« On n’aime peut-être jamais que par erreur. »
Anne Serre

Les comptes-rendus-avis de lecture de la librairie Vaux Livres

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Luce Wilquin

Ethel SALDUCCI

La petite musique de Jeanne
Luce Wilquin

32 | 280 pages | 16-04-2018 | 20€

Jeanne a décidé de quitter ses parents et la ville qu’elle aime (« Quitter la ville qu’on a aimée, savoir quitter. ») et où elle a grandi. Elle fuit en effet Nice après la mort accidentelle de ses grands-parents pour rejoindre sa professeur de trombone à Sens. Elle habitera chez Mme Ducafy qui va l’entourer avec ses deux enfants, la soutenir et l’encourager. Une belle rencontre, une étape pour se reconstruire avant de repartir vers Paris et le Conservatoire puis sa rencontre avec Gabriel, joueur de violoncelle. Découverte de Paris et de la vie à deux ou plutôt à trois : Jeanne, Gabriel et la musique. « Savoir quitter » n’empêche pas de revenir et ce retour est parfois nécessaire pour clore la boucle…

Premier roman

« … seul le dépouillement sied à la musique. Il faut alléger le son de tout ce dont on pourrait le charger par peur du vide, par envier de briller ou pour compenser une faiblesse technique. La musique n’a besoin d’aucun effet, l’épure est son idéal. »

« L’amour n’existe que dans le détachement, soutenait sa grand-mère. Il faut être capable à chaque instant de quitter. Quitter l’autre, un lieu, une habitude. Etre capable de quitter sinon, ça n’est plus de l’amour, c’est autre chose. »

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Fiche #2127
Thème(s) : Littérature française


Anne-Frédérique ROCHAT

La ferme (vue de nuit)
Luce Wilquin

31 | 198 pages | 04-11-2017 | 20€

Deux amants se retrouvent quinze après dans la ferme, une belle et grande maison, sans portes ni cloisons, avec de grandes baies vitrées : spectacle permanent au regard de tous (se sentir épier constamment ou accepter la transparence). Que sont-ils devenus ? Ont-ils encore à partager, quelque chose à se dire, doit-elle croire en cette seconde chance ? Annie rejoint en effet Etienne, professeur d’université, bourru sachant manier le silence qui lui a envoyé une lettre avec une carte blanche alors qu’elle l’avait quitté quinze ans plus tôt après cinq années de vie commune. Alors que les corps se reconnaissent immédiatement, les sentiments ont-ils changé, le refus de paternité d’Etienne va-t-il tomber, la compréhension mutuelle sera-t-elle possible ? Au cœur d’une maison étrange distillant une atmosphère singulière, Anne-Frédérique Rochat dissèque la vie de couple et son intimité, le désir de paternité mais rappelle aussi que vivre à deux se résume parfois à vivre l’un à coté de l’autre.

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Fiche #2040
Thème(s) : Littérature étrangère

Les titres de Anne-Frédérique Rochat lus par Vaux Livres


Jean-Pol HECQ

Tea time à New Dehli
Luce Wilquin

30 | 236 pages | 17-07-2017 | 20€

En juillet 59, Che Guevara et son équipe parcourent le monde notamment pour trouver de l’aide, des armes ou autres matières premières pour atténuer l’emprise américaine. Il a laissé sa jeune épouse à la Havane et elle lui manque. « Tea time à New Delhi » relate son étape en Inde et sa rencontre avec Indira Gandhi. Elle n’a pas à l’époque l’aura du Che même si elle œuvre déjà aux côtés de son père, Nehru. La rencontre entre le Che et Nehru dégage une certaine tension, mais Indira demande à rencontrer Che Guevara seul. Immédiatement s’installe une connivence évidente entre eux, ils constatent en effet une certaine convergence de vue sur de nombreuses problématiques (humaines, politiques, philosophiques, littéraires…) et nous partageons leurs discussions. Le récit nous remémore l’histoire du Che parfois digne des meilleurs romans d’espionnage, et celle d’Indira, ils finiront tous les deux tragiquement leur existence sans avoir oublié leurs idéaux initiaux et en tentant toujours d’y rester le plus fidèle. Un roman captivant qui nous permet de partager les réflexions de deux grands personnages sensibles et épris de justice ainsi qu’un rappel historique enrichissant dont certains points ont toujours une actualité brûlante.

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Fiche #1986
Thème(s) : Littérature étrangère


Laurence BERTELS

Le silence de Belle-Île
Luce Wilquin

29 | 235 pages | 21-05-2017 | 20€

Cédric, la quarantaine, est un homme seul. Il n’a jamais vraiment ressenti l’amour des femmes de sa vie, sa femme, sa mère, sa grand-mère. La seule personne avec laquelle il a établi des liens forts, une complicité, une écoute est son grand-père, Jacques Le Garrec, notaire à Saint-Pierre-Quiberon. Mais à 84 ans, le vieux monsieur fatigue. Lors de sa mort, Cédric est sur la presqu’île et décide d’y rester le temps des funérailles. A cette occasion, il lira le journal intime de sa grand-mère devenue muette après un naufrage et découvrira un secret familial qu’il ne soupçonnait pas. Ces révélations le bouleverseront et remettront en cause son identité même. Un roman agréable, bien mené, sur les silences et secrets familiaux avec comme cadre et arrière-plan, Belle-Île, ses falaises, la mer, la navigation et chaque voyage à Belle-Île est unique et inoubliable !

« …mais parce que la personne dont on partage l’oreiller est la dernière à qui l’on confie sa détresse. Tandis que l’ami, et mieux encore l’étranger, pouvait, après les confidences, continuer son chemin et abandonner ce fardeau sur le bord de la route. »

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Fiche #1953
Thème(s) : Littérature étrangère

Les titres de Laurence Bertels lus par Vaux Livres


Mathilde ALET

Petite fantôme
Luce Wilquin

28 | 155 pages | 19-02-2017 | 16€

Jo et Gil sont deux sœurs très différentes. Jo est la plus âgée, la plus belle, et depuis son retour de Chine, les deux sœurs se retrouvent dans un café pour discuter. De là naîtra leur projet, écrire un roman à deux, se partager, et donner naissance à un auteur à deux têtes et quatre mains. Une expérience inédite qui va naturellement bouleverser leur quotidien, leur relation, qui ira vers la lumière, qui s’enfoncera dans une solitude accrue ? Comment la notoriété éprouvera-t-elle leur relation de sœurs ? Une variation sur les relations entre sœurs, « Quand on a une grande sœur, on passe les quinze premières années de sa vie à essayer de lui ressembler et les suivantes à essayer d’être différente. », et sur la naissance d’un écrivain.

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Fiche #1909
Thème(s) : Littérature française

Les titres de Mathilde Alet lus par Vaux Livres


Dominique COSTERMANS

Outre-Mère
Luce Wilquin

27 | 175 pages | 11-02-2017 | 17€

Dominique Costermans, habituée aux recueils de nouvelles, nous offre un premier roman maîtrisé inspiré d’une histoire réelle, celle de Charles Morgenstern, juif bruxellois, qui se mettra aux services de la Gestapo. Pourtant, il ne s’agit pas d’un récit sur la collaboration mais plutôt de son impact sur les générations à venir, sur le silence familial et ses conséquences et enfin sur les réactions face à sa révélation aux yeux de tous. En outre, l’auteur étudie le cheminement de l’information puisque la famille est tentaculaire, Charles a partagé en effet la vie de quatre femmes… et c’est l’une de ses petites-filles, Lucie, qui se charge du récit et de l’enquête, une vie pour connaître et dénouer les fils de l’histoire familiale ce qui lui permettra d’affirmer « Je suis la petite-fille de cet homme-là. Ce destin me pèse depuis cinquante ans. Mais désormais je suis aussi la petite-fille de cette femme-là. ». Il est donc question de famille mais aussi d’adoption et dans tous les cas, du poids de l’héritage qui continue au-delà de la mort à entretenir douleurs et souffrance.

« Ca fait partie de mon histoire, j’en suis conscient et j’y suis fidèle. Mais je ne suis pas cette histoire. Je ne suis pas que cette histoire. »

« Je sais que les secrets de famille se nourrissent dans l’ombre de nos inconscients, restreignant la part de liberté de ceux qui les subissent. »

Premier roman

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Fiche #1903
Thème(s) : Littérature étrangère


Isabelle BARY

Ce qu'elle ne m'a pas dit
Luce Wilquin

26 | 255 pages | 08-10-2016 | 20€

Marie, quarante-sept ans, partage sa vie avec son mari, Alex, et sa fille Nola, une vraie adolescente. Une vie moderne assez classique entre boulot prenant et loisirs apaisants. Jusqu’au jour où le passé et ses secrets viennent bouleverser le quotidien de la cellule familiale. Marie a en effet été élevée par sa grand-mère après la disparition de ses parents alors qu’elle avait trois ans. Sa grand-mère ne lui a jamais parlé de cette disparition. Or, à la mort de Mamysuzy, Marie hérite de deux cahiers éclairant cet épisode grâce à l’enquête de Mamysuzy suite à l’accident de voiture des parents de Marie. Une enquête qui nous transporte au Canada au contact des amérindiens et sur les traces des coutumes et légendes innues. Le retour du passé permettra aussi à Nola et Marie de se rapprocher et d’envisager un avenir mieux partagé. La construction du texte rend la lecture captivante et rythmée, chaque protagoniste prend la parole alternativement alors que l’enquête et le quotidien s’entremêlent agréablement et le suspense va grandissant.

« Seul le silence restait impuni. Et le silence n’avait pas de couleur : ni indien, ni blanc. Il était apatride. Invincible. »

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Fiche #1861
Thème(s) : Littérature étrangère

Les titres de Isabelle Bary lus par Vaux Livres


Anne-Frédérique ROCHAT

L'autre Edgar
Luce Wilquin

25 | 255 pages | 30-08-2016 | 20€

Un Edgar disparaît, un autre apparaît. Edgar est mort, mort subite du nourrisson. L’autre Edgar est né, on ne choisit ni sa famille, ni son prénom ! En effet, ses parents ont choisi pour lui le même prénom, le remplaçant est né. Quelle sera sa place ? La trouvera-t-il ? Est-ce vraiment lui que l’on aime ? Qui est-il vraiment ? Edgar va grandir avec ce fantôme, cette ombre qui pèse sur sa vie mais aussi écrasé par l’amour exclusif et possessif de sa mère. La seule femme de sa vie qui voit d’un mauvais œil toute autre présence féminine à ses côtés, notamment Mathilde la vieille voisine attentionnée. Anne-Frédérique Rochat dresse le portrait émouvant d’un enfant que l’on regarde grandir et tenter de devenir homme dans la difficulté, les troubles d’identités accompagnés évidemment des sentiments de culpabilité et de doute qui l’assaillent à chaque instant.

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Fiche #1837
Thème(s) : Littérature française

Les titres de Anne-Frédérique Rochat lus par Vaux Livres


Alain LALLEMAND

Et dans la jungle, Dieu dansait
Luce Wilquin

24 | 220 pages | 20-06-2016 | 20€

Théo a 26 ans, engagé dans les luttes en Belgique et il n’hésite pas à faire le coup de force et à s’engager physiquement et violemment. Théo se considère néanmoins bien éloigné des djihadistes qui partent vers la Syrie pour un engagement religieux, lui, il est d’un autre versant de la révolution, plus politique ou plus romantique diraient certains. Et pourtant… Suite à ses actions et à un incident, il choisit de s’exiler en Colombie. Il s’y retrouve avec Angela une franco-colombienne révoltée qui abhorre notre société contemporaine et ses injustices. Ils décident rapidement de partir vers le sud de la Colombie pour y rejoindre la guérilla, de vrais révolutionnaires ayant toujours l’espoir ultime de changer le monde. En milieu hostile, au coeur des combats, l’église fait l’interface entre la population et les combattants. Et Théo, à sa grande surprise, se retrouve à leurs côtés dans cette « guerre sale » et découvre une guérilla pas loin d’avoir muté en mafia, mais ce n’est que le début du chemin chaotique de Théo vers une vie peut-être plus apaisée et une foi en l’avenir… Un roman qui questionne ouvertement notre rapport à la violence : la fraternité et l’amour suffiront-ils pour parvenir à un monde meilleur ? L’indignation suffit-elle ? La violence peut-elle être légitime, quand faudrait-il y recourir, jusqu’où, contre qui, avec qui ? Qui paiera le prix (toujours élevé) de la guerre ? Des questions intemporelles au cœur de ce texte qui est aussi un roman d’aventure sur la Colombie.

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Fiche #1802
Thème(s) : Littérature étrangère


Françoise PIRART

Vertigineuse
Luce Wilquin

23 | 175 pages | 20-06-2016 | 17€

Siri illustratrice est immédiatement intéressée et motivée par un projet en milieu carcéral. Un détenu lui offre un portrait d'elle qui la touche et plus tard, après une rencontre fortuite, ils vivent une liaison intense. Mais Siri ne sait que peu de choses sur Dorian qui se confie peu, semble cacher un secret et adopte parfois des comportements étranges, pouvant friser la violence. Son frère, avocat, la rassure mais il ne peut y avoir de voile sur sa relation, elle doit absolument savoir qui est Dorian. En parallèle (mais ce n’est ni gratuit ni artificiel…), Françoise Pirart rend compte d’une exécution capitale aux Etats-Unis en 2014 après le meurtre de deux jeunes gens. Une vertigineuse histoire d’amour entre deux êtres meurtris par la vie avec comme toile de fond une réflexion sur la peine de mort.

« Tous les hommes sont lâches, Siri. Mais certains le cachent mieux que d’autres. »

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Fiche #1803
Thème(s) : Littérature étrangère


Michelle FOUREZ

Adrienne ne m'a pas écrit
Luce Wilquin

22 | 93 pages | 12-09-2015 | 10€

Adrienne depuis qu'elle est veuve vit dans la solitude, son fils Augustin exilé aux Etats-Unis ne revient qu'épisodiquement. Friedrich est marié depuis de longues années avec Lisbeth et depuis le suicide de leur fils à 24 ans, ils se sont éloignés l'un de l'autre et le silence s'est installé entre eux. Friedrich est un musicien passionné et court de concert en concert. Un soir, il croise Adrienne qui lui parle de sa musique avec franchise, justesse et sans artifice. Quelques mots, et Friedrich est ému et troublé comme jamais, personne ne l'a jamais compris à ce point. Dès le lendemain, il ne se souvient que de sa voix et de ce qu'elle lui a dit, il lui écrit alors un mail et initie une longue correspondance (via internet, donc immédiate, à toute heure et sans intermédiaire), où chacun se dévoilera, où chacun apprendra à passer outre ses peurs et ses pudeurs, à comprendre l'autre puis à l'aimer, ils se créeront un espace commun et partagé loin du regard des autres : « Vous lire, vous écrire, savoir que toujours nous aurons quelque émerveillement à partager, telle est en ce bas monde ma seule consolation. ». De cette rencontre furtive et de ces nombreuses lettres jaillira un amour sublimé, l'amour par les mots est éternel, l'amour par les corps s'épuise et s'étiole. Autour du tryptique, solitude (« La solitude, oui, mais la grande liberté aussi. »), silence et musique Michelle Fourez réussit avec une grande douceur à greffer un amour franc, éternel, tendre et éblouissant, « Qu'un amour qui se nourrit de mots, un amour où l'on se parle vrai ne peut se tarir parce que le temps a passé, parce que les corps se sont abîmés. ».

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Fiche #1693
Thème(s) : Littérature étrangère


Anne-Frédérique ROCHAT

Le chant du canari
Luce Wilquin

21 | 172 pages | 28-07-2015 | 17€

Violaine et Anatole vivent ensemble depuis longtemps, très longtemps (trop longtemps ?). Ils ne font plus qu'un, chacun s'est endormi à sa façon sur l'autre, peut-être n'ont ils pu éviter cet écueil du couple. Néanmoins, pour Violaine, il est temps. Il est temps d'avoir un enfant ce qu'Anatole a toujours refusé, et continue de refuser obstinément. Et même dans un vieux couple, le temps est souvent une obsession et régulièrement chacun adopte la sienne : temps de vie, temps pour faire des enfants, temps pour espérer et rêver, temps d'attendre, temps pour la jalousie, temps des frustrations, temps pour parler, temps pour changer... Eux ont atteint le temps tranquille d'un couple qui ronronne, calmement, sereinement en regardant nager leur poisson rouge. Mais cette envie d'enfant et la réaction d'Anatole vont gripper ce joli ronron, introduire le doute et la peur et rendre possible la chute voire la folie. L'auteur opère un va-et-vient constant entre les deux personnages semant le doute dans l'esprit du lecteur qui peine à choisir son camp ! Un roman vif, plein d'humour, qui aborde avec sérieux mais le sourire aux lèvres la vie à deux et la difficulté de faire durer le bonheur au cœur d'un couple.

« On ne réalise pas qu'on nage en plein bonheur quand on se contente de barboter dedans. »

Ecouter la lecture de la première page de "Le chant du canari"

Fiche #1670
Thème(s) : Littérature étrangère

Les titres de Anne-Frédérique Rochat lus par Vaux Livres


Anne-Frédérique ROCHAT

A l'abri des regards
Luce Wilquin

20 | 320 pages | 01-12-2014 | 22€

Les fêtes de fin d’année viennent de s’achever et Anaïs est épuisée. Pourtant entourée de ses deux filles et de son mari qu’elle aime encore, elle ressent une lassitude immense et l’envie de s’éloigner pour quelques temps, prendre le large pour tenter de dresser un bilan, de comprendre. Elle quitte donc enfants et mari pour louer une chambre chez un sexagénaire taxidermiste avec lequel s’installe progressivement une intimité certaine. Basile est seul, sa femme est morte en couche et sa fille légèrement moins âgée qu’Anaïs est partie. Il est à l’écoute et attentionné, tente de comprendre cette jeune femme en souffrance. En nous dévoilant avec sensibilité et par petites touches son intimité et les non-dits familiaux, Anaïs révèle l’origine de cette souffrance, blessure originelle dont elle ne se remettra jamais, elle restera toujours peu sûre d’elle-même, hésitante devant les autres et leurs regards. Quatre voix donnent corps à cette histoire, la dernière révélant le secret à l’origine des souffrances et questionnements d’Anaïs. Touchant et douloureux.

« Si j'ai eu très tôt envie d'apprendre à lire, ce n'était pas pour lire ce qu'on voulait que je lise, mais pour découvrir tout le reste, tout ce que je ne sais pas, lever le voile sur les mystères du monde, mettre des mots sur les silences, comprendre les "tu comprendras plus tard". Surtout ça. Donner un sens à ce qu'on n'explique pas. »

Ecouter la lecture de la première page de "A l'abri des regards"

Fiche #1557
Thème(s) : Littérature étrangère

Les titres de Anne-Frédérique Rochat lus par Vaux Livres


Mathilde ALET

Mon lapin
Luce Wilquin

19 | 122 pages | 13-11-2014 | 12€

Gabrielle revient sur les lieux de son enfance pour enterrer son grand-père. Elle nous fait partager cet instant si particulier où les familles se réunissent et se retrouvent pour dire adieu à l’un des leurs, entre la vie et la mort (« Un enterrement, c’est comme une journée à la mer, ça creuse. »). Ce moment est propice à un retour en arrière, les souvenirs remontent à la surface. Gabrielle regarde son passé avec tendresse même si parfois la colère semble poindre dans cette famille où le silence est de mise, on ne pose pas de questions chez ces gens là... Elle appréciait le calme qui régnait autour de Papy Louis : « Finalement, je ne connais pas grand-chose de sa vie. Pour moi, il n’a jamais été que Papy Louis et, à trente ans, je le vois encore avec mes yeux d’enfant. C’est peut-être ça, perdre son grand-père : perdre un peu de son enfance. ». Mais les enterrements sont parfois aussi propices à une renaissance, et même parfois à une rencontre prometteuse pour l’avenir… Un premier roman plaisant et enlevé avec des remarques percutantes sur la famille et ses non-dits.

Premier roman

Ecouter la lecture de la première page de "Mon lapin"

Fiche #1547
Thème(s) : Littérature française

Les titres de Mathilde Alet lus par Vaux Livres


Geneviève DAMAS

Benny, Samy, Lulu et autres nouvelles
Luce Wilquin

18 | 96 pages | 21-09-2014 | 10€

en stock

Douze (courtes) nouvelles, douze trajectoires, douze moments de vie, douze personnages discrets à qui elle donne la parole, douze rencontres inédites et pourtant le lecteur a déjà l’impression de les connaître tant Geneviève Damas les rend proches, humains, émouvants dans un moment clé de leurs vies. Un joli cadeau offert par Geneviève Damas qui complète parfaitement ses deux romans.

Ecouter la lecture de la première page de "Benny, Samy, Lulu et autres nouvelles"

Fiche #1521
Thème(s) : Littérature étrangère

Les titres de Geneviève Damas lus par Vaux Livres


Alexandre JANVIER

La vie de mes rêves
Luce Wilquin

17 | 160 pages | 24-07-2014 | 16€

Une vie rêvée ? Rêver sa vie ? Le mélange est parfois réel et subtil ! Quand et comment oser franchir le pas ? Le héros de « La vie de mes rêves » est un trentenaire un peu paumé, vie sociale triste, vie affective pauvre. Alors lorsqu’un médecin adepte des pratiques alternatives et rayé du Conseil de l’Ordre lui propose une pilule magique pour « obtenir un sommeil artificiel sur commande… et « … pouvoir orienter le sujet, l’action ou les protagonistes du rêve à venir. », il accepte immédiatement, le « Mont Everest de l’amour » lui est promis, alors il plonge ! Dès les premières nuits, il rêve de la même femme, sublime, exceptionnelle, et leur relation s’établit avec une grande harmonie et complicité. Jusqu’au jour où un ancien copain lui présente Francesca qui est cette femme. Aucun doute possible. Ils correspondent d’abord par internet, les conversations banales virent rapidement au très intime, l’idylle part sur de bons rails, mais le réel n’est jamais ni simple ni un long fleuve tranquille… Un roman d’amour et d’humour du XXI ème siècle au rythme effréné des nouvelles technologies.

Premier roman

Ecouter la lecture de la première page de "La vie de mes rêves"

Fiche #1481
Thème(s) : Littérature étrangère


Laurence BERTELS

La solitude du papillon
Luce Wilquin

16 | 230 pages | 02-11-2013 | 20€

Après quatre lectures de Madame Bovary, Isabelle se sent-elle délaissée et proche d’Emma ? En tous cas, une lassitude l’atteint, elle et son couple. Elle ne sait plus trop où elle en est avec son mari, malgré ses trois enfants, Maxime, Clara et Ben qui est handicapé (« Il aura été la faille et le ciment de la famille. »). Autour de la famille gravitent les amis. Mateo qui se mariera bientôt en Espagne est l’ami de Maxime dont Clara est amoureuse. Clara a une amie inséparable, Camille, aussi brillante que belle qui attire la lumière. Partie à la montagne, elle décède par accident et ce drame vient heurter de plein fouet la famille. Fin de l’enfance pour Clara, mise à nu des autres et révélation des secrets de la famille et de son entourage. Les destins se croisent, les liens se font et se défont, les solitudes s’installent…

Premier roman

« Elle savait. Parce que les mères savent toujours. »

Ecouter la lecture de la première page de "La solitude du papillon"

Fiche #1375
Thème(s) : Littérature étrangère

Les titres de Laurence Bertels lus par Vaux Livres


Luc BABA

Les sept meurtrières du visage
Luce Wilquin

15 | 118 pages | 23-10-2013 | 12€

en stock

Basile est un secrétaire sans histoires et sans travail. Il ne voit guère qu’Hélène, une amie, seule elle aussi, le bar de Grant et pad son grand-père. Pourtant son univers se trouvera bouleversé après une visite anodine à son médecin qui lui annonce qu’il est atteint d’un mal, étonnamment rare il est vrai et pourtant incurable. Personne ne sait quand ni dans quel ordre mais Basile va perdre les sens, tous, un à un. Il lui faut donc s’y préparer. Course contre la montre sans maîtrise aucune du temps. Mais peut-on s’y préparer ? Pad et Hélène tenteront en tous cas de le convaincre lors d’un dernier voyage désespéré, libre et désordonné. Que nous reste-t-il quand nos meurtrières se referment une à une ? Quel avenir, quelle issue ? Basile résistera-t-il à la folie (« … choisir d’être fou avant de le devenir par la force des choses. ») et au désespoir qui le taraudent ?

« Les quatre grandes émotions de l’homme sont la peur, la colère, la peine et la joie, il a dit. Trois saletés contre un espoir, j’ai répondu, c’est inégal. »

Ecouter la lecture de la première page de "Les sept meurtrières du visage"

Fiche #1371
Thème(s) : Littérature étrangère

Les titres de Luc Baba lus par Vaux Livres


Anne-Frédérique ROCHAT

Le sous-bois
Luce Wilquin

14 | 185 pages | 27-07-2013 | 19€

Charlène a 40 ans. Elle vit encore chez ses parents, avec et pour ses parents. C’est elle qui régit tout, dévouement absolu, pour eux, pour elle ? Elle a une sœur de 20 ans sa cadette qu’elle a élevée (« Heureusement, il y a Diane. C’est ma bouée de sauvetage, ma raison de vivre, mon bébé, mon enfant. Normalement, si tout va bien, elle devrait disparaître après moi, je ne serai donc pas toute seule, jamais. »). Les rôles sont inversés, Virgile et Fantine, les deux parents, ressemblent plus à deux ados attardés, parfois entre le burlesque et le ridicule, et qui semblent se satisfaire pleinement de la domination et du rôle de Charlène. Pour les congés de juillet, Charlène a décidé de louer une petite maison et d’y installer sa famille. Au calme, proche de la nature. Elle continue de diriger mais en profite pour dresser un bilan de son existence, besoin d’amour, sacrifice, égoïsme, exister pour ou par les autres, trouver sa place, aimer ou étouffer, espérer être indispensable, peur du vide et de la solitude. Charlène est attaché à son petit monde sur lequel elle a pris l’habitude de régner, elle ne peut accepter aucune défaillance… Un conte cruel où l’égoïsme et la peur du néant mutent un amour total en phagocytose destructrice.

« Mais on n’enferme pas les gens qu’on aime dans la peur, juste pour les garder auprès de soi. Ca ne se fait pas. En tout cas, ça ne s’avoue pas. »

Ecouter la lecture de la première page de "Le sous-bois"

Fiche #1331
Thème(s) : Littérature étrangère

Les titres de Anne-Frédérique Rochat lus par Vaux Livres


Véronique EMMENEGGER

Coeurs d'assaut
Luce Wilquin

13 | 182 pages | 26-05-2013 | 19€

Jean dès son plus jeune âge est un enfant ballotté, partagé entre plusieurs familles, enfant objet, il accepte, attend la vie, sereinement. Né sous X, Jean-Jean est adopté par une première famille et devient Jean. Son arrivée au milieu de ce couple bourgeois brinquebalant n’améliore pas l’ambiance et il est confié à sa troisième mère qui s’occupe déjà de trois enfants sous l’œil d’Oncle Grimace. Jean accepte encore son sort, écartelé entre ses deux familles, il refuse de choisir et revendique ce non-choix entre « le chaos » et « l’appartement bourgeois ». Roman d’apprentissage à l’écriture rythmée et précise souvent drôle d’un enfant "Robin des Bourges" qui sans juger le monde instable des adultes s’accroche à la vie.

Ecouter la lecture de la première page de "Coeurs d'assaut"

Fiche #1305
Thème(s) : Littérature étrangère


Line ALEXANDRE

Mère de l'année !
Luce Wilquin

12 | 140 pages | 22-04-2012 | 15€

en stock

Lisa s’occupe avec tendresse de ses deux enfants, Tom et Jenni, et son mari Nico alors que vivent non loin sa mère et son frère mais qu’elle évite autant qu’elle le peut. Même si sa vie ne semble pas souffrir du moindre nuage, on ressent une certaine tristesse voire lassitude : « La légèreté pour moi, c’est comme une langue étrangère, j’essaie de l’apprendre en élève appliquée mais je garde un temps de retard, toujours, et quand les autres éclatent de rire, mon ventre se serre et mon esprit s’obscurcit ». Sa vie est bouleversée lorsque sa meilleure amie l’inscrit en cachette au concours de la meilleure mère, « Je parie qu’elle rêvait que le monde me dise en face que ce n’était pas si évident d’être une bonne mère ». Son départ, ce concours, sa préparation deviennent immédiatement extrêmement pénibles. Non seulement parce qu’il lui soumet une question si préoccupante « Une famille modèle, une mère modèle. Qu’est-ce que cela signifiait ? » mais aussi parce qu’il réveille des souvenirs intimes éprouvants. Cette épreuve de vérité, ce chemin de croix qui ouvre la boîte aux souvenirs, aux secrets de famille lui permettra-t-elle d’enterrer définitivement ses regrets et retrouver l’Amour. Des cours chapitres, un récit particulièrement rythmé qui dépeignent avec brio une mère simple, torturée, attachante et émouvante.

« Il faut que je parle à quelqu’un, quelqu’un qui m’écoute sans mot dire. Pa Noé a toujours été silencieux, je veux croire qu’il s’agissait d’une forme d’attention. Et la mort ne peut qu’avoir développé ces qualités. »

Ecouter la lecture de la première page de "Mère de l'année !"

Fiche #1109
Thème(s) : Littérature étrangère


Anne-Frédérique ROCHAT

Accident de personne
Luce Wilquin

11 | 158 pages | 14-04-2012 | 17€

Charline avait une sœur jumelle, elle la trouvait plus douée qu’elle, toujours la meilleure mais celle-ci mourra en se jetant la première du balcon en pensant pouvoir voler. Leurs parents ne s’en remettront pas, sombreront dans l’alcool et délaisseront Charline. Elle les quittera. Devenue peintre, seule sa peinture l’aide à vivre face à sa culpabilité et à des questions demeurées sans réponse. Pourtant une nouvelle épreuve l’attend : elle ne voit plus les couleurs et la peinture lui devient donc interdite. Elle répond alors à une annonce et part garder le chat d’une vieille dame dans le village où elle a grandi. Pendant le voyage, le train s’arrête pour un suicide, « un accident de personne ». Elle apprend ensuite qu’il s’agissait de Viviane une ancienne petite camarade. Elle décide d’aller à son enterrement et croise ses parents qu’elle considérait, enfant, comme les parents aimants et idéaux. Des liens se tissent entre les parents et Charline, chacun cherchant à combler son manque, le vide laissé par l’être aimé et disparu. Ils se rapprochent, une relation malsaine les unit... fuir... vivre une autre vie. Peu à peu, Charline s’estompe, Viviane réapparaît. Chaque détail ravive un souvenir, rappelle un secret mais cette plongée dans le passé réveillera Charline et la sauvera en la ramenant vers la vie, la couleur et la peinture. Un style épuré et travaillé au service d'un joli et douloureux parcours initiatique pour passer outre les questions sans réponse, les drames familiaux et reprendre le chemin de la vie.

Premier roman

« Si on savait le nombre de choses qui ne changent pas. On ne change pas. On grandit, on mûrit mais c’est toujours le même noyau, le même fruit. »

Ecouter la lecture de la première page de "Accident de personne"

Fiche #1102
Thème(s) : Littérature étrangère

Les titres de Anne-Frédérique Rochat lus par Vaux Livres


Marie-France VERSAILLES

Sur la pointe des mots
Luce Wilquin

10 | 120 pages | 12-04-2012 | 13€

« Sur la pointe des mots » construit un pont entre deux femmes, deux femmes aussi proches qu’éloignées. Dhuoda, duchesse, vit exilée à Uzès en 842. Son fils lui a été arraché, elle sait qu’elle ne le reverra plus et choisit de lui écrire un petit manuel pour lui confier tout ce qu’elle n’a pu lui dire. La narratrice, dans les années 2000, est à un tournant de sa vie, ses enfants sont partis, elle est à la retraite. Pour les deux, le temps passe. Que faire pendant ce laps de temps inconnu qui leur reste à vivre ? Que vont-elles léguer ? Le style est travaillé, les mots pesés, pour ce roman ou essai (« Qu’est-ce qu’un manuel, celui de Dhuoda, ou mon petit essai… ») qui défend que les écrits restent, fiction ou réalité peu importe, et qu’il est possible de vieillir avec une légèreté parfois nostalgique et de tendre avec bonheur et sérénité la plume à ceux qui resteront.

Premier roman

« Sans regret, ni amertume. Malgré le regret et l’amertume. »

« Je voudrais simplement, avant de m’en aller, avant de céder le passage, être cette femme occupée à chercher les mots qui relient. »

« La vie, elle, s’écrit directement au propre. Ni gomme, ni rature, ni page arrachée, recommencée, recopiée ne lui sont accordées. »

Ecouter la lecture de la première page de "Sur la pointe des mots"

Fiche #1099
Thème(s) : Littérature étrangère


Valérie COHEN

Nos mémoires apprivoisées
Luce Wilquin

9 | 190 pages | 11-04-2012 | 19€

en stock

Audrey est une jeune SDF. Pas n’importe quelle SDF : devenue miss SDF à Bruxelles, elle espère en un nouveau départ grâce à l’hébergement et la formation offerte par cet étrange concours. Claire une journaliste vient à sa rencontre et lui propose un voyage aux sources, retour à Nice sur les traces de son enfance. Retour sur un univers qu’elle a fui, préférant l’isolement et le dénuement à la compagnie de sa mère adepte des témoins de Jéhovah. Jacques, le père de Claire, accepte de l'héberger. Jacques qui, enfant, a échappé de peu à la déportation, est devenu un vieux solitaire, sexagénaire sauvage et taiseux bien éloigné de sa fille (« L’homme est gauche, tente d’être jovial. Humain. Il se donne du mal. Piètre comédien. »). Jacques s’est créé un sanctuaire protecteur contre ses souvenirs, ses fantômes, ses angoisses. Cependant, l’arrivée d’Audrey le bouleverse. Les deux personnages totalement opposés à tout point de vue n'ont en commun que la douleur de leurs passés. Deux écorchés vifs avec des mémoires qui n’ont conservé que le pire, des souvenirs omniprésents qui les minent. Pourtant, souvenir après souvenir, rêve après rêve, cauchemar après cauchemar, ils vont se rapprocher, apprendre à se connaître, à s’apprécier, à s’apprivoiser autour des fourneaux de la cuisine. Deux rescapés qui vont s’entraider et tenter « de construire une histoire d’avenir avec un passé », d’apprivoiser au mieux la noirceur de leurs souvenirs, car les noyer serait impossible.

« Elle aimerait souvent couper son corps en deux et ne garder que le bas. Jeter sa cervelle avec les poubelles et les encombrants. Ne garder que les jambes, au cas où elle devrait fuir. Encore. »

« Le passé s’accroche à elle comme une tique. »

Ecouter la lecture de la première page de "Nos mémoires apprivoisées"

Fiche #1098
Thème(s) : Littérature étrangère


Luc-Michel FOUASSIER

Un si proche éloignement
Luce Wilquin

8 | 15 pages | 28-09-2011 | 15€

Un homme tourne la page, abandonne tout, et part pour les îles grecques. Il rejoint le calme de Naxos perdue au milieu de la mer Egée. Que fuit-il ? Que recherche-t-il ? La femme qui l’a quitté et qu’il n’a pas su aimer ? lui-même ? « Se déprendre de soi, avec l’illusion de ne plus jamais revenir en arrière. Croire un instant tendre ainsi vers la plus grande sérénité, l’ultime liberté. Quelle plus belle sensation ? » Les chapitres alternent entre la découverte de Naxos, de sa population et ses souvenirs de sa vie passée. Il rencontre la terre et la mer grecques, ses hommes empreints de sagesse, hommes simples, ancrés dans la terre, au cœur de vies rudes qui leur apportent fraternité et sérénité. Oublier les mots pour le silence, la difficulté de la vie à deux pour l’éloignement. Voyage pour une renaissance, hymne à la vie mais aussi à un pays loin des clichés touristiques habituels.

« …le sillage est-il plus beau vu du bateau ou de la rive ? »

Premier roman

Fiche #1032
Thème(s) : Littérature française

Les titres de Luc-Michel Fouassier lus par Vaux Livres


Geneviève DAMAS

Si tu passes la rivière
Luce Wilquin

7 | 115 pages | 25-06-2011 | 13€

François Sorrente, « fils de la poussière et du vent », vit dans une ferme d’un côté de la rivière avec son père, sa soeur et ses frères. Illettré mais sensible au cœur d’un quotidien violent, ses seuls amis sont les cochons de la ferme, le dialogue n’est pas le fort de la famille, même seul avec les cochons, les mots lui manquent. La rivière marque une frontière, sur l’autre rive le mystère, zone interdite, une ferme brûlée. Personne ne doit franchir la rivière, pourtant Maryse, la sœur attentionnée, sans que François n'en connaisse les raisons, partira sans se retourner laissant la ferme sans femme, dans le silence et ses secrets. De ne pas pouvoir trouver les mots, François, lettre après lettre, courageux, entêté, apprendra à lire, à grandir. Devenir l’« ami des mots » le transcendera, le transformera en un autre homme décidé à découvrir les secrets et drames de la famille. Un portrait attachant et émouvant d’un jeune homme qui aura le courage d’affronter son ignorance, de forcer les portes du passé pour se construire et s'extraire de sa condition, en espérant devenir maître de son futur et avancer vers une nouvelle vie enfin choisie.

Premier roman

« Moins on parle, mieux ça vaut, si tu as quelque chose à dire, tais-toi, si tu es content, tais-toi, si tu as chagrin, tais-toi. Tais-toi, tais-toi, tais-toi. »

« Je ne savais même pas si on peut se sauver soi-même, mais j’était prêt à parier que oui. Je veux croire que oui. Déjà que je sais lire et que je ne baisse plus la tête. Il y a bien un pré sur cette terre où je pourrai être heureux sans rien devoir à personne. »

Ecouter la lecture de la première page de "Si tu passes la rivière"

Fiche #972
Thème(s) : Littérature étrangère

Les titres de Geneviève Damas lus par Vaux Livres


Agathe GOSSE

Les hommes que Rosa aimait
Luce Wilquin

6 | 120 pages | 29-11-2010 | 13€

en stock

Rosa est une femme totale : femme, mère, amante, madone, épicentre indispensable d’une famille nombreuse : « Rosa serait gardienne d’hommes ». Une famille aimante et soudée autour d’elle où la générosité est de tous les instants, tous les actes : « Si on ne parlait pas d’amour à la maison, l’amour était partout. Il cimentait les murs, nous enveloppait, nous tenait chaud au ventre ». Le narrateur, Zig, est l’un de ses fils. Il revient sur l’histoire de ce clan alors que son frère, Zag, va mal, quitte le monde, la famille en tombant dans un mutisme maladif. Zig va devoir enquêter pour trouver les sources du mal, une enquête qui le mènera, toujours entre larmes et rires, à la source de cette folle famille : « Rosa comprit que ce serait ainsi, dans la famille, partir, revenir, rire et pleurer, tout embrouillé dans un même temps. ». Un livre joyeux, portrait d’une femme (qui n'est pas sans rappeler une "Madame Rosa" célèbre) et d'une famille extraordinaires.

Fiche #873
Thème(s) : Littérature française


Françoise LALANDE

La séduction des hommes tristes
Luce Wilquin

5 | 140 pages | 21-11-2010 | 14€

Deux personnages principaux incarnent ce roman qui se déroule au Mexique, un homme déjà âgé et exilé et une femme plus jeune, indienne, qui appartient au monde des humiliés, des pauvres à l’avenir plus qu’obscurci. L’homme se fond dans une ambiance triste et sereine, triste et douce, après moult voyages, toujours chassé, il est venu là, au bord d’une plage, attendre calmement et avec philosophie la mort. Sa rencontre avec la jeune Alegria n’y changera rien. Il revient sur son passé, sur ses rêves d’enfant, notamment celui de venger l’empereur Maximilien qui après avoir pris une jeune maîtresse indienne fut exécuté ce que décrivit Manet dans son superbe tableau « L’exécution de l’empereur Maximilien », sur les femmes qui ont partagé son existence toujours temporairement, et explique pourquoi il a choisi de s’installer, là, auprès des exploités. Il ressent une tendresse différente et inhabituelle pour cette jeune indienne qui fait renaître l’espoir dans ce cœur épuisé. Mais nous sommes cependant au Mexique et le jour de la fête des morts, il n’y a pas que des pétards qui éclatent… Un beau texte sous la forme de courts chapitres, d’une écriture précipitée et réaliste qui aborde sans larmoiement et toujours en finesse l’exil, la douleur, la pauvreté, l’abandon, le malheur…

« … il avait expérimenté le bonheur d’être son unique guide, son propre maître, sans que rien ni personne ne se dresse devant lui pour le vaincre, jusqu’au jour où il était tombé éperdument amoureux d’une femme qui lui avait enseigné l’art de souffrir comme un damné, il avait continué de l’aimer, en dépit de cette souffrance, ou, qui sait ?, grâce à elle, aussi avait-il rejoint la cohorte des hommes tristes, séducteurs pas le mystère même de cette blessure d’amour, que les femmes devinent, attirées par la tristesse comme des abeilles butineuses, dans le défi qu’elles se lancent d’en guérir l’homme jusqu’à détruire le souvenir de celle qui avait planté cela dans son cœur… »

Fiche #868
Thème(s) : Littérature française


Justine LALOT

Pas grand-chose
Luce Wilquin

4 | 166 pages | 04-08-2010 | 18€

Blanche Grelot est une jeune infirmière, un peu paumée, avenir incertain, quotidien morne, pas grand-chose en vue… Pourtant, même si parfois certain préfère rêver leur vie, elle recèle souvent des ressorts inattendus. Un matin, sur la route vers son travail, Blanche assiste à un accident et selon elle, en est la responsable. Petit dérèglement, coupure momentanée de l’image mais grosse conséquence. Elle accepte sans enthousiasme la proposition intéressée de son chef de clinique et part pour la République démocratique du Congo. Loin de l’habituel humanitaire dévoué corps et âme à sa mission, elle débarque dans un pays inconnu ignorant tout de sa population, de ses croyances, de la politique du pays et du continent. Petite Belge déboussolée mais volontaire voire entêtée, elle n’aura rien à envier à son compatriote Tintin, rien ne l’arrêtera dans son voyage à la fois intérieur mais aussi avec et vers l’autre. Une aventure entraînante rendue plaisante par l’humour et le ton vif qui l’accompagnent de rebondissement en rebondissement (et jusqu’à la dernière page !).

Premier roman

Fiche #808
Thème(s) : Littérature française


Isabelle BARY

Baruffa
Luce Wilquin

3 | 270 pages | 14-03-2009 | 21€

Alice 38 ans mariée à Charles vit dans une sorte de cocon, vie idéale, sans histoires. Chapitre après chapitre, année après année, elle raconte sa vie, ses rencontres. Elle, la femme rangée dont l'existence restera marquée par la disparition de son frère sera bouleversée par la rencontre avec Diane. Diane au caractère opposé va littéralement la phagocyter, la prendre en main, une emprise insupportable et pourtant acceptée (« Comment s’y est-elle prise pour que son apparition douce et inattendue me devienne à ce point traumatisante ? Comment ses agissements anodins à mon égard se sont mués en effets pernicieux ?). Charles la met en garde en vain (« Elle veut ta vie, tes amis, ta place… »). Même les autres rencontres ne pourront la détourner. Baruffa (querelle, en italien) est l’histoire d’une guerre contre l’autre mais surtout contre soi pour retrouver la clé de sa propre histoire et son identité, roman au style vif et original.

Fiche #535
Thème(s) : Littérature étrangère

Les titres de Isabelle Bary lus par Vaux Livres


Luc BABA

Tout le monde me manque
Luce Wilquin

2 | 159 pages | 22-08-2008 | 16€

John, le narrateur, vit seul dans une maison à l’entrée d’un village. Son père et sa mère sont séparés et passent le voir régulièrement. Dès les premières pages, le lecteur ressent que John est différent et ses relations avec ses parents en pâtissent (sa mère est « Madame Lime » et John ne peut prononcer ``maman’’ ou ``ma mère’’ ; son père n’est plus vraiment son père depuis qu’il a tué son chien). Il se sait différent (« Tout le monde me manque », solitude et manque) mais ne semble pas s’en préoccuper, et d’ailleurs personne ne se préoccupe vraiment de lui. Le village l’observe méfiant ou craintif. Sa seule activité se limite à l’élaboration d’un théâtre miniature où les acteurs sont ses proches et les villageois (« Je l’ai fabriqué. Pourquoi ? Pour mettre les gens dedans et qu’ils jouent. Ils jouent à quoi ? A sauver leur tête… »). Il y aura bien deux tentatives d’intégration, un travail aux espaces verts et une participation à une activité théâtrale encadrée mais elles ne sauront le réorienter vers un quotidien serein. On sent la noyade proche sans que personne ne sache lui tendre la main. Inéluctable, son unique pièce ne pouvait être qu’un drame ! Une terrible insertion dans le monde de la folie. Comme dans son précédent roman, Luc Baba excelle décidément dans la description des failles et folies humaines.

« Ca me rappelle que j’aimerais beaucoup avoir un enfant aveugle. Je pourrais lui mentir. J’aime bien écrire mes aventures parce que les gens qui lisent ne voient pas ce que j’ai vu, ils voient les phrases et réinventent ce que j’ai vu à partir de tout ce qui bouge dans leur tête à eux. »

« Il y a des choses qui ne peuvent pas être justes. Par exemple, les autres seront toujours plus nombreux que moi »

Fiche #440
Thème(s) : Littérature française

Les titres de Luc Baba lus par Vaux Livres


Luc BABA

La petite école Sainte-Rouge
Luce Wilquin

1 | 146 pages | 07-02-2008 | 15€

en stock

Paul Lambion pousse un jour la grille de l’école Sainte-Rouge et dès lors le malaise s’installe jusqu’à ce que l’atmosphère devienne étouffante. Il remplace un ancien professeur respecté et admiré de tous. Il reprend son cour sur le temps et assurera un cours de questions sans réponses. Dès son arrivée, il apprend que deux camps s’opposent dans l’établissement : la chapelle ou la salle du Manifeste et chacun jure sa fidélité au camp de son choix. En l’accueillant, le directeur lui montre la chimère qui protège l’établissement, une catastrophe s’abattrait sur l’établissement si elle venait à disparaître. Peu à peu, Paul se détache de l’établissement occupé par des élèves de plus en plus insupportables et de moins en moins intéressés, de son métier, de sa vie. En outre, les évènements vont se précipiter : la chimère disparaît, une élève se suicide, un feu se déclare… Son enquête révèlera la véritable personnalité de son prédécesseur. Pourtant, les vacances de la Toussaint (et de la mort) assureront une longue pause à Paul Lambion… Luc Baba excelle pour installer progressivement une atmosphère étrange et pesante tout en parsemant avec réussite son texte d’ironie et d’humour noir.

« On ne devrait jamais les ouvrir. Quoi ? Les cadeaux. Pourquoi ? T’imagines la collection de rêves qu’on se ferait en l’espace d’une vie ? »

Fiche #358
Thème(s) : Littérature étrangère

Les titres de Luc Baba lus par Vaux Livres





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