Paul et Fabien vivent ensemble et après quinze de ans de vie commune leur bonheur s’envole avec l’adoption d’Octave sous l’impulsion de Paul. Musicien reconnu, il choisit de se mettre en retrait de la création musicale pour partager un quotidien doux, tranquille, aimant comme n’importe quelle famille. Jusqu’au drame : un week-end chez la mère de Paul, une piscine extérieure non protégée, Octave, deux ans, en cachette part se baigner et au petit matin il est retrouvé mort. Désespoir et douleur absolus pour Paul et Fabien mais aussi pour leurs proches. Le désespoir et la douleur sont rapidement complétés par la culpabilité, la colère, la rancœur… Puis Paul étant connu, les médias vont s’emparer de leur drame, de leur intimité : la responsable d’un mouvement opposée au mariage pour tous n’hésitera pas à exploiter cette mort pour étayer ses arguments haineux et c’est la double peine pour Paul et Fabien, la haine homophobe, les jugements rapides et préjugés (« Soudain la haine entrait chez nous. ») déferlent violemment alors comment réagir : se taire, porter plainte, se montrer, s’isoler... Même si l’amour continue d’exister entre eux, même si Octave reste présent en eux (« … je n’aurai jamais fini de dire qui était Octave. ») le couple n’y résistera pas. Leur histoire est devenue publique, elle « a fait de leur deuil intime un deuil public. ». Paul rencontrera un amant qui l’écoutera, c’est lui, A., qui nous racontera cette histoire. Au milieu de toute cette haine et de cette tension, comment se consoler ? Comment prendre le temps de dire au revoir à Octave ? Texte douloureux mais aussi immense déclaration d’amour à un enfant, et hommage à une belle et aimante paternité (page 93) bien loin des slogans excluant et haineux des manifestants opposés au mariage pour tous.