« Que c’est étrange de quitter quelqu’un que l’on aime pour quelqu’un que l’on aime. »
Anne Serre
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Jean-Eric Boulin dresse un tableau douloureux de la France contemporaine en opposant la France invisible, le peuple, à la France visible, c'est-à-dire le microcosme médiatico-polico-culturel. La France invisible par lassitude oublie ses luttes collectives et sombre dans la consommation en regardant avec admiration et envie la France visible, fière et arrogante ("les visibles se regardent entre eux. Ils dessinent un cercle lumineux qu'accentuent les projecteurs. Ils se congratulent. Cette bonne humeur qu'autorisent deux centimètres de lévitation au-dessus du peuple"). Pour certains, la solution sera individuelle : c'est le cas de Kamel Barek et Yann Guillois qui se révoltent dans la violence extrême devant l'échec de leur intégration dans cette société injuste et inhumaine. Pour d'autres, la rage rejoint le collectif ("une gigantesque colère collective" pour qu'enfin "la misère du monde soit à l'ordre du jour") alors que l'embrasement de la France guette en attendant et en espérant raisonnablement dans l'avenir qui saura réunir le peuple sans distinction et dans son intégralité.
Un cri du coeur et d'amour pour la France invisible et pour qu'elle se retrouve, le tout dans un style incisif, rapide, sec et violent.
Fiche #115
Thème(s) : Littérature française