Une mort brusque, brutale. Elle ne l’a pas venu venir, pas ressenti la vieillesse, la maladie. Trop amoureuse peut-être, occupée à profiter de tous les instants volés. Il devient l’absent mais l’amour reste, immense, inconditionnel, alors il demeure là et la narratrice se souvient, se retourne sur leur longue histoire, adultère qui dura tant d’années. Se rappeler, mieux comprendre, mieux le comprendre. Deux profs qui se rencontrent en Allemagne et arrangeront leur quotidien pour ne plus se quitter. Elle sort d’un triste mariage avec trois enfants. Il vit avec une femme malade et deux enfants handicapés empêchant toute idée de divorce. Elle l’acceptera et préférera profiter pleinement d’être ensemble, une heure, un jour, une semaine… les petits de instants de vie, les attentes, les arrangements, les retrouvailles… Ils se retrouveront en Allemagne, en Belgique, à Paris. Il était brillant, drôle, à l’écoute, toujours souriant malgré ses difficultés (« Non, tu n’étais pas l’homme amusant que tu prétendais être. Tu étais un homme accablé de soucis. Un homme traqué. »). Leur proximité ne sera jamais démentie, un amour lumineux toujours partagé. L’évocation des souvenirs déborde de tendresse et de délicatesse même lorsqu’ils peuvent être cruels. Quel plaisir de retrouver l’écriture délicate, fine et raffinée de Marie Sizun pour un roman qui donne la première place à un homme, l’absent, toujours présent, à jamais : « Certes tu es mort, mais ça n’a plus d’importance puisque tu es là. ». L’amour d’une vie ne peut mourir et Marie Sizun lui assure une vie éternelle avec cette superbe et émouvante déclaration d’amour.
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Thème(s) : Littérature française
