 cahiers rouges, 7 cahiers bleus) lorsqu’elle sera achevée. Le roman est constitué par la succession des cahiers, alternativement du frère et de la sœur. Progressivement, le lecteur les découvre comme eux-mêmes découvrent leurs parents. Les relations de chaque couple (fils-mère, fille-père, père-mère, frère-sœur) sont décortiquées, explorées et les ambigüités, failles, faiblesses sortent du non-dit et les mots, la langue permettront peut-être aux jumeaux d’accepter leur histoire, leur passé (« L’exploration du passé a-t-elle tant de pouvoir sur le présent ? »). Quant à l’enquête concernant les motivations ayant provoqué ce geste fatal, elle ne restera pas sans surprise ! Les jumeaux en apprendront beaucoup plus que ce à quoi ils s’attendaient… Pascal Mercier entretient ce double suspense avec une grande maitrise. Un livre dense, souvent noir, aux thèmes multiples (famille, rapports humains, amour, intimité, silence, langage, art, musique, création, ambition…), éclairé par une écriture précise à la langue riche et délicate à la fois.

Fiche #458
Thème(s) : Littérature étrangère

Les titres de Pascal Mercier lus par Vaux Livres


Jean ECHENOZ

Courir
Minuit

46 | 142 pages | 04-09-2008 | 15€

en stock

Après la musique de Ravel, Jean Echenoz adopte un autre rythme, d’autres notes, une autre musique, la musique des pas, de la course à pied, mais toujours avec sa musique des mots. Emile habite la Moravie lorsque les Allemands s’y installent. Jeune adolescent, son temps est occupé par un travail pénible afin d’épauler sa famille. Il n’aime pas courir ni le sport et pourtant il est obligé de participer à une course. Ce n’est pas une révélation mais il termine second et surpasse nombre de coureurs surentraînés… L’entraînement aidant, il commence d’y prendre plaisir, et ne s’arrête plus. Il court, il court et court encore. Vite, plus vite, encore plus vite, sur toutes les distances. Ce stakhanoviste de la course à pied qui travailla pour l’entreprise Bata usera quelques paires sur les stades ! Ses méthodes personnelles d’entraînement sont inédites, comme son allure et son rythme, loin de répondre aux modèles d’efficacité déjà prônés à l’époque. Qui a vu une fois, Emile Zatopek courir s’en souvient, visage marqué, grimaces, tête inclinée... ("Style, en effet, impossible... A se demander comment se débrouille Emile"). Emile Zatopek s’imposera dans le monde entier mais non sans mal. Il habite un pays qui fait partie du bloc soviétique et sport et politique sont plus que jamais imbriqués. A chaque ligne, on sent toute l’affection de Jean Echenoz pour ce phénomène qu’était la locomotive, un homme avant tout, et il établit une véritable proximité entre le lecteur et Emile. Beau portrait d’un homme singulier par sa simplicité, sa modestie, son calme, et sa réussite et Jean Echenoz rend cet Emile très attachant.

"Je n'ai pas assez de talent pour courir et sourire en même temps, reconnaît Emile en levant aussi la sienne. Je courrai dans un style parfait quand on jugera de la beauté d'une course sur un barème, comme en patinage artistique. Mais moi, pour le moment, il faut juste que j'aille le plus vite possible."

Fiche #456
Thème(s) : Littérature française

Les titres de Jean Echenoz lus par Vaux Livres


Stéphane GUIBOURGÉ

La première nuit de tranquillité
Flammarion

45 | 381 pages | 01-09-2008 | 19.3€

Roman à plusieurs voix, à plusieurs histoires, qui explorent mélancoliquement le mystère de la vie et les lendemains d’un abandon. Vincent et Anne se rencontrent et se découvrent lentement, progressivement, au rythme de l’infusion d’un thé... Vincent est en perdition, il vit reclus après la faillite de son entreprise d’exportation de thé. Anne est une femme très vivante, attachée à sa liberté mais insatisfaite. Elle court de travail en travail, d’un homme à l’autre, sans jamais s’attacher. Et puis, ils vont se reconnaître, il va l’initier aux mystères du thé (« Le thé nous guide vers le cœur de la vie : la compassion, la frugalité, la modestie… ») et de la culture indienne, se confier, raconter son enfance et son itinéraire en oubliant le temps (« L’avenir ignore notre existence. Quant au passé… Vincent transformait chaque instant présent en souvenir. Il mélangeait les temps. Il vivait écartelé entre toutes les époques de son existence. ») ; elle va le ramener à la vie en acceptant son passé mais suivre elle aussi le même cheminement. En parallèle, sous forme épistolaire, Stéphane Guibourgé, le narrateur, conte, entre adoption et abandon, son histoire (il a appris brutalement à neuf ans qu’il était un enfant adopté), la quête de sa mère, sa souffrance et ses interrogations. Deux histoires entre fiction et réalité qui finalement n’en font qu’une et qui bouleverseront à coups sûr le lecteur.

« Les hommes reviennent sur leurs pas, non par nostalgie, mais parce qu’ils ne savent plus où aller »

« Lui aussi se souvient. Ce qu’il a perdu en route. Ce que le fric et la réussite ne pourront jamais acheter. Ou plutôt, ce qu’ils ne parviendront pas à éteindre tout à fait, à ensevelir, à apaiser même. L’allégresse d’être vivant. »

Fiche #455
Thème(s) : Littérature française


Alma BRAMI

Sans elle
Mercure de France

44 | 168 pages | 25-08-2008 | 14.8€

Léa a dix ans et nous fait partager sa vie, ses questionnements et principalement sur la mort et l'absence. En effet, la mort est déjà omniprésente dans sa courte existence : son père et sa sœur Solène sont morts subitement l’un après l’autre. Sa mère tente de continuer de vivre ou plutôt de survivre. La mort de sa fille cadette a fini de l’anéantir et Léa se retrouve donc seule face à son incompréhension et à cette injustice. Avec ses mots, sa capacité de raisonner, ses illusions, ses croyances, elle écrit ses peurs, ses minces espoirs et ses questionnements sur la mort mais aussi sur la vie, sur la famille, sur l’amour, sur sa vie avant les disparitions et sa vie future. Ses questions même avec ses mots d’enfants évoquent les grandes interrogations universelles et intemporelles qui préoccupent depuis longtemps les hommes... Elle n’ai épaulé par personne et assiste impuissante à la descente dans les abîmes du désespoir de sa mère et le lecteur l’accompagne avec émotion et tendresse en espérant qu’elle trouve le chemin qui les ramènera à la vie, main dans la main. Pour ce premier roman, Alma Brami a su trouver le ton et les mots justes pour traduire les sentiments de cette fillette face à la mort, sujet grave traité avec sobriété et émotion.

Premier roman

« Quand Solène est morte, j’ai compris que j’avais gardé la place la moins confortable. La vivante doit être parfaite, elle n’a pas le droit de se plaindre, pas le droit d’être triste, elle doit garder en tête, en permanence, sa condition de vivante. »

« Le manque, toujours ce manque, ce trou béant, ce vide glacial en moi, tombe de Solène dans mon corps, goût de cendre. Poussière de chagrin. Le manque c’est comme un refrain d’une chanson très longue. Ca revient, lancinant, ça grignote. Solène, c’était mon antidote, c’était un organe vital, tous mes sens réunis. »

Fiche #453
Thème(s) : Littérature française

Les titres de Alma Brami lus par Vaux Livres


Valérie TORDJMAN

Une fraction de seconde
Le Passage

43 | 124 pages | 25-08-2008 | 14.2€

Que du texte mais un texte ``photographique’’ sous la forme de trente six poses, trente six négatifs du photographe Enguerrandt (« Il a un sale métier, le plus beau métier du monde, même si quelques-uns le pratiquent comme le plus vieux métier du monde. ») qui, retenu en otage, en profite pour tirer le bilan de sa carrière débutée en 1968 mais aussi de son métier. Photographe ou photographe de guerre ? Ses photos, ses shoots le hantent dans sa cellule. Salaud ou témoin ? Coupable ou témoin ? Engagement ou aveuglement ? Photographe ou guerrier ? L’art est-il le grand absent de ces clichés ? Comment peut-on continuer à vivre devant ces terrifiantes images ? Jusqu’où la honte est-elle supportable ? A quelle lignée de grands photographes appartient-il ? Les nouveaux photographes ont-ils les mêmes préoccupations, les mêmes attentions, les mêmes scrupules que leurs aînés ? Un roman hommage à un homme et à ses doutes, à un métier au cœur de notre actualité depuis longtemps hélas…

« Un photographe montre le réel à hauteur d’homme : à force de tout regarder, on ne peut plus se regarder, dit Enguerrandt. Etre un salaud, il sait. L’horreur des hommes qui sont comme vous, ont des yeux, des pieds et des mains, des père et mère, est sans fond ; et c’est terrifiant. »

Fiche #454
Thème(s) : Littérature française


Hanif KUREISHI

Quelque chose à te dire
Bourgois

42 | 569 pages | 22-08-2008 | 23.35€

Jamal est le fils d’une anglaise et d’un indien, « mi-brit, mi-paki ». Son père pourtant très proche de lui les quitte rapidement et repart au Pakistan. A 50 ans, il est devenu un psychanalyste accompli et reste très lié à sa sœur Miriam exubérante qui vit dans le monde plus trouble de la banlieue londonienne. Jamal dresse avec détachement, recul et réalisme le tableau de sa vie et de la société britannique urbaine (la folie atteint tous les domaines -politique, économique, social, religieux, sexuel, individuel- avec comme point commun l’envie de plaisir et de jouissance) des années 70 aux années 2000. Il décrypte (il est psy) les parcours chaotiques de son entourage de milieux différents à qui il reste fidèle, chacun faisant comme il peut pour tenter de donner un sens à sa vie. Son premier amour marquera à jamais sa vie mais il ne pourra se réaliser, Ajita le quittant subitement et la cause de cette rupture le poursuivra toute sa vie. Le passé ne s’efface pas… Kureishi nous offre une étude psychologique précise de la société anglaise dans toute sa globalité, tous les milieux de cette société contemporaine sont passés au crible sans concession. Un roman très actuel pour mieux appréhender la société de nos amis anglais.

« Les Britanniques sont partis. Le colonialisme a contenu l’islam radical, mais, au moins, les Anglais nous ont laissé leur littérature et leur langue. Une langue, ça n’appartient à personne. C’est comme l’air qu’on respire. Mais ils ont laissé un vide politique que les autres remplissent de pierres. Les Américains, la CIA ont soutenu le retour de l’islam pour empêcher les communistes d’investir le Moyen-Orient. Nous autres, professeurs d’anglais, nous appelons ça l’ironie de l’Histoire. »

« Les hommes sont si nécessairement fous que ce serait être fou que de n’être pas fou » (Pascal)

Fiche #438
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Florence Cabaret


Jacques A. BERTRAND

Les sales bêtes
Julliard

41 | 130 pages | 22-08-2008 | 15.5€

en stock

Si l’on vous demande de citer votre animal favori, peu de chance qu’il se trouve dans les 19 sales bêtes que Jacques A. Bertrand a choisi de vanter dans des portraits subtils, érudits, drolatiques et attachants. D’une plume alerte et sautillante, il s’amuse à abattre les préjugés que nous portons sur ces bestioles ``mal famées’’ dans ses chroniques animalières. Au passage, mine de rien, grâce à un humour délicat permanent, ce pince sans rire en profite pour faire passer une analyse écologique et éthologique pertinente du pou ou de la chouette, du rat ou du serpent… pour qu’in fine, ils paraissent tous avoir ``quelque chose d’humain’’. Du microbe à l’ours en passant par le moustique et le rat, vous y trouverez nécessairement votre nouveau protégé à moins qu’il vous faille attendre la dernière sale bête présentée par J.A. Bertrand et la pire selon lui : l’homme ! Ce recueil d’autodérision qui remet l’homme à son humble place réussit à nous faire réfléchir en riant, un vrai moment de bonheur.

« L’araignée est un être exquis. Et très ancien. Cet arachnide bien connu, de l’ordre des aranéides, fait figure d’ancêtre dans le monde des insectes dont d’ailleurs il ne fait pas partie. »

« Qui est apparu le premier sur cette planète, de la mouche ou de l’asticot ? On ne tient même pas à le savoir. Ni mouche sans asticot, ni asticot sans mouche. L’Homo sapiens sapiens pêche tantôt à la mouche, tantôt à l’asticot »

Fiche #439
Thème(s) : Littérature française

Les titres de Jacques A. Bertrand lus par Vaux Livres


Luc BABA

Tout le monde me manque
Luce Wilquin

40 | 159 pages | 22-08-2008 | 16€

John, le narrateur, vit seul dans une maison à l’entrée d’un village. Son père et sa mère sont séparés et passent le voir régulièrement. Dès les premières pages, le lecteur ressent que John est différent et ses relations avec ses parents en pâtissent (sa mère est « Madame Lime » et John ne peut prononcer ``maman’’ ou ``ma mère’’ ; son père n’est plus vraiment son père depuis qu’il a tué son chien). Il se sait différent (« Tout le monde me manque », solitude et manque) mais ne semble pas s’en préoccuper, et d’ailleurs personne ne se préoccupe vraiment de lui. Le village l’observe méfiant ou craintif. Sa seule activité se limite à l’élaboration d’un théâtre miniature où les acteurs sont ses proches et les villageois (« Je l’ai fabriqué. Pourquoi ? Pour mettre les gens dedans et qu’ils jouent. Ils jouent à quoi ? A sauver leur tête… »). Il y aura bien deux tentatives d’intégration, un travail aux espaces verts et une participation à une activité théâtrale encadrée mais elles ne sauront le réorienter vers un quotidien serein. On sent la noyade proche sans que personne ne sache lui tendre la main. Inéluctable, son unique pièce ne pouvait être qu’un drame ! Une terrible insertion dans le monde de la folie. Comme dans son précédent roman, Luc Baba excelle décidément dans la description des failles et folies humaines.

« Ca me rappelle que j’aimerais beaucoup avoir un enfant aveugle. Je pourrais lui mentir. J’aime bien écrire mes aventures parce que les gens qui lisent ne voient pas ce que j’ai vu, ils voient les phrases et réinventent ce que j’ai vu à partir de tout ce qui bouge dans leur tête à eux. »

« Il y a des choses qui ne peuvent pas être justes. Par exemple, les autres seront toujours plus nombreux que moi »

Fiche #440
Thème(s) : Littérature française

Les titres de Luc Baba lus par Vaux Livres


Uzodinma IWEALA

Bêtes sans patrie
L'Olivier

39 | 176 pages | 22-08-2008 | 18.3€

en stock

Agu, fils d’un instituteur, a une vie paisible illuminée par l’amour de ses parents et ses rêves, rêves d’avenir brillant. Pourtant la guerre arrive brutalement dans son village et réduit à néant sa vie en un instant. Son récit est celui d’un enfant-soldat africain tel que l’on nous les décrit habituellement, mais la vision est ici celle de l’intérieur, sans filtre, brute, terrifiante. Agu a choisi la parole comme thérapie et nous expose son terrible parcours car il préfère ce cheminement à la mort : « … en même temps j’a commencé à avoir peur à cause que la seule façon de ne plus jamais combattre c’est finalement mourir. Or moi je ne veux pas mourir. ». Du premier jour où le commandant l’enrôle et lui apprend à tuer jusqu’au dernier jour de cette mortuaire épopée. Tuer, toujours et encore. Brûler, détruire sans poser de question. Obéir. Lever le camps, tuer, lever le camps. Et pourtant, dans cette barbarie, tenter de conserver quelques rêves enfantins et ne pas oublier son enfance. Se taire, tout supporter. S’épauler et se protéger avec son ami Strika qui ne parle plus depuis l’assassinat de ses parents. Le commandant a tous les droits sur ces (ou ses ?) enfants, droit de mort, droit de vie, droit de cuissage… Les petits soldats restent amorphes devant ce misérable kapo et lui obéissent aveuglement jusqu’à l’épuisement, la mort. Une plongée en enfer, un roman terrible sur la folie extrême des hommes et les conséquences indélébiles de ces guerres insensées. A noter l’impressionnant travail de traduction d’Alain Mabanckou qui réussit à traduire parfaitement dans le vocabulaire, la forme des mots et le ton, la tragédie de la situation et le désespoir assourdissant d’Agu.

« J’ouvre les yeux, on est toujours dans la guerre, et je pense dans moi-même que si la guerre est là elle n’avait pas foiré ce pays, eh bien j’aurais déjà été un homme en vrai moi aussi maintenant. »

« Je suis un peu content au moment quand il me donne des faveurs car je sais aussi que s’il veut il peut faire n’importe quoi avec moi sans rien me donner à la fin. »

« Et là je regarde alors le Commandant, je regarde alors Strika, je me dis dans moi-même que ces deux-là ils sont si tranquilles si beaux on dirait avant la guerre, on dirait aussi après la guerre, mais pas vraiment on dirait maintenant. Maintenant on ressemble tous aux animaux. »

Premier roman

Fiche #441
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Alain Mabanckou


Dominique MAINARD

Pour vous
Joëlle Losfeld

38 | 252 pages | 22-08-2008 | 17.15€

Le lecteur ne connaîtra pratiquement rien de la jeunesse de Delphine mais saura rapidement qu’elle a détecté les failles et envies des humains comme leurs béquilles pour tenter de vivre. Suite à sa rencontre avec une vieille femme attentionnée, elle crée son entreprise « Pour Vous » à qui les clients peuvent tout demander enfin presque, elle a sa morale tout de même (« … il n’est rien en effet dont nous ne fassions commerce, la vie, l’amour, la mort. »). « Pour Vous » est là pour apporter satisfaction, combler manques et désirs : « Parce que c’est mon métier de rendre les gens heureux ». Dur labeur auquel elle se consacre corps et âme (au sens propre comme au sens figuré…) empêchant toute véritable vie intime, mais d’ailleurs en a-t-elle le désir ? Delphine nous emmène à la rencontre de ses principaux clients : la vieille femme attentionnée qu’elle se plait à désigner comme sa première cliente puisque, sans le savoir, elle lui indiquera les fondements de sa future activité, un adolescent autiste aspiré par les mondes virtuels et un homosexuel malade sur le point de mourir. Pour chacun, par professionnalisme, elle adopte une identité singulière. Les sentiments doivent disparaître. Un service demandé, un service rendu, une facture, de la distance, ne rien devoir à personne, s’interdire de juger (« Mais je gardais le silence car je n’étais pas payée pour lui dire cela, et, en outre, qui étais-je pour le juger, moi qui ne vendais justement que des illusions ? »). Mais peut-on vivre sous une multitude d’identités sans risque ? Delphine pourra-t-elle fixer la sienne, trouver son chemin parmi tous ces personnages en quête d’identité, d’amour ou de vie ? Les romans de Dominique Mainard sont toujours intrigants et elle sait parfaitement tenir en haleine le lecteur par ses personnages aux destins tortueux qui restent inoubliables. Un auteur à ne pas manquer et à suivre de roman en roman. On n’est jamais déçu !

« Je n’ai jamais fait autre chose qu’exaucer les désirs d’autrui, que ce soit pour le meilleur ou pour le pire, et qui peut se permettre de juger ? »

« Je m’appelle Delphine M., ai-je dit. J’ai trente cinq ans. J’ai passé presque toute ma jeunesse dans une maison d’accueil parce que ma mère n’avait pas le temps de s’occuper de moi. Les employées étaient gentilles, elles chantaient des comptines… On avait le droit de les appeler nounou, nanny ou par d’autres petits noms, mais elles nous reprenaient si on les appelait maman. Je crois qu’elles auraient pu nous laisser faire, où était le problème, je vous le demande ? »

Fiche #442
Thème(s) : Littérature française

Les titres de Dominique Mainard lus par Vaux Livres


Dag SOLSTAD

Honte et dignité
Les Allusifs

37 | 184 pages | 22-08-2008 | 24.6€

«Honte et dignité» est le premier roman traduit de Dag Solstad, écrivain régulièrement primé en Norvège. Il nous livre les réflexions sous forme d’un long monologue d’un professeur de norvégien qui pour la vingt cinquième année présente Le canard sauvage d’Ibsen aux élèves préparant le baccalauréat. Son auditoire comme chaque année est amorphe, somnolent voire hostile. Il se souvient qu’il en était de même lorsqu’il était élève, mais Ibsen et le canard sauvage sont essentiels pour le patrimoine culturel norvégien, n’est-ce pas ! Pourtant, cette année, comme une illumination (ou peut-être est-ce dû au verre de plus bu la veille au soir…), il semble enfin avoir trouvé une clé du texte, une explication originale, à la présence dans la pièce d’un personnage secondaire ainsi qu’à ses répliques. Hélas son auditoire reste indifférent, frustré il perd tout contrôle. A défaut de répondre aux élèves, il s’en prend violemment à ... son parapluie et le ridicule l’incite à quitter le lycée dont il se sent irrémédiablement exclu. Chute brutale et définitive. Lui, alors désespéré, qui a toujours regardé en spectateur sa propre vie et qui n’a plus personne avec qui vraiment débattre (les discussions abordant exclusivement des sujets futiles) nous livre sa vie à partir de ses années estudiantines, sa rencontre avec le brillant Johan Corneliussen, sa première rencontre avec l’éblouissante Eva Linde puis son mariage et sa vie de couple, sa peur concernant le devenir de sa femme. Mais l’intérêt de ce récit réside aussi dans les réflexions du narrateur qui l’accompagne grâce auxquelles il réussit enfin mais peut-être tardivement à analyser son existence.

Fiche #443
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Jean-Baptiste Coursaud


Laurent GAUDÉ

La porte des enfers
Actes Sud

36 | 267 pages | 22-08-2008 | 19.8€

Matteo et Giuliana et leurs fils Pippo vivent à Naples une vie heureuse. Il est chauffeur de taxi et elle travaille au Grand Hôtel Santa Lucia. Pourtant, un matin, leur vie bascule définitivement et tragiquement. Matteo en emmenant Pippo à l’école se retrouve par hasard au beau milieu d’une fusillade opposant deux clans de la Camorra et Pippo est touché par une balle perdue et meurt. Ils ne s’en remettront pas, ni l’un ni l’autre, ni le couple puisque Giuliana devant l’incapacité de Matteo de se faire vengeance et de ramener Pippo fera ses valises. Matteo continue de parcourir la ville avec son taxi sans prendre de client jusqu’au jour où une cliente étrange en force la porte. Il fait alors la rencontre de Grace une prostituée travestie, de Garibaldo le patron du café où ils se retrouvent, de Don Mazerotti un curé atypique, et du professeur Provolone masochiste. Quatuor détonnant ! Provolone redonne enfin un mince espoir à Matteo. Depuis 20 ans, il étudie les passages entre l’Au-Delà et notre monde et assure connaître l’entrée des Enfers. Chaque mort emporte un peu de nous et de notre vie que nous espérons toujours recouvrer, or la littérature et les textes anciens démontrent selon le professeur l’existence de portes permettant le passage d’un monde à l’autre. Et si Matteo (tel Orphée)pouvait finalement satisfaire la demande de sa femme et ramener Pippo à la maison ? A chaque roman, Laurent Gaudé nous emporte avec bonheur et réussite dans un nouvel univers dans lequel le lecteur plonge sans hésitation ni retenue.

Fiche #444
Thème(s) : Littérature française

Les titres de Laurent Gaudé lus par Vaux Livres


Jean MATTERN

Les bains de Kiraly
Sabine Wespieser

35 | 133 pages | 22-08-2008 | 17.25€

Gabriel, le narrateur, a passé son enfance près de Bar-sur-Aube. Il est d’origine hongroise, mais que sait-il de ses origines, de son histoire ? Rien, pratiquement rien. Ses parents ont toujours choisi le mutisme et refusé de lui en parler ("C’est du passé tout ça"). Puis, un jour, peut-être irrémédiablement, la question devient plus pressante et l’arbre veut connaître ses racines. Pourquoi ses parents ont-ils gommé cette histoire familiale d’Europe centrale ? Quelle était la confession religieuse de la famille alors qu’on lui a interdit de suivre ses camarades au catéchisme ? Est-ce lié à la mort accidentelle et soudaine de sa sœur qui a plongé ses parents dans le silence ? Comme un défi et pour se sauver, Gabriel, lui qui ne saura jamais être « celui qui reste », choisit a contrario les mots et les langues. Pour brouiller les pistes de ses origines, pour adopter une identité inconnue ou des identités, il choisit de passer d’une langue à l’autre, de nier toute langue maternelle, il sera traducteur. Ces mots qu’il ne peut prononcer à propos de la disparition de sa sœur : quand le traducteur recherche constamment Le mot idoine, peut-il trouver celui qui qualifiera cette disparition si injuste ? Comment verbaliser l’impossible, l’inqualifiable ? Ses parents choisissent la fatalité, l’impuissance « Dieu a donné, Dieu a repris », six mots irrémédiablement associés à l’histoire de Gabriel et de sa famille. Il croit un moment avoir trouvé la solution dans le rire de Laura. Mais le jour où elle lui annonce qu’elle est enceinte, la question des origines rejaillit subitement et lourdement. Il prend la fuite pour se comprendre, se trouver, dans le présent et dans le passé. Ce récit constitue le questionnement émouvant de cet homme fragile en quête d’origine et d’identité et qui devra peut-être uniquement se résoudre à « réécrire une histoire dont toute ma famille avait voulu me priver »

Premier roman

Fiche #445
Thème(s) : Littérature française

Les titres de Jean Mattern lus par Vaux Livres


Anne MARSELLA

Patsy Boone
La Différence

34 | 220 pages | 22-08-2008 | 19.25€

Sous une forme épistolaire, Patsy Boone, jeune américaine, rend compte de son séjour à Paris motivé par sa rencontre avec le chaman Nez-percé. Depuis 750 jours, sans explication, Patsy n’a plus de règles ; la science et l’église étant demeurées impuissantes, sa mère adoptive (Grand-mère Grandma Gun) l’oriente vers un chaman new-yorkais. Mme Biche-qui-court débordée l’adresse à M. Nez-percé. Installée à Paris, Patsy qui vit avec les mandats de sa mère, adresse ces lettres à sa concierge parisienne qui l’a accueillie elle, « la petite emmerdeuse du 3ème qui fait des claquettes ». Elle nous fait partager ses rencontres dans le milieu du chamanisme et sa passion pour les claquettes. Nez-percé pratique l’hypnose afin d’invoquer ses ancêtres pour déterminer qui « vole les lunes de Patsy » (les lunes sont les règles). Au cours de ces séances, elle doit tenter d’interpréter ses rêves parfois loufoques afin d’identifier l’ancêtre qui a commis des méfaits dont elle porte la culpabilité sans le savoir. Il faudra remonter jusqu’aux conflits entre les Indiens et les colons pour trouver le coupable et enfin ``d’être à nouveau éclairer par ces lunes’’ et de donner un nouvel envol à sa vie. Un récit léger et joyeux à la langue truculente, fantaisiste et imagée sur une femme bien vivante, ouverte et avide de rencontres.

Fiche #446
Thème(s) : Littérature étrangère


Jean-Paul DUBOIS

Les accommodements raisonnables
L'Olivier

33 | 261 pages | 22-08-2008 | 21.3€

Le roman est le récit d’un an de la vie du narrateur Paul Stern. Il s’ouvre avec l’enterrement de Charles Stern, son oncle, mort subitement et de manière inédite... Son père, Alexandre, 78 ans, et son oncle ne vivaient « que dans l’exécration et le conflit ». Alexandre hérite pourtant de la fortune de son frère. Paul voit alors son père changer et abandonner ses convictions, son mode de vie, il s’aperçoit que celui-ci n’est pas l’homme qu’il croyait et qu’il a toujours simulé... On croit connaître ses proches, mais les simulations et autres petits accommodements biaisent bien souvent nos relations. Dans le même temps, sa femme Anna est en pleine dépression et lui qui revoit des scenarii (il est script-doctor) est impuissant devant cet état. Il saute donc sur une proposition qui lui est faite : partir à Hollywood travailler pour les studios de la Paramount et nous présente son arrivée dans cet univers entièrement factice. L’organisation folle de ce monde de stars et d’anonymes est décryptée par Paul. Ses journées (ou plutôt ses nuits) sont entrecoupées par les appels de son père qui lui parle principalement de l’actualité politique française (élections 2007). Un jour, il rencontre sur son lieu de travail Selma une jeune femme sosie parfait d’Anna mais à 30 ans et « baiser son double, ce n’est pas tromper sa femme » ! Arrivera ce qui devait arriver. Cependant Selma a une vie éprouvante pour son entourage… Après une overdose, il l’aide à se soigner et la quitte alors qu’elle débute sa cure de désintoxication. Son travail terminé, il décide de repartir à Toulouse où sa femme a achevé sa cure et l’attend à l’aéroport. Après cette année de bouleversements, « les accommodements raisonnables tacitement conclus nous mettaient pour un temps à l’abri d’un nouveau séisme, mais le mal était toujours là, tapi en chacun de nous, derrière chaque porte, prêt à resurgir ». Jean-Paul Dubois excelle pour présenter avec humour et réalisme nos doutes, les remous de l’existence humaine sans oublier les réalités sociales de notre monde.

Fiche #447
Thème(s) : Littérature française

Les titres de Jean-Paul Dubois lus par Vaux Livres


Arto PAASILINNA

Le Cantique de l'apocalypse joyeuse
Denoël

32 | 324 pages | 22-08-2008 | 20.3€

Asser Tropainen, 89 ans, dernier bolchevik de la planète, athée convaincu, va mourir. Il appelle alors son petit-fils Eemeli pour lui faire part de son testament dans lequel il demande la création d’une fondation funéraire pour l’édification d’une église ! (« … il ne croyait pas en Dieu ni même trop en Jésus, mais il trouvait plaisant, en un sens, d’édifier une église. L’idée lui en était venue par pure malice. En souvenir, en quelque sorte. »). Tâche originale pour cet ancien PDG d’une société de construction de chalets. Asser meurt effectivement peu de temps après leur rencontre et Eemeli commence de respecter le testament : trouver le lieu idéal d’implantation, obtenir l’autorisation de construction... Une réunion arrosée dans un sauna avec quelques membres de la commission l’autorise à débuter les travaux. Ils continueront malgré le rejet de la demande d’autorisation. Quelques écolos soutiennent son projet, le rejoignent et s’installent à proximité dans des maisonnettes qu’Eemeli leur fait construire. L’installation de l’église progresse et la communauté s’agrandit jour après jour. Elle apprend à vivre en autonomie et à exploiter le plus rationnellement possible les ressources naturelles (pêche, chasse et culture donnent lieu à de superbes descriptions de la nature finlandaise). Une crise mondiale qui couvait éclate, les économies s’effondrent, la troisième guerre mondiale se généralise et le monde moderne disparaît finalement suite à l’apocalypse engendrée par une comète. La communauté en réchappent et saura s’adapter au changement de climat en découlant. Arto Paasilinna a vraiment l’art de créer des récits attachants et enrichis d’anecdotes truculentes toujours avec humour (même si le Pasteur Huskonnen de l’an dernier reste un modèle du genre).

Fiche #448
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Anne Colin du Terrail

Les titres de Arto Paasilinna lus par Vaux Livres


Valentine GOBY

Qui touche à mon corps je le tue
Gallimard

31 | 136 pages | 22-08-2008 | 20.2€

Une journée au milieu du XXème siècle à la frontière entre la vie et la mort de Marie G. faiseuse d’ange et condamnée à mort, de Lucie L. qui vient d’avorter et de Henri D. exécuteur de l’état. Ces trois personnages sont tous liés à la mort et chaque chapitre présente sans rien d’autre que ce lien leur lutte pour la vie. Lucie vit une relation fusionnelle avec sa mère dans une famille où les filles et les femmes sont marquées par la mort. Elle raconte son enfance marquée par sa mère puis la douleur de l’avortement, elle avortera deux fois avant de prendre sa liberté pour partir à la recherche de l’homme dont elle rêve. Marie qui a épousé un militaire par lassitude devient faiseuse d’ange par hasard mais continue pour gagner de l’argent. Elle doit être guillotinée le lendemain. Elle a cinq enfants dont trois sont morts et a réalisé 26 avortements. Le gardien acceptant d’éteindre la lampe de sa cellule qui devait rester allumée, elle s’endort en rêvant à ses enfants. Henri sera l’exécuteur de Marie. Il fut mécanicien et parcourut le monde. A la mort de sa mère, il choisit le silence et suit sa famille à Paris où il rencontre Georgette fille d’un aide-exécuteur. Sa famille lui propose de rejoindre leur métier. Il délivre les dernières réactions des guillotinés ainsi que ses sentiments et sa préparation méthodique l’empêchant de craquer et lui permettant de supporter son terrifiant métier. Un récit éclairé par une très belle écriture avec une alternance entre les passages décrivant la vie des trois protagonistes et leurs liens étroits avec la mort omniprésente, lourde et pesante.

Fiche #449
Thème(s) : Littérature française

Les titres de Valentine Goby lus par Vaux Livres


Nuala O'FAOLAIN

Best love Rosie
Sabine Wespieser

30 | 529 pages | 22-08-2008 | 26.35€

Rosie, cinquante-cinq ans, célibataire, sans enfant, est Irlandaise et a parcouru le monde depuis de nombreuses années (« Ce que je cherchais dans le voyage, c’était le mouvement lui-même. Il s’agissait d’avancer, envers et contre tout, vers des abris temporaires où le bonheur est possible ») mais elle ressent aujourd’hui le besoin de revenir sur les lieux de son enfance (Kilbride) où elle retrouve son univers inchangé et Min et ses amis avec quelques années en plus. Min, sa vieille tante (70 ans), l’a élevée avec son père à la mort de sa mère. Rosie ne connaît pas grand-chose de son histoire familiale. Min est également vieille fille et sans enfant. Elle se laisse un peu aller, est quelque peu dépressive et alcoolique. En parcourant des ouvrages pour tenter de l’aider, Rosie découvre des livres concernant le développement personnel, se dit qu’elle connaît bien les questionnements des cinquantenaires et envisage d’éditer un livre sur le sujet. Pour cela, elle contacte un ami irlandais émigré aux Etats-Unis impliqué dans le monde de l’édition. Pour aller le voir, elle se voit obliger de laisser Min dans une maison de repos. Mais Min ne supportant pas cette nouvelle vie rejoint Rosie aux Etats-Unis et c’est une révélation. Min revit, a des projets, des amis, retravaille et décide de rester aux Etats-Unis. Rosie s’en inquiète mais repart en Irlande où elle prend possession d’une vieille maison familiale isolée sur la côte irlandaise dont elle tombe amoureuse. Epaulée par ses amis, elle la remet en ordre et s’y installe. Mais même si elle tente d’y retrouver ses racines (sa mère et sa tante alors enfants ont vécu dans ce lieu), il est aussi particulièrement propice aux diverses interrogations qu’une femme de 55 ans célibataire et sans enfant peut se poser… Les personnages de Nuala O’Faolain sont terriblement attachants et les thèmes abordés sont multiples, toujours traités avec humanité (le ton est souvent joyeux malgré les doutes existentiels des personnages) et certainement proches de l’auteur (décédée à 68 ans en mai 2008) : le temps, vieillir et l’acceptation de son âge, la solitude, l’enfantement, la filiation, l’amour, la séduction, la famille, l’amitié, les rapports intergénérationnels, et non le moindre le bonheur ! Rosie et Min forment vraiment un couple singulier, très vivant et particulièrement attachant.

« De toute façon, je ne vois vraiment pas pourquoi on se donne tant de peine. On déploie mille ruses pour affronter le vieillissement, et quel est le résultat ? On meurt, c’est tout »

« Mais qu’est-ce que tu fais de l’amour ? n’ai-je pas pu m’empêcher de crier. Qu’est-ce que tu fais du désir ? Je n’arrive pas – j’ai beau essayer, Peg, je n’arrive pas à admettre que le monde me considère comme finie alors que je me sens encore en pleine vie. »

Fiche #450
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Judith Roze


Stephen HUNTER

Le 47e samouraï
Editions du Rocher

29 | 391 pages | 22-08-2008 | 20.2€

Bob Lee Swagger, la soixantaine, est un ancien marine qui a fait une croix sur le passé, du moins le croit-il. Bien que héros militaire comme le fut son père, il ne vient pas grossir les rangs des défilés militaires. Il vit paisiblement, à l’abri du besoin, dans l’Ouest américain entouré de sa femme et de sa fille. Il reçoit un jour une lettre du Japon à laquelle il ne prête guère attention mais qui lui annonce la venue éventuelle de Philip Yano un Japonais qui enquête sur les batailles américano-japonaises de 1945 auxquelles le père de Bob a participé. Huit jours plus tard, il accueille Philip Yano sans trop savoir quoi lui dire, son père ayant été peu loquace à propos de ses exploits militaires. Le courant passe immédiatement entre les deux hommes même lorsque Philip annonce que le père de Bob a tué le sien. Respect militaire mais aussi respect d’homme à homme. Philip est venu pour savoir si Bob n’aurait pas hérité du sabre de son père. Bob n’en a pas eu connaissance et lui assure de le rechercher. Il le retrouvera et l’apportera en mains propres à Philip avant de découvrire que ces sabres ont une valeur pécuniaire importante et sans comparaison avec la valeur symbolique... Et c’est le début de l’aventure dangereuse qui emmènera Bob deux fois au Japon (la seconde avec une fausse identité). Il se verra confronter de très très près au monde des yakuzas et des samouraïs. Son histoire militaire facilitera son adaptation jusqu’au point de devenir le 47 ème samouraï et de savoir manier le sabre efficacement, très efficacement. Dépaysement total assuré pour ce thriller qui confronte deux mondes a priori différents et décrit l’âme des samouraïs, leurs règles de combat et d’honneur en évitant toute lourdeur (les spécialistes des arts martiaux n'apprendront rien) le tout avec une intrigue menée tambour battant.

« … Il faut savoir se perdre dans la détails. Ils nous tiennent à l’écart du monde extérieur, et en même temps ils sont le monde. Yano traduisit ces propos à sa fille, qui répliqua aussitôt. Elle dit que vous avez dû être japonais dans une vie antérieure. Ce qui expliquerait beaucoup de choses. »

Fiche #451
Thème(s) : Littérature étrangère Polar/Thriller/Noir
Traduction : Guy Abadia


Eric GENETET

Le fiancé de la lune
Héloïse d'Ormesson

28 | 124 pages | 22-08-2008 | 15.22€

Arno Reyes quand il parle de lui dit qu’il est « un singe » : il parcourt le monde pour grimper sur à peu près tout moyennant une forte rémunération ce qui lui permet de ne pas travailler continuellement. Il court d’aventures en aventures, professionnelles et amoureuses, sans se projeter dans un avenir toujours incertain. Puis, un jour, c’est LA rencontre : coup de foudre fulgurant lorsqu’il rencontre Giannina, chanteuse de jazz. Ils se découvrent, ils s’aiment, Arno pose enfin ses valises pour vivre une passion mais les passions sont souvent éphémères… Un livre qui, comme cette passion, se lit sur un rythme effréné.

« Il peut se passer n’importe quoi sur la planète, chaque seconde un homme ou une femme croit tomber amoureux dans ce monde cynique qui avance, facétieux, avec ses drames et ses désordres. L’amour, petite bête à bon Dieu, n’en a rien à foutre. Il respire et basta cosi. Il a existé et il existera encore, emporté par les pires lames de fond. … Tout passe, tout casse, sauf l’amour. Pourquoi ? »

Premier roman

Fiche #452
Thème(s) : Littérature française


Pierre MÉROT

Arkansas
Robert Laffont

27 | 353 pages | 21-08-2008 | 20.5€

Traum un écrivain que le public n’a pas su ou pu rencontrer se confie à Baragouin qui est à la recherche de révélations à propos de Kurtz écrivain célèbre à l’œuvre reconnu. Kurtz et Traum se sont croisés et Traum a permis à Kurtz de se révéler à lui-même. Kurtz, l’homme et l’écrivain, a « grandi ». Son œuvre annonce une destinée malheureuse à notre civilisation, et rejaillit sur son psychisme. Dans une dernière Utopie, il part fonder une sorte de secte sulfureuse aux mœurs libérés en Espagne. Ce genre d’aventure finit mal en général ! Un texte lourd et inventif sur un monde déglingué en manque et en quête d’amour.

Fiche #433
Thème(s) : Littérature française


Jane SAUTIÈRE

Nullipare
Verticales

26 | 147 pages | 21-08-2008 | 14.5€

Lors d’une mammographie, la narratrice se voit qualifier de « nullipare » puisqu’elle n’a pas enfanté. Terme ressenti tel une agression, elle se sent blessée. Aussi, elle s’interroge (« Voilà, je voudrais interroger l’ahurissant mystère de ne pas avoir d’enfant comme on interroge l’ahurissant mystère d’en avoir ») et interroge ce terme proche de « nulle part ». Elle revient sur son impossibilité de se fixer, sur ses multiples déménagements. Des repères ponctuels dans une vie, seule et sans enfant. Les fêlures familiales ne sont peut-être pas non plus innocentes. Quoiqu’il en soit, la société qui a défini et entretient ce statut si particulier de « sans enfant » n’est pas sans contradiction et préfère ignorer les nombreux enfants qu’elle a eus tout au long de sa vie amoureuse et professionnelle. Jane Sautière affronte l’un des tabous les plus anciens de nos sociétés sans agressivité, haine, aigreur ou pathos mais avec des sentiments simples, vrais et si humains.

« Mon père me mettait en garde alors que j’étais jeune fille : ``un enfant, ça se fait en une seconde’’, ça me faisait rire intérieurement. Une seconde ! Combien de secondes pour faire une nullipare ? »

Fiche #434
Thème(s) : Littérature française


Emmanuelle BAYAMACK-TAM

Une fille de feu
POL

25 | 185 pages | 21-08-2008 | 16.25€

Charonne a vingt ans. Charonne est magnifique, aux origines incertaines. Charonne est grosse et « on n’est jamais grosse sans être héroïne » : ce texte le démontrera. Charonne vit avec sa mère et sa tante du moins le pense-t-elle. Elles tiennent un magasin, sorte de bazar au goût particulier et exotique. Charonne provoque les rencontres et son physique influe toujours. Jusqu’au jour où Arcady et Daniel poussent la porte du magasin et provoquent une rupture complète et irrémédiable dans la vie de Charonne. Il s’agit de deux homosexuels à la recherche d’une mère porteuse. Ils examineront intimement Charonne dès leur première rencontre et Arcady demeurera fortement impressionné. Il faut dire que l’intimité de Charonne a subi quelques outrages, la mère de Charonne ayant des mœurs outrancières. Cette mutation permettra à Charonne de découvrir enfin son passé et ses origines et d’entrevoir un nouveau départ vers une vie plus libre et plus accomplie...

« Les timides méritent d’être punis, ils méritent qu’on les brutalise : ça leur apprendra à s’imaginer que tout le monde les regarde en dépit des démentis qu’ils reçoivent à ce sujet depuis toujours. »

« …j’ai la révélation de ce qui nous attend l’enfant et moi, une vie où je serai son bourreau sans que jamais personne vienne mettre fin à la torture. »

Fiche #435
Thème(s) : Littérature française


Philippe HONORÉ

L'obligation de sentiment
Arléa

24 | 123 pages | 21-08-2008 | 15.5€

en stock

Toutes les familles ont leur secret dit-on. Mais certains sont plus lourds que d’autres et plus ou moins partagé. Le couple Maisne (Louis et Jeanne) est un couple soudé, admiré, respecté. Mais la petite bourgeoisie provinciale ne serait pas ce qu’elle est sans ses zones d’ombre… Couple déséquilibré, Jeanne prend en charge son époux, le soutient, le protège (« Louis était son œuvre, son maître, son enfant, son unique raison d’exister »), elle n’est que maîtrise et contrôle, on est loin des sentiments amoureux classiques d’un couple chez Louis et Jeanne et pourtant elle lui est totalement dévouée et attachée, comme si un contrat les liait... Dès le début de leur union, un secret plane et il mettra du temps à se dévoiler. Ils auront un fils, Martin, alors que Louis ne voulait pas d’enfant et que Jeanne savait n’avoir jamais eu de sentiment maternel prégnant. Au début de son adolescence, Martin disparaît brutalement, sans explication pour l’entourage. Le couple essaie de l’oublier et devient encore plus souder qu’auparavant ; pourtant le trio est en état d’attente (« Le temps de l’attente ne se compte pas en seconde, en minute, en année. C’est un temps aussi morne, aussi lisse, aussi flou que la surface d’un lac. Le temps irrésolu de l’attente. »). Plus le temps passe, plus les secrets explosent violemment au grand jour et plus les conséquences sont lourdes… Martin reviendra évidemment et mettra un point final à la descente en enfer de ce couple « d’innommables ». Philippe Honoré a réussi parfaitement à décrire l’enchaînement de cette femme malgré un secret lourd, très lourd, qu’elle choisit de placer après son engagement à soutenir son mari, son véritable enfant. Une réussite.

Premier roman

Fiche #436
Thème(s) : Littérature française


Régis JAUFFRET

Lacrimosa
Gallimard

23 | 218 pages | 21-08-2008 | 16.75€

Régis Jauffret continue de renouveler avec réussite à chaque roman. Lacrimosa est un roman épistolaire entre le narrateur, un écrivain que le lecteur attentif reconnaîtra et Charlotte. Ils étaient amants lorsque Charlotte s’est suicidée et elle écrit du Néant ou de l’au-delà. L’échange et le dialogue évoluent au cours du livre. Correspondance d’amants aimants jusqu’aux lettres de reproches (« Tu devrais tout de même savoir qu’on ne fait pas de scène de ménage à une morte ! »), aucun ton n’est omis. Elle le tutoie, il la vouvoie, elle l'apostrophe, il élude... Les lettres dévoilent leur relation et leurs personnalités. Elle aime la vie mais reste insatisfaite (« Ce que vous avez pu lutter, ce que vous avez pu vous débattre, ce que vous avez pu nager, pour garder la tête hors de l’eau, pour continuer à bouffer l’existence »), comme son amour non réciproque pour le skipper. Il est écrivain et demeure plus attentif, selon elle, à la prochaine page à écrire qu’à son entourage (« Et tu as fait de moi un procédé romanesque ! »). Un roman extravagant, inventif, original dans la forme et le ton, ne dédaignant pas l’humour moqueur, l'autodérision et l’ironie. Du plaisir à chaque page.

« La mort est une grand-mère qui rattrape les enfants qui lorsque la nuit tombe cherchent à fuguer. Elle les met au lit sans même les gronder, et les embrasse tout autant que ceux plus affectueux qui sont venus en plein midi lui réclamer un câlin au lieu de continuer à jouer sur la plage avec leurs petits copains. »

« Les morts ne se désaltèrent pas aux yeux des vivants, qu’ils gardent donc le jus de leurs glandes lacrymales pour saler les routes ! »

Fiche #437
Thème(s) : Littérature française


José Carlos SOMOZA

Daphné disparue
Actes Sud

22 | 218 pages | 03-08-2008 | 19.3€

« Je suis tombé amoureux d’une inconnue » est la première phrase d’un court texte incomplet écrit par Juan Cabo, écrivain à succès. Il l'a ou l'aurait écrit quelques heures avant un accident de la route qui le rendit amnésique dans un restaurant très littéraire... Il le retrouve dans un petit carnet enigmatique à sa sortie d'hôpital. A partir de ce court texte, Juan Cabo (ou José Carlos Somoza ou quelqu'un d'autre qui sait ?) oriente ou désoriente le lecteur dans une aventure entre fiction et réalité. La perspicacité de Juan Cabo et du lecteur seront mises à l'épreuve pour déceler le vrai du faux. L’amnésie engendre le doute chez l’écrivain, doute permanent sur la véracité des faits, des écrits, de la création littéraire (« Il m’arrive une chose très bête, vraiment très bête, dis-je. Je suis écrivain, de sorte que je ne peux me fier à ce que j’écris. Qui sait si ce que j’ai écrit hier, je l’ai inventé ou vécu ? Et si je ne l’ai pas vécu, dans quelle mesure l’ai-je inventé ? Amnésique, comme je suis, comprenez-le, les mots en soi ne suffisent pas… »). Un terrible labyrinthe où le lecteur suit l’écrivain et le héros. L’auteur, spécialiste des Métamorphoses d’Ovide, saura-t-il retrouver son chemin et cette belle inconnue ? Intrigue palpitante au service et sur la création littéraire. Cette enquête originale et haletante à la chute inattendue réussira peut-être à faire douter le lecteur de l’assertion "la seule chose réelle d’un texte est l’auteur"…

« Tu inventes, j’invente, nous inventons tous, personne ne peut vivre sans inventer. »

« Vous croyez que vous pensez librement, je crois que je pense librement, mais nous nous trompons tous les deux : en fait, nous pensons et nous faisons ce que cet être invisible nous ordonne… La vie fonctionne comme ça, mon ami. Nous sommes de simples personnages. »

« Le passé de tout être humain est identique à celui de tous ; nous ne nous différencions qu’au moment de le raconter »

Fiche #432
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Marianne Millo


Evilio ROSERO

Les armées
Métailié

21 | 156 pages | 02-08-2008 | 9€

Ce roman débute dans un village colombien avec une ambiance de douceur, de calme voire de volupté. Ismael, vieil instituteur, cueille des oranges et en profite pour admirer sa voisine, superbe, qui se dore nue au soleil. Il forme avec sa femme un vieux couple heureux. Puis, peu à peu, le lecteur se retrouve plongé dans la violence, l’horreur et la folie humaine. On apprend tout d’abord que des enlèvements se produisent dans le village où tout le monde se connaît. Des guérilléros, trafiquants et autres paramilitaires occupent le village sans savoir lesquels sont responsables de tel ou tel enlèvement. La peur monte, la suspicion gagne les villageois, l’angoisse sourde les étreint irrémédiablement. L’incompréhension habite les villageois et Ismael à la disparition de sa femme se sent perdu. Les habitants qui le peuvent quittent la ville, la plupart reste, sans espoir. Ismael et son pays suivent la même voie. Le délitement de son pays renvoie Ismael à sa perte de mémoire. Il sent peu à peu sa mémoire et sa raison le quitter. Qui sont les victimes ? Qui sont les coupables ? Déchéance d’un pays, déchéance individuelle. Tout devient flou. Un roman terrible à l’image de la folie des hommes qui nous laisse inquiets et quelque peu désespérés pour ce pays et ses habitants.

Fiche #429
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : François Gaudry


Marie-Sabine ROGER

La tête en friche
Le Rouergue

20 | 218 pages | 02-08-2008 | 16.8€

Germain Cazes, 45 ans, 110 kilos de muscles, presque illettré, raconte son histoire et sa rencontre avec une vieille dame particulièrement cultivée. Il vit de petits boulots et dans une caravane. Une rencontre dans le jardin public bouleversera sa vie ; Margueritte, 86 ans, très cultivée, réservée mais attentive et respectueuse des autres. Ils observent tous les deux les pigeons, lient connaissance et deviennent rapidement complices et amis. Margueritte ouvre les portes d’un nouveau monde à Germain : le monde des lettres et des livres. Elle saura le guider, ne pas l’apeurer, le prendre par la main en le respectant, et lui fait découvrir l’émotion ou la peur que peuvent susciter les lectures comme les voyages qu'elles permettent. Germain change et ses copains de comptoir ne le reconnaissent plus. Le dictionnaire devient son plus grand ami ! ("Je planquais ce dico comme un livre de cul tellement j’avais honte") Un vrai hommage aux livres et à la lecture, des portraits succulents, un livre populaire dans le sens noble du terme, très humain, optimiste, émouvant, souvent drôle et imagé.

Fiche #430
Thème(s) : Littérature française

Les titres de Marie-Sabine Roger lus par Vaux Livres


Théodora DIMOVA

Adriana
Editions des Syrtes

19 | 166 pages | 02-08-2008 | 20€

Adriana est l’histoire d’une femme née riche, blasée. Le communisme réduira un temps sa richesse mais elle restera toujours quelque peu déconnectée des réalités et préfèrera l’insouciance, la débauche jusqu’à l’extrême. A la fin de la vie, elle souhaite se faire épauler par une dame de compagnie. Ioura est une jeune femme, étudiante, vivante, superbe, qui attire l’attention de toutes et tous. Teodor, le cousin de Ioura, très attentionné (« D’une certaine manière, nous aimions tous Ioura plus que moi ») la voit arriver chez lui un soir toute excitée. Elle souhaite lui conter sa rencontre avec Adriana pour qu’il l’écrive, lui, l’écrivain. Elle trouve cette vie exceptionnelle, terrible, digne d’un vrai roman. Comme elle le dit elle-même, quand elle parle, on ne peut plus l’arrêter. Et Teodor va l’écouter débiter cette histoire, la vie d’Adriana, pratiquement sans pause. Le rythme de lecture est à l’image du débit de Ioura, endiablé ! Ioura est une femme pressée. Adriana vit la rencontre avec Ioura comme une espèce de dernière chance, elle ne lui cache rien de sa vie actuelle et passée, de ses sentiments souvent terribles, dernières confessions avant la fin. Théodora Dimova aborde la vieillesse, sans retenue, sans pathos ni misérabilisme, sur un rythme effréné.

« Adriana ne voulait pas dire sœurs de sang, elle n’aimait pas du tout les relations sanguines, les relations sanguines ne veulent rien dire, Ioura, ne l’oublie pas, une relation sanguine, c’est uniquement un devoir et un fardeau familial, il n’y a rien de lumineux, elle est toujours la même et sans fin… »

Fiche #431
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Marie Vrinat


Christian OSTER

Trois hommes seuls
Minuit

18 | 174 pages | 29-07-2008 | 13.2€

Trois hommes. Trois Parisiens séparés de leurs femmes, vivant seuls et quelque peu solitaires (« J’expliquai que pour ma part j’étais isolé depuis le début. J’avais, n’est-ce pas, commencé à vivre en m’isolant. Ca m’avait aidé. Plus tard, j’avais rencontré une femme. Puis quelques autres. J’en restais à Marie. »). Deux d’entre eux s’affrontent depuis peu sur un court de tennis. Sans être amis, ils s’apprécient. Marie, l’ex-femme du narrateur, lui propose de venir en Corse et par la même occasion de lui rapporter une chaise qu’elle a laissée lors de son départ. Il appréhende et attend à la fois cette rencontre comme une possible renaissance, un nouveau départ. Redoutant de l’affronter seul, il invite Marc qui accepte en se faisant accompagner d’un ami, Cyril, funambule blessé. Le trio prend la route, chacun avec ses attentes, ses rêves tout en prêtant attention à ses compagnons de voyage. Christian Oster excelle dans l’art de la mise en scène, de la description décalée qui éclaire indirectement, comme un jeu de miroirs, les personnages et les situations. Une belle écriture à apprécier sans retenue.

Fiche #428
Thème(s) : Littérature française

Les titres de Christian Oster lus par Vaux Livres


Julien ALMENDROS

Vue sur la mère
Le Dilettante

17 | 125 pages | 28-07-2008 | 14€

Pour son premier roman, Julien Almendros s’attaque à un sujet devenu commun, la mère et ses relations avec son (ses) fils. La première phrase augure du ton du livre : « Je suis né le cordon ombilical autour du cou, un premier bijou qui, déjà, avait l’avantage de n’être pas très onéreux ». Autrement dit, le lecteur ne fera pas de grandes découvertes sur la psychologie de la mère et de ses enfants mais le ton du livre, le rythme, la forme suscitent une lecture rapide et agréable. Humour et ironie passent la mère au peigne fin, aucun trait de caractères ne lui est épargné, elle qui étouffe la famille complète, du chien au mari en passant par les fils et leurs compagnes naturellement. Pourtant, mais peut-être est-ce parce que l’on sent que Julien a réussi à se débarrasser de son premier bijou si lourd à porter, elle reste parfois attachante et on ne peut la rejeter totalement. On attend la seconde « vue » pour vérifier que la page est définitivement tournée !

Premier roman

Fiche #427
Thème(s) : Littérature française


Ceridwen DOVEY

Les liens du sang
Héloïse d'Ormesson

16 | 215 pages | 27-07-2008 | 20€

Ceridwen Dovey pour son premier roman a choisi de décrire les rouages d’un pouvoir absolu sous l’angle de son intimité et de son entourage. Un coup d’état vient de réduire le Président despote au rang de prisonnier. Il est accompagné dans sa résidence surveillée par son cuisinier, son portraitiste et son coiffeur, trois fonctionnaires dévoués qui organisait une grande part de son quotidien. Trois hommes insensibles jusqu’alors aux dérives de ce pouvoir absolu. Les portraits se succèdent révélant page après page l’intimité de ces hommes, de leurs femmes et de leurs enfants. Portraits se répondant en miroir dans l’arrogance, la violence et l’insouciance du pouvoir. Portrait après portrait, le spectre s’élargit démontrant que le despotisme s’attaque subrepticement à l’intimité. Puis, peu à peu, un despote remplace l’autre… Pouvoir quand tu nous tiens… Mais ces trois fonctionnaires pourront-ils encore feindre d’ignorer les dérives du pouvoir qu’ils servent ?

Premier roman

« Les êtres humains se débarrassent les uns des autres, ils s’installent dans les lieux des vaincus, et procèdent à leurs tâches quotidiennes : on se rase dans le lavabo de l’ancien Président, on se regarde dans son miroir, on range ses vieilles chaussettes dans le tiroir de ses sous-vêtements. Ensuite, cela m’a fait penser à la contamination, est-ce qu’une personne mauvaise laisse derrière elle de mauvaises choses dans ses lieux, secrète le mal comme de l’air vicié : est-ce qu’on peut l’attraper comme un rhume ? »

Fiche #425
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Jean Guiloineau


Nils TREDE

La vie pétrifiée
Quidam

15 | 134 pages | 27-07-2008 | 15€

Les habitants des îles sont réputés différents alors le narrateur, Xavier, 33 ans, est doublement différent. Il vit sur deux îles, deux îles d’une même ville reliées par un pont. Deux îles, deux métiers, deux existences (« J’ai deux vies. Je n’ai pas de vie. Que des morceaux, que des restes. Tout est déchiré. »). Sur l’une, il est restaurateur en accompagnant sa mère malade et sur l’autre, il est médecin de police. Seul le pont réalise le lien entre ses deux existences. Cet homme solitaire, entier, se sent différent et est ressenti différent par les autres. La solitude fait peur. Jusqu’au jour où rentre un couple dans son restaurant et il en est sûr, c’est elle, il l’attendait. S’il entre dans sa vie, il en certain, il entrera dans La Vie, mais cette mutation est-elle si aisée à vivre ? Emouvant portrait d’un homme dont l’existence frôle la folie et qui « se sent si proche de tout et pourtant indiciblement loin à la fois »

Premier roman

« Les solitaires ne sont pas seulement étranges. Ils ne font pas seulement peur. Dans leur solitude, ils s’aperçoivent de choses qui restent inconnues aux gens sociables. Ils ouvrent leur esprit aux énigmes avec patience et attention. Ils les observent longtemps. Ils ont beaucoup de temps, et peu à perdre. Les solitaires communiquent rarement leurs observations ; ils les portent en eux et ne craignent pas le jugement des autres. »

Fiche #426
Thème(s) : Littérature étrangère


Fabienne SWIATLY

Une femme allemande
La Fosse aux Ours

14 | 122 pages | 25-07-2008 | 16.2€

La narratrice dont on ne connaîtra pas l’identité est allemande, « une femme allemande ». Au lendemain de la guerre, elle erre dans les ruines de sa ville à la recherche de tout et de rien pour tenter de survivre. Elle appartient au camps des vaincus et les soldats vainqueurs qui traversent la ville le savent… Pourtant elle semble heureuse et croit en son avenir (« Elle aspire le monde, elle aspire le bleu du ciel. Elle n’est pas morte et c’est si bon malgré la faim. »). Jusqu’à sa rencontre avec un soldat français plus attentionné que les autres, rencontre suivie de la naissance d’un enfant. Vite mariée, elle espère son départ pour la France comme une libération, une respiration, un envol. Mais vite mariée, vite malheureuse… (« …les enfants venus trop tôt ne font pas les bons ménages »). Elle débarque en Alsace où la langue est proche de l’Allemand mais différente, où la vie ressemble à la vie allemande mais pas totalement, où les relations humaines lui font sentir qu’elle reste et restera « une femme allemande ». Elle en devient différente puis indifférente, usée, sans espoir et sans attente, inerte. Elle ne voit pas ce qui pourrait la surprendre, tout demeure figé, défini, même les naissances de ses enfants et sa mort (« La femme allemande mourra donc en pays étranger »). Profond et bouleversant portrait d’une femme dont le destin définitivement marqué l’Histoire ne pourra s’ouvrir à l’inattendu et rebondir.

« Personne pour lui dire que grandir ne suffit pas pour être à la hauteur de ses désirs »

« Elle ne sait pas que l’oubli est un fragile labeur contre l’effondrement »

Fiche #424
Thème(s) : Littérature française

Les titres de Fabienne Swiatly lus par Vaux Livres


Zoyâ PIRZÂD

Un jour avant Pâques
Zulma

13 | 137 pages | 24-07-2008 | 17.8€

Edmond, le narrateur, se retourne et se penche avec poésie sur sa vie, sur trois périodes, à chaque fois à la veille de Pâques, fête familiale ancestrale : l’enfance, l’âge adulte et enfin la vieillesse. Arménien, Edmond vit en Iran dans une zone de l’ancienne Arménie où cohabitent deux communautés : des Arméniens d’obédience catholique et des musulmans. Naturellement le quotidien d’Edmond et de son entourage est souvent conditionné par les oppositions entre ces deux communautés. Le premier volet nous présente l’enfance d’Edmond marqué par un père froid et distant, incapable de trouver sa place entre Edmond et sa mère. La famille du père est omniprésente, sa mère et sa sœur scrutant constamment les actes de son épouse alors que la grand-mère reste ancrée dans la culture arménienne, une femme doit rester à sa place… La mère d’Edmond au contraire est ouverte aux autres, tente de prendre quelques distances avec les traditions et supporte difficilement les pressions et humiliations de sa belle famille. A l’école, Edmond est très proche de Tahereh, fille du concierge musulman de l’école et seule musulmane de l’école catholique. Cette amitié n’est naturellement pas appréhendée de la même façon par la mère d’Edmond et la famille paternelle… Edmond, enfant sensible et délicat, nous fait part de sa vision du monde adulte par petites touches incarnées par les anecdotes de sa vie. Dans le second volet, Edmond est marié à une femme arménienne traditionnelle. Cette deuxième veille de Pâques est centrée sur l’annonce de sa fille qui envisage de se marier avec Behzad, musulman d’origine turc. Sa femme le charge de la faire revenir à la raison et Edmond y trouve l’occasion de se remémorer son propre mariage. Il part avec sa fille dans une maison de famille mais pourra-t-il et aura-t-il l’envie de la sermonner ? Dans le dernier volet, Edmond est veuf, sa fille s’est éloignée et il ne peut s’empêcher de rapprocher la rupture des traditions qu’a représenté son mariage et la mort de sa femme. Une collaboratrice dont l’histoire personnelle est également marquée par ce même genre de rupture, tente de le conduire vers la voie du pardon. Un récit très doux même si la violence est sous-jacente, fait de non-dits et de suggestions qui nous transporte dans un quotidien à la fois éloigné et si proche de nous.

Fiche #422
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Christophe Balaÿ


Eugène DURIF

Laisse les hommes pleurer
Actes Sud

12 | 139 pages | 24-07-2008 | 16.3€

Léonard, gardien de prison, s’arrête : « Un jour, je ne pouvais plus ». Vie heureuse semble-t-il pendant de longues années, et un jour, tout se dérègle. Léonard fait le point et se retourne vers son passé qu’il avait gommé de sa mémoire. Pour se reconstruire, il doit l’accepter, le digérer et pour cela il part à la recherche de Sammy. Enfant, Léonard était un « populart », pupille de la Nation, il n’a pas connu ses parents. Son père est mort rapidement et il n’a jamais souhaité retrouvé sa mère. Sammy est un enfant réunionnais que la France a « invité » sur le continent. Ils se retrouvèrent tous les deux dans une ferme de la Creuse où les propriétaires virent en eux de la main d’œuvre peu coûteuse plutôt que des enfants aux parcours chaotiques à la recherche d’amour. Léonard s’offre donc une pause et part à la recherche de son identité qui passe par Sammy. Sammy est devenu sans illusion, sans attente et a quitté notre monde : « Ca ne te le fait jamais, toi, cette impression que tout est joué, que tout est fini, que l’on peut bien se débattre, c’est pour la forme, parce qu’on sait bien, en fait, que ça n’a plus beaucoup d’importance. Certains jours, je me demande si je ne suis pas mort depuis un bout de temps, et que je m’oblige à survivre… ». Le couple se reforme un instant, retour en arrière émouvant, parfois désespéré, parfois violent ou tendre, qui expose leurs points communs et leurs différences. Roman particulièrement émouvant et humain ce qui n’exclut donc pas la violence et l’animalité.

« Je savais depuis longtemps qu’il ne faut rien attendre de personne. Ce qui était donné en plus, il fallait le prendre, mais surtout ne rien attendre. J’avais bien compris que la vie ne me devait rien. »

« On est des fantômes à vie, tu sais, on habite un autre pays dans notre tête, celui-là ne sera jamais le nôtre. »

Fiche #423
Thème(s) : Littérature française


Ingrid THOBOIS

L'ange anatomique
Phébus

11 | 187 pages | 22-07-2008 | 15.2€

Deuxième roman d’Ingrid Thobois qui nous entraîne dans les traces d’une femme ou plutôt d’une épouse. Elle vit avec Ehsen depuis un coup de foudre fulgurant même si leur relation a peut-être dépassé son apogée. Pour partager sa vie, elle a quitté Paris pour Naffa. Jusqu’à cette chute, chute du couple mais surtout d’Ehsen. Elle le retrouve allongé, immobile et il le restera. Handicapé. Ses jambes et la partie inférieure de son corps ne répondent plus. Le corps devient une obsession et s’accorde la place centrale du couple. Pourra-t-il résister ? Le couple pourra-t-il dépasser ce drame ? Comment l’amour se transformera-t-il ? Cette femme pourra-t-elle, elle aussi, renaître ? La première partie est réservée exclusivement à cette rencontre tragique et quelque peu désespérée avec ce corps qu’est devenu son compagnon. Puis dans la seconde partie, son propre corps devient l’objet de toute son attention. Elle devient par le hasard des rencontres modèle pour un peintre. Elle pose nue devant lui et ses élèves. Immobilité maîtrisée d’un corps devant ses yeux attentifs et scrutateurs. Ingrid Thobois décrit avec retenue les sentiments de cette femme devant ce drame et la place du corps dans les relations d’un couple.

Fiche #421
Thème(s) : Littérature française

Les titres de Ingrid Thobois lus par Vaux Livres


Blanche DE RICHEMONT

Pourquoi pas le silence
Robert Laffont

10 | 123 pages | 18-07-2008 | 14.2€

Court récit de 120 pages pour crier le mal-être, le mal de vivre d’un ado de quinze ans. Cri de désespoir d’un ado (le narrateur) qui n’a pas le goût du bonheur et ne peut se résoudre à vivre. Sans estime pour lui-même, son entourage lui semble a contrario brillant, heureux, accompli. Depuis tout petit, il estime que le bonheur ne le concerne pas. Un père commandant de marine, toujours en action, qui sauve des vies, une mère cavalière, une sœur acrobate (« elle fait rentrer le bonheur dans sa peau »). Cette famille vit douloureusement son abandon, tentera de l’aider jusqu’à l’issue finale (« Qu’est-ce que tu as encore trouvé pour te faire du mal ? »). Il tente bien avec son ami d’être comme les autres, d’agir comme les autres, d’être amoureux comme les autres, mais ce n’est qu’une façade. Il se connaît bien et s’auto-évalue sans concession et seule la mort lui rendra sa liberté. Il traversera donc la vie comme un éclair, mais un éclair triste. Cette fulgurance est accrue par le rythme du texte, les phrases courtes et le rythme vif. Un émouvant morceau de braise.

Premier roman

Fiche #419
Thème(s) : Littérature française


Catherine MORET-COURTEL

La caissière
Belfond

9 | 191 pages | 18-07-2008 | 21€

Une semaine de la vie d’une caissière, Michèle, en grande surface. Rien ne la prédestinait à ce travail mais la mort de son mari la contraint à l'accepter. Les chapitres alternent en présentant le déroulement de la journée puis le rêve de la nuit suivante. La mort de son époux la plonge dans une espèce de léthargie, sans espoir et sans attente. Elle subit sa vie, tristement, inexorablement. Heureusement, les rêves demeurent et la sauveront. Progressivement, elle y prendra garde et ils interviendront dans sa vie, la modifieront, l’orienteront et lui permettront de se reconstruire afin de réintégrer le monde des vivants. Son quotidien donne matière évidemment à décrire avec réalisme les consommateurs que nous sommes (les enfants sont passés au crible) et ce monde impitoyable des hypermarchés.

Premier roman

Fiche #420
Thème(s) : Littérature française


Fabrice GUILLET

L'après 14 juillet
Le Lamantin

8 | 307 pages | 16-07-2008 | 19€

Le défilé du 14 juillet se déroule devant une tribune officielle garnie et attentive. Les hélicoptères débutent leur parade lorsque l’un d’eux change de direction, plonge vers la tribune. Un carnage ! Le Président de la République est tué comme bon nombre de personnalités proche du pouvoir. Accident ou attentat ? Deux pilotes étaient aux commandes de l’appareil et l’un d’eux, Charles, est d’origine algérienne. Il n’en faut pas plus à la machine médiatique pour tirer des conclusions hâtives surtout que le pouvoir vit alors une période instable et que certains encouragent cette hypothèse. Des hommes aux convictions extrêmes investissent le pouvoir et promettent l’ordre. Mathilde, dite Mina, spécialiste du 1500 m et sœur du pilote, ne croit absolument pas à la culpabilité de son frère et se lance dans l’enquête. Enquête extrêmement périlleuse qui la projettera dans les coulisses du pouvoir et dans laquelle elle entraînera ses amis d’une banlieue où la solidarité reste encore une valeur estimée. Un bon suspense pour une histoire très actuelle et éclairée par quelques pointes d’humour et d’ironie qui en rendent sa lecture très plaisante. Bienvenue au Lamantin !

Premier roman

Fiche #418
Thème(s) : Littérature française Polar/Thriller/Noir

Les titres de Fabrice Guillet lus par Vaux Livres


Ian MCEWAN

Sur la plage de Chesil
Gallimard

7 | 149 pages | 15-07-2008 | 17.15€

Ils sont jeunes. Ils se rencontrent dans l’Angleterre des années 60, Angleterre puritaine d’avant la révolution sexuelle. Il pense devenir historien, elle est musicienne. Ils ne feront que s’effleurer avant le mariage, croiront se connaître et resterons vierges jusqu’au jour J. Mais devant leurs craintes, leurs troubles, leurs hésitations, la nuit de noces ne se déroule pas comme prévu et en un instant, un éclair, une décision, un mouvement, leurs vies basculent et s’éloignent définitivement.

Fiche #417
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : France Camus-Pichon

Les titres de Ian McEwan lus par Vaux Livres


Jeanne BENAMEUR

Laver les ombres
Actes Sud

6 | 159 pages | 13-07-2008 | 15.3€

Lea est une danseuse. Perfectionniste à l’extrême, maîtrise constante et totale de ses déplacements, sentiments… même l’immobilité est un mouvement réfléchi chez elle (« Elle ne sait offrir au regard que le corps conscient »). Lea et son métier ne font qu’un et peut-être est-ce pour cela qu’elle ne peut s’abandonner, se confier aveuglement, et même aimer. Cette obsession entrave sa liberté, elle n’est libre qu’en spectacle. Ou alors, les raisons sont plus profondes, plus intimes et elle porte en elle à son insu les stigmates d’une histoire familiale. Alors qu’elle conçoit un nouveau spectacle, l’intuition salvatrice lui vient d’y incorporer sa mère qui vit en Bretagne. Une mère à l’histoire tragique : italienne, elle quitta ses parents pour se marier avec le « bel ami français » qui la vendit dans une grande maison. Ils s’exilèrent à la fin de la guerre en France et donnèrent naissance à Lea. Lea part à la rencontre de sa mère et de ses confidences à propos de son ou plutôt de leurs passés. Jour de tempête où, par tableaux alternant entre présent et passé, les propos maternels l’éclaireront puissamment et efficacement sur son passé, sur son père et sa mère elle-même mais surtout la relanceront comme un ressort vers une vie plus accomplie.. Entre mélancolie et tristesse, sans jamais tomber dans le désespoir, Jeanne Benameur vous emportera à pas chassés, retenus et maîtrisés, telle son héroïne, dans cette histoire où le poids familial ne pourra être dépassé que par la vérité.

Fiche #414
Thème(s) : Littérature française

Les titres de Jeanne Benameur lus par Vaux Livres


Philippe BLASBAND

Irina Poignet
Le Castor Astral

5 | 160 pages | 13-07-2008 | 13€

en stock

Maguy est veuve et grand-mère d’un petit garçon très malade, atteint par une maladie orpheline. Le diagnostic est très réservé. Un traitement pourrait le sauver mais il demeure extrêmement coûteux (et non remboursé…). Les parents de Félix l’ont abandonné et seule Maguy continue à espérer alors qu’elle n’a pas les moyens pour assurer le financement de ce traitement. Ancienne hôtesse d’accueil à la RTBF, elle va devoir trouver un emploi mais à son âge, toutes les portes restent closes ! Proche d’abandonner, en passant dans un quartier, elle lit une affichette « Cherchons hôtesse », et elle va enfin être acceptée dans ce nouvel emploi inattendu qui bouleversera sa vie. Hôtesse du « Sexy fun », Maguy va être surnommée « Irina Poignet », la reine de la branlette, si consciencieuse qu’elle sera atteinte d’un « pénis elbow » et qu’elle fera de l’ombre à ses collègues. Un travail qui lui permettra de sauver son petit-fils et de rencontrer l’amour, elle qui n’y croyait plus. Ce roman de Philippe Blasband base du scenario de « Irina Palm » évite les écueils du sujet et oscille avec réussite entre gravité et humour. Un bon moment belge…

« Comment tu trouves ton nouveau boulot, Irina Poignet ?
Luisa se remet à rire. Mais Maguy a pris la question au sérieux. Elle réfléchit :
- Je ne savais pas qu’il y en avait tellement, des zizis.
- Un par homme ! Et comme ils sont trois milliards…
- Je les imaginais pas si différents. Je ne savais pas qu’il y avait tant de possibilités.
- C’est comme les nez, ou les chiens. Des petits chiens. Des gros chiens. Des chiens à poils ras…
- Tu avais raison. C’est comme des petits animaux.
»

Fiche #415
Thème(s) : Littérature étrangère


Sasa STANISIC

Le soldat et le gramophone
Stock

4 | 384 pages | 13-07-2008 | 21.85€

Premier roman extrêmement ambitieux, fresque remarquable qui nous entraîne dans l’histoire de la Yougoslavie à travers celle du jeune Aleksandar, de sa famille et de ses proches. Nous sommes à l’époque où la Yougoslavie est encore unie (« l’époque où tout était bien ») et Aleksandar qui vit à Visegrad est particulièrement attaché à Slavko son grand-père membre du parti. Slavko a fait de lui un magicien révolutionnaire et Aleksandar ne manque pas de motivations (« Je suis contre la fin, la destruction ! Il faut suspendre l’achèvement. Je suis le camarade en chef de ce qui continue pour toujours et je soutiens ce qui va ainsi de suite ! »). Il garde toujours en mémoire les récits enflammés de son grand-père et sa mort (« …Slavko était assis au moment où, à Tokyo, Carl Lewis battait le record du monde, Grand-père Slavko est mort en 9 secondes 86, son cœur a couru au coude à coude avec Carl Lewis… ») marque définitivement Aleksandar. Puis la guerre civile provoquera l’exil de la famille vers l’Allemagne, intégration ardue dans une Allemagne en cours de réunification. Aleksandar grandit et écrit, encore et toujours (« Nous nous étions fait une promesse d’histoires, maman, …une promesse toute simple : ne jamais arrêter de raconter »), sur son quotidien, son exil, mais surtout sur l’histoire de son pays et de la guerre qui l’a achevé (on apprendra que Tito est mort trois fois), de la guerre qui remet en cause les fondements des individus et d'un pays, un pays perdu où tous vivaient ensemble et qui connut une forme de bonheur. Mais l’histoire de la Yougoslavie ne peut être déconnectée du reste du monde et même si les Européens furent longs à être concernés par cette guerre, cette histoire est aussi la nôtre et ce roman en témoigne brillamment. Un roman inventif dans le fond et la forme, fou, exubérant, ancré dans notre quotidien, vivant, vif, parfois cru, parfois burlesque (l’inauguration des nouveaux cabinets est une scène digne de Kusturica, il faudrait presque lire en écoutant la musique de Bregovic !). A découvrir.

« Plus tard, dans le livre qui parle du bon vieux temps, j’écris : On devrait inventer un rabot honnête qui saurait débarrasser les histoires de leurs copeaux de mensonges et les souvenirs de l’illusion. Je serais un collectionneur de copeaux »

Premier roman

Fiche #416
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Françoise Toraille


Julia LEIGH

Ailleurs
Bourgois

3 | 105 pages | 08-07-2008 | 15.2€

Quittant son mari et l’Australie, Olivia (« la femme ») retrouve la France avec ses deux enfants (Andrew et Lucy) et le domaine de sa mère qui y règne tel un despote des temps passés. On apprend par petites allusions les causes de son départ. C’est d’ailleurs l’un des principes du livre, apprendre subrepticement au sein d’une phrase anodine, par petites touches, une clé du roman. Son frère Marcus et sa belle-sœur Sophie s’installent simultanément dans la demeure. Ils viennent de subir un drame en perdant au cours de l’accouchement le bébé tant attendu et Sophie ne semble pas en mesure de surmonter ce drame. Elle refuse de se séparer du corps. Dans cet univers lourd, où le silence est roi, Andrew observe ce monde adulte avec un œil tantôt enfantin tantôt adulte. Roman intriguant, sous tension, troublant où les personnages tels des funambules hésitent et tanguent sur le fil de la folie.

Fiche #412
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Jean Guiloineau


Marie SIZUN

Jeux croisés
Arléa

2 | 249 pages | 06-07-2008 | 18.5€

en stock

Marthe et Alice sont deux femmes différentes à tout point de vue. La première, prof de maths, est mariée, d'âge mûr, sans enfant (« Marthe n’aime pas les enfants. Les enfants heureux. Les enfants repus. Les enfants gâtés. Mais elle a toujours été émue par les autres : les mal-aimés, les enfants tristes, les enfants en larmes, les enfants enragés de chagrin. Oui, elle est touchée par ces désespoirs excessifs des petits, qui les défigurent, les rendent apoplectiques, si laids, morve et larmes, qu’ils en exaspèrent leurs parents. »), et son mari s'apprête à la quitter. La seconde a tout juste dix-huit ans, travaille dans un pressing et élève seule son enfant, le petit Ludo. « Jeux croisés » entremêle ces deux destins. Deux instants d’hésitation, de folie, de doute guidés par le présent et le passé de ces femmes les font basculer dans une aventure singulière et haletante. Elles se croisent dans un supermarché, et la première enlève le bébé de la seconde qui réagit avec retard à cette disparition. Le bébé présent pour l'une ou absent pour l'autre devient alors l’épicentre du quotidien de ces deux femmes qui ne maîtrisent plus réellement leur destin. En un instant, leurs vies sont bousculées, broyées. Les évènements s’enchaînent, sans contrôle et chacune devra puiser dans son passé pour tenter de s'accepter et éventuellement de se reconstruire (« Marthe ne pense pas à ce qui peut arriver ; à ce qui va arriver ; à ce qui doit arriver. Elle est en dehors de cette réalité là, comme elle a toujours été, en fait, un peu en dehors de celle que rapportent les journaux, celle des faits divers, des enlèvements d’enfants, des crimes ; celle d’une société policée qui décide du licite et de l’illicite, du bien et du mal. »). La trame, le style et l’écriture de ce superbe roman incitent irrémédiablement le lecteur à s’attacher aux trois personnages (les deux femmes et le bébé), Marie Sizun élimine avec brio tout manichéisme qu’une telle situation engendre habituellement et place le lecteur au centre de ce trio attachant. Un incontournable pour cette rentrée littéraire 2008. Cette collection « 1er/mille » d’Arléa recèle vraiment de petits bijoux.

« Ce qui étonne Marthe, la fait sourire, c’est la naïveté des gens, leur incompréhension, la dureté de leurs jugements. Cette façon simpliste de croire qu’on est une bonne fois ceci ou cela, tel être et pas un autre ; de refuser d’admettre que ce qui lui est arrivé à elle peut leur arriver ; de vouloir ignorer qu’il y a en nous, profondément enfouie, cette part d’ombre, opaque, silencieuse, ce mystère, qu’il suffit d’un hasard pour éveiller, et qui, dès lors, prend le pouvoir. »

Fiche #411
Thème(s) : Littérature française

Les titres de Marie Sizun lus par Vaux Livres


Bernard JANNIN

Une vraie boucherie
Champ Vallon

1 | 157 pages | 03-07-2008 | 14.5€

Pour notre premier compte-rendu de la rentrée 2008, Bernard Jannin nous ouvre l’appétit avec ce morceau de premier choix, tendre ou saignant selon l’instant. Fin des années 50, la boucherie-charcuterie Croquart à Monsac a une clientèle fidèle qui apprécie ses spécialités. Richard le boucher et Mariette sa femme s’activent tous les jours pour la satisfaire au mieux. Le lecteur digèrera sept chapitres, ou plutôt sept morceaux plus ou moins saignants où les métaphores, jeux de mots, ou autres allusions culinaires pullulent. Richard décide d’ouvrir un étal sur un marché peu de temps après qu’un ami abatteur aux abattoirs (Ambroise dit Merlin) disparaisse bizarrement. C’en est fini de la quiétude de la boucherie Croquart et de ses occupants… Une bataille rangée opposant les commerçants d’un marché restera une pièce d’anthologie. Oscillation permanente entre le tragique et le comique, le loufoque et le concret, vous assisterez avec appétit à la dérive d’un petit commerce et de ses acteurs vers l’horreur… On a parfois l’impression de découvrir la version littéraire de Delicatessen pour notre plus grand plaisir.

Premier roman

Fiche #410
Thème(s) : Littérature française

Les titres de Bernard Jannin lus par Vaux Livres


Nouvelle consultation des comptes-rendus de lecture

Les comptes-rendus de lecture de l'année précédente (2007-2008)

Les comptes-rendus de lecture de l'année suivante (2009-2010)


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